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INTRODUCTION A LA BIBLE (4)


Les livres prophétiques

            Il nous reste à fournir quelques données sur les prophéties pour faciliter l'intelligence de ces révélations de Dieu, puis à passer rapidement en revue les hagiographes.


                        Le livre du prophète Esaïe

            De tous les prophètes, Esaïe est celui qui embrasse l'horizon le plus étendu. Aussi longtemps qu'Israël est reconnu de Dieu, l'Assyrien est l'ennemi. Il en sera de même aux derniers jours ; mais, tandis que ce que les prophètes disent de lui encourage la foi de leurs contemporains, ce qu'ils annoncent n'aura son plein accomplissement que dans ces jours-là.

            Une brève analyse d'Esaïe nous donnera le cadre complet de la prophétie, les autres prophètes fournissant des détails qui n'exigent que peu de mots.

            Les quatre premiers chapitres sont une préface qui constate la ruine morale de Jérusalem et de Juda, les jugements qui fondront sur eux, et leur restauration, amenant la paix, anéantissant l'homme et sa gloire, et révélant Christ, la gloire du résidu.

            Au chapitre 5, le jugement est fondé sur l'abandon, par le peuple, de la position dans laquelle Dieu l'avait placé au commencement ; au chapitre 6, sur son incapacité à se tenir en la présence de ce Dieu qui devait venir. Telles sont les bases du jugement de l'homme, d'Israël et de l'Eglise ; mais, au milieu de l'aveuglement général du peuple, il devait y avoir un résidu fidèle. Ensuite nous trouvons Emmanuel, fils de la vierge, sûr fondement de confiance pour la foi, et, d'autre part, l'Assyrien, verge de Dieu ; mais aussi (jusqu'à la fin du v. 7 du chap. 9) l'effet de la présence d'Emmanuel, pierre d'achoppement pour le peuple duquel Dieu cache sa face, toutefois un sanctuaire, et finalement le restaurateur du peuple en gloire.

            Les chapitres 7 ; 8 ; 9 : 1-7, sont une parenthèse qui introduit Christ. La suite du chapitre 9 reprend le fil de l'histoire du peuple dans ses diverses phases (v. 8- 12 ; 13-17 ; 18-21 ; 10 : 1-4) ; puis vient l'Assyrien, avec lequel les châtiments prennent fin.

            Les chapitres 11 et 12 dépeignent la pleine bénédiction de la fin : le Saint d'Israël est de nouveau au milieu du peuple; cela complète la revue des grands éléments de la prophétie.

            Les chapitres 13 à 27 annoncent le jugement des gentils, de Babel, la ville où Israël a été captif, et qui caractérise les temps des gentils et la captivité d'Israël. Le jugement de l'Assyrien vient après celui de Babylone, ce qui montre qu'il s'agit des derniers jours, car, historiquement, la grandeur et l'empire de Babel ont été fondés sur la chute de l'Assyrien. Après Babylone viennent les autres pays ; seulement, au chapitre 18, on voit Israël ramené dans sa terre, mais pillé par les nations au moment de sa floraison apparente. Jérusalem et son chef subissent le jugement ; ensuite le monde entier est bouleversé, et le Seigneur, qu'attendaient les fidèles, arrive. Les puissances de méchanceté en haut sont jugées, et les rois de la terre le sont sur celle-ci (26 : 21). Le voile qui empêchait les nations de voir sera ôté, l'opprobre du peuple sera aboli, et la première résurrection aura lieu : la puissance du Serpent parmi les peuples sera détruite ; l'Éternel prendra soin d'Israël comme d'une vigne qui fait ses délices (25-27).

            Aux chapitres 28-35, nous avons une série de prophéties spéciales qui dépeignent le dernier assaut des nations contre Israël, l'Iduméen et l'Assyrien s'y trouvant en évidence, mais chacune de ses prophéties se termine par la pleine bénédiction d'Israël et par la présence du Roi (Christ).

            Puis viennent quatre chapitres renfermant l'histoire de Sankhérib, qui a fourni l'occasion de la prophétie, mais où Ezéchias guéri, type de Christ ressuscité, et la délivrance de l'attaque de l'Assyrien, préfigurent les événements des derniers jours.

