bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
LE LIVRE DU PROPHETE HABAKUK (2a)
 
CHAPITRE 2 : Habakuk, certain que Dieu va répondre, se tient à l'écart et attend qu'Il se manifeste ; la réponse de l'Eternel qui dépasse les attentes du prophète lui apprend que c'est par la foi que le juste doit vivre.
 
 
1- « Le juste vivra par sa foi » (v. 1-5)

            Maintenant le prophète se place en observation « sur la tour » (Matsor), c'est-à-dire prophétiquement à l'endroit où l'ennemi fera le siège de son peuple. Au lieu de se tenir loin, il réalise en esprit le jugement prêt à paraître ; mais il ne se place pas là dans l'intention d'opposer une résistance à l'adversaire, car il sait que la parole de l'Éternel doit certainement s'accomplir.
            En se mettant en observation il a deux buts : voir ce que l'Éternel lui dira devant l'imminence de l'attaque ennemie ; et ce que lui, le prophète, répliquera.
            En vue de cet événement prochain, Habakuk s'attend donc à une révélation nouvelle de la pensée de Dieu. Il n'a pas encore appris tout ce qu'il doit savoir. Il sait que Dieu ne peut supporter l'iniquité d'Israël et la jugera par les Chaldéens (1 : 6) ; il sait, d'autre part, que Dieu ne peut supporter l'iniquité des Chaldéens. Mais il ne connaît pas encore ce que Dieu compte faire à leur égard, ni, avant tout, comment Il pourra, en jugeant les uns et les autres, délivrer les justes qui se sont confiés en Lui.
            Il s'attend donc à devoir donner la réplique, comme jadis Moïse, quand l'Éternel contestait avec lui, au sujet d'Israël qui avait fait le veau d'or (Ex. 32 : 7-14 ; 33 : 12-16). Mais sa résolution de « répliquer » va rencontrer une réponse si absolue et sans réplique, que le prophète n'aura plus lieu de présenter aucune remarque, comme il en avait l'intention. Le second désir de son coeur en « se tenant sur la tour » ne pourra se réaliser, parce qu'il n'aura pas rencontré un Dieu qui conteste avec lui. Dès lors, au lieu de parler, il dira : « J'ai entendu » et rendra grâces au Dieu de son salut (chap. 3).
 
            « Et l'Éternel me répondit et dit : Ecris la vision et grave-la sur des tablettes, afin que celui qui la lit puisse courir » (v. 2).
            Dieu veut que la vision recherchée par le prophète soit écrite, gravée de manière à durer, à pouvoir être conservée et lue (Es. 30 : 8), car il s'agit de choses prochaines et futures, d'une portée immense. En effet, Habakuk ne reçoit pas seulement ici, comme au chapitre premier, une instruction au sujet des voies du gouvernement de Dieu envers son peuple, mais, il apprend à connaître le jugement final des nations et les malheurs qui tomberont sur elles ; toutes ces choses ont pour but la gloire de Dieu, la gloire du règne éternel de Christ. Il apprend enfin quelle doit être l'attitude des justes en attendant ce règne et quelle est l'oeuvre immense de la rédemption à leur égard. Il faut que cette vision puisse être non seulement lue et distinctement comprise, mais aussi communiquée rapidement à d'autres, car le temps est proche. C'est, pensons-nous, la signification de ce mot : « Que celui qui la lit puisse courir ». Pénétré de l'importance de la réponse divine, il se sentira contraint à la répandre dans le monde. Il ne s'agit plus ici, comme en Daniel, d'un livre scellé jusqu'au temps de la fin (Dan. 12 : 4), mais d'une communication claire et distincte des pensées de Dieu, destinée à être répandue rapidement partout. Cette vision, ayant un caractère évangélique, ne devait certes pas être scellée. La vision de Daniel, scellée jadis, ne l'est plus maintenant (Apoc. 22 : 10), mais celle d'Habakuk ne l'a jamais été.
 
