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APOCALYPSE 5

 
 La scène céleste des chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse
 « Qui est digne d’ouvrir le livre ? »
 La contemplation de l’Agneau
 La louange dans le ciel
 


            Les voies de Dieu envers ce monde commencent quand celles de Christ envers son Eglise ont pris fin ; l’Assemblée est dans le ciel, à l’abri de la tribulation (Apoc. 3 : 10). Elle ne reviendra sur la terre qu’après les jugements, associée à Christ, et pour régner avec Lui (20 :  4). 
           
La scène céleste des chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse
 
            Le Seigneur Jésus avait dit aux disciples que l’Esprit de vérité leur annoncerait « les choses qui doivent arriver » (Jean 16 : 13). Dans les chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse, une vision de la scène céleste nous est accordée. Elle est encore future pour ceux qui attendent le retour du Seigneur : à ce moment, l’Assemblée du Dieu vivant, déjà dans le ciel, participera à cette scène. Tous les croyants endormis dans le Seigneur auront été ressuscités ; avec les vivants transmués à la venue du Seigneur, ils seront mis à l’abri avant les jugements qui vont tomber sur la terre. Ils auront tous revêtus leur corps de gloire. Les saints de l’Ancien Testament seront également présents. Ensemble, ils forment les vingt-quatre anciens assis sur des trônes. Les compagnies de « saints », Juifs ou Gentils distingués au chapitre 7, viendront, semble-t-il, ultérieurement les rejoindre ; ce sont ceux qui se seront convertis et auront rendu témoignage pendant la grande tribulation, souvent jusqu’au martyre (durant la soixante-dixième semaine de Daniel). Ils sont vus autour d’un autre trône, érigé pendant le millénium.
            L’apôtre Paul a été enlevé au paradis, où il a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer (2 Cor. 12 : 4). A son tour, l’apôtre Jean peut contempler un instant la scène céleste.  Une voix l’invite : « Monte ici » (Apoc. 4 : 1). Sa présence en esprit dans la gloire est une sorte de prélude à l’accomplissement de la promesse de Jésus (Jean 14 : 3). Cette espérance bienheureuse de l’Eglise sera soudainement accomplie.
            Au chapitre 4, Christ est vu sur son trône, recevant la louange comme le Créateur. Les saints lui sont associés et présentés comme des rois : les vingt-quatre anciens sont en effet assis eux aussi sur des trônes. Ils se prosternent, en jetant leurs couronnes devant le Trône.
            Au chapitre 5, Christ est adoré comme le Rédempteur et les saints sont vus comme des sacrificateurs. Jean voit dans la droite de celui qui est assis sur le trône un livre écrit au dedans et sur le revers. La gloire du trône sera maintenue par les jugements, contenus dans ce Livre, avant que les bénédictions puissent s’accomplir.
            Le prophète Ezéchiel avait lui aussi déjà parlé d’une main qui s’était étendue vers lui. Elle tenait un rouleau de livre, sur lequel étaient écrits, devant et derrière, des lamentations, des plaintes et des gémissements (Ezé. 2 : 9-10).

 
« Qui est digne d’ouvrir le livre ? »
 
