BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (21a)
CHAPITRE 21
1 - Jésus à Jérusalem : v. 1-11
2 - Jésus dans le temple : v. 12-17
3 - Le figuier stérile : v. 18-22
Le Seigneur approche de Jérusalem. C’est la dernière étape de son chemin sur la terre. C’est un moment solennel car la croix est maintenant devant Lui. Mais avant d’arriver à ce grand but, il faut que sa gloire soit manifestée à son peuple. Et nous voyons ici Jésus qui va faire son entrée à Jérusalem comme le roi, le Messie promis à Israël, afin que les Ecritures soient accomplies.
1. 1 « Ton roi vient à toi... monté sur une ânesse (v. 1-5)
Le passage de Zacharie 9 : 9 cité ici est intéressant à considérer : « Il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne… ». La prophétie a toujours pour but principal de glorifier la personne de Christ ! Il faut aussi remarquer que nous n’avons ici qu’un accomplissement partiel de la prophétie de Zacharie car maintenant Christ est rejeté et Il va laisser sa vie ; toutefois, dans un temps futur, elle sera entièrement accomplie.
Le Seigneur Jésus est bien Celui qui connaît tout et qui a autorité sur toutes choses. Il est le Fils de Dieu, et « le Père… a tout mis entre ses mains » (Jean 3 : 35). Tout était préparé d’avance pour le roi de gloire et cela est marqué par ce mot - répété deux fois : « aussitôt » (v. 2, 3).
« Le Seigneur en a besoin » (v. 3), devaient dire les deux disciples. Sommes-nous disponibles pour répondre à ce que le Seigneur nous demande et mettre aussitôt à sa disposition ce dont Il a besoin ? N’oublions pas qu’il est Celui qui s’est acquis tous les droits sur nos cœurs ! Toutefois le Seigneur ne nous contraint pas, car Il veut que nous fassions les choses par amour pour Lui. Dans cette scène, nous voyons justement des cœurs qui sont disposés à répondre à sa demande (Marc 11 : 5 ; Luc 19 : 33).
En Orient, c’était une marque d’honneur que d’être porté par le petit d’une ânesse. Nous y voyons aussi la grâce et l’humilité du Seigneur qui venait, humble et débonnaire, pour apporter la paix et pour donner sa vie. Mais Dieu n’a pas voulu que son Fils entre dans Jérusalem sans que sa gloire soit proclamée, prémices de ce qui sera sa part lorsque devant Lui, « tout genou » se pliera (Ph. 2 : 9-11). Il viendra pour exercer le jugement assis sur un cheval blanc et sera proclamé Roi des rois, et Seigneur des seigneurs (Apoc. 19 : 11-16).
1. 2 L’entrée royale à Jérusalem (v. 6-11)
Nous voyons la promptitude des disciples à faire « comme Jésus leur avait ordonné » (v. 6). Puis ils mettent leurs vêtements sur l’ânon. Et Jésus s’assit dessus. Cela nous fait penser aussi à la scène de 1 Samuel 18 : 3-4 où Jonathan s’est dépouillé de ses propres vêtements pour David. Que nous aussi, nous sachions nous dépouiller de notre apparence et de nous-mêmes pour que le Seigneur seul soit honoré !
Puis une immense foule se presse autour de Lui, imitant les disciples en étendant ses vêtements sur le chemin et en s’écriant : « Hosanna au Fils de David ! » (v. 9). Il y a là la proclamation de la descendance royale de Jésus en même temps que la reconnaissance de celui qui est le Sauveur car « Hosanna » signifie : « Sauve, je te prie ». Nous avons là encore la réalisation des paroles prophétiques, par exemple celles que nous trouvons au Psaume 118 : « O Eternel, sauve, je te prie !... Béni soit celui qui vient au nom de l’Eternel » (v. 25-26).
Quelle reconnaissance monte de nos cœurs pour Celui qui nous a sauvés ? Est-ce que nous proclamons son grand salut autour de nous ? Toutefois, il ne suffit pas de faire simplement comme les autres, comme la foule ici qui imite les disciples, pour être sauvé ou pour accomplir la volonté de Dieu !
