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Le chemin à travers le Jourdain (Josué 3)

 L’arche précède le peuple
 Une image des eaux du jugement dans lesquelles Christ est entré
 Le croyant « identifié » avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection
 Le combat de la foi pour prendre possession de l’héritage 
 
 
            Les Israélites avaient quitté l'Egypte. Ils avaient franchi la Mer Rouge et parcouru le désert durant quarante ans, mais jamais ils n’avaient traversé le Jourdain. Après leur avoir dit : « Vous avez assez tourné autour de cette montagne » (Deut. 2 : 3), Dieu intervient. Le moment est venu pour son peuple d’aller de l’avant ; il doit entrer enfin résolument dans ce pays ruisselant de lait et de miel qu’Il leur a depuis longtemps préparé.
            Arrêtons-nous un instant sur quelques-uns des enseignements à tirer de ce passage du Jourdain 
 
 
L’arche précède le peuple
 
            Il était impossible de contourner le Jourdain. Israël devait le traverser. Il n’y avait pas un autre héritage ailleurs. Pour en jouir réellement, il ne fallait pas suivre le même chemin que les Philistins avaient emprunté pour entrer en Palestine, celui de la mer.
            Dieu portait les fils d’Israël « comme un père porte son fils » (Deut. 1 : 31). Il avait préparé pour eux un passage à travers ce fleuve qu’ils ne connaissaient pas auparavant ; ils auraient été incapables, par leurs propres moyens, de le traverser (Jér. 12 : 5) : « Le Jourdain regorge par-dessus tous ses bords, tout le temps de la moisson »(Jos. 3 : 15). Sans doute l’homme aurait pensé que le traverser à cette époque était vraiment une erreur ! Mais Dieu connaît le chemin d’avance et Il agit avec sagesse en faveur de ses bien-aimés. Ses ressources restent assurées (Agg. 2 : 5).
            Le conducteur du peuple, Josué, reçoit alors des ordres qu’il transmet au peuple par ses officiers : « Sanctifiez-vous, car demain l’Eternel fera des merveilles au milieu de vous » (Jos. 3 : 5). L’attente dure trois jours, afin que le peuple se sanctifie et se confie entièrement en Dieu. Esdras engagera aussi le résidu d’Israël à jeûner et prier au bord du fleuve Ahava (Esd. 8 : 15, 23).
            Un Autre va marcher devant eux (v. 6, 11, 14). L’Arche de l’alliance avait habituellement sa place au milieu du camp. Ici, elle prend la tête des pèlerins et entre la première dans le fleuve. L’Eternel avait dit à Josué : « Toi, commande aux sacrificateurs qui portent l’arche… vous vous arrêterez dans le Jourdain » (v. 8). Alors « les sacrificateurs… s’arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain » (v. 17 ; Ps. 66 : 6).
 
 
Une image des eaux du jugement dans lesquelles Christ est entré
 
            Le Seigneur, ayant pris notre place et rencontré la justice de Dieu, a connu, abandonné de Dieu, une épreuve autrement terrible ; les vagues du Jourdain n’en donnent qu’une bien faible idée. Il s’est écrié : « Sauve-moi, ô Dieu ! Car les eaux me sont entrées jusque dans l’âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux et le courant me submerge… Délivre-moi du bourbier, et que je n’y entre point ; que je sois délivré de ceux qui me haïssent et des profondeurs des eaux. Que le courant des eaux ne me submerge pas et que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi » (Ps. 69 : 1-2, 14-15 ; lire aussi Jonas 2 : 4). Le fleuve de la colère de Dieu n’a pas pu éteindre son amour : il était plus fort que la mort (Cant. 8 : 6-7).
            Ici, à peine les pieds des sacrificateurs ont-ils touché l’eau, qu’aussitôt « les eaux qui descendaient d’en haut s’arrêtèrent ; elles s’élevèrent en un monceau très-loin, près d’Adam » (v. 16-17).
            Christ - comme la vraie Arche – est descendu pour nous dans le fleuve de la mort. Dieu avait ordonné au peuple de marcher derrière elle. Mais à quelle distance le peuple devait-il se tenir avec respect ? « Seulement, il y aura entre vous et elle la distance de la mesure d’environ deux mille coudées : n’en approchez pas, afin que vous connaissiez le chemin par lequel vous devez marcher, car vous n’avez pas passé par ce chemin ci-devant » (v. 4).
            Plus tard, quand Jésus se trouve dans le jardin de Gethsémané, Il est seul prosterné contre terre, dans l’angoisse d’un terrible combat, lié à l’anticipation des douleurs indicibles de la croix. Le groupe de disciples, le plus proche de Jésus, se trouve à un jet de pierre. Jésus anticipe dans son âme le passage du vrai Jourdain, le baptême de la mort (Luc 12 : 50).
 
