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Entrée interdite

 Un choix souverain du Seigneur
 Des circonstances qui parlent à nos cœurs aujourd'hui 
 
 
« Quand il (Jésus) fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d’entrer, sinon à Pierre, à Jean et à Jacques, au père de l’enfant et à la mère » (Luc 8 : 51)
 
            La plus grande partie du ministère du Seigneur s'est exercée au milieu des foules. Il choisissait des espaces découverts sur le versant de la montagne ou au bord de la mer, et là Il enseignait et agissait en présence des foules assemblées. Et tout le peuple était dans l'admiration et glorifiait Dieu à cause de ce qu'ils voyaient et entendaient.
            Parfois cependant, quelques privilégiés seuls ont été choisis pour être témoins de certaines circonstances ; il s’agissait de moments spéciaux, d’actes intimes.
            Notre attention est attirée par ce contraste. Par exemple, Il va sur une montagne et de grandes multitudes s'assemblent, Il les guérit et les bénit. Il va sur une autre montagne et prend avec Lui uniquement Pierre, Jacques et Jean. Dans un cas, la foule vit ses œuvres puissantes et glorifia le Dieu d'Israël ; dans l'autre, les trois apôtres furent témoins oculaires de sa majesté.
 
 
Un choix souverain du Seigneur
 
            Ce ne sont pas tous les douze apôtres qui furent invités à gravir la montagne de la transfiguration (Luc 9 : 28), ou à veiller avec Lui à Gethsémané (Marc 14 : 33), ou à entrer dans la maison de deuil à Capernaüm (Luc 8 : 51). Trois seulement furent choisis en ces trois occasions, et chaque fois les mêmes apôtres. C'était là le choix du Maître, et il était infaillible ; ces trois disciples étaient dignes d'être avec Lui.
            Nous pouvons dire que la raison de ce choix réside dans la souveraineté du Seigneur. Il a le droit absolu d'agir comme bon Lui semble : de choisir celui-ci, de rejeter ceux-là (Dan. 4 : 35 ; Job 33 : 13). Mais si même nous pouvons rarement discerner dans ceux qui sont appelés une raison quelconque pour le choix divin, nous pouvons d'habitude découvrir dans ceux qui ne sont pas choisis les raisons pour lesquelles ils sont laissés de côté. Nous comprenons aisément pourquoi Jéhovah ne se dirigea pas vers la maison de Lot à Sodome, mais plutôt vers la tente d'Abraham sous les chênes de Mamré. Il y a de même une raison morale évidente qui explique que Jéhovah ne permit pas à David, l'homme de guerre, de Lui bâtir une maison sur la montagne de Sion, bien qu'il fût un homme selon son cœur, tandis que son fils Salomon eut le privilège de construire le temple.
            Le Seigneur avait donc de bonnes raisons, qui nous échappent peut-être, de fermer les portes de la maison du chef de synagogue, grandes ouvertes suivant la coutume orientale, et de laisser dehors les foules curieuses, ses disciples avides de voir, et aussi neuf de ses apôtres. Aux yeux du Maître, il leur manquait à tous quelque chose qui se trouvait en Pierre, Jacques et Jean. La masse des disciples ne fut pas admise à contempler la jeune fille buvant de la fontaine de l'eau de la vie qui découlait des lèvres de leur Seigneur bien-aimé. Il est bien vrai que les neuf apôtres entendirent bientôt parler de ce miracle, mais ils ne virent pas la manifestation de la gloire du Seigneur dans la maison. Ils auraient voulu y entrer comme Ses compagnons, mais la main du Seigneur leur barra l'entrée, parce qu'il y avait en eux quelque imperfection spirituelle insoupçonnée.
 
 
Des circonstances qui parlent à nos cœurs aujourd'hui
 
            Comment se fait-il que nous nous trouvions si souvent en dehors du cercle de l'activité du Seigneur au moyen de son Esprit ? Si nous ne sommes pas admis dans le cercle où Il manifeste la gloire de sa puissance et de sa grâce, il doit y avoir quelque manquement chez nous. Le Seigneur n'accorde en partage d'aussi grands privilèges qu'à ceux qui ont le cœur et les mains purs. Ses activités se manifestent en tous lieux, en particulier comme en public, mais ce n'est qu'à ceux qui Le craignent qu'Il révèle les secrets de sa communion. Pourquoi donc sommes-nous si souvent exclus de cette communion intime ?
            Nous pensons à ce petit cercle de cœurs qui adorent le Père en esprit et en vérité, le Seigneur lui-même dirigeant les louanges des siens. Ne savons-nous pas qu'il est possible d'être assis sur les mêmes sièges que les vrais adorateurs et pourtant d'être conscients qu'il y a une porte fermée entre nous et ce que le Seigneur opère au milieu des siens ? Pour les uns, la tristesse d'un froid formalisme, pour les autres la chaleur, le rayonnement, le parfum de sa présence et de sa voix aimante. La cause n'est-elle pas en nous-mêmes ? Il y a aussi des moments où le Seigneur déploie d'une façon surprenante sa grâce et sa beauté par le ministère de la Parole au cours d'une réunion. Soudain, une page de l'Ecriture devient lumineuse, les traits rayonnants du Fils de Dieu Lui-même s'en détachent. Alors ceux qui sont à l'intérieur, contemplant Celui qui est invisible, se réjouissent d'une joie ineffable et glorieuse. Mais pour ceux de dehors, de l'autre côté de la porte, il n'y a que ternes discussions, disputes de mots sans profit, traditions humaines. Christ n'y est pas ; tout est déception, défaite, mort spirituelle.
 
            Chers frères et sœurs, nous sentons-nous parfois exclus de la scène où les profondes sympathies de Christ sont visiblement en exercice, où nous pourrions contempler quelque gloire du Seigneur que nous n'avions jamais discernée auparavant ? C'est une chose profondément triste d'être dans le vrai sentier, sur le vrai terrain, de faire profession de suivre le Seigneur, et néanmoins de découvrir qu'il y a une porte fermée entre le Seigneur et nous. Ne nous convient-il pas alors de demander au Seigneur pourquoi Il ne nous a pas admis dans sa présence, et d'en chercher le motif dans notre propre cœur. Ainsi seulement pourra être levé l'obstacle qui nous empêche de jouir d'une entière communion avec Lui.
 
 
                        Bible Monthly– article paru dans le « Messager évangélique » (1947)