bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (14)

 CHAPITRE 14 :

      
1 -  La mort de Jean-Baptiste : v. 1-12
      2 -  Les miracles entre Capernaüm et Génésareth : v. 13-36
 
           
1 -  La mort de Jean-Baptiste : v. 1-12
 
            La mort de Jean le Baptiseur est rapportée ici par l'Esprit de Dieu, bien qu'ayant déjà eu lieu. Nous avons appris au chapitre 11 que Jean était en prison (v. 2). Son exécution n’est-elle pas l’annonce du propre rejet du Seigneur ?
 
                        1. 1 Les tourments d’Hérode (v. 1-5)
           
            Le tétrarque Hérode était l'un des fils de Hérode le grand, mentionné au chapitre 2. Il vivait dans l'adultère, ce pourquoi Jean le Baptiseur l’avait fidèlement averti (v. 4). Cet homme puissant et riche était constamment repris par sa conscience. Il maintenait Jean en prison, tout en reconnaissant sa supériorité morale.
            L'homme dont la conscience est touchée peut écouter cette voix, et revenir à Dieu par la repentance ; c'est le bon chemin, celui que Dieu désire pour chacun de nous. Il peut aussi essayer de cacher son remords aux autres, sous des apparences de grandeur ou de gaieté ; il peut également préparer une vengeance et attendre le moment favorable, aggravant ainsi sa responsabilité ; c'était le cas de sa compagne, d'Hérodias.
 
 
                        1. 2 Jean le Baptiseur est décapité (v. 6-12)
 
            Toute la famille d'Hérode le grand - lui-même, ses femmes, et ses enfants… - est marquée par le péché sous ses deux caractères de violence et de corruption (Gen. 6 : 11) et par l'opposition au Seigneur. Ceux que Jésus appelle sa mère et ses frères ont des caractères en contraste complet (Matt. 12 : 48-50).
            Hérode acceptait l'idée invraisemblable de la résurrection de Jean le Baptiseur (v. 2), alors que beaucoup de Juifs la niaient (Act. 26 : 8).
            Cet homme agit par passion, sans réfléchir. Affligé sur le moment par la demande de la fille d’Hérodias (v. 9), il fait une fois encore violence à sa conscience et ajoute un crime effroyable à sa vie de corruption. Son désir jusqu’ici refoulé de faire mourir Jean, à cause de sa crainte de la foule (v. 5), est satisfait.  
            Dieu a permis la mise à mort de son serviteur, mais Il met en évidence l'injustice et la violence commises contre lui. Le fidèle témoin a payé de sa vie la vérité qu'il avait eu le courage de dire au roi.
             
            Dieu honore celui qui était « la lampe ardente et brillante » (Jean 5 : 35). Pour les hommes, la fin de Jean est tragique et horrible ; mais pour Dieu, elle est l'achèvement triomphant de « sa course » (Act. 13 : 25). « Précieuse, aux yeux de l’Eternel, est la mort de ses saints » (Ps. 116 : 15).
 
            Les disciples de Jean lui rendent honneur et vont « rapporter à Jésus ce qui était arrivé (v. 12). Il était le seul auprès de qui ils pouvaient trouver la consolation qui, par Lui, « abonde » (2 Cor. 1 : 5).
            Le Seigneur se retire alors loin de ce milieu, « dans un lieu désert, à l’écart ».
 
 
2 -  Les miracles entre Capernaüm et Génésareth : v. 13-36
 
 
                        2. 1 Les compassions de Jésus envers les foules (v. 13-16)
 