L’Ecriture nous exhorte d’ailleurs à ne pas aller après la foule car celle qui crie aujourd’hui : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », est la même sans doute qui, quelques jours plus tard, va s’écrier devant Pilate : « Qu’il soit crucifié ! » (Matt. 27 : 23-24). Jérusalem aurait dû recevoir son roi, son Messie, mais l’entrée triomphale de Jésus va en effet rapidement laisser place à la haine et au rejet. Et peu après, le Seigneur va pleurer sur cette ville qui rejette ceux que Dieu lui envoie : « Jérusalem, Jérusalem… que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants…et vous ne l’avez pas voulu ! » (Matt. 23 : 37).
« Toute la ville fut en émoi » (v. 10). Déjà en Matthieu 2 : 3, à la naissance de Jésus, tout Jérusalem avait été troublée. Jésus était la lumière venant dans le monde et cette lumière allait manifester le mauvais état du cœur des hommes. Alors les hommes n’ont pas voulu de Lui, on n’a pas voulu le reconnaître parce qu’Il troublait. Aujourd’hui encore Jésus est méconnu, méprisé, rejeté, parce que les hommes ne peuvent pas supporter cette lumière qui les juge !
On ne peut pas rester neutre vis-à-vis de Jésus ! Soit je Le reconnais comme Sauveur et Seigneur, comme Celui qui a tous les droits sur mon cœur et sur ma vie, soit je refuse de Le reconnaître, je reste indifférent et finalement je Le rejette ; mais il faudra finalement Le reconnaître comme le juge de toute la terre.
Pour ceux qui accepteront leur Messie, « celui qu’ils auront percé », il y aura « une grande lamentation à Jérusalem» (Zach. 12 : 10-11), mais le jugement atteindra les peuples qui le rejetteront encore et qui viendront même combattre contre Jérusalem. « Il y aura, de par l’Eternel, un grand trouble parmi eux » (14 : 13).
Réjouissons-nous de ce qu’un jour le Seigneur Jésus va régner sur cette terre. « Il faut qu’il règne », s’écrie l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15 : 25 (voir Ps. 97 : 1 ; Ps. 98 : 9 ; Ps. 99 : 1-3).
Le Seigneur Jésus vient d’entrer dans Jérusalem acclamé par la foule comme le fils de David, comme Celui qui « vient au nom du Seigneur ». Mais très vite la ville est en émoi et l’on s’interroge : « Qui est celui-ci ? » (v. 11a). Déjà il n’est plus pour les foules le roi qui vient, mais simplement « le prophète Jésus, de Nazareth de Galilée » (v. 11b).
2. 1 Indignation de Jésus (v. 12-13)
Jésus entre dans le temple de Dieu et nous Le voyons agir là avec une violence qui nous surprend. Il « chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple... il renversa les tables des changeurs... » (v. 12). Mais il s’agit du temple de Dieu et le Seigneur revendique ici la sainteté et les droits de Dieu sur sa maison. Prophétiquement, cette venue était annoncée par le prophète Malachie et elle connaîtra dans un temps encore à venir son plein accomplissement quand « le Seigneur… viendra soudain à son temple » (Mal. 3 : 1).
Il y avait, certes, une disposition particulière en faveur de l’Israélite qui habitait loin du lieu que l’Eternel avait choisi pour y faire habiter son nom (Deut. 14 : 24-26). S’il désirait apporter une offrande à l’Eternel, il pouvait prendre avec lui une somme d’argent et acheter sur place ce qui était nécessaire. Mais au fil des années, cette mesure de grâce avait donné l’occasion à des marchands de toutes sortes de transformer la maison de Dieu en une « maison de trafic », et même en une « caverne de voleurs » déjà du temps de Jérémie (Jér. 7 : 11). Le Seigneur s’élève avec une sainte colère contre cette pratique devenue courante : elle dénaturait le caractère de la maison de Dieu.
L’Israélite ne pouvait s’approcher de Dieu qu’avec une offrande. Il ne pouvait pas paraître « à vide » devant la face de l’Eternel (Ex. 23 : 15). De même, le chrétien doit s’être préparé dans son cœur lorsqu’il s’approche de Dieu pour l’adorer.
