Le parfum de la louange
« Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur » (Cant. des cant. 1 : 12).
Le nard dans l’Ecriture typifie tout autre chose que l’encens. Ce dernier nous parle de ce que Christ est pour Dieu, des délices que le Père a trouvés dans l’œuvre et la personne de son Fils bien-aimé. Et c’est cela qu’il nous est accordé, par grâce, d’offrir en parfum d’agréable odeur à Dieu.
Le nard, lui, suggère plutôt notre appréciation personnelle de Christ, sous l’action du Saint Esprit en nous. Un parfum de reconnaissance doit s’élever de notre cœur vers Lui.
Quand nous sommes réunis autour du Seigneur, pour nous souvenir de Lui, Il s’assied en quelque sorte à Sa table. Notre adoration et notre louange ont-elles, pour lui, l’odeur du nard ?
G.V. Wigram a écrit que « le péché a gâté notre appréciation du Cantique des cantiques » ; il nous fait perdre en effet beaucoup des précieux enseignements de cette portion de la Parole de Dieu. Et pourtant nous pouvons apprendre dans le Cantique quelque chose de la douceur de notre union avec Christ et de l’intimité de notre relation avec Lui.
Celle-ci se trouve personnifiée à travers tout l’Ancien Testament. Pensons aux épouses données à Adam, à Isaac, à Boaz et à d’autres. Quel grand jour pour eux que celui où ils reçurent celle qui était l’objet de toutes leurs affections ! Or le Seigneur recherche et apprécie les affections de ceux qu’Il a rachetés au prix de son sang versé à la croix. Quand Il vient au milieu des siens, fidèle à sa promesse, Il désire respirer le parfum de notre amour pour Lui (1 Jean 4 : 19).
Au chapitre 4 : 12-16, l’épouse est comparée à un jardin dans lequel se trouvent toutes sortes de parfums d’agréable odeur, « avec tous les principaux aromates ». L’époux a planté ce jardin pour la joie et la satisfaction de son cœur. Et si le vent de l’épreuve est appelé à souffler, c’est, dit-il, « pour que ses aromates s’exhalent ». Les parfums étaient là pour lui, il fallait qu’il puisse les respirer.
Souhaitons-nous répondre au désir de notre Seigneur ? Nous n’aimons pas le vent du Nord et nous cherchons à l’éviter par tous les moyens humains possibles... Mais l’apôtre écrit à propos des saints des assemblées de Macédoine : « Dans une grande épreuve de tribulation, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont abondé dans la richesse de leur libéralité » (2 Cor. 8 : 2). C’était « un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu » (Phil. 4 : 18). Au chapitre 11 de Jean, le vent du Nord avait soufflé avec violence sur la maison de Béthanie. Et malgré l’appel angoissé des sœurs de Lazare, « celui que tu aimes est malade », la venue du Seigneur se faisait attendre. La mort intervient, voici venu le jour de l’ensevelissement... et Il est toujours absent ! Mais celui qui fait la plaie est aussi celui qui la bande (Job 5 : 18). Il pleure avec les siens, ému de divine sympathie et se manifeste bientôt comme « la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25). Aussi quand, au chapitre 12, Il est à table avec eux, Marie est prête pour oindre les pieds de Jésus avec une livre de parfum de nard pur de grand prix. Quel rafraîchissement pour le cœur du Seigneur, si peu de temps avant la croix. « La maison fut remplie de l’odeur du parfum » (v. 3).
Si, lorsque nous sommes réunis, un racheté a dans son cœur, un peu de ce précieux « nard » pour adorer le Seigneur, sans même peut-être qu’il prononce un seul mot, le culte peut en être imprégné.
Que la méditation de ce livre du Cantique des cantiques puisse contribuer à former des affections vives et pures pour Christ, dans la pleine reconnaissance de ses droits sur son Assemblée. « Celui qui a l’épouse est l’époux » (Jean 3 : 29).
Possède notre cœur : il est ton salaire ;
Tu l’acquis, Dieu Sauveur, sur le mont Calvaire.
Ph. L