            Le Seigneur est méprisé. Il se retire, mais dans sa grâce et sa puissance, Il reste toujours en activité en faveur de ceux qui sont dans le besoin.
            Avec sa sensibilité parfaite, Il ressent douloureusement, sans doute, la cruauté d'Hérode et la perte de Jean le Baptiseur, un parent, mais aussi le précurseur. Si l'on avait ainsi traité Jean, comment traiterait-t-on le Seigneur lui-même ?
            C'est alors que Jésus voit la foule avec ses besoins. Il n’est pas arrêté par la pensée que bientôt une autre foule le reniera. Il ne reste pas à l'écart, car Il est « ému de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Marc 6 : 34). Son indigence est grande : ces 5000 hommes et leurs familles ne disposent à eux tous que de 5 pains et 2 poissons !
            Le Seigneur ne pense pas seulement à la foule, mais aux disciples aussi. Ceux-ci montrent de l'égoïsme, mais Il désire les associer à sa compassion et à son activité. Humainement parlant, les disciples voient juste en proposant de renvoyer les foules car « le lieu est désert et il est tard », disent-ils. Ils pensent qu’il n’y a pas de ressources, mais ils oublient Celui qui est là, au milieu de ces circonstances, plein de grâce et puissant. N’a-t-Il pas nourri tout son peuple pendant quarante ans dans le désert ? C’est Lui qui rassasiera de pain ses pauvres (Ps. 132 : 15) lorsqu'Il régnera sur eux.
            Dans l’évangile de Marc, les disciples suggèrent que les hommes aillent acheter du pain dans les campagnes et les villages d’alentour (6 : 36) ; il ne faut pas acheter dans le monde, quand le Seigneur est là, prêt à donner richement.
            Alors Jésus interpelle ses disciples : « Vous, donnez-leur à manger » (v. 16). Bien qu’ils sentent immédiatement leur incapacité pour accomplir ce service, ils vont faire l’expérience de la grâce merveilleuse du Seigneur. Sachons nous-mêmes, croyants, aller au Seigneur et placer devant Lui, par la prière, notre désir de Le servir. Il veut bénir, pour le bien des autres, nos ressources aussi limitées soient-elles ! « La promptitude à donner… est agréable suivant ce qu’on a, non suivant ce qu’on n’a pas », dit Paul (2 Cor. 8 : 12). « Tel disperse, et augmente encore ; et tel retient plus qu’il ne faut, mais n’en a que disette. L’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 11: 24-25).
 
                       
                       2. 2 La multiplication des pains (v. 17-21)
 
            Cette première multiplication des pains est le seul miracle qui soit rapporté par les quatre évangélistes (Marc 6 ; Luc 9 ; Jean 6).
            Le Seigneur ne renvoie jamais à vide une personne ayant des besoins. Malgré les objections des disciples, et en utilisant leurs ressources, aussi infimes soient-elles, Il agit. Ils doivent premièrement confesser leur indigence, et Lui apporter le peu qu'ils ont ; alors Il bénit ce peu (1 Chr. 29 : 14). Ils peuvent ainsi recevoir de Lui ce qui est nécessaire pour le distribuer à tous. Il y a de la nourriture en abondance, et même de reste : « douze paniers pleins » (v. 20) ! Peut-être ce chiffre rappelle-t-il que le Seigneur peut répondre aux besoins de « tout Israël ».
            Les ressources de la grâce dépassent toujours notre capacité de les recevoir (Ps. 81 : 10 ; 2 Rois 4 : 6 ; Luc 5 : 6 ; Mal. 3 : 10).
            Le Seigneur accorde à chacun, jeune ou âgé, quelque ressource, peut-être des choses ordinaires, comme l'étaient le pain et les poissons. Si modestes qu'elles paraissent, Il ne veut pas que nous les conservions pour nous-mêmes, mais qu'elles puissent profiter à d'autres. Cependant, il ne faut pas aller premièrement vers les autres ; il faut d’abord reconnaître son insuffisance, et apporter au Seigneur tout ce que l'on possède, pour qu'Il le bénisse et le mette à nouveau à notre portée ; alors on peut le communiquer à d’autres. La connaissance de la Parole de Dieu, en particulier, ne nous est pas donnée pour être seulement enregistrée dans la mémoire ; elle doit être transmise, après un exercice personnel devant le Seigneur.
            Le Seigneur emploie les disciples, mais c'est sa puissance qui agit (1 Cor. 3 : 6).
            Remarquons que pour nourrir ces personnes, le Seigneur les fait asseoir ; il faut prendre le temps, chaque jour, de nourrir nos âmes de la Parole de Dieu. Pas de hâte! Nous voyons aussi que le Seigneur fait asseoir la foule sans considération d'âge, ou de rang social… alors que maintenant on organise des activités différentes pour des catégories de personnes différentes.
 
 
                        2. 3  Jésus sur la montagne (v. 22-23)
 
            Le Seigneur renvoie la foule ; ces hommes ont vu leurs besoins satisfaits d'une manière magnifique. Ils ont peut-être connu un moment d'émotion, mais ils ne suivent pas le Seigneur. Prenons garde qu'il ne reste d'une réunion qu'un instant d'émotion dans le cœur !
            « Le soir étant venu », Jésus reste seul sur la montagne, après avoir contraint les disciples de monter dans la barque (v. 23). Le soir est venu ; les Juifs distinguaient deux soirs ; d'abord le moment où le jour commence à baisser (v. 15), ensuite le moment où la nuit est tombée (v 23 ; voir aussi Ex. 12 : 6 ; Luc 9 : 12).
            Le Seigneur s’en va à l'écart pour prier. C'est surtout en Luc qu'Il est montré en prière, au moins sept fois.
           
