Sommes-nous entrés dans notre héritage ?
« Un lieu propre pour des troupeaux » en dehors des limites d’Israël
La triste demande des fils de Ruben et de Gad
Le mauvais exemple d’un christianisme terrestre
L’engagement pour la conquête du pays de Canaan et ses conséquences
Une grande perte, malgré le zèle manifesté pour la conquête du pays
La construction de l’autel de Hed
Les fruits amers de la position ambiguë des tribus restées en Galaad
Cette question de toute importance est posée à chacun de nous, croyants. De notre choix dépend toute notre carrière chrétienne ici-bas. Selon notre comportement, nous serons une aide ou une entrave pour l’assemblée, et pour l’ensemble du corps de Christ.
Les récits de Nombres 32, Josué 22 et Juges 5 : 16-17 constituent un sérieux avertissement pour tous ceux qui, bien qu’appartenant au peuple de Dieu, ont plus d’intérêt pour les affaires de la vie courante que pour leur héritage céleste.
L’héritage céleste des croyants
Dieu nous a « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). Chaque croyant devient capable d’avoir « part au lot des saints dans la lumière » (Col 1 : 12). Il est « héritier de Dieu et cohéritier de Christ » (Rom. 8 : 17).
Objets de la grande miséricorde de leur Dieu et Père, les rachetés possèdent un héritage « incorruptible, sans souillure, inaltérable, conservé dans les cieux » ; ils sont, eux-mêmes « gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps » (1 Pier. 1 : 3-5). Ils ont déjà reçu les arrhes de l’héritage, le Saint Esprit (Eph. 1 : 14). Celui-ci habite dans le croyant et son travail de prédilection est de maintenir la communion de ce racheté avec le Seigneur qui veut être, dès maintenant, la portion de son héritage et de sa coupe (Ps. 16 : 5). Quelle place occupe présentement le Seigneur Jésus dans mon cœur ? Mes regards se dirigent-ils constamment vers Lui ? (Héb.12 : 1-2).
Quelqu’un a dit : « Un chrétien céleste tient pour une honte toute marque du monde sur lui ». Or, hélas, on se trouve parfois en présence de chrétiens qui vivent volontairement de l’autre côté de la frontière qui, dans l’Ancien Testament, est représentée par le Jourdain. Ils sont arrivés tout près de ce que Dieu désirait pour eux et finalement s’en sont détournés.
Les fils d’Israël avaient été tirés hors de l’Egypte « à main forte et à bras étendu » (Ex. 13 : 3). Le sang de l’agneau, versé en figure pour expier leurs péchés, les avait arrachés au pouvoir de l’ennemi. Toutefois, la plupart ne sont pas entrés dans leur héritage ! Les uns sont morts dans le désert, suite à leur désobéissance et à leur incrédulité, et d’autres qui auraient pu y entrer, ont montré par leur conduite que leur volonté était de n’en rien faire.
Chaque croyant, sauvé à grand prix, est béni abondamment par le Seigneur. Il reçoit tout le long du chemin des ressources pleinement suffisantes pour avancer vers le but proposé à la foi. Mais il est toujours en danger de se laisser « amorcer » par ses convoitises ; Satan, le prince de ce monde, cherche constamment à le faire tomber (1 Jean 2 : 16-17).
Ce monde doit garder pour le chrétien le caractère qu’il a pour l’âme, c’est-à-dire celui d’un désert. Sinon, le moment venu, il reculera devant la traversée du « Jourdain », le fleuve de la mort. Or il faut d’abord le traverser pour se rendre sur l’autre rive, celle de la résurrection, et réaliser ainsi pratiquement que l’on est vraiment entré dans le pays de la promesse et désormais séparé du monde.
« Un lieu propre pour des troupeaux » en dehors des limites d’Israël
L’Ancien Testament illustre l’attitude, si lourde de conséquences, de ceux qui restent volontairement en dehors des limites du pays. On trouve un exemple frappant avec les fils de Ruben et de Gad (Nom. 32 ; Jos. 22). Ils seront rejoints par la demi-tribu de Manassé ! Notre mauvais exemple est contagieux : ne l’oublions pas !
