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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (20)

 
 CHAPITRE 20

         1 -  Les ouvriers dans la vigne : v. 1-16
         2 - Jésus montant à Jérusalem : v. 17-34
           
1 -  Les ouvriers dans la vigne : v. 1-16
 
           
                        1. 1 L’appel au travail dans la vigne (v. 1-5)
 
            Ces versets nous présentent une parabole du royaume des cieux. Le maître de la maison qui sort dès le point du jour, c’est Dieu que le prophète Jérémie nous montre « se levant de bonne heure » pour parler à son peuple (Jér. 7 : 13 ; 35 : 15). C’est en effet d’abord à son peuple que Dieu s’adresse. Cette vigne représente le peuple d’Israël, et elle était destinée à porter du fruit pour Dieu.
            Dès la chute, Dieu s’est mis en quête de l’homme. Au jardin d’Eden, nous le voyons s'approcher d'Adam, « au frais du jour » (Gen. 3 : 8). Puis, à cause du péché qui tient les hommes loin de leur Créateur, Dieu va continuer son travail de recherche, et le Seigneur Jésus dira : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant,  et moi aussi je travaille » (Jean 5 : 17).
            Il s’agit donc ici d’un maître qui veut faire fructifier sa vigne et dans ce but, il engage des collaborateurs. Les premiers sont engagés sous contrat mais les suivants sont particulièrement privilégiés. Ils font confiance à Dieu qui leur donnera « ce qui est juste », sans préciser le montant du salaire.
            Il faut reconnaître que tout ce qui vient de Dieu est juste. « Si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit » (1 Pier. 4 : 11). Et lorsque nous avons eu le privilège de servir, nous devons encore apprendre que « nous sommes des esclaves inutiles » (Luc 17 : 10). Pourtant Dieu veut rétribuer justement ce que Lui-même a produit dans l’homme. Au chapitre précédent, nous avons vu que Pierre était soucieux de savoir combien il recevrait ! Nous nous posons peut-être souvent ce genre de question. Mais ne nous suffit-il pas de savoir que ce que Dieu donne est juste ? Dieu est bon (v. 15) et Il veut manifester sa bonté envers les siens.
 
            Le fait que nous lisions quatre fois le maître sort (v. 2, 5, 6) souligne la persévérance divine. Dieu veut que l’évangile soit annoncé jusqu’au bout par ses serviteurs et ses servantes, jusqu’à ce que la porte de la grâce soit fermée. Cet évangile a d’abord été annoncé aux Juifs (Act. 2 : 38-39 ; 13 : 46). Mais les Juifs n’ayant pas voulu le recevoir, il a été ensuite prêché aux nations.
 
 
                        1. 2 L’ouvrier de la onzième heure (v. 6-8)
 
            Le maître appelle aux différentes heures du jour, et jusqu’à la dernière heure ! Dans cet appel de la onzième heure, il y a une force particulière. C’est comme si l’Esprit venait nous dire : Où en êtes-vous ? Pourquoi toute cette indifférence ? Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? La Parole s’adresse à notre conscience et à notre cœur. Oui, il est encore possible d’être disponible pour le Maître, même à la dernière heure !
            Le brigand sur la croix a rendu un témoignage public à la justice et à la gloire de Jésus. C’était bien pour lui la dernière heure ! Mais il a reçu aussitôt cette promesse merveilleuse de la part de Jésus : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43). L’heure de Dieu, c’est aujourd’hui. C’est le jour du salut. On entend parfois dire : Oh, je suis jeune, j’ai encore le temps de penser à ces choses… Non, que personne ne laisse passer le temps, un accident est si vite arrivé !
            Nous devons cependant faire attention de ne pas nous engager dans un service à notre propre initiative en nous laissant conduire par nos bonnes idées. On pourrait en effet penser : C’est la dernière heure, il y a urgence, alors allons-y, la fin justifiera les moyens : pourvu qu'on fasse quelque chose ! Non, c’est Dieu qui appelle à servir et nous devons nous tenir dans cette attente, dans cette dépendance, en étant disponible bien sûr, mais en attendant l’appel et le moment de Dieu. Ainsi trouvons-nous dans l’évangile de Jean plus de 40 fois la mention de l'appel du Seigneur à le suivre et à le servir. Ayons cette attitude et ce désir : Seigneur, forme-moi et conduis-moi pour être le serviteur que Tu désires.
 
