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LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR 
DANS L'EVANGILE DE MARC (7)
 
 
 
             
7- Le Serviteur compatissant, objet de contestation : Marc 7 - 8 : 26
 
           
                        7.1 : Les Juifs et la tradition (7 : 1-23)
 
            Les chefs religieux, jaloux du service accompli par le Seigneur Jésus à l'égard des foules, manifestent à nouveau de l'opposition : après leur contestation au sujet du travail le jour du sabbat (2 : 24), ils accusent maintenant les disciples de manger le pain avec des mains souillées (v. 2, 5).
 
            Il n'est pas question ici d'une simple notion d'hygiène corporelle, mais d'un rituel de purification que pratiquaient les Juifs. Les pharisiens et les scribes, en particulier, observaient scrupuleusement la « tradition des anciens » (v. 3) : le lavage minutieux des mains et des différents récipients qu'ils employaient (coupes, pots, vases...) leur donnait une apparence de grande sainteté aux yeux des hommes.
            Toutefois, leur hypocrisie est démasquée par le Seigneur qui leur répond en citant une prophétie d'Esaïe : « Ce peuple-ci m'honore des lèvres, mais leur coeur est fort éloigné de moi ; mais ils m'honorent en vain, enseignant, comme doctrines, des commandements d'hommes » (v. 6-7). Ainsi, en accomplissant leurs rites, ils mettaient de côté le commandement de Dieu pour observer des traditions humaines.
            De telles pratiques religieuses charnelles pouvaient justifier ces hypocrites aux yeux de leurs semblables, mais nullement devant Dieu. Ils se souciaient seulement de l'approbation des hommes : la pureté extérieure seule les préoccupait, et non celle de leur coeur.
            Les ablutions que le culte juif comportait (Héb. 6 : 2) n'étaient que des lavages extérieurs, mais ils indiquaient tout de même la nécessité de la pureté du coeur. Or, celle-ci ne peut être réalisée que par le sacrifice de Christ.
 
            Chrétiens, n'oublions pas que Dieu « regarde au coeur » (1 Sam. 16 : 7). « Voici, tu veux la vérité dans l'homme intérieur », dit David (Ps. 51 : 6). Réalisons le jugement de nous-mêmes, de nos pensées, de nos motifs, de nos intentions en nous laissant sonder par la Parole de Dieu (Ps. 139 : 23-24).
 
            « Vous annulez bien le commandement de Dieu, afin de garder votre tradition » (v. 9). Tel est le constat que doit faire le Seigneur et Il donne la preuve de sa réalité par un exemple précis : les scribes et les pharisiens mettaient de côté le commandement concernant l'obéissance aux parents (v. 10). Selon une tradition « transmise les uns aux autres » (v. 13), ils se permettaient d'utiliser une ordonnance facultative (faire un don, appelé « corban », au profit du temple) pour éviter d'observer un commandement formel (prendre soin de son père et de sa mère). Sous prétexte de piété, avec la prétention de l'offrir à Dieu, ils refusaient donc ce que la loi leur demandait de donner pour secourir leurs parents.
            Ainsi, Dieu n'est pas honoré par la religion de la chair, même s'il y a dans les commandements humains « une apparence de sagesse » (Col. 2 : 23) ; c'est l'orgueil de l'homme qui est nourri !
 
 
            Après avoir démontré à ces chefs religieux leur hypocrisie, le Seigneur appelle la foule afin de l'avertir du danger d'une religion de formes. Pour la troisième fois dans cet évangile, cet appel est donné : « Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende (4 : 9, 23 ; v. 16).
            Jésus les met en garde contre ce qui peut sortir du coeur de l'homme et le souiller (v. 15). Rien de ce qu'il touche ou consomme (nourriture, boisson) ne peut lui nuire moralement. En revanche, il est souillé par « les choses qui sortent de lui » (v. 15), c'est-à-dire par ce qui provient de son propre coeur.
 