Israël était, après tant d’errances, à la veille d’entrer dans l’héritage promis, de l’autre côté du Jourdain, en Canaan. C’était donc déjà une faute et un manque de foi de la part de ces tribus de tourner leurs regards ailleurs, comme l’avait fait Lot (Gen. 13 : 10). Ils cherchent leurs propres intérêts : leurs troupeaux sont « en grand nombre », « en très grande quantité », répète même l’Ecriture (Nom. 32 : 1). En effet, ces pays de Jahzer et de Galaad étaient considérés, paraît-il, par les connaisseurs comme « le paradis des nomades ». C’était vraiment un lieu propre pour le bétail.
Les deux tribus de Ruben et de Gad avaient longtemps voyagé ensemble dans le désert, sous la même bannière. Leurs goûts, leurs tendances naturelles étaient les mêmes, aussi faisaient-ils cause commune. En effet, hélas, ce n’était pas à la suite d’exercices spirituels concordants ! La crainte de Dieu, un désir sincère de l’honorer, peuvent rapprocher des croyants (Ps. 119 : 63) ; s’ils avaient respecté la volonté de l’Eternel, estimant à leur juste valeur les promesses faites au patriarche Abraham, la pensée de s’établir en-deçà des rives du Jourdain ne les aurait même pas effleurés. On n’oserait pas dire qu’ils étaient, en tout cas ouvertement, des mondains ou des idolâtres ; ce qui les « attirait » et déterminait leur choix, c’étaient de gras pâturages pour leurs troupeaux et la possibilité de faire enfin des enclos fixes pour les mettre à l’abri des prédateurs. Le « piège » dans lequel ils tombaient était donc très subtil. Il était la conséquence de la bénédiction divine mais aussi de leur façon personnelle de gérer des « biens » que Dieu leur confiait. Il ne faut pas oublier qu’ils Lui appartiennent.
Combien il est triste de ne pas se montrer reconnaissants alors que la bonté de Dieu se déploie à notre égard. Il tient en réserve des choses beaucoup plus grandes et précieuses, si seulement nous sommes fidèles dans ce qu’Il appelle « très petit »(Luc 16 : 10). Si les choses de la terre nous empêchent d’entrer dans l’héritage céleste auquel son amour nous a destinés, il en résultera une perte très sérieuse.
La triste demande des fils de Ruben et de Gad
Ruben et Gad demandent à Moïse, comme une faveur, qu’ils ne soient pas introduits dans cet héritage que l’Eternel avait préparé pour eux (Ex. 3 : 8). Ils disent : « Ne nous fais pas passer le Jourdain » (Nom. 32 : 5) Ils veulent habiter immédiatement dans le pays qui leur convient ; ils ne désirent pas aller plus loin.
Des considérations analogues, d’ordre matériel ou familial, prennent parfois une emprise considérable sur nos pensées. Nous sommes alors conduits à adopter une position équivoque ; nos cœurs sont partagés (1 Rois 18 : 21). Si nous sommes embarrassés dans les affaires de la vie (2 Tim. 2 : 4), la contemplation du Seigneur se voile et Ses droits et Ses intérêts sont négligés (Phil. 2 : 21).
Un choix qui détermine peut-être pour longtemps notre ligne de conduite dépend souvent de notre marche antérieure. Or, il semble bien que les fils de Ruben et de Gad n’avaient pas eu au désert un «esprit de sacrifice ». Il faisait défaut également chez leurs frères, attirés par les divinités étrangères (Act. 7 : 42). S’ils avaient apporté normalement leurs offrandes à l’autel, ils n’auraient pas possédé des troupeaux si encombrants. Si nous gardons pour nous-mêmes ce que le Seigneur nous confie « pour un temps », ces tendances égoïstes pèseront lourd dans la balance au moment des choix, car notre discernement spirituel sera fâcheusement affaibli. Si, en revanche, nous sommes des économes fidèles et prudents dans la gestion de biens qui Lui appartiennent, nos progrès spirituels seront évidents à tous ; Dieu honore ceux qui l’honorent (1Tim. 6 : 17 ; Prov. 11 : 24).
