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« JE VOUS AI DIT CELA »

 

Lire : Jean 14-16

  • Chapitre 14
    « Tout cela, je vous l’ai dit, demeurant auprès de vous » (14 : 25).
  • Chapitre 15
    « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous » (15 : 11).
  • Chapitre 16
    « Je vous ai dit cela afin que vous ne soyez pas scandalisés » (16 : 1).
    « Je vous ai dit cela afin... que vous vous souveniez que c’est moi qui vous l’ai dit » (16 : 4).
    « Je vous ai dit cela au moyen de comparaisons » (16 : 25).
    « Je vous ai dit cela afin qu’en moi vous ayez la paix » (16 : 33).

 

            « Jésus… ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » (13 : 1b). A partir du premier verset du chapitre 13 jusqu'au chapitre 18, le Seigneur s'occupe tout spécialement de ses disciples, qu'il est sur le point de quitter, car « son heure était venue pour passer de ce monde au Père » (v. 1a).

            Dans son amour pour eux, qui ne s'était jamais lassé, Il va maintenant les préparer en vue de son départ. Mais pour qu'ils puissent entendre ce qu'Il a à leur dire avant de se livrer pour eux et pour nous, Il lave leurs pieds, afin qu'ils aient « une part avec lui » (v. 8b).

            Après le départ de Judas, Jésus s'adresse librement à ses disciples : « Maintenant, le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (v. 31). C'est ainsi qu'Il leur présente sa mort, l'œuvre qu'Il va accomplir et Il leur révèle que Lui seul pourra aller là où Il doit aller.

            Les disciples comprendront plus tard où leur Seigneur est allé et seront capables alors de Le suivre. Le Seigneur, qui lit dans le cœur des siens, voit qu'ils sont troublés et attristés - comme nous l’aurions été, nous qui avons cru par leur parole (17 : 20). Alors, dans sa parfaite sympathie, Il leur fait entendre ces paroles si consolantes : « Que votre cœur ne soit pas troublé… » (14 : 1), introduisant ainsi l'ensemble de ses enseignements pour le temps de son absence. Il conclut ses propos par ces paroles bien propres à nous encourager : « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde » (16 : 33).

            Le discours qu'Il adresse alors à ses disciples est jalonné par la déclaration six fois répétée : « Je vous ai dit cela », par laquelle Il conclut un thème et, en même temps, introduit un nouveau sujet pour leur consolation et pour notre instruction.

CHAPITRE 14 

 

            Les disciples connaissaient Dieu, tel qu'il était révélé dans l'Ancien Testament, et ils croyaient en Lui. Maintenant, le Seigneur Jésus leur montre qu'Il doit lui aussi être l’objet de leur foi, car Il est le Fils de Dieu - ce qui est le thème de tout cet évangile. Dieu est son Père ; et Il ouvre devant eux, si nous pouvons parler ainsi, la porte de la maison de son Père. Il n'y a peut-être pas d'autre passage des Ecritures où il nous soit ainsi parlé concrètement de ce qu'est le ciel. « Le ministère de Jésus, le Fils du sein du Père, pouvait-il parler de choses moindres que celles concernant la maison de son Père, et de notre privilège d'y demeurer à toujours ? » (J.N.D.). Et nous pouvons ajouter : « toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17). Car le grand privilège que nous connaîtrons dans cette maison est que Jésus y est, et que nous y serons aussi (v. 3).  Nous serons là avec Lui ; rien ne peut nous donner une pensée plus élevée des places qu'Il a préparées pour nous.

            Ces déclarations suscitent deux questions de la part de ses disciples. Les réponses de Jésus établissent deux révélations fondamentales quant à sa Personne, et quant aux conséquences qui en découlent pour ceux qui croient en Lui.

            La question de Thomas est de toute importance : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » (v. 5). C'est la question d'un cœur déjà attaché à Christ ; ce n'est plus celle d'André et de son compagnon : « Rabbi… où demeures-tu ? » (1 : 38). Ils étaient allés et avaient vu où Il demeurait, Lui, la Parole devenue chair et habitant « au milieu de nous… pleine de grâce et de vérité » (1 : 14). Il s'agissait maintenant de la maison de son Père. Comment s'y rendre ? Jésus lui-même est le chemin, car personne ne vient au Père que par lui (v. 6). Il est aussi la vérité, venue avec Lui, associée à la grâce. Enfin, Il est la vie, car seuls ceux qui vivent peuvent entrer dans la maison de son Père ; c'est une des certitudes de la foi, car notre vie est encore « cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3 : 3), alors que le chemin vivant nous est déjà ouvert en Lui.

