Consécration

Le sujet de la consécration n'est pas toujours bien compris. On dit volontiers que le chrétien doit se consacrer à Dieu, comme s'il devait se livrer à Son service par un acte de volonté propre ou par une résolution déterminée. Ce n'est pas ce que la parole de Dieu enseigne, car cela suppose une puissance qui nous serait propre. Or nous n'avons pas de puissance en nous-mêmes, puisque le croyant est vu comme étant mort avec Christ. L'exhortation : Livrez-vous vous-mêmes à Dieu, ne se trouve-t-elle pas précisément dans le chapitre où est développée la vérité de notre mort avec Christ ? (Rom. 6 : 6, 13).
Le croyant possède une vie nouvelle, et le Saint Esprit est la puissance de cette vie que nous avons en Christ, ressuscité d'entre les morts. C'est Christ qui est la source de cette puissance. La consécration, a-t-on dit, c'est Christ au lieu du moi : « Je ne vis plus, moi, dit l'apôtre, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20). La consécration ne consiste donc pas en un acte résolu d'abandon de soi-même, mais dans le fait que nous acceptons Christ à la place de nous-mêmes, que nous lui donnons sa vraie place de prééminence en nous.
En résumé, ce qui distingue un croyant consacré est qu'il ne connaît qu'une volonté, celle de Christ, et qu'il ne cherche qu'une gloire, celle de Christ : le mobile, le but, le tout de sa vie. Il a été donné à l'apôtre de le réaliser très fidèlement : « Maintenant encore comme toujours, Christ sera magnifié dans mon corps... car pour moi, vivre c'est Christ » (Phil. 1 : 20, 21). Le moi avait disparu de devant ses yeux, a-t-on écrit, et la gloire de Jésus remplissait son âme.

Pierre Rossel