Le Seigneur est souvent vu dans les évangiles comme l’homme humble et débonnaire, ému de compassion, ou encore, comme Celui qui pleure sur la ville de Jérusalem. Mais Il est aussi, comme ici, Celui qui revendiquait la gloire de Dieu. « Le zèle de ta maison m’a dévoré », dit-Il (Ps. 69 : 9). Il agit avec la dernière énergie contre ceux qui oublient le caractère sacré de la maison de Dieu. Néhémie nous est aussi en exemple à cet égard quand il jeta « dehors, hors de la chambre, tous les effets de la maison de Tobija », l’ennemi sournois du peuple de Dieu (Néh. 13 : 7-9).
Que nous aussi, nous soyons animés d’une sainte énergie pour avoir à cœur la gloire de Dieu dans l’assemblée ! Remarquons l’expression : « Ma maison ». En Jean 2 : 16, il est question dans une circonstance semblable de « la maison de mon Père ». Et puis, nous lisons en Matt. 23 : 38 : « Votre maison vous est laissée déserte ».
La maison de Dieu est appelée une « maison de prière » (v. 13), titre qui la caractérise tout à fait. Salomon, devant l’autel de l’Eternel, s’adresse à lui : « Aie égard à la prière de ton serviteur… pour que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison… pour écouter la prière que ton serviteur t’adressera… (1 Rois 8 :28-30). Esaïe 56 montre bien que cela sera encore vrai dans un temps à venir pour la bénédiction de tous les peuples selon qu’il est écrit : « Je les rendrai joyeux dans ma maison de prière… car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples » (v.7).
Aujourd’hui le Seigneur « marche au milieu des sept lampes d’or » (Apoc. 2 : 1) et son regard scrute tout ! Sans doute, c’est maintenant le temps de la grâce et Dieu n’impute pas à l’homme ses péchés. Il met « en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ… nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 19-20).
Cependant, nous savons aussi que le jugement de Dieu commence par sa propre maison car, est-il écrit : « Le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu (1 Pier. 4 : 17) ». 1 Corinthiens 11 : 30 montre tout le sérieux qu’il y a lieu d’observer dans la maison de Dieu. Nous ne devons pas oublier que nous avons affaire à un Dieu saint, à un Dieu qui est lumière et que nous ne pouvons pas nous présenter devant Lui dans un état inconvenant.
Sommes-nous vraiment attachés à la « maison de Dieu » pour y maintenir l’état de sainteté qui convient et n’y supporter ni mal moral, ni mal doctrinal ! Veillons à notre comportement, à notre tenue dans la maison de Dieu ! Autrefois, la reine de Shéba avait été impressionnée par la maison que Salomon avait bâtie et… « par la tenue de ses serviteurs » (1 Rois 10 : 4-5). N’oublions donc pas qu’une assemblée locale est « le temple de Dieu » et que « le temple de Dieu est saint » (1 Cor. 3 : 16-17). L’apôtre Paul ne dit pas aux Corinthiens : chacun de vous est le temple de Dieu mais, vous l’êtes, en tant qu’assemblée. On pourrait se faire illusion en disant avec légèreté : « C’est ici le temple de l’Eternel, le temple de l’Eternel, le temple de l’Eternel ! » (Jér. 7 : 4) et qu’en fait ce soit une parole de mensonge ! Alors, il nous faut être vrai : ce que nous disons doit correspondre à la réalité dans notre cœur et notre attitude.
