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AU SUJET DES RELATIONS DE FAMILLE

 
 
            Il est clair que dans le foyer du croyant comme dans l'Assemblée, tout est une affaire de coeur pour Christ. Amis chrétiens, sommes-nous « étreints » par son amour (2 Cor. 5 : 14-15) ? Avons-nous le désir fervent d'honorer Celui qui, pour nous, sacrifia sa vie à la croix ? Avons-nous vraiment accepté que désormais nous Lui appartenions, « corps, âme et esprit » ! Alors, avec joie, sur les traces des apôtres - ses envoyés -  chacun se conduira désormais en « esclave » de Jésus Christ, cherchant à Lui rendre un service « intelligent », dans son foyer, comme ailleurs.
            Dans la famille, chacun a des motifs pour rester actif, avec des raisons constamment renouvelées. S'il s'agit de la mère chrétienne, elle est essentiellement occupée à répondre aux besoins de la maison et à ceux de ses enfants. C'est une partie de son service « dans le Seigneur » ; en tout cas la plus normale et la plus fructueuse aussi. Quant au chef de famille, il doit maintenir également une activité constante, s'il veut garder son foyer sous l'influence bienfaisante de la Parole et dans un esprit de prière.
            Que voit-on actuellement s'installer de plus en plus dans le monde ? La vie de famille est déconsidérée ; le discrédit est jeté sur le lien conjugal ; de nombreux parents sont inconscients de leur responsabilité et par leur démission constante encouragent le désordre chez eux ! D'autres brandissent en vain une autorité qui reste théorique du fait d'une conduite en contradiction avec leurs exigences. Les enfants subissent toutes sortes d'influences venues de l'extérieur qui ont pour effet de les éloigner de leur cercle familial. Ils sont ouvertement encouragés à affirmer leur personnalité de façon prématurée, souvent préoccupante. On discerne sans difficulté, dans un tel tableau, des « traits » caractéristiques de ces derniers jours dont parle l'Ecriture (2 Tim. 3 : 2).
            Ceux qui ont le désir d'obéir à la pensée du Seigneur doivent veiller à le montrer, en particulier dans ce domaine de la maison chrétienne, si dangereusement menacée.
 
            Les réflexions que nous venons de rapporter ont été faites, pour l'essentiel, il y a maintenant plus de cinquante ans par un de nos conducteurs spirituels. Depuis lors, les problèmes dans la famille n'ont pas changé, ils se sont même exacerbés ! Pour être guidé dans un tel désordre, notre attention est attirée vers la Parole de Dieu, vivante et opérante, comparée à une épée à deux tranchants (Héb. 4 : 12). Elle reste merveilleusement actuelle et capable de répondre à tous nos besoins, et en particulier ceux qui concernent la famille ! Pour cette raison, nous voudrions considérer un peu l'enseignement qui nous est dispensé dans l'Ancien Testament. Déjà, au temps des patriarches, que d'instruction dans le récit de leur vie de famille ! « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11). Puissions-nous en tirer des leçons utiles pour notre conduite dans notre foyer, où le Seigneur doit avoir la première place.
            Un frère en Christ a écrit : « Ce qui a le plus de prix pour le coeur de Dieu - après Sa propre maison - c'est celle de son serviteur ! ». L'état de ma famille influe directement sur le rassemblement auquel j'appartiens. Or ce dernier est une « expression » de l'Assemblée, corps de Christ.
 
 
Adam et Eve
 
            Au moment de la création, Dieu a dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gen. 1 : 26). Formé à l'image de Dieu, l'homme, « poussière du sol », est « tiré de la terre » (1 Cor. 15 : 47). Dieu souffle dans ses narines une respiration de vie et il devient une âme vivante (Gen. 2 : 7).
            La bonté de Dieu se manifeste : Adam est placé dans des conditions idéales, dans un jardin de délices, où il peut participer au repos de son Créateur. Il doit aussi le cultiver et le garder (Gen. 2 : 15). La solitude ne convient pas à cet homme (v. 18). Il a besoin de quelqu'un pour partager ses pensées, afin qu'ils puissent ensemble jouir des dons divins et rendre grâces à Celui qui les leur a accordés. L'amour de Dieu répond à ce besoin et lui donne une femme.  « Celle-ci est os de ses os et chair de sa chair », reconnaît Adam (v. 23). Dieu lui-même lui amène cette aide intelligente et douée d'affection pour lui. Mais ce bonheur sera, par la faute de l'homme, de courte durée.
           Le Tentateur s'introduit dans le jardin que l'homme devait garder. Il se présente sans doute sous un aspect tout à fait attrayant (Ezé. 28 : 12). Toujours est-il que la femme, Eve, écoute sa voix. Satan éveille alors dans son coeur l'orgueil et la convoitise de la créature, qui veut toujours s'élever. Le Menteur (Jean 8 : 44) nie avec audace ce que « Dieu a dit » (Gen 3 : 1) : manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal entraînerait un terrible châtiment, la mort (2 : 17). Il affirme au contraire : « Vous serez comme Dieu » (3 :5). Eve est séduite, elle prend du fruit, en mange et en donne à Adam, son mari.
            Les conséquences de cette désobéissance sont dévastatrices (Gen. 2 : 17). La chute d'Adam et d'Eve est irrémédiable. Dieu vient dans le Jardin et demande à l'homme : «  es-tu ? » (Gen. 3 : 9). C'est sans doute la plus triste question posée au cours de l'histoire de l'homme !
            « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort... ainsi la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché » (Rom. 5 : 12). Adam et Eve sont chassés dehors (Gen. 3 : 24). Toutefois il est consolant de voir que Dieu les revêt d'un vêtement de peau provenant de la dépouille d'une victime. Il révèle ainsi ses pensées de grâce et de salut.
 