            Ensuite, après être entré dans la maison (v. 17), Jésus explique à ses disciples ce qu'ils n'avaient pas vraiment compris. Il leur dit : « Vous aussi, êtes-vous ainsi sans intelligence ? » (v. 18). Attachés aux formes extérieures du culte juif, ils n'avaient pas encore saisi en quoi consistait réellement la souillure devant Dieu.
            Le Seigneur énumère alors les choses mauvaises qui, véritablement, souillent l'homme : « les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les vols, la cupidité, les méchancetés, la fraude, l'impudicité, l'oeil méchant, les injures, l'orgueil, la folie » (v. 20-21). Ce terrible tableau met à nu le coeur de l'homme, source de corruption, « trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jér. 17 : 9). Comment les formes d'une religion charnelle pourraient-elles le changer ? Seule la purification par le sang de Christ communique à l'homme une nouvelle nature, capable d'accomplir le bien.
            Mais l'homme, dans son orgueil, refuse la lumière que la Parole de Dieu projette sur son véritable état. Dieu a dit, après le déluge, que « l'imagination du coeur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse » (Gen. 8 : 21). Il faut qu'il renonce à toute prétention à devenir meilleur ; il doit accepter le don de Dieu, la vie éternelle, en reconnaissant devant lui sa misère et son indignité.
            C'est ce que vont réaliser, dans la suite du chapitre, une pauvre étrangère (la femme syrophénicienne), puis un sourd qui parlait avec peine.        
 
           
                        7.2 : Deux nouvelles guérisons (v. 24-37)
 
                                   - la fille de la femme syrophénicienne :
 
                                               La grâce de Jésus dépasse les limites du pays d'Israël, car Il est le vrai Joseph, « une branche qui porte du fruit... ses rameaux poussent par-dessus la muraille » (Gen. 49 : 22).
                                               Tout au nord du pays, « vers les frontières de Tyr et de Sidon » (v. 24), Il connaît la joie de répondre à la foi vivante d'une pauvre étrangère, une femme « grecque, syrophénicienne de race » (v. 26) ; la Syrophénicie était habitée par des Phéniciens qui avaient été rattachés à la Syrie par les Romains. Le Seigneur manifeste ainsi sa grâce à ceux qui étaient « étrangers aux alliances de la promesse et sans Dieu dans le monde » (Eph. 2 : 12).
 
                                               Cette femme étrangère, dont la fille a un esprit immonde, vient se jeter aux pieds de Jésus ; elle a entendu parler de ce qu'avait fait le grand Libérateur et sa foi la pousse vers Lui, alors que tous ceux qui avaient droit aux promesses le rejetaient, à cause de leur orgueil. Elle prend l'attitude qui convient à ceux qui se sentent indignes de s'approcher du Seigneur, sachant qu'ils méritent le jugement. Elle exprime sa requête devant le Sauveur du monde : « elle le pria de chasser le démon hors de sa fille » (v. 26).
                                               L'humble réponse de la femme syrophénicienne aux paroles sévères du Seigneur manifeste sa grande foi, ainsi qu'une vraie humilité : « Oui, Seigneur ; car même les chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants » (v. 28). En prenant cette place « sous la table » du Maître, elle sait qu'elle peut bénéficier du « pain des enfants » ; les Juifs ont été les premiers destinataires de l'évangile de la grâce de Dieu, mais leurs chefs l'ayant rejeté, il a été apporté aux nations.
                                               Le Seigneur ne la renvoie pas, comme l'auraient voulu ses disciples (Matt. 15 : 23) ; elle a discerné dans la personne de Jésus la grâce de Dieu qui s'élève au-dessus de toute la misère de l'homme. Elle entend maintenant la réponse de cette grâce qui se déverse sur ceux qui croient : « A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille » (v. 29). Avant même d'en avoir vu la réalisation, elle reçoit cette promesse, convaincue de la grandeur et de la puissance de Celui qui allait l'accomplir.
 
                                               « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (9 : 23). La foi honore Dieu et reçoit les bénédictions qu'Il a promises. « Bienheureuse est celle qui a cru, car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur », a pu dire Marie, la mère de Jésus (Luc 1 : 45).
 

