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2 CHRONIQUES 1 à 9 : Le règne de Salomon (4b)

 
 
2 CHRONIQUES 8 et 9 : Gloire, sagesse et richesse du roi de paix (suite)
 
 
2 – Sagesse et richesse de Salomon : (2 Chr. 9)
 
 
                       2. 1  La reine de Sheba (9 : 1-12)
 
          La reine de Sheba a entendu « parler de la renommée de Salomon… en relation avec le nom de l'Eternel » (1 Rois 10 : 1). Elle désire voir ce roi si glorieux que l’Eternel a placé sur son trône (v. 8). Elle se demandait probablement qui était ce roi et quelle était donc la grandeur de l'Eternel qui avait établi un tel roi en Israël.
          Elle accomplit un long et dangereux voyage, depuis l’Ethiopie, « elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon » (Matt. 12 : 42 ; Luc 11 : 31). Lorsque le Seigneur était sur la terre, les Juifs n’avaient aucun effort à faire ; ils avaient en Lui, au milieu d’eux, « plus que Salomon ». Mais ils n’ont pas voulu venir à Lui !
          Nous ne savons pas si la venue de la reine auprès de Salomon était un acte de foi, puisqu’il nous est dit que les témoignages qu’on lui avait rapportés dans son pays à ce sujet ne lui avaient pas suffi (v. 6). La suite montre cependant qu’elle était « poussée » par un profond besoin intérieur.
          Elle avait l’intention d’éprouver la sagesse de Salomon par des énigmes, peut-être aussi de l’impressionner avec un grand « train » et beaucoup de présents. En tout cas, elle avait de sérieuses questions qui oppressaient son cœur.
          Aucun sage dans son pays n’avait su lui apporter une réponse. Tous les sages de la terre ne pourront jamais répondre à ces grandes questions que se pose l’homme : D'où vient-il ? Où va-t-il ? Qu'est-ce que le ciel ? Il faut aller auprès du Seigneur lui-même, le vrai Salomon, pour trouver les réponses car « les choses cachées sont à l’Eternel » (Deut. 29 : 29).
          Sans détour, la reine de Sheba « parla avec lui de tout ce qu’elle avait sur son cœur » (v. 1b). Elle obtint des réponses à toutes ses questions. Dieu était évidemment avec Salomon pour répondre : Il avait mis Sa sagesse dans son cœur (v. 23). Le Seigneur seul peut et veut répondre par sa Parole et son Esprit à toutes les questions qui montent dans un cœur, qu’il soit incrédule ou croyant. Jeunes ou plus âgés, nous pouvons avoir sur notre conscience ou notre cœur des questions qu'il n’est pas possible de confier aux autres. Plaçons-les devant le Seigneur et s’Il ne nous donne pas de réponse aujourd'hui, ne nous décourageons pas ! C’est peut-être parce que nous ne nous lui avons pas demandé ou n’avons pas demandé « avec foi, sans douter en rien » (Jac. 1 : 6). Mais si nous sommes sincères, déposons aux pieds du Seigneur le fardeau qui pèse sur nos cœurs et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 7). Nous avons des commentaires de l’Ecriture de grande valeur qui peuvent assurément nous être utiles mais en définitive, c’est la Parole de Dieu qui donne la réponse du Seigneur.
          Cette visite a permis à la reine de Sheba d’ouvrir son cœur à Salomon, dans la communion goûtée dans sa présence. Le Seigneur désire que nous jouissions de sa communion, dans une réelle intimité avec Lui. On peut venir à la réunion, y entendre beaucoup de vérités, « meubler » son intelligence, lire des écrits, et pourtant rester loin du Seigneur, avec un cœur sec, sans goûter une réelle proximité avec Lui.
          Salomon a d’abord invité la reine à s’approcher et à lui parler. Il s’est montré proche de celle qui avait des besoins. Le Seigneur est « proche » (Phil. 4 : 5) : Il vient bientôt, mais en attendant, Il reste aussi près de nous. Nous pouvons parler avec Lui.
          Après ce moment d'échange, la reine est davantage en mesure de contempler la personne du roi, sa sagesse et la gloire de son royaume. Il en va de même dans le ministère du Seigneur Jésus ; si une personne s’approche pour Lui parler, Il la reçoit et l’amène ensuite à contempler ses gloires. C’est la communion avec le Seigneur et la contemplation de sa gloire qui inspirent la louange.
 
