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« Seigneur, serait-ce moi ? »

 
 Dans la chambre haute, la désignation de Judas Iscariote 
           La préparation de la Pâque
           « L’un d’entre vous me livrera » 
           La perplexité des disciples 
           La demande de Pierre au « disciple que Jésus aimait » 
           La réponse de Jésus
           « Satan entra en lui (Judas)… or il faisait nuit »
           La gloire du Fils de l’homme
 Une scène propre à parler sérieusement à chacun de nos cœurs 
           Un appel à la conscience de tous 
           Une leçon d’humilité donnée par le Seigneur 
           Le jugement de nous-mêmes



Lire : Matthieu 26 : 17-30 ; Marc 14 : 12-26 ; Jean 13 : 21-32

            « Seigneur, serait-ce moi ? » (Matt. 26 : 23). Cette question a été posée par chacun des disciples, alors que Jésus venait de leur dire : « l’un de vous me livrera » (Jean 13 : 21). Ils étaient réunis dans la chambre haute pour la célébration de la Pâque et leur Maître allait désigner le traître ; mais Il voulait auparavant exercer leur conscience.

            En considérant cette scène rapportée dans les passages indiqués ci-dessus, nous désirons recevoir une utile instruction pour nous-mêmes. Notre cœur, comme celui de ces hommes se demandant de qui Jésus parlait, n’a-t-il pas besoin d’être sondé profondément par Celui qui connaît nos pensées les plus secrètes (Matt. 9 : 4 ; Héb. 4 : 13) ?

 
 
 Dans la chambre haute, la désignation de Judas Iscariote
 
                        La préparation de la Pâque
 
            Quand il s’agit de célébrer la pâque, ou la cène aujourd’hui, rien n’est laissé à l’initiative des disciples. Jésus leur demande d’aller préparer la  pâque et leur révèle où la fête doit avoir lieu (Luc 22 : 8-12).

            Combien de chrétiens, au lieu de poser cette question primordiale au Seigneur, ont choisi eux-mêmes leur lieu de rassemblement, selon leurs affinités ! Pourtant, lorsqu’Il nous dirige, tout est simple : il a suffi aux disciples de se laisser conduire par un « homme portant une cruche d’eau » (v. 10), figure du Saint Esprit présentant la Parole. 

            La « grande chambre garnie » (v. 12) suggère qu’il y a suffisamment de place pour que tous les croyants se trouvent là où Jésus se tient au milieu d’eux. « Quand l’heure fut venue, il se mit à table, et les douze apôtres avec lui. Il leur dit : J’ai fortement désiré manger cette pâque avec vous, avant que je souffre » (v.14-16). Quel amour ! Le Seigneur présente cette rencontre, non comme une faveur qu’Il leur accorde, mais un besoin venu de son propre cœur « comme quelqu’un qui, avant de quitter sa famille, désire avoir avec elle une réunion d’adieu » (J-N. D).

            Jésus a voulu donner à ses disciples, et à tous ceux qui le deviendraient, une marque toute particulière de son amour. La pâque annonçait jusqu’ici une œuvre encore à venir. En célébrant la cène, les croyants allaient désormais rappeler chaque premier jour de la semaine, à la face du monde, l’œuvre de la croix accomplie à la gloire de Dieu. Chaque fois qu’ils sont « assemblés pour rompre le pain » (Act. 20 : 7), les rachetés annoncent la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne (1 Cor. 11 : 26). 

            Pensons un peu aux sentiments du Seigneur en mangeant cette pâque avec ses disciples ! Elle était la figure de ce sacrifice dont Il serait bientôt la réalité. Encore quelques heures et le saint Agneau de Dieu serait sacrifié (1 Cor. 5 : 7).

 
                        « L’un d’entre vous me livrera »
 
            Au moment de ce dernier souper, à l’heure intime des adieux, Jésus aurait voulu s’épancher librement, faire part de ses affections. Mais Il portait un grand fardeau sur son cœur. Il avait gardé depuis longtemps ce terrible secret qu’Il allait maintenant révéler (Jean 6 : 64), alors qu’ils étaient tous à table avec Lui ; la table est l’expression bien connue de la communion.