C’était, à la fin de sa course, une blessure très douloureuse pour Moïse. Il savait depuis quelque temps - à la suite de son péché aux eaux de Mériba (Nom. 20 : 12 ; Deut. 4 : 12) - qu’il n’entrerait pas, malgré son ardent désir, dans ce « bon pays ». Et voilà que se présentent à lui des hommes qui auraient pu fouler et posséder le sol de Canaan, et qui dédaignent ouvertement leurs grands privilèges (Jos. 1 : 4 ; Ps. 106 : 24) !
Le mauvais exemple d’un christianisme terrestre
Qu’ils aient ou non l’accord de Moïse, leur conducteur, les fils de Ruben et de Gad ont décidé de s’installer dans ce lieu. Leurs paroles les trahissent (Nom. 32 : 16). Leur parti est pris : « Notre héritage nous est échu, à nous, de ce côté du Jourdain » (v. 19). Ce « nous » est une forme royale du « moi ». Ils ont déjà réfléchi et décidé d’y faire des enclos pour leurs troupeaux, et des villes portant leur nom pour leurs petits enfants (v. 38, 41 ; Ps. 49 : 11).
Moïse plaide avec eux tout en les avertissant sérieusement. Il y aurait pour eux d’abord des conséquences de leur désobéissance, mais aussi pour tout le peuple de Dieu. Un mise en garde solennelle qui s’adresse encore à chacun de nous (Gal. 6 : 6-7). Moïse s’enquiert : « Pourquoi découragez-vous les fils d’Israël de passer dans le pays que l’Eternel leur a donné ? » (Nom. 32 : 7). Ils ne s’en soucient, hélas, probablement pas. Leurs pères avaient déjà agi de manière égoïste (Nom. 12 : 7, 9).
C’est prendre une grande responsabilité devant le Seigneur que d’ajouter, par notre conduite, à tout ce qui peut décourager nos frères et sœurs ! Avons-nous aussi mesuré devant Dieu les conséquences inévitables d’un mauvais choix pour toute notre famille ?
L’engagement pour la conquête du pays de Canaan et ses conséquences
Pour obtenir l’assentiment de Moïse, ces hommes s’engagent à partir avec leurs frères à la guerre (v. 16-18). Mais leurs femmes et leurs enfants n’entreront pas en Canaan et resteront seuls en Jordanie durant « un long temps », sept ans peut-être (Jos. 22 : 3) ! Ils y seront exposés à des raids des Amoréens, désireux de se venger de leur lourde défaite.
Les soins dévolus aux pères de famille feront longtemps cruellement défaut (Ex. 12 : 26 ; Deut. 6 : 6-7). Le désir de Dieu avait déjà été, dans le passé, d’introduire en Canaan ces parents, encore alors des enfants (Nom. 14 : 31). Et l’Eternel avait tout conduit à bonne fin pour rendre la chose possible. Or maintenant, à leur tour, ils refusent d’entrer (Nom. 14 ; 31 ; Deut. 31 : 19-20) ! Dans l’assemblée de Dieu également, l’égarement des parents a souvent des conséquences négatives sur le devenir des enfants.
Quel est notre premier désir à l’égard de nos descendants ? Cherchons-nous avant tout leur bien spirituel ? Sont-ils incités par notre propre conduite à suivre le chemin étroit qui conduit à la vie ? Nous voient-ils chercher à réussir, en usant de tous les moyens humains à notre portée, en vue d’augmenter nos biens dans un monde qui est pourtant, nous le savons, promis à la destruction ? Quel exemple leur donnons-nous (2 Pier. 3 : 7-10) ? Les enfants sont de bons observateurs et ils sont assis aux premières loges. Ils verront très vite si nous commençons par négliger et ensuite à abandonner le rassemblement autour du Seigneur (Héb. 10 : 25). Faut-il se montrer surpris, si en grandissant, ils s’engagent à leur tour dans un mauvais chemin ? Souvent, hélas, comme les incrédules, nous les encourageons à travailler pour s’établir le mieux possible ici-bas. C’est négliger de « chercher » et de « penser » à ce qui est en haut, dans le ciel (Col. 3 : 1-2).
Attention, chers lecteurs chrétiens : nos biens « terrestres » peuvent nous retenir et nos cœurs s’y attacher, oubliant le bel et céleste héritage acquis par le sang de Christ pour ses rachetés.