Sommes-nous vraiment attachés à la « maison de Dieu » pour y maintenir l’état de sainteté qui convient et n’y supporter ni mal moral, ni mal doctrinal ! Veillons à notre comportement, à notre tenue dans la maison de Dieu ! Autrefois, la reine de Shéba avait été impressionnée par la maison que Salomon avait bâtie et… « par la tenue de ses serviteurs » (1 Rois 10 : 4-5). N’oublions donc pas qu’une assemblée locale est « le temple de Dieu » et que « le temple de Dieu est saint » (1 Cor. 3 : 16-17). L’apôtre Paul ne dit pas aux Corinthiens : chacun de vous est le temple de Dieu mais, vous l’êtes, en tant qu’assemblée. On pourrait se faire illusion en disant avec légèreté : « C’est ici le temple de l’Eternel, le temple de l’Eternel, le temple de l’Eternel ! » (Jér. 7 : 4) et qu’en fait ce soit une parole de mensonge ! Alors, il nous faut être vrai : ce que nous disons doit correspondre à la réalité dans notre cœur et notre attitude.
Nous comprenons l’insistance des épîtres à nous enseigner pour que nous sachions comme Timothée « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant… » (1 Tim. 3 : 15).Nous nous trouvons là dans une sphère tout à fait privilégiée. La maison de Dieu est un corps vivant, elle est comparée aussi à un édifice formé de pierres vivantes. Que le Seigneur nous accorde d’en apprécier toute la valeur ! Alors nous ne mériterons pas ce douloureux reproche du Seigneur : « Vous en avez fait une caverne de voleurs ».
Lorsque nous venons à une des réunions de l’assemblée, nous nous approchons du Seigneur d’une manière privilégiée. Nous goûtons combien il est bon et nous venons tout près de Lui (1 Pier. 2 : 3-5). Mais nous ne pouvons pas y venir dans n’importe quel état moral ou spirituel ! Nous pouvons bien chanter dans un cantique : « Nous entrons dans le ciel même... », tout en restant, hélas, dehors... Nous le chantons seulement des lèvres ! On n’a pas le droit de tricher avec Dieu même si nous pouvons compter sur sa miséricorde !
2. 2 Le service de grâce de Jésus envers les déshérités de son peuple (v. 14-17)
Le Seigneur reçoit dans le temple des aveugles et des boiteux qui viennent à lui et il les guérit (v. 14). Sa grâce peut à nouveau se manifester maintenant que les choses ont été remises en ordre. Quel contraste nous avons avec la scène de 2 Sam. 5 : 6-8. On s’était moqué de David, on l’avait rejeté et méprisé en lui disant avec ironie que les aveugles et les boiteux suffiraient pour le repousser. Aveugles et boiteux avaient ainsi été haïs de l’âme de David et ils n’avaient pas eu de place dans la maison de l’Eternel, sauf Mephibosheth, objet d’une grâce toute particulière à la table même du roi (2 Sam. 9 : 13). Mais nous avons maintenant en Jésus Celui qui répond à tous les besoins, qui déploie sa grâce merveilleuse et qui guérit même les plus misérables !
Le miracle que le Seigneur venait de faire aurait dû réjouir le peuple et ses responsables religieux, scribes et docteurs de la Loi. Mais nous trouvons au contraire chez ces hommes de l’indignation. Ils n’avaient pas été choqués de la présence des marchands, de ceux qui avaient fait du temple une caverne de voleurs ; mais maintenant ils voient les merveilles que Jésus fait, ils entendent les enfants dans le temple lui donner gloire et l’acclamer comme le Sauveur, et cela leur déplaît profondément ! Ils ne peuvent pas supporter de voir la puissance de Dieu à l’œuvre. Ils ne supportent pas non plus que leur autorité leur soit ôtée en faveur de ce Jésus qu’ils méprisent ! Ainsi est l’homme naturel. Lorsque le cœur est dur et incrédule, il peut supporter le mal sans s’émouvoir, mais il ne supporte pas d’être placé dans la lumière de Dieu et devant sa puissance.
Ces principaux sacrificateurs et ces scribes étaient de la famille sacerdotale, ils connaissaient les Ecritures mais ils n’en avaient plus que la forme ; leur cœur n’était pas engagé avec Dieu ; ils étaient de ceux qui honorent Dieu des lèvres, mais dont le cœur est très éloigné de lui (15 : 7-8). C’est une leçon pour nous ! On peut suivre les réunions avec beaucoup d’assiduité, mais ne pas avoir son cœur engagé pour le Seigneur, ni peut-être même être converti.