            Les disciples vont devoir traverser une deuxième fois la mer de Galilée (8 : 23-27), alors que la tempête fait rage à nouveau. Ce n'est pas leur propre volonté qui les engage à faire cette traversée. Leur Maître, le Créateur, Celui à qui les vents et la mer obéissent, sachant ce qui allait arriver, les « contraignit » (v. 22). Ils ont obéi, sans savoir ce qu’ils allaient rencontrer : les vagues et le vent contraire. Pour Dieu, l'obéissance est le premier caractère qu’Il recherche chez un homme ; Adam, dans le jardin d'Eden, devait obéir ; le Seigneur, homme parfait, a obéi (Phil. 2 : 8 ; Héb. 5 : 8 ; Rom. 5 : 19). Nous sommes appelés à l'obéissance, à la soumission. Ecouter Dieu lorsqu'Il parle, croire ce qu'Il dit et obéir, sont des dispositions qui sont liées. Désobéir, c'est pécher. L'obéissance est en voie d'abandon actuellement, on n'accepte aucune sorte de contrainte. Ce caractère ira en s'aggravant dans le monde jusqu'à la manifestation de l'Antichrist, « l'Inique » (2 Thes. 2 : 8), qui rejettera toute autorité, toute contrainte.
            Sans que les disciples le sachent, le Seigneur prie sur la montagne (v. 23).
Il est très encourageant, dans l'épreuve, de savoir qu’Il intercède dans le ciel pour les siens (Héb. 7 : 25 ; Rom. 8 : 34).
            Lors de la première traversée, le Seigneur était avec les disciples (8 : 23-27), tandis qu’ici Il les a envoyés seuls pour qu’ils Le précèdent sur l’autre rive (v. 22). Les deux aspects sont également vrais pour nous : le Seigneur est avec nous, près de nous, même si nous avons l'impression qu'Il dort, et Il est aussi dans le ciel comme intercesseur en notre faveur.
            Comme les disciples, lors de la tempête, il faut apprendre à mieux réaliser la présence du Seigneur, et à mieux Le connaître.
 
 
                        2. 4 Les disciples dans la tempête (v. 24-33)
 
            De 6 heures du soir à 6 heures du matin, la nuit était divisée en quatre veilles de trois heures chacune. C’est à la quatrième veille - à la fin de la nuit - de 3 heures à 6 heures - que Jésus vient vers les disciples (v. 25).
            Les rachetés du Seigneur traversent « la tempête » dans ce monde, de différentes manières : épreuves personnelles ou familiales, état de la chrétienté et des assemblées en particulier. L'ennemi soulève des tempêtes contre tout ce qui est précieux pour Dieu. Faire la volonté du Seigneur n'empêche pas d’avoir affaire aux vagues et au vent ; Il promet d'être avec nous dans le chemin, mais Il ne promet pas qu’il sera facile (Jér. 1 : 17-19 ; Act. 9 : 16). L’apôtre Paul disait : « Une porte... m'est ouverte, et il y a beaucoup d'adversaires » (1 Cor. 16 : 9).
            Le Seigneur marche sur la mer. Au chapitre 8 : 26, il avait calmé la tempête, montrant que sa puissance était bien supérieure à celle de Satan. Ici, il se manifeste encore dans sa suprématie absolue. La tempête est un sujet de détresse pour les disciples, mais elle n’est rien pour Lui. Il est Celui dont il est écrit : « Ta voie est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux ; et tes traces ne sont pas connues » (Ps. 77 : 19). Bien que la tempête continue à faire rage, Jésus est là, et sa voix les rassure : « Courage ! c’est moi, n’ayez pas peur ! » (v. 28a).
            Dans toutes nos difficultés, le Seigneur veut nous faire entendre sa voix et nous encourager par sa Parole. Il connaît nos soucis, nos tristesses, nos angoisses… aucune des afflictions que nous traversons ne Lui est inconnue. « Du fait qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 18).
            L'épreuve manifeste la qualité de notre foi ; elle la fortifie aussi. Pierre attend la réponse du Seigneur à sa demande : « Seigneur, si c’est toi, commande-moi d’aller vers toi sur les eaux » (v. 28b). Il ne part pas à sa rencontre avant que le Seigneur lui ait dit de le faire. Exposé aux vagues et au vent, il est soutenu dans sa foi aussi longtemps qu'il regarde au Seigneur. Dès qu'il tourne ses yeux vers la mer, il s'y enfonce ; il est un « homme de petite foi » (v. 31). Ne lui ressemblons-nous pas bien souvent ? Reconnaissons d’ailleurs qu’il ne nous est pas davantage possible de marcher sur des eaux calmes que sur une mer agitée. Mais si notre foi s’appuie uniquement sur Christ, elle est forte !
            Quatre fois dans cet évangile, le Seigneur fait remarquer aux disciples leur petite foi, et cela à propos de circonstances dans la vie (6 : 30 ; 8 : 26 ; 14 : 31 ; 16 : 8). Il reconnaît, au contraire, une grande foi chez deux personnes, deux étrangers, avec des besoins urgents (8 : 10 ; 15 : 28).   
            Dans sa détresse, Pierre a crié tout de suite : « Seigneur, sauve-moi ! » (v. 30).  Dès qu’il est délivré, ils retournent ensemble dans la barque. Le vent tombe aussitôt et ils regagnent la terre (Jean 6 : 21).
            La prière de Pierre, devant un grave danger, est très courte ; il n'est pas nécessaire d'accompagner sa demande de considérations qui sont tout à fait à leur place, mais à d'autres moments. « Josaphat cria » (1 Rois 22 : 32). « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps. 50 : 15). 
 
