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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (2)




CHAPITRE 2

  

            Les deux premiers chapitres de cet évangile, comme aussi les deux derniers, ont une portée symbolique, prophétique. Après les différents « lendemains » mentionnés au chapitre 1, le chapitre 2 commence avec ce troisième jour, image de la période milléniale. Le troisième jour dans les évangiles parle aussi de la résurrection (Marc 9 : 31. Luc 9 : 22).

 

                        1 – La noce à Cana de Galilée : v. 1-12

 

                                               1.1 Les invités (v. 1-2)

 

                                    Convié avec ses disciples à la noce de Cana, Jésus apporte la joie non seulement aux époux, mais à tous les invités.

                                    Combien il est précieux que Jésus soit là, dans toutes nos circonstances. Avec Lui, nous goûtons la vraie joie, une joie éternelle qui satisfait pleinement le coeur.

 

                                    Au cours de cette noce, le vin, symbole de la joie (Ps. 104 : 15), vient à manquer. Cela montre bien les limites de la joie humaine ! L'homme n'a pas de ressources pour pallier ce manque de joie, car celle que  le monde apporte n'est qu'illusoire et éphémère. Mais quand le Seigneur intervient, Il apporte une joie pleine et durable.

 

                                    La mère de Jésus apparaît pour la première fois dans cet évangile. Elle représente, avec les autres convives, le peuple d'Israël qui, plus tard, devra être « purifié, blanchi et affiné » (Dan. 12 : 10), avant d'être introduit dans la nouvelle alliance basée sur l'oeuvre du Seigneur à la croix (Héb. 8 : 8-13) ; les Juifs devaient se laver avant de participer aux repas. L'eau dont il est parlé ici, destinée à la purification, produira le vin qui engendre la joie (v. 9).

 

                                    La noce est donc ici en rapport avec le peuple juif ; elle évoque les relations rétablies entre Dieu et son peuple (Osée 1 : 9 ; 2 : 14-23).

                                    Cette scène nous parle à nous aussi. Pour pouvoir goûter la joie dans notre Seigneur, nous avons besoin de pratiquer le jugement de nous-mêmes en nous tenant devant Dieu. « Purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d'esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7 : 1).


                                                1.2 L'intervention de Marie (v. 3-5)

 

                                    Connaissant la puissance de Jésus, Marie lui présente ce besoin : « Ils n'ont pas de vin » (v. 3). Jésus n'y répond pas immédiatement, mais Il déclare : « Mon heure n'est pas encore venue » (v. 4).  Le Seigneur Jésus était venu pour faire la volonté de son Père et accomplir l'oeuvre qu'Il lui avait donnée à faire (4 : 34 ; 17 : 4), l'oeuvre de la rédemption.

 

                                    « Faites tout ce qu'il vous dira » (v. 5) : ces paroles de Marie soulignent un point important. Il n'y a pas besoin d'intermédiaire, il faut venir à Jésus, l'écouter et faire ce qu'Il dit. Il ne peut pas y avoir de véritable joie s'il n'y a pas d'obéissance à ce que le Seigneur commande.

 

 

                                               1.3 Le premier miracle de Jésus (v. 6-11)

 

                                    Les six bassins de pierre qui étaient placés là pour contenir l'eau nécessaire à la purification sont mentionnés d'abord. Il faut premièrement être purifié de son état de pécheur, lavé de ses péchés, pour goûter la joie que le Seigneur apporte. On ne peut pas s'approcher du Seigneur n'importe comment ! La garantie de notre sainteté, c'est celle de notre joie. La sanctification est nécessaire (Héb. 10 : 14). Nous devons nous laisser purifier par le lavage de la Parole (Eph. 5 : 26) afin qu'elle agisse en nous pour ôter ce qui n'est pas conforme à la pensée divine. Prophétiquement, dans le temps du millénium, le peuple juif ne pourra goûter la joie qu'après avoir été purifié (Mal. 3 : 1-4).

                                    Il fallait que ces bassins soient remplis d'eau jusqu'au bord : plénitude de purification pour l'homme ; mais pour Christ, plénitude de souffrances à la croix. Oui, Il a tout accompli pour que nous soyons rendus purs.

 

                                    Le prophète Esaïe déclare : « Vous puiserez de l'eau avec joie aux fontaines du salut » (Es. 12 : 3). Ainsi, la purification s'effectue, la joie peut être goûtée dans la présence de Jésus.

