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LES JUGEMENTS APOCALYPTIQUES (3)
 
 
 
L’aspect religieux des derniers jours et les acteurs de la scène finale (chap. 11 : 19 à 14 : 20)
 
          Du verset 19 du chapitre 11 à la fin du chapitre 14, une nouvelle parenthèse présente surtout les principaux acteurs de la scène finale.

                        - Chap. 11 : 19 à 12 : 17 : La femme, son fils et le dragon

           

            Israël est représenté par une femme enceinte, revêtue de soleil, qui doit donner naissance au Messie. Cela excite l’opposition furieuse de Satan, sous l’aspect d’un « grand dragon roux », qui montre une puissance terrifiante (12 : 3-4). Il voudrait dévorer l’enfant, dès sa naissance.

            L’inimitié entre la semence de la femme et le serpent ancien (autre nom de Satan), annoncée par Dieu dès la chute, se poursuit à travers toute l’Ecriture (Gen. 3 : 15; Ex. 1 : 22 ; 2 Rois 11 : 1 ; Matt. 2 : 16). En vain l’Ennemi fait-il de grands efforts pour interrompre la lignée de David, d’où le Seigneur Jésus devait surgir. Tous les conseils de Dieu sont la fermeté même, ses desseins ne varieront jamais !

            Christ (uni aux saints célestes) - l’enfant mâle annoncé par Es. 9 : 6 - est élevé vers Dieu : Il est désormais hors d’atteinte. Une seule phrase suffit pour englober une longue parenthèse dans l’histoire prophétique, entre l’élévation de Christ et l’enlèvement des saints (l’Eglise). « L’horloge prophétique marque une pause », a-t-on dit de façon imagée.

            La femme (Israël) est dépeinte, s’enfuyant au désert (v. 6) pour échapper aux persécutions de Satan. Là, elle sera nourrie et préservée pendant les 1260 jours que dure la grande tribulation. Ces jours s’achèveront par l’apparition glorieuse de Christ, comme roi d’Israël.

            Toutefois, à l’issue d’un grand combat (v. 9-12), Satan a été précipité du ciel sur la terre où sa rage se déchaîne encore contre le « résidu » d’Israël. Ces fidèles tiendront ferme en gardant les commandements de Dieu (v. 17). Tel est toujours le secret de la force pour résister contre le Méchant. A cet égard, Christ est notre modèle. La Parole est la ressource de chaque racheté ; elle doit habiter richement dans notre cœur (Ps. 17 : 4 ; Matt. 4 : 4 ; 1 Jean 2 : 14b ; Col. 3 : 16a).

                        - Chap.  12 : 18 à  13 : 18 : les deux Bêtes

 

            Le diable cherche à mettre à profit le « peu de temps » qui lui reste pour nuire encore. Il se sert pour cela des deux «Bêtes » : un terme qui implique de leur côté une absence totale de relation avec Dieu.

            Jean est vu se tenant sur le sable au bord de la mer (les nations) et il voit monter la première Bête de la mer. Il convient de préciser, sans plus attendre, qu’une de ses têtes deviendra l’empire romain reconstitué. Elle présente les caractères réunis des trois empires antérieurs.

            Elle ressemble d’abord à un léopard (allusion faite à la rapidité d’Alexandre le grand en Grèce), elle a des pattes d’ours (évoquant la ténacité de la Perse) et une gueule de lion (c’est la voracité de Babylone - Daniel 7 : 4-6). Cette bête monstrueuse n’a pas moins de dix cornes (signe de sa puissance) et sept têtes ! Sur les cornes, il y a dix diadèmes ; et sur ses têtes, des noms de blasphèmes. Le Dragon lui donne sa puissance et son trône. La terre est pleine d’admiration pour la Bête et elle rend aussi hommage au Dragon (Satan). Une plaie mortelle, sur une des têtes de la Bête, est miraculeusement guérie et l’admiration ne fait que croître pour « la Bête » qui affiche alors sa puissance avec une impudence sans précédent.