            Jésus est troublé dans son esprit et rend témoignage : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l’un de vous me livrera » (Jean 13 : 21). « Voici, la main de celui qui me livre est avec moi à table » (Luc 22 : 21). Pour Lui, c’était une indicible tristesse de savoir que le traître se trouvait au milieu des douze qui L’avaient suivi durant tout son ministère ; avec eux, le Seigneur avait « passé de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10 : 38). Cependant, par amour de l’argent, Judas avait décidé de Le livrer à ses ennemis (Matt. 26 : 14-16).

 
                        La perplexité des disciples
 
            En écoutant les paroles du Seigneur, à leur tour, les disciples s’attristent. Il est difficile de mesurer le choc qu’ils ressentent. Déjà, le Seigneur leur avait rappelé : « Vous savez que, dans deux jours, c’est la Pâque, et le Fils de l’homme est livré pour être crucifié » (Matt. 26 : 2). Ils ont tristesse sur tristesse (Jean 16 : 20). Leurs affections sont mises à l’épreuve, chacun est épuré durant ces heures solennelles (Jean 21 : 15-17).

            Après cette interrogation individuelle faite par le Seigneur, les disciples montrent qu’ils n’ont pas de confiance en eux-mêmes. Ils n’hésitent pas à dévoiler leur inquiétude à ce sujet. Une telle attitude de cœur plaît au Seigneur, elle est toujours de saison.

            Des voix s’élèvent autour de la table. « Alors ils se mirent à se demander l’un à l’autre qui donc serait celui d’entre eux qui allait faire cela » (Luc 22 : 23). Ils sont perplexes et « profondément attristés » (Matt. 26 : 22). L’un après l’autre, ils disent au Seigneur : « Serait-ce moi ? » (Marc 14 : 19-20). Les mots employés dans l’original laissent penser que chacun est inquiet, tout en espérant recevoir une réponse négative.

 
                        La demande de Pierre au « disciple que Jésus aimait »
 
            « Or l’un de ses disciples, que Jésus aimait, était à table, tout contre le sein de Jésus. Simon Pierre lui fait alors signe de demander qui était celui dont il parlait. Lui, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? » (Jean 13 : 23-25).

            Cette expression : « le disciple que Jésus aimait » est celle dont Jean se sert dans son évangile en parlant de lui-même. Il connaissait l’amour de Jésus pour les siens (13 : 1), mais il avait aussi compris qu’il était personnellement l’objet de cet amour. Il occupait, près du cœur du Seigneur, une place de choix - c’est là qu’il avait part aux communications les plus intimes (Ps. 25 : 14) !

 
            Rappelons les paroles d’un cantique :
 
                  Nous nous sentons devant ta face
                  Comme donnés à ton cher fils,
                  Objets de ta divine grâce,
                  Près de ton cœur ayant tous place,
                  Comme Jésus et ses amis.
 
 
                        La réponse de Jésus

            C’est donc à Jean que le Seigneur répond : « C’est celui à qui je donnerai le morceau après l’avoir trempé » (Jean 13 : 26). Puis Il le tend à Judas Iscariote, fils de Simon. C’était la part réservée à un ami intime, destinée à lui prouver qu’il était bien celui que le maître de maison voulait honorer.

            Le Seigneur a toujours traité Judas avec la même bonté que les autres. En signe de confiance, ce disciple portait la bourse commune (Jean 12 : 6). Endurci, il ose ici prendre le morceau et il demande lui aussi : « Serait-ce moi, Rabbi ? » (Matt. 26 : 25). Alors Jésus lui répond : « Tu l’as dit » (v. 26). L’Ecriture est ainsi accomplie : « Mon intime ami aussi, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi » (Ps. 41 : 9).