          Salomon lui explique tout : rien ne lui est caché (v. 2). Par son moyen, la reine de Sheba est mise en contact avec Dieu et sa conscience est travaillée. La Parole ne dit pas si elle s’est repentie - mais elle a accepté la parole de Salomon. Elle ne s’est pas appuyée sur son intelligence pour recevoir ce que Salomon lui disait. Elle a pu accepter ce qui venait de Dieu et abandonner toutes les explications mensongères de l'homme ; elle a écouté la sagesse de Salomon, qui en fait était la Parole de Dieu.
          Salomon a répondu à toutes les interrogations de la reine et elle a été satisfaite. En présentant les paraboles de Matthieu 13, Jésus a parlé aux foules, mais ensuite, dans l’intimité de la maison, Il a expliqué ces paraboles aux disciples. « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 15). Le Seigneur ne veut rien cacher aux siens. Il est venu pour nous révéler le cœur du Père.
 
          La reine de Shéba contemple la gloire de Salomon(v. 3-4) ; elle voit sa sagesse, la splendeur de sa maison, la tenue de ses serviteurs, l’ordre de leur service. Dieu est un Dieu d'ordre. Elle est complètement bouleversée devant tout ce qu'elle a vu. L’ensemble montrait que les serviteurs étaient à la hauteur de la gloire de Salomon !
Les échansons procuraient de la joie en sa présence. Le secret de leur attitude exemplaire, c’est « qu’ils se tenaient continuellement devant le roi et qu’ils entendaient sa sagesse » (v. 7). Les vêtements des serviteurs, l’ordre de leur service, illustrent la dignité qui convient à la maison de Dieu.
          Nous ne devons pas oublier que chaque assemblée est une représentation de la maison de Dieu ; elle ne nous appartient pas. Il ne faut pas confondre le local avec une salle où je peux entrer, me comporter, agir ou m’habiller comme il me plaît. Il ne s’agit pas seulement d’un comportement ou d’une tenue vestimentaire, mais surtout de tenue morale. Comment faudrait-il se tenir devant le Seigneur s'Il venait chez nous ce soir ? Se rassembler « au nom du Seigneur », c'est réaliser sa présence et le respect qui convient devant une telle personne.
         Quel honneur pour le Seigneur si le « monde » pouvait dire en voyant ma tenue et ma conduite : c’est un croyant ! Les disciples ont été reconnus « pour avoir été avec Jésus » (Act. 4 : 13) ; et ceux d'Antioche ont été appelés « chrétiens » - du nom de Christ - à cause de leur ressemblance morale avec Lui (Act. 11 : 26).
C’est la prérogative de Dieu de tirer même du mal quelque chose qui est à sa gloire : c'est un droit souverain. Toutefois, ce ne sera jamais un encouragement à persister dans une mauvaise conduite !
 
          La reine a cru parce qu’elle a vu (v. 6). La contemplation de la splendeur de Salomon et de sa maison l’a amenée à croire aux témoignages reçus précédemment. Il lui a donc fallu voir pour croire. Lors du règne millénaire, c'est la « vue » qui amènera à la foi, comme ce fut le cas pour Thomas. Durant le temps de la grâce, il est dit : « Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (Jean 20 : 29). Ces paroles nous concernent, nous qui croyons au Seigneur Jésus et l’aimons, sans l’avoir vu (1 Pier. 1 : 8).
         Pour connaître le Seigneur Jésus, il faut Le voir dans son abaissement et dans sa gloire. Ici, c’est plutôt la contemplation de sa gloire qui est placée devant nous.
         Nous trouvons la même démarche morale chez Nathanaël (Jean 1 : 46-47). Ce vrai Israélite en qui il n’y avait pas de fraude a d’abord entendu parler du Seigneur ; il est ensuite venu à Lui en réponse à l’invitation de Philippe. Ce n’est qu’après avoir vu le Seigneur que son cœur a été saisi, et qu’il a cru. Il a pu alors exprimer ces paroles d’adoration : « Tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » (v. 50). Il a reconnu Sa grandeur et Son autorité.
         Il ne suffit pas d'entendre parler du Seigneur, comme la reine de Sheba ou Nathanaël. Ces paroles peuvent être comme « un chant agréable » (Ezé. 33 : 32). Il faut venir au Seigneur, Le voir par la foi, Le connaître personnellement. On pourra dire alors, comme la reine de Sheba : « On ne m'avait pas rapporté la moitié de la grandeur de ta sagesse » (v. 6). Ce que l’on goûte dans sa communion dépasse, et de beaucoup, ce que l’on avait entendu auparavant. Voudrions-nous rester sourds à l'appel de sa voix ? « Viens et vois », dira Philippe à Nathanaël.
 