            Cette Bête reçoit une bouche, dont elle se sert pour proférer des blasphèmes contre Dieu - contre son nom, son habitation et contre ceux aussi qui habitent dans le ciel (Phil. 3 : 19-20). Il en sera ainsi pendant quarante deux mois ! Pendant toute cette période, ceux dont le nom n’est pas écrit, « dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau immolé, rendent hommage (à la Bête) » (v. 8).

            Cette renaissance de l’empire romain (17 : 11) - dont l’union européenne est une ébauche - recouvrira à peu près les limites de l’ancien empire. Il y aura, comme autrefois, des « protectorats » - en particulier Israël. Constamment menacé par le roi du Nord, ce petit pays aura besoin de l’appui politique de Rome qui appréciera un temps, assez court, l’appui religieux  apporté par la seconde Bête.

            Celle-ci monte de la terre. Son origine israélite est très probable, elle est de la tribu de Dan, pense-t-on (Gen. 49 : 17 ; Dan. 11 : 37). C’est une contrefaçon de l’Agneau, mais son langage - « elle parle comme un dragon » - la trahit. C’est fort probablement l’Antichrist. Il exercera un pouvoir religieux, fera des miracles - le feu descendra même du ciel ! (v. 13) devant la Bête, à laquelle elle apportera son appui.

            Elle donnera la respiration, et même la parole (13 : 15),  à « l’image » de la Bête. Ceux qui ne rendront pas hommage à l’image de la Bête seront mis à mort ! Des multitudes d’hommes accepteront donc d’être marqués sur la main droite et au front avec le sceau de cette Bête romaine (Jean 5 : 43). Ils montreront que leurs intérêts et leurs aspirations se limitent à la terre. C’est une classe de personnes déjà très nombreuse aujourd’hui ! Le « nombre » de la Bête est généralement connu, et a été l’objet de beaucoup de spéculations. Il faut s’en garder - mais il peut évoquer un nouvel effort de Satan pour faire prévaloir un « surhomme » contre Christ mais il n’est jamais parvenu à ses fins. Souvenons-nous de Goliath avec sa hauteur de six coudées et un empan (1 Sam. 17 : 4-11), et de la haute stature de l’un des descendants de ce géant, avec ses six doigts aux mains et ses six orteils (2 Sam. 21 : 20).

                        - Chap.  14 : 1-5 : L’Agneau et les 144 000 sur la montagne de Sion

 

            Le chapitre 14 souligne l’activité divine - la domination de l’Ennemi est seulement pour un temps. Après la présentation de la « trinité » du mal - celle du Dragon et des deux Bêtes - on se trouve en présence de sept tableaux. Ils montrent ce que Dieu a en vue touchant les différents acteurs de cette scène finale - en bénédiction ou en jugement.

 

            Les 144 000 sur la montagne de Sion sont des fidèles de Juda : Dieu reconnaît et met à part un nouveau résidu de son peuple. Ces témoins ont tenu ferme devant la corruption quasi générale. En contraste avec les « masses » qui portent le nom de la Bête sur leur front, c’est le nom de l’Agneau qui est écrit sur le leur ! Portons-nous moralement sans honte celui de notre Sauveur ? Chacun autour de nous peut-il voir clairement à qui nous appartenons ? (Ruth 2 : 5).

            Achetés de la terre, ils appartiennent à l’Agneau et à son Père. On peut penser que ce sont des Juifs, fidèles pendant la grande tribulation - distincts des 144 000 du chapitre 7 qui sont associés à Christ dans son administration de la terre. « Ils suivent l’Agneau où qu’il aille ». On entend dans le ciel comme une voix d’un fort tonnerre qui ressemble pourtant au son de joueurs de harpes. Eux aussi chantent un cantique nouveau (ou l’une de ses strophes) devant le trône, avec les quatre Vivants et les Anciens. Seuls, ils ont reçu la capacité d’apprendre ce cantique - ou cette strophe du cantique (v. 1-4).

                       

                        - Chap.  14 : 6-7 : L’annonce du jugement et l’évangile éternel

           

            L’exécution du jugement final est imminente, mais Dieu fait encore publier l’évangile « éternel ». (Matt. 24 :14). Ce n’est pas l’évangile de la grâce, mais une injonction solennelle adressée aux hommes de craindre Dieu et de lui donner gloire comme au Créateur de tout l’univers. C’est un acte d’obéissance au milieu d’une idolâtrie devenue générale. Obéir de la sorte mettra la personne en danger de mort ; en effet, cette bonne attitude équivaut à refuser d'adorer la Bête.