            La question de Philippe : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit » (v. 8) est l'occasion dont Jésus se sert pour déclarer qu'Il est un avec le Père, de telle sorte que le voir dans son chemin sur la terre, c'est voir le Père lui-même. « Car, en lui, toute la plénitude s'est plu à habiter » (Col. 1 : 19). Le Seigneur anticipe ici, en quelque sorte, les paroles qu'Il va prononcer dans sa prière à son Père (chap.17), révélant à nos cœurs l'insondable réalité de son unité avec Lui, telle qu'elle est d'ailleurs exposée au premier verset de l'évangile de Jean.

            Recevoir ces enseignements a pour conséquence que le Seigneur s'adresse à nous comme à ceux qui l'aiment : « Si vous m'aimez… » (v. 15). En même temps, nous comprenons que les paroles qui suivent ne s'adressent qu'à ceux qui L'aiment. Ce sont eux qui ont besoin de consolations, au moment où Il leur annonce qu’Il va les quitter. Mais les consolations devancent la tristesse : le Consolateur est annoncé, et Il demeurera éternellement avec ceux qui aiment Jésus, et il sera en eux (v. 16-17). Si nous cherchons une preuve de notre amour pour Christ, nous l'avons en ce que nous gardons ses commandements (v. 21).

            Ici, le Père nous fait entrer « dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 13). Avoir les commandements du Seigneur, c'est en fait L'aimer, mais parce que le Père est en Lui et Lui dans le Père, il en résulte que le Père aimera celui qui aime Jésus.

            Nous sentons bien que nous sommes placés devant des choses insondables, car la parole que nous entendons est celle de Jésus, et en même temps, celle du Père qui L'a envoyé (v. 24). Elle a donc pour nous une conséquence pratique immédiate en ce qu'elle nous montre que notre amour pour Christ est étroitement lié à l'obéissance à sa parole.

 

            « Tout cela, je vous l’ai dit, demeurant auprès de vous » (14 : 25).

 

            Pour les disciples, l'enseignement de Jésus se poursuivrait sans interruption, mais par le ministère du Consolateur, l'Esprit Saint. Ils continueraient ainsi à entendre toutes les choses qu’Il leur avait dites. Et dans ce moment, le Seigneur laissait la paix à ses disciples - mieux encore, il leur donnait sa paix (v. 27). Ils avaient été les témoins de la parfaite tranquillité de leur Seigneur, pendant tout le temps où Il entrait et sortait au milieu d'eux (Act. 1 : 21) ; et c'est cette paix incomparable qu’Il leur donnait.

            « Lui était la paix auprès de Dieu, l'Homme de paix auprès de Dieu. C'est là ce qu'il laisse. Il n'emportait pas (sa paix) avec lui au ciel, il la laissait ici-bas ; elle était leur part comme elle avait été la sienne ; et toujours la même. Et c'est ce qu'il nous a laissé, cette parfaite acceptation dans le bon plaisir de Dieu dans lequel il s'était réjoui et dans lequel il avait trouvé le repos. » (J.N.D). Nous comprenons bien qu’Il puisse leur dire : « Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif » (v. 27). Et Il leur parle à nouveau de son départ, et aussi de son retour vers eux. Avaient-ils cru et compris qu’Il s'en allait au Père et que c'était là une profonde joie pour Lui, joie qu'Il aurait voulu leur faire partager ?

            Nous pouvons, malgré ce que nous sommes, nous réjouir de ce qui réjouit un être cher ; combien plus les disciples auraient-ils dû se réjouir de la joie de leur Seigneur !

CHAPITRE 15

 

            C’est « demeurant avec eux » que Jésus poursuit maintenant son enseignement dans ce chapitre par la similitude du cep et des sarments. Il se lève et quitte le lieu où Il se trouvait jusque là. Un état de choses nouveau va désormais être introduit, où Il occupe la première place. Lui est le Cep, c'est-à-dire qu'Il est la source de la vie. Son Père est le cultivateur.

            Nous résumons ci-après ce qu'a écrit un de nos conducteurs : « Jésus est le Cep, objet des soins constants du parfait Cultivateur. C'est le travail du Père, dans lequel il est lié au Fils. Les sarments sont dans le Cep - nous sommes dans le Fils - de sorte que le Père, (le Cultivateur), reconnaît la parfaite justice des siens dans le Fils. Ainsi le Père accomplit ce service d'amour, pour prendre soin des sarments selon l'amour, selon le caractère du Cep dans lequel les siens sont entés et se trouvent. Tout est lié à la certitude de la perfection du Père et de son amour pour Jésus » (J.N.D).