         La reine de Sheba adore l’Eternel (v. 8). Cette scène est une illustration de l’adoration, l’une des plus frappantes de l’Ancien Testament. Elle a vu la face du roi, ce qui signifie qu’elle a été admise dans sa présence. Après avoir cru, elle a pu rendre témoignage, louer (v. 7) et adorer (v. 8). Il n'y avait pas d’autre attitude convenable devant une telle splendeur ! Son cœur est « captivé » par le seul objet qui la satisfait. C’est ce qu’il faut avoir pour adorer : un cœur captivé par un objet qui éclipse tout le reste.
         Quand elle dit : « Béni soit l’Eternel, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi, pour te placer sur son trône… », il nous semble entendre un écho de la voix du Père quand Il dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3 : 17) ; « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds » (Héb. 1 : 13). On peut noter que, dans les Chroniques, Salomon est vu comme assis sur le trône de l’Eternel et non sur son propre trône comme dans le livre des Rois.
            Elle dit : « L’Eternel, ton Dieu ». La Parole ne précise pas si la reine de Sheba a accepté elle-même l'Eternel pour son Dieu. Naaman le Syrien a fait de l'Eternel son Dieu (2 Rois 5 : 18), de même que Nébucadnetsar qui « magnifie le roi des cieux » (Dan. 4 : 34-37). Notre attention est attirée sur la « qualité » de nos relations avec le Seigneur : dans quelle mesure est-Il notre Seigneur, Celui qui a toute autorité sur nous ?
 
            La reine de Sheba a offert des présents au roi (v. 9) : 120 talents d’or, des aromates excellents en très grande quantité et des pierres précieuses.
            Ces dons sont en relation avec les caractères de Salomon :
                        - L'or est une figure de la justice de Dieu, et aussi de la gloire royale.
                        - Les aromates, une figure des gloires morales, parlent de ce qui s’est passé dans son cœur, de ce que désormais Salomon représente pour elle. Pour nous aussi, lorsque nous réalisons ce que le Seigneur Jésus a été pour Dieu et aussi en notre faveur, nous ne pouvons que nous exclamer : Béni soit le Seigneur !
                        - Les pierres précieuses représentent la gloire divine reflétée dans ceux qui lui appartiennent.
             Les dons de cette reine étrangère -  et ceux d’Hiram (v. 10) - montrent que la justice royale de la maison de Salomon et la gloire morale de sa personne seront discernées et reconnues par les nations. Les aromates (v. 9) et le bois d'algummim (v. 11) représentent diverses formes d’adoration. Elles viennent de ceux qui ont goûté la grâce de Dieu et ont vu sa gloire. Ce sont des sentiments totalement étrangers à l'homme naturel ; il faut que le Seigneur les produise dans les cœurs, à la louange de sa gloire.
             Les mages d'Orient, venus adorer le petit enfant emmailloté dans une crèche, ont discerné qu’il s’agissait d’Emmanuel, Dieu venu en chair. Ils lui ont apporté de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or correspond à la dignité d’un roi ; l’encens est l’expression du parfum de la personne de Christ pour Dieu ; la myrrhe parle de Ses souffrances. La gloire royale est le sujet essentiel de l'évangile de Matthieu, mais nous voyons ailleurs la gloire morale de l’Agneau immolé au milieu du trône (Apoc. 5 : 6- 9).
             La femme pécheresse de Luc 7 a apporté au Seigneur un vase d’albâtre rempli de parfum pour oindre ses pieds. Marie de Béthanie n’avait qu’un seul objet : la personne du Seigneur Jésus. Elle avait préparé pour Lui, une livre de parfum de nard pur pour oindre Sa personne avant sa mort (Matt. 26 : 7 ; Marc 14 : 3 ; Jean 12 : 3). Bien mieux que Salomon, le Seigneur a laissé s’approcher de Lui certaines personnes et Il leur a fait goûter sa communion. C’est à Marie - ce n’est pas à Pierre ou à Jean - que le Seigneur a confié ce message extraordinaire : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17).
            Nos cœurs sont-ils saisis, comme celui de la reine de Sheba, lorsque nous venons L’adorer, par tout ce qu'Il est dans sa Personne et tout ce qu’Il a accompli pour la gloire de Dieu d'abord, mais aussi pour notre délivrance ? Après avoir été délivrés de la puissance de Satan - comme Marie de Magdala, délivrée de 7 démons -, éprouvons-nous la profondeur de cette grâce qui a pris des pécheurs perdus pour en faire des adorateurs ! Nous devons baisser la tête, car nous sommes souvent loin de partager un tel émerveillement. S'il captivait nos cœurs comme celui de la reine ou de Marie, combien le culte serait élevé !
 