                                    Ensuite vient l'obéissance à ce que le Seigneur demande : pas seulement entendre ou dire, mais faire ce que Jésus commande. « Mettez la Parole en pratique, et ne vous contentez pas de l'écouter », dit Jacques (1 : 22). Le Seigneur a dit à ses disciples : « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites »  (Jean 13 : 17). 

             

                                    Ainsi sera goûtée une joie « complète » (Jean 15 : 10-11).

 

                                    Le maître d'hôtel est étonné que le bon vin n'ait pas été servi en premier (v. 10). N'est-ce pas la manière de faire de l'homme qui s'empresse de jouir de tout ce que la vie terrestre peut lui offrir, avant que viennent avec l'âge le déclin et la mort ?

                                    Le vin que fournit le miracle de Jésus est meilleur que celui qui avait été servi auparavant. Dieu a en réserve pour nous le « bon vin », une joie éternelle qui n'est pas comparable avec les joies éphémères de la terre : elle est offerte à chacun, encore aujourd'hui, par l'évangile de la grâce de Dieu !

 

 

                                               1.4 De Capernaüm à Jérusalem (v. 12)

 

                                   Le ministère de Jésus a commencé en Galilée où Il a accompli beaucoup de miracles ; c'est là que se trouve la ville de Capernaüm, au bord du lac de Tibériade.

                                    Cependant, cette ville a été marquée par l'incrédulité ; Jésus déclarera même à ses habitants qu'au jour du jugement le sort de Sodome et Gomorrhe sera plus supportable que le leur (Matt. 10 : 15). Combien il est  grave de rester insensible devant la puissance de la grâce de Jésus ! Lorsque nous nous approchons de Lui, est-ce par simple curiosité, ou bien notre coeur est-il vraiment touché par son amour ?

 



                   2 – La venue de Jésus à Jérusalem pour la fête de Pâque : v. 13-25


                                               2.1 La purification du temple (v. 13-17)

                                    Jésus monte à Jérusalem pour la fête de Pâque ; il est remarquable de voir qu'elle est appelée ici « la Pâque des Juifs » (v. 13). On retrouve cette même expression plus loin dans cet évangile (5 : 1 ; 11 : 55).

                                    L'Ecriture insiste sur le caractère solennel de la Pâque, sur le fait qu'il s'agit de la « pâque de l'Eternel » (Ex. 12 : 11, 27, 48) et d'une « fête à l'Eternel » (v. 14). Mais elle avait perdu aux yeux des Juifs le caractère d'un « jour solennel de l'Eternel », d'une « sainte convocation » (Lév. 23 : 2), de sorte qu'elle est devenue la Pâque des Juifs.

                                    Pour nous, chrétiens, la Pâque parle du sacrifice de Christ (1 Cor. 5 : 7-8). C'est un souvenir qui reste gravé dans nos coeurs, et nous ne devons jamais oublier la solennité qui s'y rattache.

                                    Ayant donc perdu son vrai caractère, la Pâque était pour les Juifs une fête nationale, durant laquelle un trafic honteux se déroulait dans le temple.  La maison de Dieu, remplie de choses que le Fils de Dieu ne pouvait y tolérer, était devenue une « maison de trafic » ! Aussi le Seigneur est-Il obligé d'user d'autorité et de force pour purifier la maison de son Père. On est étonné de le voir faire preuve d'une telle violence, Lui qui était « débonnaire et humble de coeur » (Matt. 11 : 29) ; mais on comprend l'indignation qu'Il ressent face à  l'outrage que constitue pour Dieu ce trafic honteux dans sa maison. Alors, Il agit immédiatement  pour défendre la gloire divine.

                                    Cette scène rappelle aux disciples le verset 9 du Psaume 69 : « Le zèle de ta maison m'a dévoré ». Plus tard, à la fin de son ministère au milieu de son peuple, Jésus devra déclarer avec tristesse en parlant de cette maison de Dieu : « Voici votre maison vous est laissée déserte » (Matt. 23 : 38).  De même que la Pâque de l'Eternel était devenue la Pâque des Juifs, la maison de l'Eternel était devenue aussi la maison des Juifs. Ce n'était plus la maison de Dieu !

 

                                    Le Seigneur ordonne avec force aux vendeurs de colombes : « Otez cela d'ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (v. 16).