            Depuis le chapitre 40, jusqu'à la fin, nous trouvons la controverse de l'Eternel avec Israël, qui avait abandonné son Dieu pour les idoles, et le jugement du grand centre de l'idolâtrie sur la terre, de Babel, dont s'est emparé Cyrus, appelé ici par son nom. En un mot, c'est le jugement de l'idolâtrie ; puis vient le rejet du Christ. La première partie s'étend jusqu'à la fin du chapitre 48 ; la seconde, dont Christ est le sujet, depuis le chapitre 49 jusqu'à la fin du chapitre 57. Depuis ce dernier chapitre nous voyons Dieu réclamant l'exercice de la justice, puis, après quelques reproches adressés à Israël, nous assistons à sa gloire aux derniers jours.


            Nous avons parlé assez longuement sur le livre d'Esaïe, parce qu'il contient le cadre entier de la prophétie, ainsi que les pensées de Dieu, lorsqu’Israël était encore reconnu. Daniel nous donne l'histoire des puissances des nations figurées par des « bêtes », lorsque les Juifs sont captifs et, par conséquent, en dehors du gouvernement direct de Dieu. Les autres prophètes traitent des détails : Jérémie, du dedans (le trône de Dieu étant encore à Jérusalem), s'occupe de la ruine de Juda ; Ezéchiel, d'Israël rejeté, l'envisageant du dehors.


                        Le livre de Jérémie

            Jérémie insiste sur l'iniquité qui avait amené la ruine, mais au chapitre 31 il annonce la grâce et une nouvelle alliance avec Juda et Israël ; et, dans ce chapitre, ainsi que dans les deux suivants, la pleine bénédiction pour Juda et pour Israël. Nous trouvons ensuite le jugement des nations.


                        Le livre d’Ezéchiel

            Ezéchiel introduit l'Eternel lui-même, exécutant le jugement sur Jérusalem qu'Il avait quittée ; son trône, dès lors, n'était pas là. Juda et Israël sont donc dans la même position devant Dieu, aussi Ezéchiel s'occupe-t-il de l'un et de l'autre. Aux chapitres 34 à 37, nous voyons Dieu rétablissant Israël et le purifiant : Juda et Israël sont unis ensemble pour ne plus être séparés ; Christ (David) se trouve là, et le sanctuaire de Dieu est au milieu d'eux. Aux chapitre 38 et 39, la puissance du Nord, Gog, prince de Rosh, Méshec et Tubal, monte pour ravager la terre d'Israël. Le jugement que l'Eternel exécute sur lui fait connaître Son nom et montre aussi qu'Israël avait été en captivité à cause de ses iniquités. Ezéchiel donne ensuite le plan du nouveau temple.


                        Le livre de Daniel

            A Daniel, captif à Babylone, mais se gardant pur de toute souillure, est confiée la révélation de ce qui concerne les quatre monarchies des nations. Les six premiers chapitres de son livre racontent l'histoire de ces empires comme étant celle du monde : Daniel n'est là qu'un interprète. Les six derniers chapitres nous montrent les mêmes empires en relation avec Israël captif. Comme partout dans la prophétie, la délivrance d'Israël est annoncée à la fin, ainsi que le jugement de ses oppresseurs. Daniel aura sa part dans cette bénédiction.


                        Osée

            Ce prophète prédit la transportation des dix tribus, puis il annonce que, par suite de la captivité de Juda, il n'y aura plus de peuple de Dieu reconnu sur la terre, mais qu'à la fin Juda et Israël s'établiront un seul chef (Christ), et que cette journée de bénédiction sera grande. Israël doit rester longtemps sans le vrai Dieu et sans faux dieu, sans sacrifice et sans idole, mais il reconnaîtra aux derniers jours l'Éternel et David (Christ) ; sa repentance est dépeinte au dernier chapitre.


                        Joël

            A l'occasion d'une famine, Joël annonce la destruction de l'armée du Nord ; puis il prédit le don de l'Esprit à toute chair avant que n'arrive le jour grand et terrible de l'Éternel.


