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INTRODUCTION A LA BIBLE (3)

 Le Pentateuque 
 Les livres historiques – de Josué à  2 Chroniques
 
 
Le Pentateuque
 
            Avant de passer en revue ce qui se rapporte au trajet du peuple dans le désert, nous dirons quelques mots du Deutéronome, qui est un livre à part. Mais auparavant faisons quelques courtes remarques sur le contenu du Pentateuque.
 
                        La Genèse
 
            Ce livre pose les bases de tous les grands principes des relations de l'homme avec Dieu :
                        - la création
                        - Satan
                        - la chute
                        - le sacrifice
                        - la séparation des saints d'avec le monde
                        - le jugement du monde
                        - le gouvernement qui met un frein au mal
                        - l'appel de Dieu lorsque l'idolâtrie a été introduite
                        - les promesses
                        - la semence de Dieu
                        - les fidèles, pèlerins et étrangers sur la terre, mais rendant à Dieu un culte régulier, du reste aucune autre institution religieuse
                        - la résurrection, en Isaac
                        - les Juifs, peuple terrestre, en Jacob.
 
 
                        L’Exode
 
            Dans l'Exode, nous avons :
                        - la rédemption,
                        - la Loi,
                        - le tabernacle,
                        - un peuple de Dieu,
                        - la présence de Dieu sur son trône sur la terre,
                        - l'ancienne alliance,
                        - la sacrificature.
 
 
                        Le Lévitique
 
            Dans le livre du Lévitique nous trouvons :
                        - le détail des sacrifices
                        - les prescriptions relatives à la pureté cérémonielle et en particulier ce qui a trait à la lèpre
                        - le grand jour des expiations
                         - les fêtes
                         - l'année sabbatique et celle du jubilé, où chacun rentrait dans son héritage
                         - les menaces prophétiques en cas de désobéissance de la part du peuple.
 
 
                        Les Nombres
 
            Ce livre présente :
                        - le dénombrement du peuple
                        - la séparation des Lévites
                        - la loi sur la jalousie
                        - le nazaréat
                        - l'histoire de la traversée du désert avec la nuée pour guide
                        - sous la sacrificature, et, se liant à l'histoire de la conduite des enfants d'Israël durant cette traversée, la génisse rousse.
 
            Le peuple, à l’exception de deux hommes et des petits enfants, périt dans le désert ; l'appréciation finale de Dieu quant à Israël est prononcée, selon sa grâce souveraine, par Balaam.
            On trouve aussi dans le livre des Nombres les détails des sacrifices pour les jours de fête et particulièrement pour celle des tabernacles, la loi relative aux vœux, la prise de possession du pays à l'est du Jourdain, le serpent d'airain, l'héritage des Lévites, et les villes de refuge.
 
            Dans tous ces livres, non seulement les rites et les cérémonies sont des types, mais l'histoire elle-même est typique, et représente des choses spirituelles : « Ces choses », dit Paul, « leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11). A part Lévitique 8-9, nous n'avons aucune preuve qu'un seul sacrifice ait été offert dans le désert, si ce n'est à des idoles, à Moloch et à Remphan.
 
 
                        Le Deutéronome
 
            Le livre du Deutéronome occupe une place à part : supposant que le peuple est parvenu dans le pays de Canaan, il s’adresse à une nouvelle génération, responsable à son tour ; il lui rappelle sa désobéissance et insiste sur l'obéissance due à l'Eternel ; il a pour but de le tenir lié à son Dieu. Un lieu devait être désigné dans le pays, où l'arche serait placée et le culte établi, où toutes les fêtes se célébreraient, où toutes les offrandes et les dîmes seraient apportées, sauf ce que l'on donnait au Lévite, la troisième année, dans le lieu où il demeurait - on trouve cela, historiquement, dans les livres Apocryphes (voir Tobie 1 : 6-8). Il n'est presque pas fait mention des sacrificateurs dans ce livre ; le peuple est directement en relation avec l'Eternel. La bénédiction est promise à l'obéissance, et le jugement doit atteindre la désobéissance. Le livre se termine par un cantique prophétique annonçant l'apostasie du peuple et le jugement de Dieu ; jugement qui fondra aussi sur les nations qui auront opprimé Israël. - Dans l'Exode et le Lévitique, il est question de s'approcher de Dieu ; dans le Deutéronome, de jouir des bénédictions de l'Eternel, en montrant un esprit de grâce envers ceux qui sont dans le besoin, et comme étant placé directement sous la main de l'Éternel, et observant avec fidélité la loi qu'Il avait donnée. Plusieurs ordonnances sont répétées, relatives aux fêtes et aux villes de refuge, mais ce qui distingue le livre, c'est un peuple sans roi, sans prophète (bien que nommés, les sacrificateurs ne paraissent guère), mis en possession de la terre pour servir l'Eternel qui la lui avait donnée ; seulement Dieu suscite, quand il le faut, à l'époque à laquelle ce livre se rapporte, des hommes extraordinaires pour relever le peuple tombé en décadence par suite de ses péchés : mais, comme nous l'avons dit, c'est essentiellement l'Eternel et le peuple.
 