            Le livre dont il est question au chapitre 5 est ouvert au chapitre suivant. Il en résultera des plaintes, des soupirs et des souffrances : il contient les jugements qui vont être déversés tour à tour sur la terre.
            Dieu va ôter tout le mal qui s’y trouve présentement. Ses conseils ont pour centre le Fils, auquel Il a donné tout le jugement (Jean 5 : 22, 27). L’épître aux Ephésiens évoque ce que Dieu s’est ainsi « proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps : tout réunir en un dans le Christ (Eph. 1 : 10).
            Un ange puissant pose alors une question tellement capitale que tout l’univers attend la réponse : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » (Apoc. 5 : 2). Ce livre est écrit au dedans et sur le revers. Scellé de sept sceaux, il est complet : rien ne doit y être ajouté ni retranché : il contient les décrets divins. Qui donc est en mesure d’ouvrir un tel livre et d’en rompre les sceaux ? Au fur et à mesure qu’ils seront brisés, les jugements contenus dans le Livre seront exécutés !
            Devant cette incapacité universelle à ouvrir et regarder le livre, Jean nous dit qu’il pleurait beaucoup. En effet « personne n’était trouvé digne » de le faire (v. 4) Mais ses larmes vont être rapidement taries par les paroles d’un Ancien - ce n’était pas un ange. Les « Anciens » ont reçu du discernement et comprennent les voies de Dieu. Celui qui s’adresse à Jean lui dit : «  Ne pleure pas ; voici le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux » (v. 5).
            C’est déjà du même lion que Jacob parlait (Gen. 49 : 9). Amos se posait cette question : « Le lion a rugi : qui n’aura pas peur ? » (3 : 8). Le Seigneur est en même temps la racine - celui qui est à l’origine - de David (Apoc. 22 : 16 ; Rom. 15 : 12 ) et son vrai fils. David peut, à juste titre, en parlant de Christ comme du Messie, dire : « mon Seigneur » (Ps. 110 : 1).
            Dieu se propose de mettre la terre tout entière sous ses pieds (Es. 11 : 1-10). Le Seigneur, le seul ici-bas à être sans péché, est donc qualifié pour exercer le jugement (Jean 8 : 7). Du fait même de sa perfection, Satan et le monde ont été vaincus.
 
 
La contemplation de l’Agneau
 
            Jean s’attend à voir un lion - le plus puissant de tous les animaux dans l’Ecriture (Prov. 30 : 30) ! Or, que voit-il ? Une émouvante représentation du Fils de l’homme : « Au milieu du trône et des quatre Vivants, et au milieu des Anciens, un agneau qui se tenait là, comme immolé, ayant sept cornes et sept yeux » (v. 6). Ce spectacle touchant d’un être faible, sans défense, touche nos cœurs. C’est sous cet aspect que le Seigneur Jésus a été vainqueur. Cet Agneau, qui a été sur la terre abaissé et méprisé, est vu par Jean « comme immolé ». Il porte les marques indélébiles de son douloureux sacrifice à la croix. Jean parle même d’un « petit ou un jeune agneau » : ce diminutif du mot habituel est employé dans l’Apocalypse (5 : 6-13 ; 6 : 1, 16 ; 7 :  9-17…) et à la fin de l’évangile de Jean, quand le Seigneur dit à Pierre : « Fais paître mes agneaux » (21 : 15). Le contraste est intentionnellement grand avec le « lion de Juda ».  Pourtant L’un et l’autre sont des figures du Seigneur !
            L’Agneau a sept cornes, ce qui dénote son omnipotence, la perfection de sa puissance et de son exaltation (Deut. 33 : 17 ; 1 Sam. 2 : 1;10 ; Ps. 75 : 10). Ses sept yeux (les sept Esprit de Dieu) mettent en évidence son omniscience, la perfection de son intelligence (Zach. 3 : 9 ; 4 : 10 ; 2 Chr. 16 : 9). Il est tout-puissant et rempli de l’énergie de sa vie impérissable.
            Son humilité, sa douceur, sa dépendance, sa patience sont différents aspects de sa perfection morale que les siens pourront toujours contempler. Durant l’éternité elles mettront en évidence son amour.
            Quelle est la place que l’Agneau occupe dans cette scène ? Il est au milieu du trône et au milieu aussi des quatre animaux (ou des Vivants). Ceux-ci ont déjà été décrits dans le chapitre 4, « pleins d’yeux devant et derrière » (v. 6). Cette apparence met en évidence leur perception intérieure, parfaitement claire, des choses qui les entourent (voir à leur sujet Ezé. 1 : 5 ; 10 : 12, 14). Ces êtres vivants exécutent les jugements de Dieu. Ils portent les caractères attribués habituellement au lion, au veau, à une face d’homme et à un aigle (Apoc. 4 : 7). A l’image des jugements divins, ils sont puissants, inflexibles ; leur activité est réfléchie, pleine de discernement, rapide et soudaine. Mais dans ce chapitre 5, les quatre animaux ne sont plus vus liés aux anges, mais aux croyants.
            Il n’est plus question de trônes pour ces Anciens comme c’était le cas au chapitre 4 : ils sont maintenant directement en relation avec le trône de Dieu.
            Sa puissance et Sa dignité étant établies, l’Agneau « vint et prit le livre - sous la forme d’un rouleau - de la main droite de Celui qui était sur le trône » (v. 7). Ceux qui étaient dans le ciel étaient capables de réaliser l’immense portée de ce geste. Les jugements prévus à l’égard de ce monde vont désormais pouvoir s’accomplir : l’heure est venue ! Le « monde à venir » est  tout proche.
 