                        Amos

            Après avoir annoncé le jugement qui fondrait sur plusieurs nations de Canaan, Amos déclare que la patience de Dieu ne supportera plus l'iniquité d'Israël ; mais il proclame aussi, comme tous les prophètes, le retour et la bénédiction du peuple, ajoutant qu'il ne serait plus jamais arraché de son pays.


                        Abdias

            Il prophétise contre Edom, dont la jalousie et la haine implacables contre Jérusalem se retrouvent souvent dans le cours de la prophétie ; puis il annonce la journée de l'Éternel pour juger les nations, et comme toujours, la délivrance de Sion.


                        Jonas

            Son livre a un caractère spécial. Si l'Eternel avait choisi Israël pour être un peuple à part, afin de conserver la connaissance de son nom sur la terre, Il n'en est pas moins le Dieu des nations, et un Dieu de bonté et de miséricorde. Lorsque les privilèges que Dieu accorde obscurcissent la connaissance de ce qu'Il est en Lui-même, la possession de ces privilèges donne naissance à un dur esprit de parti ; cela s'est vu clairement chez les Juifs. Il est remarquable que dans le livre de Jonas, le témoignage de la miséricorde divine soit adressé au grand ennemi du peuple de Dieu. On voit aussi dans ce prophète les voies de Dieu, au cas où la repentance se manifeste. Sous certains rapports, Jonas est un type connu du Sauveur. Le sujet du chapitre 4 est en contraste avec la bénédiction spéciale des Juifs à la fin : Dieu est aussi le Dieu des nations.


                        Michée

            La prophétie de Michée ressemble à celle d'Esaïe sous bien des rapports, mais le développement des plans de Dieu est beaucoup moins complet dans son livre, qui s'adresse davantage à la conscience du peuple. Il conclut en affirmant que les promesses faites à Abraham et à Jacob seront accomplies.


 

                        Nahum

            Ce prophète montre l'indignation de Dieu s'élevant contre l'arrogance de la puissance et de la domination humaines ; il annonce la destruction de Ninive (l'Assyrien) qui ne se relèvera jamais, et Juda sera finalement délivré.


                        Habakuk

            Dans le livre d'Habakuk, on trouve l'expression de la foi en l'Eternel en dépit de tout, ainsi que les voies de Dieu dans l'histoire du peuple. Le prophète se plaint de l'iniquité qui l'entoure en Israël, et Dieu lui fait voir les Chaldéens qu'Il amène afin de châtier le pays à cause de cette iniquité ; alors l'affection du prophète pour le peuple se réveille, et il se plaint des Chaldéens. Dieu lui montre qu'il lui faut vivre par la foi : Il punira ces ennemis violents, dont les passions lui ont servi de verge pour châtier Israël ; mais le fidèle doit attendre. La journée de l'Eternel viendra, et la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Eternel comme le fond de la mer est couvert par les eaux. Le prophète rappelle l'ancienne délivrance d'Israël et se réjouit en l'Eternel, bien qu'aucune bénédiction ne paraisse encore de sa part.


                        Sophonie

            Il annonce sur le pays un jugement qui ne laissera échapper aucune iniquité : c'est la journée de l'Eternel, journée de colère, de trouble et de détresse, où le pays sera dévoré par la colère de l'Eternel. Les débonnaires devront Le rechercher, afin d'être « à couvert » (2 : 3) ; Israël d'abord, ensuite les gentils, seront jugés, l'Assyrien étant le chef de ces derniers (car ici Israël est reconnu). Ensuite vient ce qui concerne Jérusalem ; Dieu l'avait avertie, comme s'Il avait dit : Celle-ci se repentira ; mais elle s'est corrompue, allant de mal en pis. Le prophète en prend occasion pour inviter le résidu à s'attendre à l'Éternel qui allait rassembler toutes les nations afin de les juger dans sa colère. Alors un changement complet aura lieu : toutes les nations invoqueront l'Eternel d'un cœur pur, et Israël étant ramené de cœur à l'Eternel, l'iniquité ne se trouvera plus chez lui ; l'Eternel fera de lui un peuple de renom et de gloire parmi toutes les nations, conclusion en harmonie avec toutes les voies de Dieu dont parlent les prophètes.