 
Les livres historiques – de Josué à  2 Chroniques
 
 
                        Le livre de Josué
 
            Ce livre raconte la prise de possession du pays de Canaan. La responsabilité du peuple y est mise en évidence, mais, en somme, Dieu est avec lui : aucun ennemi n'a pu se maintenir dans la guerre contre Israël. Dieu fut avec Josué tous les jours de sa vie, et cela continua durant les jours des anciens qui avaient été témoins oculaires des œuvres merveilleuses de l'Eternel.
 
 
                        Les Juges
 
            Aussitôt après Josué, le peuple tombe dans l'idolâtrie. N'ayant pas exterminé les nations sur lesquelles Dieu exécutait le jugement par son moyen, il apprend leurs voies iniques et idolâtres ; il tombe sous le jugement de Dieu, et est livré entre les mains de divers tyrans et persécuteurs. De temps à autre Dieu suscitait un juge pour délivrer Israël, et il y avait soulagement et bénédiction durant sa vie ; puis, après sa mort, le peuple retombait dans la même désobéissance et était de nouveau livré à ses ennemis.
 
 
                        Les livres de Samuel
 
            Enfin, au temps de Samuel, Eli, juge et sacrificateur, meurt ; sa famille est retranchée, l'arche est prise, et les relations d'Israël avec Dieu sur le pied de sa propre responsabilité prennent fin. Dieu, néanmoins, poursuit ses voies, et la prise de l'arche devient l'occasion de les mettre en évidence. Christ en est le centre : Il est prophète, sacrificateur, et roi. Le souverain sacrificateur servait de point de contact entre le peuple responsable et Dieu ; l'arche était le lieu où ce contact pouvait être maintenu. Mais l'arche est prise. Désormais plus de jour d'expiation, plus de trône de Dieu au milieu du peuple, plus d'aspersion de sang selon l'ordre de la maison de Dieu ! Celui qui était assis entre les chérubins, où était-il ? Sans doute, Il a frappé le faux dieu par sa grande puissance, seulement ce n'est pas en Israël, mais chez les Philistins. Tout était fini pour Israël sur le pied de sa responsabilité ; mais la souveraineté de Dieu et sa bonté souveraine ne peuvent être mises de côté ni limitées. Il intervient par un prophète : Il suscite Samuel, comme jadis Il avait fait monter son peuple d'Égypte avant que l'arche existât. Le prophète que Dieu, dans sa souveraineté, envoie, devient le lien entre le peuple et Dieu. Dieu lui-même était le roi d'Israël ; mais le peuple, voulant ressembler aux nations et marcher par la vue, et non par la foi, s'établit pour roi un homme, Saül. En général Saül réussit ; mais abandonné de Dieu à cause de sa désobéissance (qui était celle d'Israël), il tombe par la main des ennemis pour la destruction desquels il avait été suscité. Dieu, en vue de Christ, voulait un roi, et David fut ce roi. Le sacrificateur, le prophète, et le roi, révèlent la pensée de Dieu à l'égard de son Oint. Mais le fils de David, Salomon, tout béni qu'il fût, ayant manqué ainsi qu'il est toujours arrivé l'homme, le royaume fut divisé.
            Il y a quelques remarques à faire à l'égard de la royauté elle-même. La royauté, à proprement parler, est la puissance efficace en exercice. Dans le royaume de Dieu, c'est celle de Dieu ; le roi qui règne de la part de Dieu en Israël, est l'instrument de l'intervention de Dieu, en pouvoir, au milieu de son peuple. Nous avons vu la marche de l'homme responsable, sous la sacrificature, et, à côté de cela, le prophète agissant de la part de Dieu par la parole ; c'était déjà la grâce ; mais maintenant la puissance s'unit à la grâce pour accomplir les intentions de Dieu. Dieu avait bien su, sans l'homme, se délivrer et se venger des faux dieux ; mais Il voulait régner dans l'homme : c'est le troisième caractère de Christ. Comme Prince de paix, c'est Salomon qui est le type du Seigneur ; toutefois c'est en David, souffrant et libérateur de son peuple, que se montre d'une manière caractéristique l'exercice de Son pouvoir. Ce sera le moyen du rétablissement d'Israël, aux derniers jours - au Psaume 72 nous avons le roi et le fils du roi. David ramène l'arche de Kiriath-Jéarim, seulement il ne la place plus dans le tabernacle auquel se rattachait la forme extérieure du culte, mais sur la montagne de Sion, que Dieu avait choisie pour être le siège de la royauté (voir Ps. 132 ; 2 Sam. 6 ; 1 Chr. 16). Alors pour la première fois (car maintenant c'était la grâce, et la grâce exercée en puissance), David institue le chant du cantique : « Sa bonté demeure à toujours ». Ce cantique fut chanté à nouveau sous Néhémie - l'occasion était frappante pour le faire - et on l'entend en vue des derniers jours, dans les Psaumes 106, 107, 118, 136. Bien que la royauté fût placée historiquement sur le pied de la responsabilité, le grand et infaillible principe de la grâce agissant en puissance était maintenant établi - la bonté assurée de Dieu envers Israël dans la personne du Christ : « Sa bonté demeure à toujours ». David avait reçu la promesse d'une semence et d'une maison qui seraient établis à toujours (2 Sam. 7 : 12-16 ; 1 Chr. 16). Le Christ, vrai fils de David, a une position nettement définie et établie de la part de Dieu, quoique, pour le moment, la maison de David ait été placée sous la responsabilité et ait aussitôt manqué (2 Sam. 23 : 5 ; comp. Héb. 12 : 18-22). Le temple bâti sur le mont Morija, tout en étant la demeure de Dieu, n'avait pas une promesse de durée perpétuelle.
 