 
Le croyant « identifié » avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection
 
            Le peuple devait parcourir exactement le même chemin que celui de l’arche auparavant. Elle marchait devant, et il est recommandé, à quatre reprises, de marcher derrière elle !
            Faisons aussi, avec prière, la lecture attentive de Romains 6 : 3-11. C’est ce chemin que le croyant doit suivre, en marchant sur Ses traces. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que, comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection, sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché. Car celui qui est mort est justifié du péché. Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché, mais ce qu’il vit, il vit à Dieu. De même, vous aussi, considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, mais comme vivants à Dieu dans le Christ Jésus ».
            Chacun des lecteurs a-t-il réellement suivi le Seigneur dans un tel chemin ? Israël a obéi, et les douze pierres déposées dans le lit de la rivière confirment son passage (Jos. 4 : 9). Chaque racheté est appelé à considérer les bases jetées dans Romains 6 comme « la pierre » qui établit sa position devant Dieu.
            Le chemin que le peuple devait suivre était sûr : Dieu lui-même l’avait tracé pour lui. Il devait le suivre « sans frayeur et sans doute ». « Tout le peuple passa à sec » et l’arche resta là, au milieu du Jourdain, jusqu’à ce que tous soient passés (3 : 3, 16, 17).
            Les pierres dans la rivière servent de « mémorial ». Elles attestent qu’Israël est effectivement passé à cet endroit. Elles rappellent aussi que les croyants sont identifiés avec Christ dans sa mort. Cependant pour affirmer aussi de façon indiscutable que le peuple était vraiment parvenu sur l’autre rive, un autre tumulus de douze pierres, était élevé sur le côté du fleuve que l’on peut appeler la rive de la résurrection (4 : 2-8). Il rappelle que les croyants sont aussi identifiés avec Christ dans sa résurrection ! L’unité du peuple de Dieu est proclamée par ces douze pierres qui représentaient les douze tribus. L’unité des croyants en un seul Corps, le corps de Christ, a toute son importance.
            Ce passage du Jourdain apparaît comme une illustration de notre identification avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection (1 Cor. 15 : 3-4). Tout cela a eu lieu une fois pour toutes. Il nous suffit de le croire comme chacun a cru et reçu le pardon de ses péchés. Il faut rester constamment convaincu, « revêtu » de notre identification définitive avec Christ. En réaliser les conséquences pratiques dans notre vie conjugale, notre travail journalier et notre vie en assemblée, sera la clef de notre prospérité spirituelle.
 