            Le serviteur a besoin de rester attaché à son maître. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire », dit le Seigneur à ses disciples (Jean 15 : 5). Nous n’avons en nous aucune ressource, mais tout nous vient de Dieu. Les bonnes œuvres sont celles que « Dieu a préparées à l'avance » (Eph. 2 : 10). Si notre activité n’est pas de Dieu ni pour Dieu, elle ne produit que des œuvres mortes. Si la vigne n’est pas propre à porter du fruit, elle ne sert plus à rien et on la brûle ! D’autre part, remarquons que ce que Dieu opère n’est pas forcément visible aux yeux du monde !
            L’apôtre Paul a pu dire à la fin de sa vie : « J’ai combattu le bon combat... désormais, m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera... » (2 Tim. 4 : 7-8). Dieu a bien voulu faire de nous ses propres collaborateurs (1 Cor. 3 : 4-9). Mais le serviteur doit disparaître derrière son maître. Dieu saura donner dans sa grâce une récompense à chacun.
            Ecclésiaste 11 : 4-5 donne une exhortation à semer en tous temps, sans s’arrêter aux circonstances (le vent, les nuées), et sans se lasser (le matin, le soir). Mais il faut comprendre en même temps que c’est Dieu qui fait tout !
 
 
                        1. 3 L’estimation du maître (v. 9-16)
 
            Les ouvriers de la première heure murmurent contre le maître. Nous tenons le même langage dès que nous voulons comparer notre service de l’un à celui d’un autre. 1 Corinthiens 12 nous montre que Dieu a placé chacun dans le corps de Christ comme Il l’a voulu. Notre affaire, c’est de faire ce que le Seigneur nous demande. Se comparer les uns aux autres est un manque évident d’intelligence spirituelle (2 Cor. 10 : 12).
            Des services, petits en apparence, sont d’une très grande utilité. Ainsi, la prière, dans le secret, est un service d’une haute valeur ! Persévérons dans la prière les uns pour les autres et en particulier pour ceux qui ont des services « en vue ». Un serviteur risquera de tomber si nous cessons de prier pour lui.
            Ne mettons pas en avant la fatigue, la peine que nous nous donnons. Les ouvriers le font, mais ce n’est pas la manière de voir selon Dieu.
            Le Seigneur désire que nous vivions en communion avec Lui, que nous goûtions des moments de partage, d’intimité avec lui. Alors nous pourrons être des serviteurs qui suivent fidèlement leur Maître.
 
           
 
2 - Jésus montant à Jérusalem : v. 17-34
 
           
                        2. 1 L’annonce de la crucifixion (v. 17-19)
 
            Le Seigneur est sur le chemin qui Le conduit à Jérusalem où Il va être mis à mort. Nous Le voyons ici sous son caractère de prophète qui sait exactement tout ce qui va lui arriver. Les prophéties ne sont pas pour les incrédules, mais pour ceux qui croient. Et le Seigneur prend ses disciples à part pour leur annoncer ce qui le concerne. Lui, le Fils de Dieu, le Tout-Puissant, Celui qui connaît toutes choses, déclare aux siens que le Fils de l’homme sera livré, condamné à mort, crucifié, mais aussi qu’il ressuscitera le troisième jour.
            Les disciples pouvaient penser que le Seigneur allait bientôt régner sur son trône et qu’ils lui seraient associés. Mais le Seigneur continue à leur montrer quel est le chemin qui conduit à la gloire. Après leur avoir parlé de renoncement, du fait de prendre sa croix, de perdre sa vie, et de tout quitter, Il leur parle une fois encore de ses souffrances et de sa mort ! Et c’est ici la troisième fois qu’Il le fait (16 : 21 ; 17 : 22-23).
            Il semble que le service de Jésus aboutit à un échec total : ceux qu’Il est venu sauver le condamnent ; ceux qu’Il a aimés, délivrés de la puissance des démons et guéris de cruelles infirmités, l’ont rejeté et vont le mettre à mort ! Il va connaître le fouet, la moquerie, la crucifixion. Il pourra dire : « L’opprobre m’a brisé le cœur » (Ps. 69 : 20). Rien ne lui sera épargné ! Mais il y a aussi, au bout de ce chemin de souffrances, l'assurance de la résurrection : « Le troisième jour, il ressuscitera ».
            Le supplice de la crucifixion n’était pas pratiqué chez les Juifs et il fallait que ce soit les Romains qui prononcent cette sentence. Le Seigneur Jésus le savait aussi. Il fallait que soient accomplies ces Ecritures qui déclaraient : « Ils ont percé mes mains et mes pieds » (Ps. 22 : 16). Il était « l’homme de douleurs » qui avait devant Lui ce chemin de souffrances duquel il ne s'est pas détourné. Sans doute aurait-il pu défendre ses droits, demander à son Père de lui fournir « à l'instant plus de douze légions d’anges » pour détruire ses ennemis (26 : 53), mais Il s’est livré lui-même. Quel renoncement, quelle obéissance parfaite à la volonté de son Dieu ! 
 