Une grande perte, malgré le zèle manifesté pour la conquête du pays
Un certain nombre d’hommes appartenant à ces tribus vont donc s’équiper promptement et se joindre à leurs frères. Pendant plusieurs années, ils ont le privilège de suivre l’arche de près et ils sont les témoins des merveilles opérées par Dieu en faveur d’un peuple bien disposé. Comme leurs frères, ils sont corrigés avec bonté si des manquements se produisent parmi eux.
Ces hommes, venus d’au-delà du Jourdain, ont donc partagé les précieuses expériences de leurs frères qui, eux, s’étaient attachés à l’héritage. De cette bonne compagnie résultera-t-il un fruit positif dans leur vie ? Ont-ils appris à l’école de Dieu ? Josué reconnaîtra qu’ils ont écouté sa voix en tout ce qu’il leur a commandé ; ils n’ont pas abandonné leurs frères et gardé ce que l’Eternel leur avait commandé de garder (Jos. 22 : 3). Ils sont maintenant « libérés » de leurs obligations. L’Eternel a donné du repos à leurs frères ; ils peuvent donc retourner dans le pays de leurs possessions (v. 4). Mais en s’éloignant volontairement de l’arche, figure de Christ, ils font une grande perte, et nous aussi si nous faisons comme eux ! Pensons à la manière dont le disciple Jean s’est appliqué à rester personnellement tout près du Seigneur et à la grande bénédiction qui en est résulté pour son âme. C’est la place que chacun peut prendre : « Près de son cœur ayant tous place », chantons-nous parfois.
Fraternellement, Josué les met en garde ; il les engage à pratiquer le commandement et la loi de Moïse, à aimer l’Eternel et à marcher dans toutes ses voies (v.5). Autant d’exhortations qui doivent déboucher sur une vie pratique en rapport. Nous les avons souvent entendues, les avons-nous écoutées ?
Parfois, tout en affirmant aimer le Seigneur, on choisit de suivre son propre chemin, pensant réaliser « les plans chéris de son cœur » (Job 17 : 11). Il était encore temps pour eux de rapatrier leurs familles en Canaan, de l’autre côté du Jourdain. Ils retournent pourtant délibérément dans ces contrées situées de l’autre côté du fleuve !
La construction de l’autel de Hed
Avant de revenir auprès de leurs familles, les combattants sont sans doute mal à l’aise, un peu inquiets tout de même ; alors, sans chercher la pensée de Dieu, ils décident de bâtir au bord du Jourdain un « autel » de grande apparence, visible de loin (Jos. 22 : 10). Dans leur pensée, il s’agit seulement d’un mémorial, une manière de rappeler que, malgré la distance et ce fleuve, ils appartiennent au peuple d’Israël.
Quand les autres tribus apprennent qu’ils ont dressé un tel « autel », elles se rassemblent à Silo, prêtes à monter en bataille contre eux (v. 12). Ils les soupçonnent de rébellion, de commettre un « crime » contre Israël. Ils pensent même discerner dans leur action les prémices d’une apostasie ! Veillons à ne pas nous laisser égarer par notre imagination toujours prête à fabuler.
Heureusement - et puissions-nous toujours agir comme eux -, les fils d’Israël commencent par s’humilier eux-mêmes. Ils reconnaissent que demeurent en eux des traces de leur éloignement lors de l’affaire de Madian (Nom. 25) - et ceci malgré le jugement sévère qu’ils venaient d’exercer vis-à-vis de ce peuple (Nom. 31). C’était une bonne attitude : Dieu connaît les cœurs et les reins. Il va désormais les aider. Il les retient d’agir avec précipitation. Ils envoient un homme pieux, Phinées, fils d’Eléazar, alors souverain sacrificateur, et dix princes avec lui, pour prendre connaissance des faits et parler sérieusement à ces transjordaniens. Phinées leur dit : « Ainsi dit toute l’assemblée de l’Eternel… » (v. 16). A leurs yeux, les deux tribus et demi ne faisaient-elles plus partie déjà du peuple ? Ils les accusent de se détourner (v.18) ; mais, tout en restant très fermes, ils les invitent une fois encore à venir dans le pays « qui est la possession de l’Eternel, où est le tabernacle de l’Eternel ». Ils y recevront une possession au milieu des autres tribus (v.19).