 
Caïn et Abel
 
            Caïn et Abel,  et plus tard Seth, vont naître en dehors du jardin d'Eden. Ils n'auront pas connu ce temps où, dans l'innocence, leurs parents jouissaient d'une heureuse intimité avec leur Créateur.
            La Parole ne donne aucun détail sur la « qualité » des relations entre ces enfants et leurs parents. Mais ils ont certainement eu connaissance du drame qui s'était déroulé. De toutes manières, ils partagent la nouvelle et triste condition d'Adam et d'Eve.
            Tous les descendants sont désormais des pécheurs par nature (Ps. 51 : 5) et ils ne peuvent guère tarder à y ajouter leurs propres forfaits. Chez Caïn, le fils aîné, la nature adamique pécheresse est prompte à se montrer, même s'il a peut-être gardé une certaine forme religieuse. Il fait partie de ces hommes dont la Parole dit que leurs péchés sont « dès maintenant manifestes », alors que pour d'autres, ils « se dévoilent plus tard » (1 Tim. 5 : 24). En effet, « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23).
Caïn est un laboureur et il pense tout à fait convenable d'apporter une offrande tirée d'un sol que pourtant Dieu avait maudit, du fait de la désobéissance de l'homme. Son frère Abel discerne mieux la pensée divine et il apporte à Dieu « un meilleur sacrifice » (Héb. 11 : 4) ; il s'agit d'un premier-né de son troupeau. « Par ce sacrifice, il a reçu le témoignage d'être juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses dons ; et par celui-ci, étant mort, il parle encore » (Héb. 11 : 4).
            Adam et Eve avaient pu sans doute raconter à leurs enfants tout ce que Dieu avait fait, et leur faire part de l'instruction qu'ils en avaient tirée. Mais Dieu seul peut travailler dans une âme et l'amener au salut. Caïn comprend que Dieu n'a pas accepté son offrande  et il se met en colère contre son frère.  Il le tue par jalousie (1 Jean 3 : 12 ; Prov. 27 : 4).
Dieu l'interroge : « Où est Abel, ton frère ? » ; il répond, avec insolence, par un mensonge :  « Je ne sais. Suis-je, moi, le gardien de mon frère ? » (Gen. 4 : 9).  Nous devons reconnaître le contraire. Chacun, dans sa mesure, est responsable de son frère. Il faut veiller à ce qu'il ne manque pas de la grâce de Dieu. Un tel soin est indispensable, dans l'assemblée et aussi dans le cercle familial.
 
 
Seth
 
            Seth prend, par la volonté de Dieu, la place d'Abel. Eve le réalise au moment de la naissance de ce nouvel enfant : « Dieu m'a assigné une autre semence au lieu d'Abel, car Caïn l'a tué ». Seth aura aussi un fils : Enosh. « Alors on commença à invoquer le nom de l'Eternel » (Gen. 4 : 25-26). Ainsi la vie d'Abel, de ce juste, se perpétue dans la lignée de la foi. Nous apprenons comment Christ, le second homme, s'est ainsi acquis une famille portant son nom et vivant dans la crainte de Dieu.
            Caïn, condamné à être errant et vagabond (Gen. 4 : 12), veut échapper à ce que Dieu a  décrété à son sujet. Il bâtit une ville et lui donne le nom de son fils, Hénoc (v. 17). Mais lequel, de tous les descendants de cet homme, a-t-il montré de la crainte vis-à-vis de Dieu ? La violence et la corruption de ce premier meurtrier dans l'histoire de l'homme se retrouve encore aggravée chez Lémec, le septième depuis Adam (v. 23-24).
 