            « Car la vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin, et ne mentira pas» (v. 3a).
            Cette vision annonce, sans doute, la ruine prochaine de la puissance chaldéenne qui était près d'entrer en scène. Le temps de son action est fixé d'avance, mais la vision va beaucoup plus loin ; elle parle de la fin, de la gloire du royaume et alors même que ces derniers événements sont encore éloignés, ils sont absolument certains, car la vision donnée par Dieu lui-même, ne peut mentir. C'est aussi pour cela que Dieu a pris soin de la faire graver sur des tables, comme il grava jadis sur les tables de pierre la loi dont le contenu ne fut jamais scellé.
            « Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée » (v. 3b). L'Esprit de Dieu fait remarquer que la vision, quand elle parle de la fin, peut tarder encore. Son accomplissement historique, aujourd'hui vieux de vingt-six siècles, était alors pour un temps déterminé ; quant à la fin dont parle la vision, elle tarde et le croyant l'attend encore aujourd'hui, comptant sur la promesse de Dieu. Elle viendra sûrement et le signe qui l'annoncera ne sera pas un signe trompeur. Ce signe, nous le savons, est l'apparition du Seigneur, en jugement. Aussi nous voyons l'apôtre Paul appliquer ce passage, en Héb. 10 : 37, à l'apparition de Christ au temps de la fin, quand il dit : « Encore très peu de temps et Celui qui vient viendra, et il ne tardera pas », tandis que Habakuk l'applique au jugement du Chaldéen dans un temps déterminé.
            Remarquez de nouveau la manière dont l'Esprit de Dieu interprète lui-même sa Parole, comme nous l'avons déjà vu au chapitre premier et le verrons encore dans la suite de cette étude. Nous qui sommes parvenus à «la fin des siècles», car elle a été inaugurée par la croix de Christ, nous recevons une interprétation beaucoup plus étendue de la prophétie que le prophète lui-même, et quoique nous n'ayons pas encore atteint les temps prophétiques, nous sommes cependant au temps de la fin. La venue du fils de Dieu (sa parousie) y mettra un terme pour nous et donnera cours aux temps prophétiques ; l'apparition du fils de l'homme (son épiphanie) mettra fin à ces derniers et introduira sur la terre le règne glorieux de Christ (v. 14). Lui est toujours le but, la fin, le dernier mot de la prophétie. Ce passage est en outre de toute importance pour nous montrer que si la prophétie a un accomplissement historique et partiel, jamais cet accomplissement n'en est le dernier mot. L'événement historique ne trouve sa pleine et définitive signification qu'au temps de la fin, et son interprétation ne peut être réellement connue qu'en ayant devant les yeux la personne de Christ et les gloires qui suivront ses souffrances.
            Comparé à Héb. 10 : 37, ce passage détruit donc entièrement la prétention de toute une école à l'interprétation purement historique de la prophétie. Il démontre aussi que les Écritures forment un tout dont on ne peut considérer une partie séparée, chaque partie appartenant à cet ensemble et l'Esprit de Dieu l'interprétant différemment selon qu'il est question d'événements prochains ou des temps de la fin. Nous en avons déjà vu un exemple au verset 5 du premier chapitre, interprété par l'apôtre en Actes 13. L'Esprit de Dieu seul peut nous donner l'interprétation de ce qu'il nous a révélé. Jamais l'esprit de l'homme n'aurait pu supposer la portée de la révélation qui nous occupe, si l'Esprit de Dieu ne s'en était constitué le commentateur. La vision tarde encore et nous allons en voir la raison, mais elle viendra sûrement et notre attitude est de l'attendre. Le Seigneur vient. Il ne s'agit pas dans le passage de Héb. 10 : 37 de sa venue, de sa parousie, pour enlever les saints, mais de son apparition, de son épiphanie qui est autant que sa venue, l'objet de notre attente, puisque c'est alors que le règne glorieux de Christ sur la terre, sujet de toute la prophétie de l'Ancien Testament, sera inauguré et que les fidèles recevront leurs couronnes.
 