 
                        « Satan entra en lui (Judas)… or il faisait nuit »

             « Quand Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui » (Jean 13 : 27). La place était vacante : il n’y avait aucun amour pour Jésus dans son cœur égoïste et pervers. Satan est prompt à occuper la demeure déjà préparée à son intention ! (Luc 22 : 3). En revanche, retenons que si le Seigneur Jésus a rempli notre cœur, Satan ne pourra plus rien y mettre.

             Alors « Jésus dit à Judas : ce que tu fais, fais-le vite » (Jean 13 : 26-27). Dans l’évangile de Marc, Jésus précise que c’était l’un des douze qui trempait au plat avec Lui, qui allait agir ainsi (14 : 20). Et Il ajoute : « Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il aurait été bon pour cet homme-là qu’il ne soit pas né » (v. 21).

            Le traître est dénoncé ; Jésus l’avait choisi, au début de son ministère, parmi les douze apôtres, après toute une nuit passée en prière (Luc 6 : 12-16 ; Jean 6 : 70). La grâce lui a été offerte comme aux autres ; mais il a été entraîné par sa convoitise, à la recherche d’un gain personnel honteux. Il est maintenant devenu un instrument dans la main de Satan et il suit le chemin qui mène à la perdition.

            Lorsque le Seigneur dit à Judas : « Ce que tu fais, fais-le vite », aucun de ceux qui sont à table ne comprend la raison de ce départ (Jean 13 : 28). Et « Judas sortit aussitôt ; or il faisait nuit » (v. 30). Cette obscurité couvrait tout le pays, mais elle était plus dense encore dans le cœur de cet homme.

 
                        La gloire du Fils de l’homme
 
            Alors Jésus dit aux siens : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en Lui » (v. 31). A nouveau, Il parle de la croix. Là, sa gloire va briller dans la honte. Il évoque également sa résurrection, par laquelle Dieu Le glorifiera « aussitôt » (v. 32).

            L’atmosphère est allégée par la sortie de Judas ; malgré la haine qui gronde à l’extérieur, Jésus institue le repas du souvenir. Il bénit et rompt le pain, et le distribue aux siens. Il prend aussi la coupe, rend grâces et la leur donne. Il explique simultanément la portée de ces symboles, si simples et pourtant si profonds, destinés à perpétuer la mémoire de son sacrifice : son corps donné, son sang versé sont les sûrs fondements de la foi chrétienne ! 

 
 
Une scène propre à parler sérieusement à chacun de nos cœurs

            Revenons ensemble un instant sur ces moments solennels où Jésus, troublé dans son esprit, déclare : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l’un de vous me livrera » (Jean 13 : 21). Atterrés à l’écoute d’une telle déclaration, les disciples se regardent mutuellement. Lequel d’entre eux se montrera-t-il capable d’une telle trahison ? Ils n’ont apparemment aucun soupçon, même à l’égard de Judas ! Tous ne se sont-ils pas associés à lui, estimant également que répandre sur Jésus un parfum si coûteux n’était que du gaspillage ? Ils pensaient, avec le « voleur » qui avait su aussitôt en estimer la valeur, qu’il aurait mieux valu vendre un si précieux parfum. On « aurait pu donner » le produit de cette vente aux pauvres (Matt. 26 :  9) : leur motif paraissait louable.

 
                        Un appel à la conscience de tous
 
            Les paroles de Jésus : « l’un d’entre vous me livrera » ont littéralement transpercé le cœur de chacun des apôtres, Judas excepté. Ils demandent, l’un après l’autre : « Seigneur, serait-ce moi ? » (Matt. 26 : 23). Et nous devrions être prêts nous aussi, après une « descente » sérieuse et humiliante dans notre propre cœur, à poser la même question au Seigneur. Chacun doit réaliser qu’il est capable de Le renier et même de Le trahir. Tant de recoins ténébreux inexplorés subsistent en nous (Matt. 15 : 18-19). Une telle visite pourrait bien nous porter au désespoir !

            Heureusement, la Parole de Dieu apporte à chaque croyant tout le secours nécessaire. Elle m’enseigne que Jésus Christ a accepté de mourir pour moi. Son sang versé purifie tout pécheur qui confesse sa misère et met sa foi dans le Sauveur. L’amour de Dieu nous a donné son Fils Jésus Christ.