 
Lémec
 
            Cet homme n'a pas parlé par ignorance ; ses paroles (Gen. 4 : 24) le montrent. Il connaissait les décrets divins, mais il n'éprouvait aucun besoin de demander du secours à l'Eternel. C'est un polygame, en opposition avec l'ordre voulu par Dieu dans la création. Cette déviation du mariage a été tolérée, mais jamais Dieu ne l'a approuvée. Elle est source de trouble continuel dans une famille. Lémec prend donc à témoin ses deux femmes et sème dans leur coeur des graines de violence et de révolte contre Dieu.
            Indépendant, volontaire, Lémec cherche à s'affirmer : il a tout ce qu'il faut pour réussir dans ce monde ! La courte description de la famille (v. 20-22) confirme que ses trois fils sont de la même souche que le père. Ce seront des pionniers dans leur domaine. Jabal, un agriculteur, est le père de tous ceux qui habitent sous des tentes et ont du bétail ; Jubal est le père de ceux qui jouent de la flûte et de la harpe : ils inventent souvent des instruments à leur usage (Amos 6 : 5). Il aura un rôle prépondérant dans l'art et dans la culture, tandis que Tubal-Caïn sera, lui, le père des forgerons, de ceux qui travaillent le fer et l'airain - en somme le fondateur de l'industrie, si développée dans le temps présent. Quel brillant spectacle offre cette famille certainement enviée ! Les fils de Lémec n'occupent-ils pas une position dominante dans la société d'alors ?
            La plupart des parents de nos jours se réjouissent plus ou moins ouvertement de voir leurs enfants obtenir une bonne situation dans ce monde. Ils sont même prêts à toutes sortes de sacrifices pour les aider à atteindre un tel objectif. Lecteurs chrétiens, avons-nous réalisé que nourrir un tel désir c'est décider de marcher sur les traces d'un Lémec. Il s'ensuivra inévitablement des conséquences fâcheuses pour la vie spirituelle de nos enfants. Il est toujours impossible de servir deux maîtres (Matt. 6 : 24) ; cet avertissement concerne aussi nos enfants. Sans doute, nous chantons volontiers parfois que « nos vrais biens sont cachés dans les cieux ». Mais, pourtant, pour « quel monde » dépensons-nous nos énergies ?
 
 
Hénoc
 
            Lémec avait un contemporain, Hénoc, un descendant de Seth. Il avait, lui aussi, une famille. C'est la naissance de Méthushélah qui a visiblement produit un tournant dans sa vie, Depuis lors, la Parole précise qu'il « marcha avec Dieu » (Gen. 5 : 22).  Il devait vivre encore trois cents ans ; son enfant a pu être témoin de cette belle conduite. La présence d'enfants est souvent synonyme d'une école de « brisement » pour les parents. Il y aura avec eux des problèmes de toutes sortes, dès leur plus jeune âge. Pour les résoudre, nous avons grand besoin de pouvoir nous tourner vers Dieu.
            Rien dans ce bref récit de cette vie d'Hénoc ne permet de supposer qu'il occupait une place enviable dans ce monde. Ayant achevé fidèlement sa course, il sera enlevé, sans passer par la mort (Héb. 11 : 5-6). Il a prophétisé : dans Jude, au verset 14, on trouve son message. Il avait compris que le monde allait bientôt rencontrer le terrible jugement d'un Dieu saint. Certains ont-ils écouté son avertissement ? La patience divine touchait à son terme, le déluge était tout proche.
            Ce n'est pas un tort de donner, si c'est possible, un bon niveau d'instruction à nos enfants. Mais il faudra les aider à faire de bons choix pour travailler dans ce monde, sans y sombrer spirituellement parlant. S'ils sont à Christ, ils doivent être bien conscients qu'ils n'appartiennent plus à ce monde. Celui qui a été rejeté ici-bas veut nous faire saisir les priorités pour Sa gloire et en vue de notre bénédiction spirituelle. Sachons rester dépendants de Lui. N'aimons pas le monde, ni les choses qui y sont ; restons toujours de coeur des étrangers et des pèlerins (1 Jean 2 : 15-17 : 1 Cor. 7 : 31). Invités par la Parole à ne pas « user » du monde à notre gré, nous ressentirons le danger constant d'en abuser ! Il y a un réel danger à céder peu à peu au laxisme. Seules des affections ferventes pour le Seigneur peuvent nous garder.
            Si nous sommes avec joie les « esclaves » de Christ, Il nous aidera à suivre le « vrai chemin, pour nous et nos enfants » (Esd 8 : 21). Il a mis une « haie de protection » autour de chacun des siens (Job 1 : 10) : respectons-la ! (Ecc. 10 : 8).
 