            Son Père est le cultivateur : Il s'occupe des sarments attachés au vrai Cep pour qu'ils portent beaucoup de fruit. Jésus nous aime comme le Père L'a aimé. C'est pourquoi, séparés de Lui, de l'amour du Père et de celui du Fils, nous ne pouvons rien faire. Mais comment demeurer pratiquement dans son amour ? Ce sera en gardant ses commandements, comme Lui a gardé ceux de son Père. C'est donc une question d'obéissance, qui trouve sa joie dans la mise en pratique des commandements divins. Nous voyons par là que l'amour et l'obéissance sont étroitement liés. Christ a été parfaitement obéissant parce qu'Il aimait son Père ; c'est pourquoi Il trouvait ses délices à faire son bon plaisir (Ps 40 : 8). C'était « sa nourriture » (Jean 4: 34) et cela va bien au delà de la simple obéissance qui consiste à faire ce qui nous a été demandé : c'est connaître si bien Celui à qui on obéit, réaliser en somme une telle communion avec Lui, qu'Il n'a même pas à exprimer sa volonté pour qu'elle soit accomplie.

            Le Seigneur nous donne alors son commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (15 : 12). La mesure de cet amour est son amour pour nous ! Etant nés de Dieu, et connaissant Dieu, nous aimons selon le caractère de la nature divine en nous (1 Jean 4 : 7). « Dieu est amour... Il nous aima et envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 8, 10). C'est, en pratique, demeurer attachés au Cep, ou encore demeurer en Christ, car nous apprenons par ces Ecritures que tout vient de Dieu et de son Fils. Le Seigneur Jésus nous dit aujourd'hui ce qu’Il dira un jour à Israël restauré : « De moi provient ton fruit » (Osée 14 : 8).

            Garder les commandements du Seigneur équivaut à « demeurer dans son amour ». N'est-ce pas là une source de joie divine que nous révèle le Seigneur au verset 11 ?

 

            « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous » (15 : 11).

 

            Le Seigneur nous donne sa joie, et Il y attache son commandement, ce qui est, en fait, la somme de ses commandements. C'est bien la substance de la Loi, dont le premier commandement contient tous les autres.

            Mais comment pouvons-nous nous aimer les uns les autres, comme le Seigneur nous a aimés ? Le Seigneur ne nous replace pas sous la Loi, mais Il veut que nous cherchions en Lui la source de l'amour, et lui disions : « Tu sais tout, tu sais que je t'aime » (21 : 17).

            Jean rappelle cet enseignement à la fin de sa première épître, répondant ainsi aux questions de ceux qui se demandent si, et comment, ils aiment les enfants de Dieu. « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c'est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements ; car l'amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements » (1 Jean 5 : 2-3). Le Seigneur a bien quitté l'ancien état de choses (14: 31), celui de la Loi, et a « emmené » les siens avec Lui. Ce n'est plus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain comme toi-même ». Il est sous-entendu que « nous aimons Dieu » à cause de la nature divine que nous possédons. Car Il nous a aimés le premier et alors nous l'aimons et nous gardons (ou obéissons à) ses commandements. L'amour est de Dieu, mais nous avons aussi le côté de notre responsabilité, ou plutôt ici, de la communion. Si nous pouvons maintenant aimer tous les enfants de Dieu, nous ne pouvons jouir de leur amour que si nous sommes en communion les uns avec les autres. Nous ne devons pas confondre amour et communion, car cela ne peut que produire du trouble dans nos cœurs. Quand Moïse sortit « hors du camp, loin du camp », il ne cessa pas d'aimer le peuple de Dieu ; nous voyons qu'au contraire il intercéda pour lui avec une ferveur et un amour extraordinaires ! Mais il ne pouvait plus demeurer dans le camp. Nous pourrions dire qu'il n'était plus en communion avec le peuple.

            Qu'est donc cet amour dont nous parle notre Sauveur ? Quelle en est la « limite », si nous pouvons parler ainsi ? En fait, il n'y a pas de limite à un amour qui nous ferait laisser notre vie pour nos amis. On dit souvent, à juste titre, que Jésus a donné sa vie pour ceux qui étaient ses ennemis ; cependant Il nous montre ici qu’Il connaît ce que sa grâce a produit dans les cœurs de ses disciples. Il ne les appelle plus esclaves, mais amis, car Il s'adresse à ceux qui peuvent, comme Jean, se ranger au nombre des « disciples que Jésus aimait ». Nous devons lire ces passages (ou écouter les paroles du Seigneur) en nous souvenant de la manière dont l'Esprit de vérité les introduit : « Jésus... ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » (13 : 2) .C'est Lui qui nous a choisis et c'est Lui qui nous nomme ses amis. Il est vrai que ce privilège a pour contrepartie l'inimitié du monde. Le Seigneur parle alors de ce que Lui feront ceux qui ne L'ont pas reçu, et aussitôt il annonce aux siens que le Consolateur leur sera en aide de deux manières :

  • en Lui rendant témoignage - ce qui sera en encouragement pour eux 
  • en les rendant capables de témoigner pour Lui.