            Une autre leçon peut être tirée de ce récit. Après avoir accompli son service parmi son peuple, le Seigneur a cessé de s'occuper d'Israël apostat. Il est remonté au ciel, où Il exerce son service de sacrificateur et d’intercesseur (v. 23). Les disciples dans la barque représentent la partie du peuple qui est en relation avec le Seigneur, appelée « le résidu » par Esaïe, en particulier. Ce résidu a déjà traversé et traversera encore de plus grandes épreuves ; le Seigneur n'est pas avec eux pendant ce temps. Mais il appelle Pierre à sortir du système juif (la barque) et à marcher sur la mer. C'est l'image de l'Eglise, appelée à la rencontre du Seigneur, hors du judaïsme et hors du monde, n'ayant rien dans ce monde, devant marcher par la foi en Lui et en Lui seul. Plus tard, le Seigneur viendra s'occuper de ce résidu d'Israël, et l'Eglise l’accompagnera. C'est lorsqu'ils le verront que les Israélites reconnaîtront le Fils de Dieu (v. 33 ; Zach. 12 : 10 ; Jean 20 : 25 et 27), alors que les chrétiens le reconnaissent maintenant par la foi.
            La défaillance momentanée de Pierre a été l’occasion pour le Seigneur de manifester sa puissance. Tous ceux qui étaient dans la barque Lui ont rendu hommage et L’ont reconnu comme le Fils de Dieu (v. 33). Sa gloire va de nouveau briller lorsqu’ils arriveront sur l’autre rive, dans la contrée de Génésareth (v. 34).
 
 
                        2. 5 Guérisons dans la contrée de Génésareth (v. 34-36)
 
            Le dernier paragraphe du chapitre montre le Seigneur dans son incessante activité de grâce. Les hommes de la région où il arrive Le reconnaissent ; ils ont suffisamment de foi en Lui pour obtenir des guérisons. Certains d'entre eux invitent des malades, et même Lui apportent « tous ceux qui se portaient mal » (v. 35). Parmi ceux-là, ceux qui touchent le bord du vêtement du Seigneur sont «  complètement guéris » (v. 36). Leur foi n’est pas déçue. Ces hommes honorent la grâce de Jésus, aussi bien que sa puissance.
            Nous sommes encouragés à présenter  au Seigneur ceux qui ne Lui appartiennent pas encore, à lui « apporter » aussi ceux de nos frères et sœurs qui « se portent mal ». C'est essentiellement par la prière qu'on peut le faire, soit individuellement, soit ensemble, comme ces quatre portant un homme paralysé à Jésus (Marc 2 : 3). Pour ceux qui lui sont amenés, venir près de Lui ne suffit pas ; il faut un contact personnel. La foi est nécessaire chez ceux qui amènent, ainsi que chez ceux qui sont amenés.
            L’annonce de l’arrivée de Jésus dans cette contrée  a été faite à « tous les gens d'alentour » (v. 35). La présence du Seigneur dans nos maisons, et dans l'assemblée, est-elle connue autour de nous ? Attire-t-elle à Lui ceux qui se portent mal ? Ce sont les profonds besoins d’un homme qui le poussent à venir au Seigneur, lorsqu’il réalise qu’il est un pécheur ; ce n'est pas une simple envie.
            Jésus a été reçu dans cette région de Génésareth où, auparavant, Il n’avait pas pu accomplir beaucoup de miracles « à cause de leur incrédulité » (13 : 58). Cette scène de la fin du chapitre 14 évoque sans doute le moment où son peuple qui L'a rejeté, Le reconnaîtra, Lui rendra hommage et connaîtra une pleine délivrance.