 
Noé
 
            Peu d'hommes ont été aussi grandement honorés que Noé. C'était un homme juste et irréprochable. L'Ecriture l'appelle un « prédicateur de justice » : il l'était par sa conduite au moment où il construisait l'arche (2 Pier. 2 : 5). A la veille du déluge, il marche, comme Hénoc, « avec Dieu » (Gen. 6 : 9). La terre était pleine de violence. Alors Dieu annonce à Noé que la fin de toute chair était venue devant Lui. Mais le patriarche, sa femme, ses trois fils (Sem, Cham et Japheth) et leurs épouses seront sauvés. Convaincus par le fidèle témoignage du patriarche, ils entrent dans l'arche, au commandement de l'Eternel (Gen. 7 : 7 ; 8 : 16).
            Dieu établit Noé après le déluge pour gouverner la terre. Mais celui-ci montre sans tarder son incapacité, hélas, de se gouverner lui-même. Il avait été jusque-là un bon témoin au cours d'une épreuve pourtant sans pareille, mais il tombe maintenant dans le péché au moment d'une période de prospérité. Il s'enivre et laisse voir sa nudité (Gen. 9 : 21, 23). Quelle mise en garde pour chacun d'entre nous !
            Si les parents donnent ainsi un mauvais exemple, doit-on s'étonner s'ils ne sont plus honorés ? Non, car Dieu les a revêtus d'une autorité que les enfants doivent continuer à reconnaître - même si cela est devenu plus difficile. Or, Cham, le cadet « se moque d'un père » (Prov. 30 : 17). Le péché semble être pour lui plutôt un sujet d'amusement, et il le répand autour de lui. Ses descendants, les Cananéens seront de ce fait placés sous la malédiction de Dieu. Les autres enfants, Sem et Japheth, attristés par la conduite de leur père, se mettent promptement en devoir de « couvrir sa nudité », tout en marchant « en arrière » (v.23). Il y a donc chez eux de l'amour et du respect : la bénédiction paternelle viendra les récompenser.
            La conscience de Noé le reprend certainement ; d'amers regrets remplissent son coeur ! « Ainsi fait un peu de folie à l'égard de celui qui est estimé pour sa sagesse et sa gloire » (Ecc. 10 : 1). Un seul instant de faiblesse et de laisser-aller porte de tels fruits ! Ne soyons pas complaisants envers nous-mêmes. Le résultat de notre coupable relâchement sera toujours plein d'amertume. On retrouve cet enseignement, dans l'Ecriture, pour d'autres parents. Ils ont, hélas, la même manière d'agir.  Au contraire, « soyons sobres » en toutes choses (2 Tim. 4 :5) dans un temps où l'on appelle le mal, bien.
 
 
Abraham
 
            Le récit de la vie d'Abraham et de sa famille occupe une grande place dans l'Ecriture (Gen. 11 : 26 à 25 : 11). Dieu, à la différence des biographes humains, ne dissimule pas les fautes de ses serviteurs. Appelé par le « Dieu de gloire », Abram, après un long périple, arrive en Canaan où il habite sous une tente. Mais des difficultés peuvent surgir même chez ceux qui ont un vrai désir de vivre par la foi.
            La famine pèse sur le pays. Au lieu de se confier en l'Eternel pour qu'Il assure sa subsistance, Abram (c'est encore son nom) descend en Egypte (Gen 12 : 10). Il cherche alors, par pur égoïsme, à se protéger lui-même. Il demande à Saraï, sa femme, de cacher leur véritable relation et de se faire passer pour sa soeur. A quels errements peut en venir même un « homme de foi » !
            C'était, pense-t-on une demi-vérité : en fait, c'était un mensonge ! La ruse de ce patriarche réussit « pour un temps » et il est bien traité par égard à Sara, emmenée à cause de sa beauté dans la maison du Pharaon (v. 16). Cependant les résultats d'un tel comportement chez Abraham seront très humiliants. Il a accumulé toutes sortes de biens ; mais soudain Dieu frappe les Egyptiens à cause de cette honteuse situation. La tromperie d'Abraham est alors découverte et le Pharaon le renvoie hors du pays. Que Dieu nous garde de ces attitudes équivoques. Parlons la vérité chacun à son prochain. Ayons une bonne conduite devant Dieu et devant les hommes (Eph. 4 : 25).
            Les hommes peuvent se montrer très égoïstes, et ne plus guère se soucier des conséquences que leur façon d'agir aura pour leur épouse.  Un tel comportement ne peut manquer de troubler profondément un foyer. Abraham récidivera, faute d'une vraie repentance lors de cette défaillance ! (Gen. 20 : 11-13). N'oublions pas la purification de nos péchés d'autrefois, sinon nous pourrions retomber encore plus bas (2 Pier. 1 : 9).
C'est sans doute à ce moment-là que, parmi tous ses « biens », Abram a reçu Agar l'Egyptienne. Elle sera la cause de beaucoup de chagrin et de discorde au milieu d'un couple jusqu'alors uni. Attention à la présence habituelle d'une tierce personne dans notre foyer ! Agar devient la mère d'Ismaël, l'ancêtre des Arabes. Ceux-ci seront désormais une « verge » dans la main de Dieu contre son peuple.
            C'est maintenant Sara, et non Abraham, qui va prendre l'initiative. Approuvée par Dieu, elle fera chasser Agar. Un tel récit nous avertit de ne pas employer des moyens injustifiables sur le plan moral. Sans doute rappelle-t-il aussi aux maris croyants l'utilité d'écouter parfois le point de vue, voire les conseils, de leur épouse. Souvenons-nous toutefois qu'Abraham n'aurait certainement pas dû accepter auparavant les « expédients » de sa femme !
            La foi de ce patriarche va pourtant faire de grands progrès. Un moment inoubliable est celui où il est écrit : « Après ces choses - nécessaires à sa formation - Dieu éprouva Abraham ». Celui-ci accepte d'offrir son fils unique en holocauste ! (Gen. 22 : 1-3). Jamais, très probablement, un croyant n'a connu une telle épreuve. Quelle qualité de foi se trouvait chez cet homme pour accepter d'offrir celui sur lequel reposaient toutes les promesses ! (Héb. 11 : 19). Et surtout quelle gloire pour Dieu ! C'est le couronnement du travail merveilleux de sa grâce.
 