 
                        Une leçon d’humilité donnée par le Seigneur

            Le simple fait de poser une telle question au Seigneur montrait de leur part une véritable humilité. Nous avons déjà remarqué qu’ils manifestaient ainsi une absence de confiance en eux-mêmes. Mais cet heureux état était loin d’être continuel. N’est-ce pas aussi notre cas, chers lecteurs croyants ? Le chapitre 22 de Luc présente en effet une scène toute différente. Les mêmes apôtres contestent entre eux pour savoir lequel serait estimé le plus grand ! Aussi le Seigneur leur enseigne-t-Il que parmi eux le plus grand doit être comme le plus jeune et celui qui conduit comme celui qui sert (v. 26).

            Sa conduite est toujours un exemple pour les siens. Il est le plus grand, le seul digne d’être à table, et pourtant Il est au milieu d’eux comme celui qui sert ! (v. 27 ; Jean 13 : 13-14 ; Luc 12 : 37). Nous devons chercher à être toujours animés du même esprit que notre cher Sauveur, en Le contemplant dans son chemin sur la terre.

 
                  En paix nous pouvons te suivre, Jésus, dans l’humble chemin
                  Où tu consentis à vivre inconnu du genre humain,

                  Avec toi n’ayant personne, semant bienfait sur bienfait

                  Dans ce sentier où rayonne le cœur de l’homme parfait.
 
 
                        Le jugement de nous-mêmes
 
            Suivons-nous le Seigneur de près ? Il ne suffit pas de parler de notre faiblesse, il faut aussi reconnaître notre propension à l’infidélité. Veillons soigneusement à réfréner nos mauvaises tendances. Nous sommes facilement permissifs au sujet de notre conduite. La Parole de Dieu met pourtant l’accent sur la sainteté pratique (1 Pier. 1 : 16). Or le Saint Esprit, que Dieu a placé en nous, est la force nécessaire pour que nous soyons plus que vainqueurs en Celui qui nous a aimés (Gal. 5 : 16 ; Rom. 8 : 37). Laissons-Le agir librement : Il nous aidera à rejeter les mauvaises pensées dès qu’elles se présentent à notre esprit, au lieu de leur faire « un nid », selon une image employée par Luther. Les mauvaises pensées, semblables à des oiseaux migrateurs, pénètrent souvent subitement dans notre esprit ; gardons-nous de les nourrir (Job 20 : 12-13). Hâtons-nous au contraire de les rejeter (Col. 3 : 5-9).

            L’exemple du Seigneur, « dans les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7), encourage à rester sur ses gardes. Le danger peut même venir d’un proche. Préparons-nous à dire comme le Seigneur à Pierre : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes » (Matt. 16 : 23). Soyons toujours, comme des élus de Dieu, revêtus d’humilité (Col. 3 : 12 ; Eph. 4 : 2 ; 1 Pier. 5 : 5). Jésus en donne le parfait exemple tout au long de sa vie. Humble et débonnaire (Matt. 11 : 29 ; 2 Cor. 10 : 1), Il n’hésite pas à s’approcher des publicains et des pécheurs (Matt. 11 : 29) et même à manger avec eux (Luc 5 : 30). Il veut soigner « ceux qui se portent mal » (Matt. 9 : 12-13) et qui reconnaissent leur état ! Il leur présente le chemin à suivre pour avoir la paix avec Dieu.

 
            Plus nous serons petits à nos propres yeux, plus le Seigneur grandira dans notre appréciation (Jean 3 : 30). L’orgueil, cette « faute du diable » (1 Tim. 3 : 6), est toujours le plus grand danger pour un enfant de Dieu ; il est souvent d’ordre spirituel. La Parole nous met en garde : « Si, n’étant rien, quelqu’un pense être quelque chose, il se séduit lui-même » (Gal. 6 : 3), et elle recommande de s’associer à « ce qui est humble » (Rom. 12 : 16).
           
 

                                                                                          Ph. L            le 04. 08. 11