 
La louange dans le ciel
 
            L’adoration peut monter vers Celui qui en est digne. Il est la réponse parfaite à la question posée par l’ange puissant : « Les quatre Vivants et les vingt-quatre Anciens se prosternèrent devant l’Agneau » (v. 8). Ils ont « chacun une harpe » (Ps. 71 : 22 ; 147 : 7) et « des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints ». Leur activité est celle de sacrificateurs. Ces prières montent vers Dieu comme la fumée de l’encens (Apoc. 8 : 3 ; Ps. 141 : 2, Ex. 30 : 7 ; Luc 1 : 9-10). Plusieurs pensent que les « saints » mentionnés ici sont ces témoins qui, durant la grande tribulation, se trouveront sur la terre. Ils auront affaire à la « première bête » qui les persécutera (Apoc. 7).
            La louange exprimée envers l’Agneau est celle des rachetés, des anges, et enfin de toutes les créatures et choses créées.
 
                        Les rachetés célestes
            Les sacrificateurs sont des rachetés ; « ils chantent un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ; et tu les as fait rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre » (v. 9-10 ; Ps. 33 : 3 ; 144 : 9). Il est la gloire du ciel (Apoc. 21 : 23).
            Nous exprimons dans un cantique : « Gloire à l’Agneau ! Louange au Rédempteur ! ». Cet hymne sera au ciel celui de la victoire, chanté dans une parfaite  harmonie et avec une force inégalable. Ce sera alors la parfaite réalisation de ce qu’écrit l’apôtre : « Vous-mêmes aussi… êtes édifiés en une maison spirituelle… pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ… Vous êtes… une nation sainte, un peuple acquis pour que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 5, 9). Nous serons alors uniquement occupés de Lui. Le plus grand motif de louange sera éternellement son œuvre accomplie.
            Notons que le cantique nouveau est mentionné 7 fois dans l’Ancien Testament (Ps. 33 : 3 ; 40 : 3 ; 96 : 1 ; 98 : 1 ; 144 : 9 ; 149 : 1 ; Es. 42 : 10). Il est chanté deux fois dans l’Apocalypse (5 : 9 ; 14 : 3). Il est toujours entonné à nouveau en relation avec la position prise par le Sauveur, soit comme venant dans le monde en qualité de Libérateur, soit en accomplissant sur la croix l’œuvre de la rédemption, soit encore comme ressuscité d’entre les morts, ou comme l’Agneau immolé occupant le centre du trône, et enfin comme centre de la gloire de son peuple terrestre.
 