 
Lot
 
            Lot, neveu d'Abraham,  l'a suivi depuis Charan en Canaan et, hélas, même en Egypte, d'où il a rapporté des « impressions » durables. Elles l'amènent, sans rechercher la pensée de Dieu, à choisir l'enviable plaine de Sodome, visiblement si bien arrosée, tout à fait souhaitable pour ses troupeaux (Gen. 13 : 10-13). Il part y vivre avec sa famille. Cette histoire est l'une des plus tristes de la Bible - avec celle d'Elimélec, dans le livre de Ruth.
            Lot ne restera pas longtemps en fait dans ces verts pâturages. Il est « attiré », sans doute ainsi que toute sa famille, par les dehors brillants de la ville de Sodome, pourtant vouée aux péchés les plus odieux. Il vient par étapes successives s'y établir avec les siens. L'apôtre Pierre le décrit siégeant plus tard à la porte de la ville, avec les juges. Il est accablé par leur conduite débauchée et tourmente son âme juste (terme répété 3 fois), mais il y reste (2 Pier. 2 : 7-8).
            Dieu va lui donner pourtant une occasion de rejoindre Abraham à Hébron (le lieu de la communion). Ce n'était pas très glorieux : il est alors fait prisonnier par le roi Kedor-Laomer, avec les autres habitants de Sodome (Gen. 14 : 12, 14). Abraham l'apprend et vient avec ses hommes exercés au combat délivrer son « frère ». Celui-ci aurait pu alors suivre cet homme de foi, retrouver la communion avec Dieu sur la montagne. Mais il se montre incapable de saisir cette occasion unique ! Son histoire rappelle, hélas, celle de beaucoup d'autres enfants de Dieu. Ils ont été littéralement « happés » par le monde et sont incapables d'en sortir. Il leur faudrait commencer par crier avec sincérité pour être délivrés (Ps. 124 : 7).
Peut-être Lot est-il resté en pensant à tous les « avantages » qu'il y aurait pour ses enfants à rester dans une ville « hautement civilisée » ? Mais l'Ecriture met plutôt l'accent sur les « délices du péché » (Héb. 11 : 25). Ils sont toujours de courte durée, à côté du jugement qui, lui, est éternel.
            Certaines des filles de Lot se marient avec des hommes de cette ville, qui étaient tous de grands pécheurs devant l'Eternel. Le mauvais choix initial de leur père se révèle avoir de terribles et durables conséquences. Que de familles chrétiennes ont été définitivement ruinées à la suite d'erreurs d'orientation faites par des parents, qui en sont responsables devant Dieu !
            Lot avait, semble-t-il, la mauvaise habitude de parler avec légèreté à ses gendres. Peut-être était-il toujours prêt à rire avec eux, sans tenir compte de leur conduite dépravée ? Il faut savoir se montrer « cool », peut-on entendre parfois recommander ! Toujours est-il, qu'averti par les anges de la destruction imminente de la ville, il cherche enfin à prévenir ses gendres. Il leur semble qu'il se moque d'eux : il ne les a pas habitués, hélas, à un tel langage. Toutes ces familles vont périr dans la fournaise de feu - comme plus tard à Pompéi ou, au moment de l'éruption du Mont Pelé, à Saint-Pierre. 
            Malgré la mise en garde faite à son mari, la femme de Lot se retourne (Gen. 19 : 17). Son coeur était resté à Sodome : elle devient une statue de sel (v. 26). Les deux filles qui ont suivi leur père restent profondément imprégnées par l'esprit de Sodome. Leur conduite débauchée le montrera. Elles vont donner le jour à deux des plus grands ennemis d'Israël : Moab et Ammon. Lot quittera la petite ville où il a demandé à Dieu la permission de vivre. Il se rendra enfin - trop tard ! - sur la montagne et finira misérablement ses jours, dans une caverne (Gen. 19 : 30).
            Si l'un des lecteurs doit honnêtement reconnaître que sa vie a quelques traits de ressemblance avec celle de Lot, qu'il écoute la voix de Celui qui, par cet exemple, parle à sa conscience et à son coeur. Et qu'il revienne vers Lui avant qu'il ne soit trop tard. S'il s'agit d'un croyant, laissez-nous espérer, cher frère ou chère soeur, que votre « ambition » ne se limite pas à être sauvé à travers le feu (1 Cor. 3 : 15).
 