           Salomon donne (v. 12). « Le roi Salomon donna à la reine de Sheba tout son désir, tout ce qu’elle demanda, outre ce qu’elle avait apporté au roi » (v. 12). Elle repartira plus riche qu'à son arrivée et de plus, avec un « trésor » qui captive son cœur : la personne du roi Salomon et ses paroles remplies de sagesse. Elle a constaté que c’est la source de la bénédiction et elle a été  personnellement bénie bien au-delà de ce qu’elle pensait, pour le reste de sa vie. Il en a été de même avec les frères de Joseph, après le moment où il leur a dit : « Approchez-vous de moi » (Gen. 45 : 4).
           Quand le Seigneur donne, Il ne s'appauvrit pas. Il ne donne pas « comme le monde donne » (Jean 14 : 27). Le Seigneur donnera toujours ce qu’Il a en réserve pour nous : « bonne mesure pleine, pressée, secouée et débordante » (Luc 6 : 38), infiniment plus que ce que nous aurons pu lui donner ! Notre grand Dieu donateur n'est jamais le débiteur des siens. Nous n'épuiserons pas les ressources de la grâce infinie du Seigneur. « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8 : 32). « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (2 Cor. 9 : 15).
 
           La reine de Sheba a eu tout ce qu’elle a demandé. « Demandez, et vous recevrez » (Jean 16 : 24). Salomon avait demandé un cœur sage et Dieu lui a donné cette sagesse qui faisait sa renommée. « Si l’un de vous manque de sagesse, qu'il demande à Dieu… mais qu’il demande avec foi (Jacques 1 : 5-6). Demandons-Lui les vraies richesses spirituelles, afin de goûter toujours davantage les richesses insondables de son cœur. « Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ; et… nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5 : 14-15). Quel privilège de pouvoir s’adresser à un tel Dieu qui se plaît à bénir, à donner ! Quelle joie d’avoir cette liberté d’aller vers lui et de lui adresser des demandes. Nous pouvons nous approcher « avec confiance du trône de la grâce » et nous avons « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints » (Héb. 4 : 16 ; 10 : 19). « Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai… Je ferai la demande au Père, et il vous donnera…» (Jean 14 : 14-17). Si la communion est établie avec le Seigneur, Il nous accordera les demandes qui sont alors selon Sa volonté. Demandons cette sagesse qui nous manque si souvent. Nous pouvons être en relation avec une sagesse plus grande que celle de Salomon, car le Seigneur est lui-même la Sagesse (Prov. 8). Si nous demandons au Seigneur, nous pouvons recevoir tout ce dont nous avons besoin chaque jour et Il « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (Eph. 3 : 20).
 