 

CHAPITRE 16

 

            « Je vous ai dit cela afin que vous ne soyez pas scandalisés » (16 : 1).

 

            Par ces paroles, le Seigneur résume ce qu'Il vient de dire aux siens et leur annonce qu'ils seront rejetés, comme Lui l'a été. La persécution dont ils seront les objets leur confirmera les paroles mêmes qu'ils viennent d'entendre. N'y a-t-il pas pour nous qui sommes parvenus aux temps fâcheux des derniers jours (2 Tim. 3 : 1) et même aussi « à la dernière heure » (1 Jean 2 : 18), une semblable confirmation des paroles du Seigneur ? Nous constatons que ce qui se passe, non seulement dans un monde qui gît dans le méchant, mais aussi, hélas, dans les assemblées de Dieu, a été déjà annoncé. Notre tristesse est alors la confirmation des paroles du Seigneur et nous ne sommes pas surpris - ou scandalisés.

 

            « Je vous ai dit cela afin que... vous vous souveniez que c’est moi qui vous l’ai dit » (16 : 4).

 

            Le Seigneur revient ici sur la question de Thomas (14 : 5) mais la rattache à son départ auprès du Père qui L'avait envoyé ; et aucun d'entre eux ne Lui demande « Où vas-tu ? » Jésus va alors leur révéler ce qui caractérisera le temps de son absence :

  • Lui-même, leur Seigneur, Homme glorifié à la droite du Père dans le ciel
  • le Consolateur, Personne divine, avec les croyants sur la terre.

            A ce moment pourtant les disciples étaient attristés de voir qu'au lieu du règne avec Christ, la persécution les attendait. Ils n'avaient pas encore compris que leur espérance serait désormais dans le retour du Seigneur et que leurs places étaient auprès de Lui, au ciel. Le Consolateur allait leur révéler pleinement leur nouvelle position.

            Remarquons que la raison de la tristesse des disciples est qu'ils n'entraient pas dans les pensées du Seigneur. N'est-ce pas aussi une des causes de nos tristesses, alors que nous cheminons ici-bas ? Nous repassons dans nos cœurs nos propres pensées au lieu de chercher celle de Christ  « dans toutes les Ecritures » (Luc 24 : 27).

            Qu'il nous est donc difficile d'entrer dans ses pensées, de nous détacher de la terre et de notre vie sur la terre ! De quelle patience le Seigneur doit-Il user envers nous à tout instant !

            Il va donc révéler aux siens les grands faits qui caractérisent la période actuelle, que nous appelons souvent « la parenthèse de la grâce » : Lui-même dans le ciel, après avoir été complètement rejeté des hommes, et le Consolateur sur la terre jusqu'à son retour, pour convaincre le monde de péché (le rejet de Christ), de justice (car Il est auprès de son Père dans la gloire), de jugement (car le chef de ce monde est jugé par la mort et la résurrection du Seigneur).

            Jésus expose alors ce que sera le ministère du Saint Esprit. Il est d'abord « l'Esprit de vérité », ce qui est un caractère des Personnes divines (Jér. 10 : 10 ; Jean 14 : 6 ; 16 : 13). Il nous conduit donc dans toute la vérité. Il glorifie le Seigneur Jésus. Son témoignage se rapporte à un Christ glorifié - c'est pourquoi « il n'était pas encore venu » (7 : 39), aussi longtemps que Jésus, homme parfait, n'avait pas été glorifié par le Père, auprès de lui-même, de la gloire qu'il avait auprès de lui avant que le monde fût (17 : 5). Le Consolateur témoigne donc du fait que Dieu a ressuscité Christ d'entre les morts et Lui a donné la gloire (1 Pier. 1 : 21).