                                    Cette répréhension est aussi pour nous, lecteurs croyants. Quel cas faisons-nous de la maison de Dieu ? Y venons-nous avec le sérieux et la crainte qu'il convient d'avoir dans un tel lieu ? Le mal ne peut y trouver place, pas plus que l'activité de l'homme ! « Je les ferai venir à ma montagne sainte, je les rendrai joyeux dans ma maison de prières...car ma maison sera appelée une maison de prières pour tous les peuples » (Es. 56 : 7). « Ainsi dit…le Saint : J'habite le lieu haut élevé et saint… » (Es. 57 : 15). Oui, la maison de Dieu est sainte parce que Celui qui l'habite est saint !

                                    Lorsque nous allons, le dimanche, dans la présence du Seigneur, pensons-nous à ce qu'il va trouver dans notre coeur ? Est-ce que nous venons là par simple habitude, avec le coeur rempli de toutes sortes de choses, ou bien venons-nous avec des coeurs préparés, remplis de l'amour de Jésus ? Pouvons-nous dire comme l'auteur du Psaume 45 : « Mon coeur bouillonne d'une bonne parole ; je dis ce que j'ai composé au sujet du roi » (v. 1) ?

                                    Ni le mal, ni le méchant n'ont leur place dans l'Eglise de Dieu. « Otez le vieux levain… Otez le méchant du milieu de vous-mêmes » (1 Cor. 5 : 7, 13), dit l'apôtre aux Corinthiens.  Il déclare aussi : « Notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c'est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de  méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité » (v. 7-8).

                                    Chrétiens, nous devons être soigneux pour nous éprouver à la lumière de la parole de Dieu (1 Cor. 11 : 28), afin que ce qui n'est pas en accord avec cette Parole soit ôté de notre coeur. Sachons dire comme David : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 : 23-24).

 

                                               2.2  La contestation des Juifs (v. 18-22)

 

                                    Frappés par l'autorité et l'énergie du Seigneur, les Juifs manifestent leur colère et lui demandent : « « Quel miracle nous montres-tu, pour agir ainsi ? » (v. 18). Le Seigneur leur donne alors un signe, mais d'une façon énigmatique :

 

                                    « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai...Mais lui parlait du temple de son corps » (v. 19, 21), de sa mort et de sa résurrection.

                                    Par son incarnation, le Seigneur Jésus a revêtu un corps en venant dans ce monde, et ce corps a été pour Dieu un temple saint. Jamais le péché ne l'a atteint, et dans sa mort Il n'a pas connu la corruption : Il est ressuscité le troisième jour. Mais les disciples n'ont pas pu comprendre ces choses à ce moment-là. Après la résurrection du Seigneur seulement, ils se sont souvenus des paroles et ils ont cru. Cependant, même sans comprendre, ils avaient gardé « la parole que Jésus avait dite » (v. 22b). Serrons précieusement, nous aussi, dans notre coeur ce que nous entendons du Seigneur Jésus, même si nous ne comprenons pas tout.

 

 

                                               2.3 Une foi superficielle (v. 23-25)

 

                                    « Plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu'il faisait » (v. 23). C'est la troisième fois qu'il est question de croire dans ce chapitre : « Il manifesta sa gloire ; et ses disciples crurent en lui » (v. 11) ; « ses disciples… crurent à l'Ecriture et à la parole que Jésus avait dite » (v. 22).

                                    Mais la foi de ceux que mentionnent ces derniers versets du chapitre n'était que superficielle : ils avaient cru par l'intelligence sans que leur coeur soit vraiment touché. Attirés par les miracles de Jésus, ils n'avaient pourtant pas été amenés à une foi véritable en Lui ; « la foi vient de ce qu'on entend - et ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17).

 

                                    « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux » (v. 24). Selon sa parfaite connaissance du coeur humain (Jér. 17 : 9-10), Il ne pouvait pas les considérer comme des disciples ; une vraie repentance leur manquait ! La semence tombée sur un terrain rocailleux n'avait pas pris racine dans leur coeur (Matt. 13 : 20-21).

                                    Néanmoins, bien que le coeur de Jésus soit attristé par la foi superficielle de ces hommes qui « demandent des miracles » (1 Cor. 1 : 22), son amour n'en était  pas refroidi : c'est en Lui-même qu'Il puisait ses motifs pour aimer.