Ces enfants qui crient « Hosanna au Fils de David ! » (v. 16) ont bien raison et disent la vérité. C’est dans la simplicité de leur foi qu’ils célèbrent Celui qui est véritablement le Fils de David.
Les principaux sacrificateurs et les scribes n’avaient pas voulu recevoir la grâce que Jésus apportait, ils n’ont pas non plus leur cœur disposé à lui donner gloire. Dieu met alors de côté la prétention de l’homme et prend ces petits enfants pour que sa louange soit établie !
Nous avons là une citation du Psaume 8 : 2, 4-6, qui établit l’autorité de Christ, reconnue par la foi simple de petits enfants à qui Dieu se révèle. Puissions-nous être animés de cette simplicité de foi et reconnaître les droits du Seigneur. Le contraste est saisissant, entre ces hommes instruits mais qui refusent de louer le Seigneur et ces petits enfants auxquels Dieu ouvre la bouche. En Luc 19 : 40, le Seigneur répond aux pharisiens qui veulent fermer la bouche à la multitude des disciples qui, remplie de joie, se met à louer Dieu à haute voix : « Si eux se taisent, les pierres crieront ». Et sur la croix, ce sera par la bouche d’un malfaiteur que la gloire sera rendue au Sauveur !
Il faut pour pouvoir louer le Seigneur être vidés de nous-mêmes, reconnaître ce que Lui a fait pour nous et alors notre bouche sera remplie ! Au début de 2 Rois 5, on trouve l’exemple de cette petite fille qui a parlé à Naaman du prophète qui pouvait le guérir. Cette enfant avait plus de connaissance de la puissance de Dieu que le roi d’Israël n’en avait. Mais la foi en Dieu de cette enfant a brillé alors que ce monarque, tout roi qu’il soit, était incrédule.
En entrant dans Jérusalem et allant son chemin vers la croix, le Seigneur a dû être réjoui d’entendre la voix de ces petits enfants et de ses disciples, mais Il a aussi devant lui ceux qui sont ses ennemis. Ceux qui auraient dû être les conducteurs du peuple et conduire les âmes à Dieu étaient finalement ceux qui, au contraire, les égaraient ! Le Seigneur ne va pas entrer en discussion avec ces hommes religieux, mais Il va les laisser et sortir de la ville. Remarquons que c’est le soir ! Hors de la ville, dans la petite bourgade de Béthanie, Jésus est accueilli et va passer la nuit.
« Les ayant laissés… » (v. 17) : cette expression très forte, solennelle, se trouve déjà dans les chapitres précédents : « Laissez-les » (15 : 13), « les laissant » (16 : 4). Le Seigneur ne passera plus à Jérusalem que la nuit où il sera livré. On peut ainsi avoir reçu beaucoup de privilèges et s’installer confortablement dans la ville alors que le Seigneur est dehors ! Tout cela est très sérieux pour nous, qui disons peut-être comme les croyants à Laodicée : « Je suis riche… je n’ai besoin de rien... » (Apoc. 3 : 17), mais le Seigneur est dehors ! Alors nous comprenons l’injonction d’Hébreux 13 : 13 : « Sortons vers Lui hors du camp, portant son opprobre ».
3. 1 L’arbre sans fruit frappé de malédiction (v. 18-20a)
Le figuier parle d’Israël : ce figuier n’avait rien que des feuilles, aucun fruit pour Dieu ! Aussi le jugement tombe sur lui. C’est l’image d’un peuple stérile pour Dieu, auquel Il a dû dire qu’il n’était plus son peuple. De même, l’homme dans son état naturel est sans fruit pour Dieu. Pour qu’il y ait du fruit pour Dieu, il faut nécessairement une opération de l’Esprit de Dieu dans le cœur d’un homme.
Dieu nous demande, comme chrétiens, de porter du fruit pour Lui et l’image du sarment qui doit rester attaché au cep pour porter du fruit est particulièrement éloquente (Jean 15 : 1-6). Ainsi Dieu s’occupe de nous, Il prend soin de nous et nous discipline de sorte que nous portions du fruit pour Lui, « ... plus de fruit… beaucoup de fruit ».