                                   - un sourd qui parlait avec peine :
 
                                               Jésus revient vers la mer de Galilée et traverse une région où avait eu lieu la délivrance d'un démoniaque (5 : 1-20). Le témoignage qu'avait apporté cet homme guéri avait probablement porté du fruit, puisque maintenant, au lieu de vouloir chasser le Seigneur de leur territoire, les Gadaréniens viennent à Lui afin qu'Il guérisse « un sourd qui parlait avec peine » (v. 32).
                                               Cet homme présente l'image du peuple favorisé de Dieu mais qui reste sourd à sa Parole, tandis que la femme syrophénicienne illustrait l'état des nations sous le pouvoir de Satan. Mais il figure aussi le résidu d'Israël que Dieu sépare de la nation incrédule, afin de le rendre capable d'entendre sa voix et de parler de Lui.
 
                                               Comme l'aveugle précédemment (Marc 8 : 22), le sourd est amené à Jésus. Marc montre ici le service auquel Dieu appelle les siens : mettre les âmes en contact avec le Seigneur. Lecteurs chrétiens, n'y a-t-il pas peut-être dans notre entourage, un « sourd » ou un « aveugle » qu'il faut Lui amener ?
 
                                               Conduit à l'écart de la foule, le sourd-muet doit avoir un contact direct, intime avec le Seigneur. La vie et la guérison émanent de Jésus. Il lui met les doigts dans les oreilles ; Il lui touche la langue avec sa salive ; puis Il regarde vers le ciel et soupire (v. 33). Le contact avec le ciel ayant été perdu par l'homme, celui-ci est devenu sourd à la voix de Dieu et ne peut rien prononcer qui lui soit agréable.
                                               Jésus « soupire », éprouvant profondément la misère dans laquelle l'homme était tombé, mais Il lui montre en « regardant vers le ciel » comment est rétablie la relation qui a été rompue. Lui-même, l'auteur de toute grâce excellente, prononce un puissant « Ephaphatha », c'est-à-dire : « ouvre-toi » (v. 34). Quelle parole de vie, de force et de consolation est ainsi adressée à cet homme !
                                               « Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, le lien de sa langue se délia, et il parlait distinctement » (v. 35). Désormais, il pourra :
                                                           - entendre les paroles pleines de grâce du Seigneur et connaître l'amour de Celui qui lui a « parlé au coeur » (Osée 2 : 14).
                                                           - rendre un témoignage clair à l'amour et à la puissance de Jésus, annoncer les vertus de Celui qui l'a amené des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pier. 2 : 9).
 
           
            Ne recherchant aucune gloire personnelle, le parfait Serviteur défend à ses disciples de parler du miracle qu'Il vient d'accomplir. Venu sur la terre, non pour être servi, mais pour servir (10 : 45), Il ne cherchait jamais la faveur des foules. Le témoignage que celles-ci rendent ici atteste la perfection du service de Jésus : « Il fait toutes choses bien » (v. 37).
            Ainsi en est-il encore aujourd'hui du service qu'Il accomplit en amenant à Lui ceux dont les oreilles s'ouvrent à sa Parole et dont la langue peut Le louer et Lui rendre témoignage.
 
             Et nous, croyants, ne pouvons-nous pas dire que Dieu fait toutes choses bien ? Avec l'apôtre Paul, nous affirmons savoir «  que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
            Le Seigneur est aussi un exemple pour nous, afin que nous cherchions à faire les choses qui plaisent à Dieu, pour sa gloire (Jean 8 : 29 ; 1 Cor. 10 : 31).
 
 
                        7.3 : La seconde multiplication des pains (8 : 1-9)
 
            Animé par sa compassion envers les foules, le Seigneur avait sondé la profondeur de leurs besoins spirituels : « ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger » (6 : 34).
            Ici encore, il va pourvoir à leurs besoins dans cette nouvelle multiplication des pains. Mais Il désire que ses disciples partagent les compassions qui remplissent son coeur divinement sensible. Nos coeurs ne sont-ils pas souvent insensibles à la misère matérielle, morale ou spirituelle de ceux que nous côtoyons ? N'oublions pas que Dieu désire que nous transmettions à d'autres ce qu'Il nous a donné afin de répondre à leurs besoins.
 