 
Isaac
 
            Revenons au récit de la vie d'Abraham et de son fils, Isaac. Le patriarche a avancé en âge, il vient de perdre sa chère épouse, Sarah. Elle est ensevelie dans la caverne de Macpéla. C'est l'occasion pour lui de montrer publiquement son caractère d'étranger. Il est reconnu par les Héthiens comme un « prince de Dieu » au milieu d'eux (Gen. 23 : 4, 6, 19).
 Ce « père d'une multitude » a encore un grand dessein : donner une épouse digne de ce nom, à son fils. Son intendant, une figure du Saint Esprit, se charge de la démarche. Il prie avec instance et Rebecca est trouvée près d'un puits (24 : 15-21). Elle accepte d'aller rejoindre Isaac et quitte tout pour suivre le serviteur.
            Isaac vient d'arriver d'un autre puits, celui de Lakhaï-roï – « le Vivant qui se révèle » (Gen. 24 : 62). Rebecca le voit, elle descend du chameau après cette longue traversée du désert, et se couvre le visage avec son voile. Sa beauté sera exclusivement réservée à son mari. Isaac la conduit alors dans la tente de Sara, sa mère. Il la prend pour femme, il l'aime, et se console quant à sa mère (Gen. 24 : 58, 62, 64-67). Tout est d'une grande beauté dans ce récit. Chacun est « à sa place » : Abraham, malgré la peine de son veuvage, pense avec altruisme au bien-être de son fils. Isaac ne doit pas retourner en arrière, il ne doit pas épouser une fille cananéenne (24 : 3, 5). Or ce fils est prêt à écouter son père. Sa future femme, Rebecca, a accepté de répondre à l'appel. Tout est selon la pensée de Dieu ; en est-il de même dans notre maison ?
           La foi d'Isaac et de Rebecca ne devait pas tarder à être mise à l'épreuve. Rebecca est stérile et Isaac fait monter d'instantes supplications à l'Eternel. Celui-ci se rend à ses prières (Gen. 25 : 21). Ce sont des jumeaux, Esaü et Jacob. Mais combien ils seront différents, tant par leur aspect physique que par l'état de leur coeur ! Rebecca qui les a sentis s'entrepousser dans son ventre, va consulter l'Eternel : Il l'avertit qu'il s'agit de deux nations et que la plus grande sera asservie à la plus petite.
            Au moment de la naissance, le premier enfant sort : c'est Esaü (qui signifie velu). Il ressemble tout entier à un manteau de poil. Puis vient le second, Jacob : mais, surprise, il tient le talon d'Esaü, d'où son nom : Jacob, c'est-à-dire : « qui supplante ». C'est un résumé d'une grande partie de sa vie.
            Une scène va se dérouler durant leur adolescence. Elle les décrit : Jacob - malgré la fâcheuse manière dont il s'y prend - montre qu'il apprécie et cherche à obtenir les prérogatives du premier-né, la part d'héritage qui s'y rattache et surtout les promesses divines faites à Abraham et à sa postérité après lui (Gen. 25 : 29-34). En revanche, rien de tout cela n'a de prix pour Esaü : c'est un profane. Sa conduite est insensée : pour un seul mets, il sacrifie tout son avenir (Héb. 12 : 16). Cette insulte à Dieu ne restera pas impunie.
            Mais il importe surtout de réaliser la responsabilité des parents dans cette affaire. Quels sont les « motifs » de leur conduite ? Hélas, dans ce foyer, un fossé s'est creusé entre les époux ! Le bon commencement d'une union ne garantit pas la bonne continuation et encore moins peut-être une bonne fin ! Une telle situation humiliante, parfois secrète, déchire parfois un couple d'enfants de Dieu ! Chacun ici avait désormais son fils « préféré » et cherchait à faire triompher ses intérêts.
            Isaac aimait le gibier. Or, son fils, Esaü était un chasseur habile qui, n'en doutons pas, suivait les traces de Nimrod. Le patriarche savait que la bénédiction de Dieu était pour Jacob, mais il persistait, pour des raisons inavouables - qui tenaient à la satisfaction de sa chair - à s'obstiner à choisir Esaü. Il se laissait aller, comme un jour Noé, à satisfaire sa convoitise : «  « Un mets savoureux comme j'aime » (Gen. 27 : 4), tel est son langage, indigne d'un saint de Dieu ! Sommes-nous attentifs à rester sobres dans le manger et le boire ?
            Quelle est l'attitude de Rebecca dans cette triste affaire ? Dans son coeur, elle a choisi Jacob : ses goûts plus simples le portaient à fréquenter souvent la tente de sa mère (25 : 27). Le temps s'écoule ; Isaac devient presque aveugle et sa femme qui l'épie, surprend une conversation entre Isaac et Esaü. Elle comprend ce qui se prépare (27 : 1-5) ! Isaac semble avoir perdu tout discernement spirituel, il ne cherche pas la pensée de Dieu. Il s'apprête à bénir le fils qu'il préfère. Pour cela, il suffit qu'il lui prépare, une fois encore (notre chair est insatiable !) un « mets savoureux ».
            Alors, pendant qu'Esaü  part à la recherche du gibier, Rebecca, ajoutant le mensonge à la ruse, pousse Jacob à suivre son chemin. Elle parvient à ses fins et Jacob obtient la bénédiction tant convoitée ! Il n'a pas su attendre que Dieu la lui donne - il l'aurait certainement reçue !  Il l'obtient par sa supercherie, en profitant de la cécité de son père ! C'est lui qui vient lui servir un plat savoureux et lui donner du vin à boire. Tout cela, Isaac désirait le recevoir… mais de la part d'Esaü ! 
            Réalisant qu'il a été trompé, Isaac est saisi d'un grand tremblement, mais il maintient que c'est Jacob qui est béni ; c'est irréversible (27 : 32). La haine de son frère Esaü va obliger Jacob à s'exiler. Sa mère, malgré tous ses calculs, ne le reverra plus (27 : 44-45). Dès lors un long et patient travail de Dieu commence. Ce sera une oeuvre admirable, comme toutes celles que Dieu fait !
            Mais on comprend la grande responsabilité de tels parents désunis. Quel exemple ils ont laissé à ceux que Dieu leur avait donnés ! Tous les enfants ont besoin d'un père et d'une mère. Ceux-ci doivent les aimer, d'un amour égal pour chacun, sans avoir de préférences.
Dieu ne peut pas bénir un foyer en désordre et les enfants ne peuvent pas s'y former à la crainte de Dieu (Prov. 22 : 6). Les dissensions intestines, si elles sont maintenues, préparent chez nos enfants des vies gâchées, à l'image de celle de leurs parents !
 