Leurs interlocuteurs ne répondent pas, hélas, à cette offre pleine de grâce. Ils protestent, avec émotion et par trois fois, de la pureté de leurs intentions et calment les inquiétudes de leurs frères - appelant Dieu à lire lui-même dans leurs cœurs (v. 26, 28, 29). La pierre est roulée et la communion un instant ébranlée est retrouvée.
Mais on voit que de mauvais soupçons s’étaient formés dans le cœur de ces transjordaniens. Ils veulent justifier auprès de leurs frères l’érection de leur grand monument. Ils font état de la crainte qu’ils ont. « Dans l’avenir, vos fils parleront à nos fils, disant : Qu’y a-t-il de commun entre vous et l’Eternel, le Dieu d’Israël ? L’Eternel a mis une frontière, le Jourdain entre nous et vous, fils de Ruben et fils de Gad ; vous n’avez point de part à l’Eternel. Et ainsi vos fils feraient que nos fils cesseraient de craindre l’Eternel » (v. 24-25). Ces soupçons hâtifs nous mettent en garde : il est facile, « d’imaginer » ce qui pourrait peut-être se passer plus tard et d’affirmer que nos frères « pourraient » se rendre coupables, alors que souvent c’est nous qui le sommes en réalité ! C’est eux qui n’ont pas respecté la limite que Dieu avait tracée par le Jourdain !
Ne cherchons pas à vivre de « souvenirs spirituels ». Certains sans doute parmi les lecteurs sont déjà des « vétérans » dans la guerre spirituelle présente. Le lieu n’est toujours pas un lieu de repos, « à cause de la souillure qui amène la ruine : la ruine est terrible » (Mich. 2 : 10). Le combat se poursuit au milieu d’un monde dont Satan est le chef. Toutefois chacun des combattants, tous les chrétiens en font partie, disposent encore de la même armure et des mêmes armes (Eph. 6 : 10-17), jusqu’à la fin de leur course ou de la venue du Seigneur.
Les fruits amers de la position ambiguë des tribus restées en Galaad
Que sont devenues ces deux tribus et demie ? Juges 4 en donne un aperçu. Un combat acharné oppose à ce moment-là Barak à Jabin qui opprimait Israël depuis déjà vingt ans. Une circonstance qui mettait chacun à l’épreuve. C’était le moment de montrer pratiquement la réalité de ses affections pour le Seigneur.
Sommes-nous prêts nous-mêmes à saisir de telles occasions ? Demandons avec un cantique : « Rends- moi bouillant, Seigneur ; à ton service que je parte en vainqueur ! ».
Déborah, conduite par l’Esprit de Dieu, met en évidence dans son cantique l’attitude de chaque combattant, fidèle ou non. Elle dit : « Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes délibérations de cœur ! » (Jug. 5 : 16). Cette tribu a semblé un instant décidée à prendre une bonne décision, mais après des discussions sans fin, il est resté chez lui. Chers lecteurs croyants, n’avons-nous pas parfois la même attitude, dans un cas qui engage tout le peuple de Dieu ?
« Galaad est demeuré au-delà du Jourdain » (v. 17). C’était un petit-fils de Manassé : lui aussi a décidé de rester tranquillement chez lui. Il se laissait parfois, semble-t-il, mener par d’autres. Certains frères et sœurs, dans l’assemblée trouvent commode de se comporter comme le grand nombre.
Plus tard, dans l’histoire du peuple Israël, on constate avec tristesse que ces deux tribus et demie sont parties les premières pour une longue captivité, conséquence de leurs égarements répétés (1 Rois 22 : 3).
Que Dieu nous aide à ne pas faire cause commune avec des croyants aux principes mélangés, à la démarche oscillante. Montrons clairement où sont nos affections, de quel côté se tournent nos regards et nos cœurs. Ressemblons un peu à ce chrétien (W. Kelly), aux exceptionnelles capacités intellectuelles. A un savant de son époque qui s’étonnait qu’il ne fasse rien pour obtenir un poste élevé dans la société, il a su répondre : « Pour quel monde ? » - une question qu’il faut méditer et à laquelle il faut donner à Dieu la réponse.
Ph. L le 14. 07. 11