            Combien le Seigneur a-t-Il dû être attristé par les doutes et l'ignorance coupable de ceux qui avaient pourtant déjà été les témoins de sa puissance et de son amour ! (v. 17-18).
            En effet, leur question traduit leur manque de foi : « Où trouvera-t-on de quoi les rassasier de pain, ici, dans le désert ? » (v. 4).
            Dans ses difficultés, le chrétien doit reconnaître toute l'insuffisance des ressources trouvées dans ce monde, mais il ne doit pas être inquiet. « Ne soyez donc pas en souci », dit le Seigneur ; « votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » (Matt. 6 : 31-32).
           
            Le Seigneur prend les sept pains et les quelques petits poissons dont disposaient les disciples afin de nourrir une seconde fois, par un acte de sa puissance, toutes ces personnes affamées. Puis Il confie à ses disciples le soin de mettre devant la foule ce qu'Il a béni (v. 6-7).
            Lors de la première multiplication des pains, Jésus avait agi selon son caractère de Messie « rassasiant de pain ses pauvres » (Ps. 132 : 15) : il y avait douze corbeilles de reste (6 : 43). Il continue à exercer ici sa puissance divine malgré son rejet : il y a sept corbeilles de reste, ce qui exprime la plénitude de puissance en Lui pour bénir.
 
            Jésus renvoie lui-même, après les avoir rassasiés, ces quatre mille personnes (v. 9). Aucun de ceux qui viennent à Lui n'est renvoyé à vide !
 
 
                        7.4 : Jésus refuse un signe aux pharisiens (v. 10-13)
           
            L'état du sourd-muet avait fait soupirer (ou gémir) Jésus (7 : 34) ; c'est maintenant à cause de l'incrédulité des pharisiens qu'Il va soupirer « profondément dans son esprit » (v. 12).
 
            L'activité incessante du parfait Serviteur, traduite à nouveau par le mot « aussitôt » (v. 10), se poursuit dans la région de Dalmanutha, une petite ville située près de la mer de Galilée. Là, les pharisiens viennent lui demander un signe venant du ciel, afin de l'éprouver (v. 11).
            Dieu avait pourtant donné les miracles de grâce comme preuve de son amour envers son peuple. Demander un signe du ciel, dans ces conditions, c'était refuser de reconnaître le témoignage apporté par Jésus. Aussi ne juge-t-Il pas nécessaire de leur répondre.
            Le signe de Jonas est rappelé par le Seigneur dans une autre occasion (Luc 11 : 30), pour montrer que les Ninivites s'étaient repentis. Mais ici, Il ne donne aucune réponse aux pharisiens ; en poussant un profond soupir, Il exprime seulement la douleur ressentie devant leur incrédulité.
 
 
                        7.5 : Mise en garde des disciples contre le levain des pharisiens (v. 14-21) 
 
            Laissant les pharisiens incrédules, le Seigneur remonte dans la barque avec ses disciples. Ceux-ci se rendent compte qu'ils ont oublié de prendre les pains ; cette préoccupation les empêche de recevoir les paroles que le Seigneur leur enseigne au sujet du « levain des pharisiens » (v. 14-16).
 
            La mise en garde donnée par le Seigneur à ses disciples est faite contre deux courants politico-religieux qui s'opposaient (v 15) :
                        - le « levain des pharisiens » : le levain est l'emblème d'une doctrine corruptrice, dont l'action cachée atteint tous ceux qui ne s'en séparent pas ; bien que la doctrine des pharisiens soit la plus exacte du culte juif (Act. 26 : 5), elle est blâmée par le Seigneur : en effet, voulant paraître religieux, les pharisiens étaient caractérisés par l'hypocrisie et l'impiété.
                        - le « levain d'Hérode » : les Hérodiens, partisans du roi Hérode, présentaient plutôt le caractère d'un parti politique : ils cherchaient à retirer tous les avantages possibles de l'asservissement du peuple juif aux Romains ; ils abandonnaient ainsi leur mission de témoins pour Dieu afin de pactiser avec le monde, ainsi que l'avait fait Lot (Gen. 19 : 1, 9).
 