            Les prophètes suivants, ayant prophétisé après le retour de Babylone, ont un autre caractère.


                        Aggée

            Quoique simple et court, le livre d’Aggée présente un grand intérêt. Il insiste pour que le peuple pense à l'Eternel et non à ses affaires temporelles ; il l'appelle à continuer la construction du temple interrompue par ses ennemis, à le faire en se confiant en l'Eternel et sans attendre la permission du roi de Perse. Les Juifs obéissent à cette parole, et de fait, lorsqu'ils agissent par la foi, ils sont aidés providentiellement, en ce que le roi leur accorde son autorisation. Mais, pour la foi, c'était Dieu qui dirigeait tout, car c'est lui qui dispose les cœurs des rois. C'est toujours ainsi que la foi agit selon la parole de Dieu, qui, dans le cas présent, venait par les prophètes Aggée et Zacharie. Le prophète annonce ensuite que Dieu allait ébranler les cieux et la terre, en sorte que toute puissance humaine serait mise de côté, ainsi que les puissances spirituelles qui sont dans les airs. Alors aura lieu ce que la multitude des disciples fit entendre par inspiration lors de l'entrée de Jésus dans Jérusalem : « Paix au ciel » ; et la puissance de Christ, chef d'Israël, identifiée avec celle de l'Éternel, sera établie.


                        Zacharie

            Ce prophète s'occupe du rétablissement de Jérusalem en ce temps-là, mais en donnant l'histoire de la ville jusqu'à la première venue du Christ, et même jusqu'à la seconde. Il ne parle qu'occasionnellement de la destruction des nations qui ont ravagé Jérusalem. Celle-ci est justifiée, puis bénie par l'administration de la grâce selon l'ordre parfait et divin ; les méchants sont relégués et trouvent leur place avec Babylone, puis Christ est introduit. Une seconde prophétie commence au chapitre 7, et introduit, au chapitre 11, le rejet de Christ à sa première venue ; Israël est alors livré entre les mains d'un méchant pasteur. Puis Jérusalem doit être le lieu où les nations seront jugées, et l'esprit de grâce et de supplication étant répandu sur le peuple, celui-ci se repentira d'avoir mis à mort l'homme qui est le compagnon de l'Eternel. La ville sera prise, mais l'Eternel sortira pour juger ses ennemis, et tout sera sanctifié dans Jérusalem.


                        Malachie

            Malachie nous fait voir la décadence morale du peuple après son retour de Babylone ; mais il y a un résidu au milieu de la ruine. La mission de Jean-Baptiste est prédite, la journée de l'Eternel vient, et la venue d'Elie est annoncée ; le peuple est ramené à la loi.

            Remarquez bien que le christianisme ne paraît pas ici, mais le Christ et son rejet ; le pasteur est frappé et les brebis sont dispersées (Zach. 13), puis le jugement arrive. Dans ces trois prophéties, prononcées après le retour de Babylone, lorsque l'un des empires représentés par les « bêtes » de Daniel, avait déjà succombé, et quoiqu'il soit fait allusion aux nations (car c'était leur temps, elles possédaient le monde), on constate un rétrécissement notable du cadre de la prophétie, et l'on y rencontre beaucoup plus de détails qui ont une application directe au Christ. On y trouve, il est vrai, l'Egypte et l'Assyrie (Zach. 10), ces grands acteurs parmi les nations ; on les y voit jugés, mais attendant encore les derniers jugements ; ils font place aux bêtes de Daniel, toutes associées à la captivité des Juifs, car cette captivité caractérisait la position du peuple. Lorsque l'Assyrien était sur la scène, le trône de Dieu se trouvait au milieu du peuple à Jérusalem ; ici, bien que la captivité sous le pouvoir des nations subsiste encore et soit reconnue, l'horizon, comme nous l'avons dit, se rétrécit, et la scène est davantage remplie de Christ lui-même et des détails qui se rapportent à Jérusalem restaurée ; puis vient la grande journée de l'Eternel.

                                                                                                               D’après J. N. Darby


A suivre