            « Les prophètes qui ont prophétisé... L'esprit de Christ qui était en eux... rendait par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pier. 1 : 10-11). Quelles souffrances que celles que le Seigneur a endurées : de la part de ceux qui lui étaient proches (Judas l’a livré), de la part de son peuple (les principaux sacrificateurs et les scribes l’ont condamné à mort et l’ont livré aux nations), de la part des nations (pour se moquer de Lui, le fouetter, le crucifier) !
            Le chemin de Jésus est un chemin qui monte toujours vers Jérusalem. Un chemin de souffrances dans lequel Il a dressé résolument sa face (Luc 9 : 51). Il avait devant Lui la mort de la croix et Il a accepté d’être fait malédiction pour nous ! C’est un chemin dans lequel le Seigneur sera seul et pourtant Il y associe ses disciples : « Voici, nous montons à Jérusalem... » (v. 18). Mais l’abaissement va devant la gloire (Prov. 15 : 33). La résurrection est cette ouverture vers la gloire. La mort n’a pas été une fin pour le Seigneur ! Et les apôtres seront ensuite les témoins de sa mort et de sa résurrection.
            « Ils le livreront aux nations pour se moquer de lui ». Nous voyons cela se réaliser au chapitre 27 (v. 29, 31, 41). Combien ces moqueries, cette dérision ont dû être douloureuses pour le cœur du Seigneur Jésus !
            « Le troisième jour, il ressuscitera ». Nous trouvons cette mention de la résurrection chaque fois que le Seigneur parle de sa mort. C'est un point très important, sans lequel notre foi serait vaine. Dans la scène de Luc 24, le Seigneur va justement enseigner les deux disciples qui se rendaient à Emmaüs jusqu’à ce qu’ils aient compris qu’il était réellement ressuscité. C’est le message que les disciples ont ensuite annoncé avec hardiesse et avec une grande puissance (Act. 4 : 10, 33). Si l’on ne croit pas à un Christ ressuscité, c’est que l’on ne croit pas du tout ! « Jésus notre Seigneur... a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25).
            En Hébreux 12 : 2, Jésus est le chef de la foi, celui qui est allé jusqu’au bout de son chemin de foi et qui nous entraîne à sa suite avec cette si grande nuée de témoins qui nous entoure. Il fallait qu’Il souffre ces choses et qu’il entre dans la mort, mais Il n’a pas vu la corruption. Dieu ne l'a pas permis (Ps. 16 : 10). Il l’a ressuscité et l'a fait asseoir à sa droite (Ps. 110 : 1).
 
 
                        2. 2 La place dans le royaume (v. 20-23)
 