            En résumé, le livre de Josué, commençant à Guilgal par la mort, dont le Jourdain et la circoncision sont le type, nous présente la puissance spirituelle de Christ, chef et conducteur de son peuple. Les Juges nous montrent la chute du peuple, mais l'intervention de Dieu en grâce ; ensuite vient Samuel, le dernier des juges, puis la royauté.
 
 
 
                        Les livres des Rois et des Chroniques
 
            Israël, savoir les dix tribus, a bientôt abandonné l'Eternel, tout en se prévalant de son nom ; Juda a décliné moins rapidement. C'est l'histoire que nous racontent les livres des Rois et des Chroniques ; ce dernier a été écrit, ou du moins achevé, après le retour de Babylone.
            Le livre des Rois renferme surtout l'histoire d'Israël (après la division du royaume) ; nous y voyons l'intervention de l'Eternel, par le moyen d'Elie et d'Elisée ; toutefois l'histoire de Juda est continuée dans ce livre jusqu'à la captivité.
            Le livre des Chroniques est essentiellement l'histoire de la famille de David. Le David des Chroniques diffère beaucoup de celui des livres de Samuel. Ces derniers présentent David dans son caractère historique, mis à l'épreuve et responsable. Le même principe se retrouve aux livres des Rois qui contiennent l'histoire du peuple et la conduite de ses rois au point de vue de leur responsabilité. Au contraire, le premier livre des Chroniques nous montre le David de la grâce et de la bénédiction, selon les conseils de Dieu. On comprend ainsi pourquoi ce livre passe sous silence l'histoire d'Urie et de Bath-Shéba, et celle des derniers jours de Salomon. Le mal n'est raconté que lorsque l'intelligence de l'histoire en rend le récit nécessaire.
            En établissant le culte des veaux d'or, Israël a donc rompu avec le temple et, de fait, avec l'Eternel. Sans doute la responsabilité se rattache à la fonction de roi, mais Israël lui-même n'est jamais sorti de sa fausse position. Soit pour Israël, soit pour Juda, cette époque est caractérisée par le ministère de prophètes envoyés de Dieu. Dieu pense aux fidèles qui sont en Israël, alors que le prophète n'en trouve plus : touchant témoignage de sa grâce ! Tout grand qu'était le prophète qui n'a pas même passé par la mort, Dieu avait connu sept mille hommes, quand Elie, ne voyant que lui-même, disait : « Je suis resté, moi seul » (1 Rois 19 : 14). On remarquera que les prophètes en Israël et ceux qui rendaient témoignage en Juda, avaient des caractères très distincts. Une grande partie du livre des Rois raconte l'histoire d'Elie et celle d'Élisée. Leur témoignage se rapportait aux droits de l'Eternel au milieu d'un peuple apostat, et servait à maintenir, dans le cœur des fidèles cachés parmi ce peuple, la foi en Celui qu'Israël avait abandonné. Ils ne rendaient point de témoignage quant au Messie à venir, ni quant aux voies de Dieu en général ; mais ils faisaient des miracles, ce qu'on ne voit pas chez les prophètes de Juda (sauf le signe donné à Ezéchias) parce que, dans le royaume de Juda, la profession du culte de l'Eternel subsistait toujours. L'œil spirituel peut cependant discerner dans leur histoire un témoignage caché. Elie en Horeb replace, pour ainsi dire, la Loi violée entre les mains de l'Eternel. Puis il retrace chaque pas d'Israël : Guilgal, où celui-ci a été mis à part pour Dieu ; Béthel, lieu de la promesse faite à Jacob pour la terre ; ensuite Jéricho, lieu de la malédiction ; enfin le Jourdain ou la mort. Enfin Elie monte au ciel. De là, Elisée repasse par la mort et entre dans sa carrière de service. Mais les miracles d'Elie sont des miracles de jugement, ceux d'Elisée, sauf le second, des miracles de bonté et de grâce.