            « Voici, son âme enflée d'orgueil n'est pas droite en lui » (v. 4a).
            La promesse dont il vient d'être question est une vérité entièrement étrangère aux orgueilleux qui manquent de droiture, allusion, sans doute, au Chaldéen que ce passage vise directement, mais applicable à toute âme qui se trouve dans les mêmes conditions que lui. L'orgueil de l'homme est incapable de comprendre les pensées de Dieu ; elles ne sont révélées qu'aux hommes de foi ; la foi seule rend présentes les choses qu'on espère et est la conviction des choses qu'on ne voit pas (Héb. 11 : 1) ; aussi l'Esprit de Dieu ajoute: « Mais le juste vivra par sa foi » (v. 4b).
            Ce passage capital est comme la substance de tout le livre d'Habakuk. Il s'adresse à ceux qui se trouvent dans les mêmes conditions que le prophète, car la prophétie ne peut être comprise que par les justes, et le monde l'ignore. Elle n'est claire que si l'on vit « par sa foi », et les justes seuls sont capables de vivre ainsi. La délivrance viendra sûrement ; le règne glorieux de Christ se lèvera comme le soleil, quand l'obstacle que Satan y oppose en exaltant l'orgueil de l'homme contre Dieu, aura été abattu. La foi, en observation sur la tour, voit cet obstacle détruit et attend le Seigneur de gloire. Jusqu'à ce moment, le juste n'est ni abattu, ni sans ressource. Sa foi le soutient et c'est d'elle que sa vie se nourrit. Telle est ici la portée de cette parole.
            Mais, dans le Nouveau Testament, l'Esprit de Dieu dépasse de beaucoup cette portée, et l'enseignement de l'apôtre Paul est tout imprégné de ce passage. Paul le cite trois fois et chaque fois en lui donnant une interprétation nouvelle, comme cela a été souvent remarqué. En Rom. 1 : 17, il insiste sur la justice ; en Gal. 3 : 11, sur la foi ; en Héb. 10 : 38, sur la vie. Ces trois mots sont en rapport avec l'enseignement contenu dans chacune des épîtres que nous venons de citer. Considérons donc ces passages avec quelque détail.
 
                        - Romains 1 : 16-17 : « Car je n'ai pas honte de l'Évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec. Car la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi pour la foi, selon qu'il est écrit : « Or le juste vivra de foi ».
            L'apôtre commence par établir le caractère de l'Evangile : c'est Dieu lui-même, intervenant en puissance, quand l'homme est entièrement perdu. Dieu ne demande donc plus rien à ce dernier et n'exige pas qu'il agisse pour trouver un moyen de se mettre en règle avec Lui. C'est Dieu qui agit ; c'est sa puissance qui est à l'oeuvre en faveur de l'homme, non pour lui venir en aide, mais pour le sauver, car cette puissance est à salut. La foi est le moyen de s'approprier ce salut, qui concerne aussi bien le Juif que le Grec. La loi, donnée au Juif, est donc mise de côté comme moyen de salut, et la foi lui est substituée. La loi ne dépassait pas les limites juives, la foi les dépasse infiniment, car l'Évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit. Mais l'Évangile est cette puissance à salut, parce que la justice de Dieu (le grand sujet de l'épître aux Romains) y est révélée. La justice de Dieu, chose nouvelle, parfaite et absolue, formant le contraste le plus complet avec la justice de l'homme, y est révélée et non pas exigée, comme l'est la justice de l'homme. Il n'y a pas d'autre principe que la foi pour acquérir cette justice ; du moment que la foi l'a reçue, elle est devenue, pour ainsi dire, la propriété de la foi. Le croyant est désormais juste, d'une justice divine, non pas d'une justice humaine, sur le principe des oeuvres, car l'homme n'est juste que par la foi. Or si c'est par la foi, c'est par pure grâce, car l'homme ne croit et ne reçoit la révélation de la justice que par grâce.
            Ce passage de Romains 1 ne parle pas encore de l'oeuvre de Christ comme du seul moyen par lequel cette justice peut nous appartenir, vérité capitale développée dans la suite de l'épître ; il établit seulement le grand fait, qu'une justice toute nouvelle et absolue, celle de Dieu lui-même, est révélée maintenant et devient la part de la foi. Alors l'apôtre cite Habakuk : « Le juste vivra de foi » (ou sur le principe de la foi), pour prouver la révélation d'une justice nouvelle, appartenant à l'homme en vertu d'un nouveau principe, la vie de la foi.
 