            « Un peu de temps et vous ne me verrez plus... » (v. 16). Cette parole pouvait bien attrister les disciples ; ne l'aurions-nous pas été à leur place ? Ils n’ont pu comprendre ensuite ce qu'Il voulait dire en ajoutant : « et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je m'en vais au Père ». « Que signifie ce qu'Il nous dit… ? » (v. 17). Comment pouvaient-ils comprendre, en effet, ce que serait leur joie de le revoir dans son nouvel état de résurrection ? Le Seigneur compare leur joie encore future à celle d'une femme qui vient de mettre son enfant au monde : toutes ses peines, ses angoisses sont oubliées, effacées par la grande joie qu'elle a d'avoir son enfant : « Un homme est né dans le monde ! » (v. 21). « En Christ ressuscité, le nouvel homme, l'homme des conseils de Dieu surgissait de la mort avec toutes les conséquences de la victoire qu'Il venait de remporter ; car sans la mort et la résurrection du Seigneur, tous les hommes demeuraient dans la mort où le péché les avait placés pour l'éternité et il n'y avait pas de nouvelle création, pas d'hommes nouveaux » (S.P.).

            Les disciples ont vu le Seigneur ; eux seuls ont été les témoins de ce fait merveilleux et unique, et non pas tout le peuple (Act. 10 : 41) ; mais aujourd'hui, en fait depuis la Pentecôte, les yeux de nos cœurs Le voient aussi (Héb. 2 : 9 ; 12 : 2).

 

            « Je vous ai dit cela au moyen de comparaisons » (16 : 25).

 

            Jésus ne venait-Il pas, en effet, d'évoquer leur joie toute proche, en parlant de la femme qui vient de mettre au monde son enfant ? Maintenant, l'heure était proche où Il parlerait ouvertement du Père. L'Homme glorifié à la droite du Père nous révèlerait pleinement notre liberté de Le prier en son nom. « Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète » (v. 24). En nous adressant au Père, au nom du Seigneur Jésus, nous prenons notre place d'enfants qui, vivant dans la jouissance de leur relation filiale, savent ce qui réjouit le cœur du Père et répondent ainsi à son amour. Paul dira plus tard que le Père nous a « transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 13). En fait, la réalisation de la promesse du Seigneur au verset 24, suppose que nous éprouvions que « notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3), ce qui est aussi une source de joie complète. Les yeux de nos cœurs sont ouverts, de sorte que « nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur » (Héb. 2 : 9).

            « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu », s'écriera plus tard ce même apôtre Jean (1 Jean. 3 : 1). Un amour qui découle de ce que nous avons cru que Jésus est venu d'auprès du Père (16 : 27-28 ; 13 : 1), et que « le Père Lui-même nous aime », parce que nous avons aimé Jésus. Avec quelle reconnaissance pouvons-nous lire de telles paroles ! Ce dont nous n'aurions pas osé parler, notre amour pour Jésus, Lui-même nous en rend témoignage ! C'est, en anticipation, la réponse qu'Il fit à Pierre, quand celui-ci lui dit : « Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t'aime » (21 : 17). Et encore : « Jésus Christ, lui que, sans l’avoir vu, vous aimez » (1 Pier. 1 :  8).

            C'est par la foi que nous avons de telles certitudes (v. 30), une foi qui va pourtant être bientôt mise à l'épreuve, car les disciples allaient être dispersés et laisser leur Seigneur seul. Là encore, Il les console et les encourage à l'avance car, dit-Il, « le Père est avec moi ». Sa constante ressource, la source de sa propre paix, de cette paix qu'Il nous a laissée, est dans son Père.

            Les disciples sont alors les témoins de la profondeur et de la réalité de cette paix ; Il leur confirme qu'ils peuvent eux aussi en jouir.

 

            « Je vous ai dit cela afin qu’en moi vous ayez la paix » (16 : 33).

 

            La paix pour l'heure qui venait, sans doute, mais aussi pour le temps annoncé de son départ et de sa présence auprès du Père ; car eux resteraient encore dans le monde, où la tribulation les attendait.

            Quelle allait être désormais la vie des disciples ? Jésus venait de leur dire : « De nouveau je laisse le monde et je m'en vais au Père » (v.  28). Ils allaient apprendre que si même ils avaient « connu Christ selon la chair », ils ne le connaîtraient plus de cette manière (2 Cor. 5 : 16). Ce serait désormais par la foi qu'ils allaient marcher dans un monde ennemi où ils auraient de la tribulation. Comment alors auraient-ils la paix en traversant un tel monde ? Le Seigneur lui-même leur donne - et nous donne - une première assurance : « Ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde » (v. 33). Quelle merveilleuse conclusion à toutes les paroles qu’Il venait de leur dire !

            Et plus tard, l'apôtre Jean rappelle aux enfants de Dieu parvenus à  la « dernière heure » que « tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5 : 4-5).

                                   Tes paroles, toujours fidèles, 
                                   Seigneur, ne passeront jamais;
                                   Et mon âme qui croit en elles, 
                                   N'a rien à craindre désormais.

                                                                J.P. Fuzier -  Juin- Septembre 2001