            Le Seigneur Jésus vient de parler à ses disciples de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection pour leur montrer que les souffrances précèdent la gloire. Cependant ceux-ci n’entrent pas dans la pensée du Seigneur, ils n’arrivent pas à comprendre son chemin d’abaissement alors qu'il aurait dû être reconnu comme le Messie promis. Aussitôt, deux d’entre eux, Jacques et Jean (voir Marc 10 : 35), accompagnés de leur mère viennent à Jésus avec une demande qui montre le fond de leurs pensées : « Ordonne que mes deux fils que voici s’asseyent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton royaume » (v. 21).
            Il semblerait à première vue que cette démarche soit celle de la foi. En effet, la mère des fils de Zébédée reconnaît la seigneurie de Jésus et elle lui rend hommage. De plus elle s’empare pour ses fils de la promesse que le Seigneur venait de faire à ses disciples : « ...vous aussi vous serez assis sur douze trônes... » (19 : 28). Et pourtant c’est une demande inconvenante. Le Seigneur lui répond : « Vous ne savez pas ce que vous demandez » (v. 22).
             « Joignez à votre foi, la vertu ; à la vertu, la connaissance ; à la connaissance... la patience... », dit l’apôtre Pierre dans sa deuxième épître (1 : 5-6). Sans doute y avait-il de la foi dans cette demande, mais la connaissance de la pensée de Dieu faisait défaut ! C’était pour Jésus et pour les siens le moment de suivre un chemin d’abaissement et de souffrances ; ce n’était pas encore le moment de la gloire. Que notre foi s’appuie donc sur les promesses divines, mais qu’en même temps nous soyons animés de cette patience qui sait attendre le moment de Dieu selon la pensée d’Hébreux 10 : 35-36.
            Le Seigneur Jésus va ensuite montrer à ses disciples le chemin de la vraie grandeur, de la dépendance, de l’humilité, du renoncement. Il les enseigne encore avec une grande douceur et la grâce qui est la sienne. « Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire ? » (v. 22). Il s’agit là du chemin de terribles souffrances qui était devant le Seigneur, de ce jugement de Dieu contre le péché qu’Il allait prendre sur Lui. Il devait boire cette coupe de la colère de Dieu (voir Jean 18 : 11). Il est vrai que nous ne trouvons pas cette expression dans les évangiles mais à la fin de la Parole, il est parlé à propos d'un jugement futur « du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère » Apoc. 14 : 10).
            Les disciples répondent : « Nous le pouvons » (v. 23a). Et le Seigneur leur dit : « Vous boirez bien ma coupe » (v. 23b). Quelle grâce ! Quelques jours plus tard, à Gethsémané, où Jésus sera justement accompagné de ses trois disciples - Pierre, Jacques et Jean -, ceux-ci ne pourront même pas veiller une heure avec lui (26 : 37-41). Les disciples souffriront toutefois pour le nom de Jésus, et Jacques sera le premier apôtre à subir le martyr (Act. 12 : 1-2). De même encore aujourd’hui, le Seigneur invite chacun de ceux qui veulent Le suivre « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2 : 3).
            Le Seigneur Jésus est devant nos yeux dans son abaissement, dans son humilité, dans la position de l’homme dépendant qu’il a voulu prendre pour glorifier son Dieu. Il connaissait pourtant toutes choses d’avance, rien ne lui était caché : « Jésus, sachant que le Père lui a tout remis entre les mains... » (Jean 13 : 3).
            Les autres disciples sont indignés de la demande de Jacques et Jean. Peut-être avaient-ils pourtant au fond d’eux-mêmes la même pensée. Alors le Seigneur Jésus les appelle « auprès de lui » (v. 25). Il désire leur montrer que ce qui gouverne le royaume de Dieu n’est pas ce qui régit les ambitions des hommes sur la terre. « Il n’en sera pas ainsi parmi vous » (v. 26). Les disciples avaient tendance à raisonner « comme le monde », même si, extérieurement, ils en paraissaient séparés. Comme nous avons besoin nous aussi d’être gardés de la manière de penser dans ce monde. Dans sa façon de raisonner, se cache bien souvent quelque chose de très pernicieux. Et le Seigneur nous interpelle en nous disant : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (23 : 11).
 
 
                        2. 3 La grandeur du service (v. 24-28)
 
            Le Seigneur Jésus présente à ses disciples le pourquoi de sa venue sur la terre et le chemin qu’Il est venu suivre. « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (v. 28). « L’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse » dira-t-il prophétiquement (Zach. 13 : 5). Qu’il y ait en nous cette pensée d’humilité qui a été dans le Christ Jésus ! Les apôtres prendront souvent dans leurs épîtres ce titre d' « esclave de Jésus Christ ». Que nous désirions, nous aussi, être des esclaves du Seigneur Jésus.
 
 
                        2. 4 Les aveugles de Jéricho (v. 29-34)
 