                        - Galates 3 : 11 : « Or que, par la loi, personne ne soit justifié devant Dieu, cela est évident, parce que : « Le juste vivra de foi ». Mais la loi n'est pas sur le principe de la foi, mais : « Celui qui aura fait ces choses vivra par elles ».
            Le sujet de la loi qui n'est touché que tout à fait accessoirement en Romains 1 pour être mis en pleine lumière au chapitre 7 de cette même épître est développé dans toute son ampleur par l'épître aux Galates. Le verset 10 du chapitre 3 a montré que tous ceux qui sont sur le principe de loi sont sous la malédiction, selon la vérité émise en Deut. 27 : 26. Il n'y avait pour Israël, peuple sous la loi, qu'Ebal, et il était privé de Garizim. Ensuite l'apôtre cite Habakuk : il est évident, dit-il, que par la loi personne n'est justifié devant Dieu, parce que « le juste vivra de foi » (ou sur le principe de la foi). C'est donc la foi qui est mise en avant dans ce passage, et sur laquelle Paul insiste, tout en ne la séparant ni de la justice, ni de la vie, mais en l'opposant à la loi qui ne pouvait procurer ni l'une, ni l'autre. Il prouve ensuite que la loi n'est pas sur le principe de la foi, puisque la loi indique le principe des oeuvres comme moyen d'obtenir la vie ou la justice (Lév. 18 : 5 ; Rom. 10 : 5). Il termine en montrant comment la délivrance de la loi a été opérée par Christ : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » (v. 13).
 
                        - Hébreux 10 : 36-38 : « Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises. Car encore très peu de temps, « et Celui qui vient viendra, et il ne tardera pas. Or le juste vivra de foi ; et : Si quelqu'un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui ». Mais pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l'âme ».
            L'apôtre Paul cite ici le passage tout entier de notre prophète. D'abord, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, les mots : « Elle viendra sûrement et ne sera pas différée», attribués par Habakuk à la vision chaldéenne pour un temps déterminé, le sont par l'apôtre à la vision de la fin, c'est-à-dire à la venue de Christ en gloire, non pas à un événement, mais à une personne, à Celui qui vient et ne tardera pas. Ensuite nous lisons la citation : « Or le juste (ou « mon juste », le juste de Dieu) vivra de foi ». Cela signifie qu'il s'agit pour le juste de vivre de foi jusqu'à la venue de Christ. Cette vie de foi appartient exclusivement au juste. Elle est le grand sujet du chapitre 11 de cette épître où nous voyons la vie de la foi décrite sous tous ses divers caractères, qu'il s'agisse, comme pour Abel, de s'approcher de Dieu avec le sacrifice et par ce sacrifice d'être déclaré juste ou, comme Énoch, de marcher avec Dieu ou, comme Noé, d'user de patience en prêchant cette justice pendant les longues années d'attente où l'arche se construisait ou, enfin, comme les patriarches, de vivre en pèlerins et en voyageurs, attendant une meilleure patrie. Partout l'apôtre démontre que la vie du juste est une vie de foi et qu'elle aboutit à la gloire.
            Dans ces trois passages la justice, la vie et la foi sont donc inséparables, mais chaque passage insiste sur l'un de ces trois principes, sans négliger les autres qui ne peuvent en être détachés.
            Ce même chapitre 10 des Hébreux complète la citation d'Habakuk d'une manière remarquable. Le prophète avait dit : « Voici son âme enflée d'orgueil, n'est pas droite en lui; mais le juste vivra par sa foi ». Paul transpose la phrase et la présente ainsi : « Or le juste vivra de foi, et si quelqu'un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui ». Cette seconde partie de la phrase, ainsi traduite dans la version des Septante, correspond aux mots : « Son âme enflée d'orgueil n'est pas droite en lui ». Paul met ici en contraste « celui qui se retire » et celui « qui vit de foi » ; le premier périt, est perdu ; l'autre conserve sa vie. Habakuk représente le premier comme enflé d'orgueil et applique ce caractère à l'ennemi chaldéen plus qu'à tout autre. L'apôtre, usant de la version des Septante, l'applique parmi les Hébreux auxquels il écrivait, à ceux d'entre eux qui étaient des professants sans vie du christianisme et couraient le danger de se retirer. Il transpose les deux phrases pour ne pas faire supposer qu'il s'agisse, comme dans le prophète, des nations orgueilleuses, mais qu'il est question de ceux d'Israël qui, ayant connu, professé et pratiqué le christianisme, ont manqué de droiture, et dont l'orgueil judaïque est retourné à la religion des oeuvres. Nous avons ici un des nombreux exemples de l'usage que l'Esprit de Dieu sait faire d'une traduction incomplète, mais non pas inexacte, car le texte hébreu laisse à dessein planer un certain vague sur le mot « son âme », tout en l'appliquant évidemment au Chaldéen. Jamais l'âme de celui qui se retire pour retourner à la loi n'est droite et c'est toujours l'orgueil qui le sépare de Christ et de la grâce ; aussi Dieu « ne prend pas plaisir en lui », tandis qu'Il prend plaisir dans le juste qui vit humblement devant lui par la foi.
 