 
Jacob
 
            Chacun est invité à lire le récit que la Parole de Dieu donne de la longue vie si instructive de Jacob. A la fin, il doit confesser que ses jours ont été « courts et mauvais » (Gen. 47 : 9), mais il peut aussi adorer, appuyé sur son bâton (Héb. 11 : 21). Pour l'instant,  laissons-nous simplement instruire par un épisode de sa vie. Il était fatigué de sa vie errante et il cède à la tentation de se bâtir une maison à Succoth. Sa fille Dina sort « pour voir les filles du pays ». Sans doute cherchait-elle des « amies » ? C'est souvent un piège ! Le résultat de ses recherches est vraiment fâcheux et honteux. « L'amitié du monde est inimitié contre Dieu » (Jac. 4 : 4). Donnons l'exemple de l'esprit du pèlerin, sinon nos enfants pourraient, hélas, imiter notre conduite relâchée. Les frères de Dina ont voulu se venger du déshonneur jeté sur leur soeur. L'horreur et la honte de ce massacre ébranleront le vieux patriarche même sur son lit de mort (Gen. 49 : 7).
            N'oublions pas toutefois la grâce qui s'est plu à accorder à ce pauvre père, un fils tel que Joseph, le plus beau type du Seigneur Jésus dans l'Ecriture !
 