            Ces deux aveugles - l’un s’appelle Bartimée (Marc 10 : 46) - représentent en type la nation juive qui n’a pas su discerner son Messie. Ils sont en même temps l’image du résidu pieux qui reconnaît Celui qui est le fils de David et qui s’adresse à Lui pour être délivré. Remarquons que ce titre de « Fils de David » est donné au Seigneur à plusieurs reprises jusqu’au verset 15 du chapitre 21.
            La grâce passe avec Jésus dans cette ville de Jéricho qui était maudite, placée sous le jugement de Dieu (Jos. 6 : 26). Mais le Sauveur est venu jusque dans le lieu même de la malédiction pour apporter la grâce et le salut à quiconque se tourne vers Lui dans la conscience de ses besoins.
            En Luc 19, Jésus apporte le salut à la maison de Zachée et déclare : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (v. 10). Ici, Il apporte la guérison à ces deux aveugles qui crient à Lui, malgré la foule qui veut les faire taire. En effet, quand quelqu'un crie ses besoins, c’est dérangeant ! Mais pour ces aveugles assis sur le bord du chemin, c’est la dernière fois que Jésus passe. C’était le moment ou jamais de « saisir » cette puissance en salut et en guérison. Mais il fallait la hardiesse de la foi pour surmonter les obstacles, pour ne pas se laisser arrêter par les récriminations de la foule. Le besoin pressant qu’ils éprouvent et la hardiesse de leur foi sont démontrés en ce que, loin de se laisser intimider ou décourager, ils crient plus fort encore jusqu’à ce que Jésus s’arrête et les appelle.
            Aujourd’hui encore Jésus passe. Il passe peut-être pour vous qui ne le connaissez pas encore comme votre Sauveur. C’est le moment d’aller à Lui, maintenant !
            Ces deux aveugles ne voyaient pas, mais ils avaient des oreilles pour entendre ! Et « la foi est de ce qu’on entend - ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17). Peut-être y a-t-il autour de nous des gens qui sont « aveugles », incapables de voir la lumière divine ; alors sachons leur faire entendre la Parole de Dieu et qu’elle puisse être reçue par la foi.
            « Jésus s’arrêta ; il les appela... » (v. 32-33). Le Seigneur Jésus est en chemin pour Jérusalem, mais Il prend le temps de s’arrêter. Qu’il est beau de voir cette disponibilité continuelle : la nuit, quand Il écoute Nicodème venu le rencontrer ; en chemin, pour aller guérir la fille de Jaïrus, lorsqu’une femme l’arrête… Le Seigneur est toujours prêt à répondre aux besoins de ceux qui s’adressent à Lui. Et puis, Il sait aussi, par quelques mots, encourager ceux qui s’approchent : « Que voulez-vous que je vous fasse ? » (v. 33). Alors ces aveugles peuvent lui dire tout ce qui compte alors pour eux : « Seigneur, que nos yeux soient ouverts ». Et Jésus accomplit ce grand miracle.
            Le Seigneur veut toujours nous amener à ce que nous ressentions vraiment nos besoins et à les exprimer devant Lui. Souvent, c’est difficile ; mais il faut que Lui seul soit devant notre conscience - ce qui conduit à reconnaître notre état devant Lui et à nous repentir. Alors on trouve le cœur de Jésus, toujours ému de compassion devant les besoins de sa créature déchue et souffrante.
            « Emu de compassion, Jésus toucha leurs yeux… » (v. 34a). Un contact personnel avec Jésus qui apporte la guérison et le salut. Nous aussi, nous étions moralement et spirituellement aveugles, et le Seigneur nous a donné la vue. Mais nous avons à prendre garde à l’avertissement adressé à Laodicée : « Tu ne sais pas que toi tu es... aveugle... aie donc du zèle et repens-toi » (Apoc. 3 : 17-19). Demandons donc au Seigneur de nous aider à revenir à Lui si nous l’avons perdu de vue, si nous avons abandonné la fraîcheur de notre premier amour ou la spontanéité de nos affections pour Lui.
            « Aussitôt, ils recouvrèrent la vue et le suivirent (v. 34b). Combien de temps ces hommes ont-ils suivi Jésus ? Quelques jours tout au plus ; ils ont su saisir l’occasion ! La question ne pose aussi pour nous. De combien de temps disposons-nous pour suivre le Seigneur ? Nous ne le savons pas, mais c’est maintenant notre privilège de le faire !
            Pierre était bien disposé à suivre Jésus, mais il avait des craintes ; il voulait savoir ce qu’il lui adviendrait. Le jeune homme riche avait une idole dans son cœur, l’argent, qui l’a empêché de suivre Jésus ! En revanche, ces deux aveugles guéris ne se posent pas de question. Ils savent de quelle misère ils ont été délivrés et ils s’attachent à leur Sauveur pour Le suivre. Peut-être nous faut-il aussi laisser quelque chose pour suivre Jésus ? En Marc 10 : 50, nous voyons cet aveugle « jeter loin son vêtement ». Il faut se débarrasser de tout ce qui empêche d’aller à Jésus. C’est vrai pour la conversion, mais également pour la marche chrétienne. 
 
            En terminant ce chapitre, relevons encore les merveilleux caractères que nous avons contemplés dans la personne de Jésus. Au verset 4, Il donne ce qui est juste. Au verset 15, il est Celui qui est bon. Puis, les versets 17-19 soulignent sa résolution inébranlable à accomplir la volonté divine. Ensuite, on voit sa grâce et sa douceur pour enseigner inlassablement ses disciples. Enfin, nous venons de voir Celui qui est ému de compassion et qui guérit.