 
                       2. 2  La domination universelle de Salomon (9 : 13-28)
 
          L’or est mentionné 15 fois dans ce paragraphe. On apportait à Salomon chaque année, 666 talents d’or (environ 33 tonnes). Il y avait une quantité d'or telle que l'argent était « comme les pierres » et il n’était compté pour rien (v. 20, 27) ; toutes ces richesses étaient concentrées à Jérusalem. L'Eternel montrait ainsi qu’Il était avec son peuple Israël pour le bénir et le maintenir en paix. Il en sera de même sous le règne de Christ. Cette ville de Jérusalem a un prix particulier pour le cœur de Dieu, dès la Genèse. La gloire du Seigneur, sur son propre trône à Jérusalem, sera déployée sur la terre entière pendant ce règne. Un fleuve d’eau vive, éclatant comme du cristal en sortira (Apoc. 22 : 1 ; Ezé. 47 : 12).
          Dans l’Apocalypse, le nombre « 666 » concerne l'Antichrist arrivé au sommet de son orgueil et de sa puissance (Apoc. 13 : 11-18), mais il parle ici de Salomon au sommet de sa gloire et de sa domination. Il représente le Fils dans sa gloire infinie et éternelle, quand l’Eternel lui dit de s’asseoir à sa droite (Ps. 110 : 1).
          Les boucliers d’or placés dans la maison de la forêt du Liban évoquent la justice divine, protégeant de façon sûre et ferme le royaume ; celui-ci est affermi par la justice dans les grandes comme dans les petites choses qui assurent la paix.
Le trône de Salomon est tel qu’il « ne s’en était point fait de pareil dans aucun royaume » (v. 19). L'or pur recouvrant l’ivoire (v. 17) parle de la justice divine de Salomon. L’ivoire peut évoquer les saintes affections de son cœur et de sa grâce. Cet ivoire venait de pays lointains, et il lui était apporté tous les trois ans (v. 21). Le gouvernement de Salomon (le trône) était donc caractérisé par la justice, l’amour et la grâce.
          Le marchepied était d’or : les pieds du roi reposaient sur de l’or pur, quand il siégeait sur son trône. Nous lisons au Psaume 89 : « La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face » (v. 14). Les lions évoquent une puissance qui ne craint aucune opposition.
          Salomon, assis sur son propre trône, régnant avec justice et sagesse, est une faible image de Christ assis sur son propre trône pendant son règne millénaire. L’épître aux Hébreux présente le Fils, assis maintenant sur le trône du Père suite à l'œuvre de la croix (Héb. 1 : 3 ; 8 : 1 ; 10 ; 12 ; 12 : 2). Matthieu 25 : 31 le présente comme le Fils de l’homme, venant dans sa gloire et s’asseyant sur son trône de gloire, qui sera un trône pour le jugement des nations, en vue d’établir son règne de justice et de paix.
           Le Psaume 45, cité dans Hébreux 1, est un cantique du bien-aimé, du roi, de Christ dans son règne. Son trône est « pour toujours et à perpétuité » ; le sceptre de son règne est un « sceptre de droiture » (v. 6). Tous ses vêtements sont « myrrhe, aloès et casse », quand il sort des palais d’ivoire (v. 8). La myrrhe parle de ses souffrances, l'aloès de sa mort. Deux hommes, Nicodème et Joseph d’Arimathée, ont apporté un mélange de myrrhe et d’aloès pour oindre le corps du Seigneur après sa mort (Jean 19 : 39). La casse est un parfum qui parle de la gloire du roi. La reine, qui est à sa droite, parée d’or d’Ophir, et dont le Roi désirera la beauté, désigne Jérusalem durant le millénium. Mais ces expressions ne parlent-elles pas aussi de la beauté de l’Epouse de Christ, de l'Assemblée acquise au prix de son sang versé à la croix ? Au verset 11, se sentant l’objet du désir du cœur du Seigneur pour sa beauté, l’épouse est conduite à exprimer la louange et l'adoration muette. Lorsque l’Epoux paraîtra dans sa gloire, l’épouse jettera à ses pieds les couronnes qui lui ont été données (Apoc. 4 : 10 ; 5 : 12).
           Tous les rois de la terre recherchent la face de Salomon. Ce n’est pas pour voir ses richesses, mais « pour entendre sa sagesse, que Dieu avait mise dans son cœur » (v. 23). Le Seigneur nous dit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice » (Matt. 6 : 33). Daniel aussi avait demandé la sagesse (Dan. 2 : 23). Elle lui a été donnée, dans un temps difficile pour la foi, où il aurait pu se décourager complètement, car à vue humaine tout était perdu. Il s'est attendu à ce que l’Eternel avait dit. Dieu honore la foi de celui qui lui a demandé de la sagesse.
           Chers jeunes amis chrétiens, ne cherchez pas de grandes choses ici-bas, ce que le monde recherche, mais apprenez à connaître Celui qui est la sagesse et veut répondre aux besoins de vos cœurs. Amassez des trésors dans le ciel, ne cherchez pas à servir deux maîtres. Servez le Seigneur seul et attendez-vous à Lui. La sagesse vous sera donnée et vous serez des canaux de bénédiction là où le Seigneur vous place.
 