                       

                         - Chap.  14 : 8 : La chute de Babylone

           

            Le nom symbolique, mystérieux, de la « grande Babylone » apparaît ici pour la première fois dans l’Apocalypse (voir plus loin les chapitres 17 et 18). C’est un système religieux créé par la profession chrétienne sans vie. Il se développera quand le Seigneur aura enlevé auprès de Lui ceux qui ont cru.

            D’abord assise sur la Bête, la femme cherchera à imposer son influence « religieuse » en se servant de la Bête; mais celle-ci (avec ses associés) ne le supportera pas et la mettront à mort. L’ange avertit que cette destruction est consécutive au jugement de Dieu à l’égard de celle qui est responsable de tant d’égarements au milieu des nations.

            C’est un événement d’une immense importance, cette ville ayant été longtemps un monument d’orgueil et de corruption. Elle est détruite par la Bête et les dix rois ; sa chute précédant de peu celle de la Bête elle-même (Apoc. 19 : 19-21).

                        - Chap.  14 : 9-12 : Le jugement de ceux qui rendent témoignage à la Bête

           

            Ne pas rendre hommage à la Bête entraînait la mort (13 : 15). C’était donc une terrible tentation à laquelle tous ont été soumis. Or le troisième ange annonce clairement le jugement divin sur ceux qui auront ainsi « cédé » à ces menaces : ils boivent du « vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère… Ils n’ont de repos ni jour ni nuit » (14 : 10-11). 


                         - Chap.  14 : 13 : Le bonheur des martyrs

           

            En revanche, la patience de ceux qui sont fermement décidés à garder les commandements de Dieu et la foi en Jésus sera récompensée (v. 12 ; voir 13 : 10b). Le temps du repos et de la récompense viendra. C’est aussi un encouragement touchant tous ceux qui meurent « dans le Seigneur ». Une voix venant du ciel déclare : « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (v. 13).

 

                        - Chap.  14 : 14-16 : Le jugement séparatif de la moisson

           

            Le Seigneur avait annoncé à ses accusateurs : « Dorénavant vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la Puissance, et venant sur les nuées du  ciel » (Matt. 26 : 64 ; 24 : 30 ; Apoc. 1 : 7). Le voici, assis sur une nuée blanche. Jadis couronné d’épines, Il porte maintenant une couronne d’or ; et au lieu d’un roseau, Il tient une faucille tranchante. Celui que les hommes ont jugé est devenu maintenant leur Juge (Jean 5 : 22-27). C’est à ce titre qu’Il ordonne la grande moisson de la terre - qui sera suivie de la terrible vendange. L’une et l’autre étaient annoncées depuis bien longtemps (Joël 3 : 13; Matt. 13 : 30, 39).

            Les moissonneurs sont des anges, mais c’est Lui qui dirige un travail accompli parfaitement (Os. 18 : 2). Les justes sont séparés des méchants ; le bon grain de l’ivraie, et aussi le froment de la balle (Matt. 3 : 12). Cette expression : « la moisson de la terre est desséchée » (14 : 15) signifie qu’elle est « plus que mûre » ! Le Seigneur, dans sa patience, a attendu jusqu’à l’extrême limite - comme aux jours de Noé, avant le déluge (1 Pier. 3 : 20).

 

                        - Chap.  14 : 17-20 : Le jugement destructif de la vendange

 

Les grappes sont jetées dans la grande cuve du courroux de Dieu. « La cuve fut foulée hors de la ville (Jérusalem) ; et de la cuve sortit du sang… » en très grande quantité (v. 19-20) : en fait il couvrira toute la Terre sainte ! Il n’y a pas à ce moment-là de différence entre le jugement des nations et celui des Juifs apostats, auxquels ils se sont associés. La vendange - aussi bien que la moisson - semble, d’après le prophète Joël, se dérouler dans la vallée de Josaphat (3 : 2, 12).

                                                                                                       

                                                                                                                                           Ph. L  

 

A suivre