                        Les anges
            En contraste avec la scène du chapitre 4, les anges sont introduits et forment autour du trône un autre cercle, plus large et plus éloigné. « J’entendis une voix de beaucoup d’anges autour du trône et des Vivants et des Anciens ». (v. 11). Les rachetés sont plus proches du trône et ils chantent avec une sainte allégresse, mais les anges prennent part également à la louange. Ils disent d’une voix forte : « Digne est l’Agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, force, et honneur, et gloire, et bénédiction » (v. 12). Ils n’ont pas part comme les rachetés à l’œuvre rédemptrice : aussi leurs motifs de louer le Seigneur ont-ils moins de profondeur.
            Le fait que l’Agneau a pris le livre et va maintenant en ouvrir les sceaux, est marqué par un changement d’ordre administratif. Jusqu’alors les anges ont été les ministres de la puissance de Dieu. Ils intervenaient comme des « instruments » en faveur de ceux qui devaient hériter du salut (Héb. 1 : 14) ou « en flamme de feu », pour exécuter un jugement (Ps. 104 : 4). Mais il semble que l’Esprit de Dieu veut attirer notre attention sur ce changement d’administration qui est en train de s’opérer. Les anges seront encore employés durant cette période qui correspond à la dernière des soixante-dix semaines de Daniel – à la période de la grande tribulation. C’est encore le temps de la « Providence», ce n’est pas encore celui de la gloire manifestée.
            Mais le nouveau « titre » des saints glorifiés est affirmé : Dieu veut placer l’homme au-dessus des anges. Le monde à venir ne sera pas en effet assujetti aux anges, mais aux rachetés (Héb. 2 : 5). Les saints glorifiés et les quatre animaux (ou Vivants), qui symbolisent les attributs nécessaires à l’exécution du pouvoir judiciaire, s’unissent comme ne formant qu’un tout pour célébrer, dans un cantique nouveau, les louanges de l’Agneau immolé. Ils sont unis désormais d’une façon intime et toute nouvelle. Tandis que les anges, remplacés par les héritiers du royaume, occupent une place à part.
 
                        Toutes les créatures et toutes les choses créées
            Cette louange, si harmonieuse, s’étend aux différentes parties de la création. Celle-ci soupire présentement ; elle sera affranchie de la servitude de la corruption. Toutes les choses créées, animaux, plantes, poissons et même étoiles, exulteront en louange et prendront part à son expression universelle (voir Ps. 148 : 2-13).
 
            En conclusion de cette scène glorieuse, les quatre « Vivants » disent : Amen ! Et les Anciens se prosternent et rendent hommage » (v. 14). Ces « êtres vivants » avaient déjà donné, semble-t-il, le signal de cet hymne de louange (v. 8). Maintenant ils disent un solennel « Amen » ; les Anciens se prosternent dans l’adoration muette. Les saints de tous les âges de l’histoire de l’homme sur la terre ont le privilège de contempler cette merveilleuse scène et le triomphe complet de Dieu sur le mal avec l’accomplissement de tous ses conseils en Christ. Ils se joindront à leur tour, avec joie, à ce cantique nouveau.
 
 
 
            Chers lecteurs croyants, ne perdons pas de vue que l’adoration, même si elle est encore empreinte de faiblesse, est notre part bénie. Il convient donc de l’offrir sans cesse, mais il faut se rappeler que c’est aussi la part collective des croyants qui se réunissent en Assemblée autour du Seigneur (Héb. 13 : 15). La louange est bienséante et le sera d’éternité en éternité (Ps. 147 : 1) !
            Cette scène céleste de gloire sera plus majestueuse encore quand il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre. Pour l’instant nous savons très peu de choses encore sur l’état éternel (Apoc. 21 : 1-8). Nos cœurs de rachetés attendent et appellent avec ferveur le moment où Dieu sera « tout en tous » (1 Cor. 15 : 28).
 
                                                                            Ph. L            Le 12. 01. 11
 
N B : La scène grandiose décrite ci-dessus prend place peu après l'enlèvement de l'Eglise. Elle ne peut être qu'un aperçu de l'état éternel, après que le ciel et la terre de maintenant auront disparu.
 
                        Centre de gloire et de magnificence,
                        Agneau de Dieu, de splendeur couronné, 
                        Tout l’univers proclame ta puissance ;
                        Ton peuple élu t’adore prosterné.