            Elie et Elisée maintenaient, dans leurs personnes, le témoignage de l'Eternel chez un peuple apostat, et, de même que Moïse lorsqu'il établissait ce témoignage, ils faisaient des miracles pour le maintenir personnellement. Les prophètes de Juda insistaient sur la fidélité que devait garder envers l'Éternel un peuple faisant profession de servir le vrai Dieu et de posséder son temple. Ils encourageaient la foi personnelle, non par des miracles déclarant la puissance de l'Eternel, mais par la promesse donnée au peuple, selon l'amour de Dieu et selon sa fidélité qui ne peut se démentir.
            Israël, emmené captif par les Assyriens, est resté caché parmi les nations ; mais il ne l'est pas pour toujours : le Messie, quand Il viendra, le retrouvera. En attendant, les voies de Dieu se sont poursuivies publiquement dans l'histoire de Juda. Le ministère des prophètes a continué jusqu'à ce qu'il n'y eût plus de remède, comme le dit Jérémie, c'est-à-dire jusqu'à la captivité de Babylone, et même au delà. Mais la captivité de Babylone avait, quant à la terre, une portée immense : le trône de Dieu cessait d'être sur la terre. Le temps des nations, de la puissance des « bêtes » dont parle Daniel, avait commencé, et continuera jusqu'à la destruction de la dernière bête par la puissance du Seigneur Jésus, à sa venue. Seulement le Seigneur a dû être présenté aux Juifs comme roi : c'est l'histoire de l'Evangile à leur égard. L'ayant rejeté, ils sont dès lors « vagabonds » sur la terre, mais ayant sur eux la marque de Dieu afin d'être conservés - sans être, comme Israël, perdus au milieu des nations -pour les jours de bénédiction qui les attendent. C'est alors qu'ils se repentiront - du moins un résidu d'entre eux - et verront Celui qu'ils ont percé (Zach. 12 : 10). Les expressions « le Dieu des cieux » et « le Dieu de toute la terre » ne sont jamais confondues dans la prophétie. L'histoire d'Israël sous l'ancienne alliance, alors que la bénédiction dépendait de l'obéissance de l'homme, était terminée ; mais la promesse restait encore, celle du Messie et de la nouvelle alliance. Dieu, dans sa bonté, met au cœur de Cyrus, qui ne s'était pas abandonné à l'idolâtrie grossière de Babylone et qui détestait les idoles, de faire rentrer ne fût-ce qu'un résidu d'Israël dans le pays de la promesse, et même d'aider au rétablissement du temple du vrai Dieu et de son culte. C'est au milieu de ce résidu que le Messie promis est venu en son temps, mais pour des desseins bien plus glorieux encore que le rétablissement d'Israël, tout en soumettant l'homme à une dernière épreuve. Venu dans l'humiliation afin d'être tout près de l'homme, démontrant par ses paroles et par ses œuvres qui Il était, et comment Il était au-dessus de tout, mais venu en grâce et en bonté envers l'homme, accessible à tous, abolissant tous les effets du péché. Il rencontra le péché, manifesté selon son vrai caractère dans l'homme, en ce que celui-ci rejette Dieu dans la personne du Sauveur.
 
            En résumé, éprouvé par l'ennemi, lorsqu'il est dans l'innocence, l'homme tombe ; il est mis à l'épreuve sans loi, et le péché règne ; sous la Loi, il la transgresse ; ensuite, l'homme étant déjà pécheur et transgresseur, Dieu vient en bonté, ne lui imputant pas ses péchés, mais il n'a pas voulu recevoir Dieu. L'histoire de l'homme responsable est dès lors terminée ; en même temps, Israël a perdu tout droit à l'accomplissement des promesses données d'ailleurs sans condition, car il a rejeté Celui en qui cet accomplissement avait lieu.
 
 
                                                                                           D’après   J. N.   Darby
 
A suivre