La parabole de Luc 13 : 6 montre que le figuier a encore été l’objet des soins de Dieu pour voir si quelque fruit pouvait encore en être tiré. Mais la patience de Dieu a eu son terme et le jugement a été exécuté : la destruction de Jérusalem a eu lieu quelques années plus tard.
Toutefois, le figuier poussera à nouveau des feuilles (Matt. 24 : 32) ; Un jour Dieu reprendra ses relations avec son peuple. Il faut que le gouvernement de Dieu s’exécute, mais dans ses voies, Dieu fait toujours grâce.
3. 2 Le manque de foi des disciples (v. 20b-22)
Les disciples ne connaissent pas encore la puissance du Seigneur. Ils manquent de foi et ils pensent que les miracles que Jésus fait sont tous en délivrance ! Mais ce ne sont pas toujours des miracles de guérison. Il y a aussi des miracles de jugement, tels ceux en particulier que nous lisons dans le livre de l’Apocalypse.
C’est alors l’occasion pour le Seigneur d’exposer un principe, celui d’une foi toute simple qui ne doute pas. Jacques 1 : 5-8 confirme cette pensée. Nous ne devons pas douter que ce que nous Lui demandons se fera. Certes, il faut demander quelque chose qui soit selon la volonté de Dieu - et non pour nos voluptés (Jac. 4 : 3). Dieu répond toujours à la foi, et Il agit dans nos vies. Dieu exauce la foi parce qu’elle est d’accord avec ses pensées (1 Jean 5 : 14-15).
Des « montagnes », il s’en trouve sur notre route. Une montagne peut se trouver aussi dans notre cœur. Le principe de l’obéissance est lié à la foi. Abraham crut Dieu et il le montra par des œuvres de foi. Nous savons ces choses, mais qu’en est-il dans la réalité de nos vies ?
Quand nous nous approchons du trône de la grâce, il faut que ce soit avec assurance et dépendance. Le cœur humain est dur, mais Dieu peut agir en délivrance pour faire plier les incrédules ou pour toucher aussi le cœur d’un racheté qui s’est égaré. Une foi simple qui compte sur Dieu, c’est tout ce que le Seigneur nous demande. Dans le Psaume 16 : 1, nous avons le modèle de l’homme de foi : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi ».
Une montagne est aussi le symbole d’une puissance terrestre, qui s’oppose à l’évangile. Dieu a pris soin de son peuple Israël, particulièrement privilégié. Mais il s’est opposé à l’évangile, il a persécuté les disciples. Aussi le jugement est-il tombé sur lui et les Juifs ont été dispersés. Il a fallu que les disciples soient séparés de la nation juive (Act. 19 : 9). L’apôtre Paul pensait à ses frères selon la chair et il leur a prêché l’évangile, à eux premièrement. Mais à cause de leur endurcissement, la colère de Dieu est venue sur eux !
Le fait de se confier en Dieu nous conduit à nous mettre de côté. Dieu seul peut délivrer. « Il sauve et il délivre » (Dan. 6 : 27). La foi est nourrie par la délivrance que Dieu accorde. Le peuple en Egypte devait simplement croire en la vertu du sang de l’agneau pascal. Nous avons besoin de la foi pour tout.
L’accent est mis ici sur la demande que nous faisons en priant. La Parole de Dieu nous forme à la prière. Dieu a fait des promesses, elles se réaliseront toutes. Mais si nous ne recevons pas ce que nous avons demandé, c’est peut-être à cause de nos fautes, de péchés qui n’ont pas été jugés. Comme le dit le prophète Esaïe : « Voici, la main de l’Eternel n’est pas devenue trop courte pour délivrer, ni son oreille trop appesantie pour entendre ; mais vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu’il a caché de vous sa face, pour ne pas écouter (Es. 59 : 1-2). Il faut alors répondre à l’invitation d’Aggée : « Considérez bien vos voies » (Agg. 1 : 5). Il faut que l’amour pour le Seigneur et pour nos frères et soeurs se joigne à la foi car l’apôtre Paul affirme : « Si j’ai toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien » (1 Cor. 13 : 2 ).