            Dans l'évangile de Matthieu, le Seigneur avertit également ses disciples du danger du levain des sadducéens (Matt. 16 : 6, 11) ; il s'agissait d'une secte juive qui prônait les avantages de la culture grecque et qui niait la résurrection, ainsi que l'existence des anges et des esprits (Act. 23 : 8).
 
            En utilisant l'image du levain, Jésus n'est pas compris par ses disciples dont les pensées ne s'élevaient pas au-dessus de ce qui est matériel : ils raisonnaient entre eux, disant : c'est parce que nous n'avons pas de pain » (v. 16).
            Ils avaient pourtant été régénérés par la Parole reçue dans leurs coeurs, mais leur intelligence spirituelle était encore obscurcie : ils n'avaient pas encore reçu le Saint Esprit ; bien qu'attachés à la personne de Christ, ils raisonnaient à l'égard de la révélation divine. Aussi les huit questions successives que leur adresse le Seigneur, afin de sonder leurs coeurs et les rendre aptes à servir, n'auraient-elles pas dû les humilier profondément : « Pourquoi raisonnez-vous... ? N'entendez-vous pas encore, et ne comprenez-vous pas ?... » (v. 17-20).
 
           
            Amis croyants, de telles questions nous sont également posées. Quel profit avons-nous retiré des enseignements de la Parole de Dieu ? Bien souvent peut-être, après une lecture en famille ou lors d'une réunion d'assemblée, nous nous sommes laissés distraire par les choses de ce monde et nous avons oublié ce que nous avions entendu ! Alors nous avons été sans force ni guide dans le chemin ; l'intelligence spirituelle nous a manqué parce que nous avions été des « auditeurs oublieux » (Jac. 1 : 25).
            Sachons donc retenir les enseignements que nous avons appris (2 Thes. 2 : 15), mettre la Parole en pratique et la garder (Jac. 1 : 22 ; Luc 11 : 28).
 
 
                        7.6 : La guérison de l'aveugle de Bethsaïda (v. 22-26)
 
            Jésus accomplit encore un miracle à Bethsaïda, une ville dont Il signale ailleurs l'incrédulité (Matt. 11 : 21).
            Sur le plan moral, la cécité de cet homme est celle de tous ceux qui sont encore dans leurs péchés.
            Marc insiste sur le service d'amour accompli par ceux qui conduisent l'aveugle à Jésus. Comme le sourd-muet (7 : 33), il est mené à l'écart par le Seigneur, « hors du village » (v. 23).
            Pour que nous soyons attentifs à la voix divine, ne faut-il pas aussi parfois que nous soyons seuls avec le Seigneur ? C'est ainsi qu'Il pourra ouvrir nos yeux spirituels afin de nous amener progressivement à sa lumière (Ps. 138 : 8 ; Phil. 1 : 6).
 
            Ici, une double intervention a lieu pour guérir totalement l'aveugle. La salive de Jésus est appliquée sur l'organe malade ; puis Il le touche. L'aveugle aperçoit alors « comme des arbres qui marchent » (v. 24) : les hommes qu'il entrevoit lui paraissent plus grands qu'ils ne le sont en réalité. 
            Jésus lui met une seconde fois les mains sur les yeux ; et « il fut rétabli, et voyait tout clairement » (v. 25). Il n'a plus que Jésus devant lui.
            Jamais le Seigneur ne laisse une oeuvre incomplète : qu'elle soit instantanée ou progressive, son action est toujours efficace en faveur de ceux qui désirent être guéris.
 
            Le but du Seigneur n'est plus de se faire connaître à ce peuple qui l'a rejeté et duquel Il doit retirer les siens : « Ne le dis à personne dans la bourgade » (v. 26), dit-Il à l'aveugle guéri. Celui-ci est renvoyé « dans sa maison » où un témoignage doit être rendu.
 
            Pour les disciples aussi, bien qu'ils aient commencé à « voir », l'homme avait encore trop d'importance à leurs yeux ; après la mort et la résurrection du Seigneur, il faudra qu'ils soient « touchés » une seconde fois, comme cet aveugle, pour qu'ils voient clairement, à la lumière du Saint Esprit venu habiter en eux.