           Les rois des nations environnantes apportaient chaque année des présents à Salomon (v. 24). Les nations viendront à Jérusalem pour louer et bénir le Seigneur (Zach. 14 : 16). La domination de Salomon s’étendait du fleuve Euphrate jusqu’à la frontière de l’Egypte (v. 26). Jamais jusqu’ici Israël n'avait atteint les frontières que l'Eternel lui avait assignées à son entrée en Canaan (Jos. 1). Ces limites dans toutes les directions cardinales ont été atteintes par Salomon, mais de façon éphémère. Elles annoncent la domination universelle du Seigneur jusqu'à l’extrémité de la terre, lorsqu'il sera le Seigneur des seigneurs.
 
 
                       2. 3  Mort de Salomon (9 : 29-31)
 
           Le récit de la vie de Salomon se termine ici sur la vision d’une gloire que rien ne ternit. Dieu a retenu tout ce que sa grâce avait produit, afin de nous parler, en figure, de Christ. La fin lamentable de la vie de Salomon décrite en 1 Rois 11 est donc passée sous silence, pour ne garder que le côté de la grâce de Dieu et de son œuvre dans le cœur de l’homme. « Salomon s’endormit avec ses pères » (v. 31a). Il est enterré « dans la ville de David, son père », faveur réservée aux rois honorés par Dieu.
 
 
 
Conclusion
 
           La sagesse et la paix sont caractéristiques du règne de Salomon dans les Chroniques, plus que l’amour. Sa justice n’est mentionnée que pour le gouvernement des nations. Les Chroniques ne disent pas où le trône est placé. Nous savons par les Rois qu’il était dans la maison de la forêt du Liban, mais son caractère judiciaire manque ici complètement.
           Dieu donne dans ces chapitres un aperçu de la gloire terrestre du Seigneur Jésus lorsque la domination universelle lui sera confiée. David et Salomon sont ensemble une figure du Seigneur Jésus dans son humanité et dans sa gloire future : David, le roi souffrant et rejeté ; Salomon, celui qui reçoit la domination universelle sur la terre.
Jacob, à la fin de la Genèse, parle de l’adoration universelle qui sera donnée au Seigneur dans un temps futur - spécialement dans la prophétie concernant Joseph et Benjamin (Gen. 49 : 22-27).
           Bien plus que David, le Seigneur Jésus a été rejeté alors qu'Il venait offrir la grâce à ce monde coupable ; quelle souffrance pour son cœur si sensible ! Le bâton Beauté a été et reste encore brisé (Zach. 11 : 10). Le Seigneur a accompli son œuvre, et maintenant, assis sur le trône de son Père, Il attend avec patience, « ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3 : 9). Son retour en puissance et en gloire pour régner sur la terre est encore à venir. « Quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en a connaissance - pas même les anges des cieux - si ce n’est le Père seul », dit Jésus (Matt. 24 : 36).