 
Le combat de la foi pour prendre possession de l’héritage
 
            Ces « images » de l’Ancien Testament sont une illustration des enseignements développés par le Nouveau. Il y a ainsi une corrélation évidente entre ce livre de Josué et les Ephésiens. On lit dans cette épître : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (1 : 3). Mais pour occuper cette précieuse part d’adorateur, il faut bénéficier d’abord de la miséricorde divine : « Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont Il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (c’est par la grâce que vous êtes sauvés) et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (2 : 4-6).
            Aussitôt après avoir traversé le Jourdain, le peuple rencontre l’ennemi qui cherche à fermer le chemin qui permet de conquérir le pays de la promesse. Israël « passa vis-à-vis de Jéricho » (v. 16), un obstacle d’apparence formidable, mais qui sera surmonté par la foi obéissante. Le conflit « spirituel » qu’un croyant rencontre tout le long de sa vie est un signe irréfutable qu’il est entré dans son héritage.  Désormais, « notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12).
            Il y a beaucoup de faiblesse au milieu du peuple de Dieu aujourd’hui ; Nous avons oublié la purification de nos péchés d’autrefois. Notre sanctification pratique laisse beaucoup à désirer ; le monde a souvent de la place dans notre cœur. Or c’est le moment où Dieu nous invite à veiller et à prier plus que jamais car la venue du Seigneur est proche (2 Pier. 1 : 9 ; Apoc. 22 : 11b).
            Chers lecteurs croyants, Dieu décide parfois d’apporter des changements importants, souvent inattendus, dans notre vie. Nous recevons mieux encore qu’Israël autrefois l’aide nécessaire : le Saint Esprit habite en nous (Eph. 1 : 13-14) et Il est toujours prêt à nous diriger. Il faut demander avec simplicité au Seigneur, avec le Psalmiste : « Fais-moi connaître le chemin où j’ai à marcher, car c’est à Toi que j’élève mon âme… Enseigne-moi à faire ce qui te plaît, car tu es mon Dieu ; que ton bon Esprit me conduise dans un pays uni » (Ps. 143 : 8, 10) !
            Il faut que la foi reste constamment en éveil. Si elle devient languissante, le Seigneur est affligé et notre conduite relâchée aura des conséquences fâcheuses. La Parole contient tout ce qui est indispensable pour fortifier et consoler le cœur du croyant dans un temps d’épreuve. Il est parfois difficile de se sentir « transplanté » ; on avait pris des habitudes et l’on aimerait bien les garder. Job exprime ses regrets : « Je disais : j’expirerai dans mon nid, et mes jours seront comme le sable » (Job 29 : 18). Mais Dieu, qui veut nous faire du bien à la fin, en a décidé autrement.
            Chacun a sans doute connu - comme le peuple d’Israël - des épreuves consécutives à son chemin dans le désert de ce monde. Affaibli, il appréhende nouveaux obstacles, « ce Jourdain » qu’il lui faut traverser ! L’épreuve peut avoir un caractère « collectif » dans le cadre de la famille ou celui de l’assemblée. 
            Confions-nous dans le Seigneur, nous recevrons chaque jour la force nécessaire pour répondre à notre besoin. Quand Israël devait franchir le Jourdain, il ne savait rien encore des géants et des chariots de fer qu’il lui faudrait bientôt affronter dans le pays. Dieu ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter (1 Cor. 10 : 13). Comptons sur Sa seule grâce.
            Reconnaissons pourtant que nous serions restés volontiers - comme Moab autrefois - tranquilles sur notre lie (Jér. 48 : 11). Cette tendance à « l’immobilisme » est fréquente dans notre esprit. Parfois, on en vient à redouter d’être enseignés touchant la pensée de Dieu dans sa Parole. Nous sentons confusément qu’il faudra bien alors accepter des changements indispensables dans notre conduite, si nous avons le désir de rester fidèles à la volonté de Dieu.
            Une attitude « négative » a des conséquences. « Vu le temps », nous devrions être des docteurs ! Mais voilà que nous nous contentons volontairement de boire du lait. Et du fait de cette « paresse » nous restons « inexpérimentés » dans la parole de la justice ; et nos sens ne sont pas exercés - par la pratique - à discerner le bien du mal (Héb. 5 : 12-13).
            Il faut se décider, avec l’aide du Seigneur, à appartenir à la petite phalange de ses disciples qui trouve son plaisir à cueillir et à savourer « les grappes d’Eshcol » (Nom. 13 : 24) si abondantes dans l’Ecriture. Sinon le risque est grand de trouver finalement le Pain du ciel « misérable ». Nos affections pour Christ diminuent. Si alors le Seigneur nous appelle à un « nouveau » service, on sera prompt à se déclarer incapables, comme Moïse (Ex. 4 : 10). C’est oublier que « notre capacité vient de Dieu » (2 Cor. 3 : 5 ; Ex. 4 : 11-12) ! Notre chair veut toujours s’opposer à l’heureuse activité de la foi.
 
 
            Chers amis lecteurs, de quel côté du Jourdain vous trouvez-vous ? Peut- être, hélas, nous sommes-nous accommodés à nous satisfaire de ce qui est pourtant un « désert » pour l’âme ?  La conscience s’est endurcie et, finalement, ces conditions de vie nous paraissent non seulement supportables, mais parfois même agréables ! Elles le sont en tout cas pour la chair.
            Cherchons-nous au contraire à acquérir une « part » de ces bénédictions qui ne se goûtent que dans les lieux célestes (Eph. 1 : 3) ? Nos enfants, comme ceux que l’on voit s’enquérir ici de la signification de ces « pierres » (Jos. 4 : 6-7), peuvent-ils constater l’influence majeure que de si grandes merveilles divines ont désormais sur l’orientation de notre vie ?
 
                                                                       Ph. L          le 12. 11. 10
 
                                   Partout avec Jésus ! Lui seul est mon appui.
                                   Sans le quitter jamais, que je reste avec lui !
                                   Que, pour suivre ses pas, nul effort ne me coûte :
                                   Partout avec Jésus qui m’a frayé la route.
                                                                                                                                 
                                   Partout avec Jésus ! Si ce tendre Berger
                                   En des sentiers ardus me fait parfois marcher,
                                   S’il m’éprouve souvent et m’ôte ceux que j’aime,
                                   Quand tout vient à manquer, il me reste lui-même.