            On ne peut assez répéter quel prix toutes ces citations acquièrent pour nous par les applications diverses que le Saint Esprit leur donne. « Le juste vivra par sa foi », tel est donc le centre du livre d'Habakuk. Déjà la foi du prophète s'était montrée (1: 12), dans ses relations avec Dieu. Mais ce n'était pas tout ; il fallait en vivre jusqu'au bout, et l'Éternel va développer cette vérité en rapport avec le Chaldéen, ennemi d'Israël.
 
            « Et bien plus, le vin est perfide ; cet homme est arrogant et ne se tient pas tranquille, lui qui élargit son désir comme le shéol, et est comme la mort, et ne peut être rassasié ; et il rassemble vers lui toutes les nations, et recueille vers lui tous les peuples » (v. 5).
            Cet homme, le Chaldéen, s'enivre de sa propre importance et de ses ambitieuses convoitises. Il ne peut se contenter des succès obtenus, et il n'est jamais rassasié (Prov. 30 : 16 ; Ésaïe 5 : 14). Il se fait le centre de tout, des nations et des peuples. N'est-ce pas, du commencement à la fin, jadis comme aujourd'hui, la pensée, le désir, la politique des conducteurs de nations ? L'égoïsme ambitieux de ces hommes aime à se parer du nom de « grandeur de leur nation », et vouloir la faire dominer sur les autres peuples, mais ce n'est au fond que l'orgueil qui sacrifie tout à sa propre grandeur individuelle. Dieu avait donné la puissance à Babylone à la suite de l'infidélité de son peuple, mais il ne pouvait admettre que l'homme exerçât cette puissance en dehors de Lui et pour satisfaire son coeur ambitieux occupé de lui-même au lieu de se soumettre à Dieu.
            Dieu le jugera, mais avant tout nous allons voir la malédiction tomber sur lui de la bouche de tous ceux qu'il a opprimés. Ils démêleront ses motifs, condamneront ses tendances, maudiront son iniquité et son orgueil.
            Ce verset 5 sert d'introduction au « chant des malheurs » qui va suivre.

                                                       D'après H. Rossier - Etudes sur la Parole de Dieu