 
David
 
            Il convient de dire un mot au sujet de David et de sa vie de famille ! L'Eternel avait choisi ce serviteur dans le parc des brebis pour paître « Jacob, son peuple, et Israël, son héritage ». Il l'a fait dans « l'intégrité de son coeur ». Il les a conduits « par l'intelligence de ses mains » (Ps. 78 : 68-72). Lui aussi est un type de Christ dans plusieurs pages de sa vie, malgré des défaillances. Que de scènes mémorables, en particulier celle où, par la foi, il triomphe de Goliath (1 Sam. 17 : 20-54) ! N'est-ce pas une belle illustration de la victoire de la croix ? (Héb. 2 : 14).
            Mais sa vie de famille a laissé fort à désirer. C'est encore un avertissement pour chacun de nous, chers lecteurs chrétiens ! Il doit y avoir un bon équilibre entre notre vie de famille et notre service pour le Seigneur. Tout doit être vécu sous Son regard.
            Or David a pris un grand nombre de femmes, désobéissant ainsi à un commandement formel de la Loi (Deut. 17 : 17 ; 2 Sam. 5 : 13). Ce mauvais penchant se retrouve chez son fils, Salomon, dont la conduite amènera la perte de la plus grande partie du royaume. Le mot de « passion » désigne les convoitises, mais il évoque aussi les « souffrances » qui s'y lient.
On peut donner, comme David, de très beaux noms à nos enfants. Il y avait par exemple parmi eux Absalom (père de paix) ou Adonija (Yahve est Seigneur). Mais l'important est de savoir quelle était leur mère. Dans l'Ecriture, le nom de la mère accompagne toujours la mention d'un roi fidèle. Or, pour ces deux fils de David, le nom de leur mère était Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueshur (2 Sam. 3 : 3). C'était donc une femme étrangère, une païenne de sang royal. Comment David aurait-il pu espérer recevoir une bénédiction après un tel choix ? L'un et l'autre de ces fils chercheront à « renverser » leur père, pour lui succéder !
            L'Ecriture dit au sujet d'Adonija que son père ne l'avait jamais chagriné, en disant : « Pourquoi fais-tu ainsi » ? (1 Rois 1 : 6). Malgré les idées en faveur dans ce monde, n'oublions pas, chers pères de famille,  que la discipline est le seul moyen d'éviter parfois, à l'âge adulte, des chagrins autrement douloureux (Prov. 13 : 24) ! Mettre toujours en pratique l'enseignement divin, est le seul moyen de prospérer, en famille aussi !
            Dieu a aussi jugé bon de conserver, pour notre instruction personnelle, cette occasion où David se montre incapable de détourner immédiatement ses yeux de la femme d'Urie, Bath-Shéba. Sa conscience est « endormie » par la convoitise. David ne sera pas satisfait avant d'avoir obtenu l'objet de son désir. Toutefois ce terrible péché a pu être pardonné. Le cri de David vers Dieu venant de son coeur brisé : « J'ai péché contre l'Eternel »  reçoit aussitôt une réponse divine : « L'Eternel a fait passer ton péché » (1 Sam. 12 : 13). Mais David a dû rendre « au quadruple ». C'était la conséquence de sa désobéissance à la Parole de Dieu.
 
 
Amram et Jokébed
 
            Leur famille est mentionnée au tout début de l'Exode, au moment où Dieu veut arracher son peuple à l'esclavage de l'Egypte. Il s'agit de la famille d'Amram et de Jokébed (Ex. 6 : 20) avec trois de leurs enfants, Marie, Aaron et Moïse. Ces parents passeront ensuite à l'arrière-plan, mais ils sont unis par l'essentiel : une même foi. Dans leurs décisions, dans ce temps extrêmement dangereux pour le peuple de Dieu, ils se sont laissé conduire par Dieu et sa parole. Amram, le lévite s'était marié avec une fille de Lévi (Ex. 2 : 1), une femme donnée par Dieu, une aide qui lui correspondait. Ne cherchons pas à « relativiser » les enseignements les plus précis et les plus beaux de l'Ecriture. C'est un des grands dangers de l'heure.
            « Dans ce temps-là naquit Moïse » (Act. 7 : 20). Ses parents connaissaient l'ordre du Pharaon de jeter au Nil tous les enfants mâles. Ils avaient déjà une fille et un fils. Etait-ce le moment de se risquer à mettre un enfant au monde ? On savait déjà comment éviter une grossesse. Mais avec foi, ils acceptent l'arrivée d'un nouvel enfant, comme une bénédiction. Et, en effet, quelle bénédiction sera cet enfant « beau à Dieu ». Par la foi, il est caché trois mois (Héb. 11 : 23).
            Le chapitre suivant (Exode 2) raconte ce que fit la mère, aidée de sa toute jeune fille. Le « coffret de joncs »  préparé est l'image des soins des parents chrétiens pour protéger leurs enfants contre les influences pernicieuses du monde extérieur. Ce coffret enduit de bitume et de poix devait être mis à l'eau. Dieu répond à la foi par une délivrance providentielle. Elle dépasse, et de beaucoup, ce que cette pauvre mère pouvait espérer. Elle allaitera elle-même son enfant, elle l'élèvera pour l'Eternel. Le Pharaon, sans le savoir, prépare dans sa propre maison un « sauveur » pour Israël. Marie et Aaron auront leur part dans le plan divin (Ex. 15). Quant à Moïse lui-même, rappelons seulement la déclaration de l'épître aux Hébreux : « Par la foi, Moïse devenu grand, refusa d'être appelé le fils de la fille du Pharaon, choisissant d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché ; il estima l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte, car il regardait à la récompense » (11 : 24-26).
 
 
Shallum et ses filles
 
            Dans un temps de ruine semblable au nôtre, Dieu a permis qu'un faible résidu remonte de la captivité à Jérusalem, alors presque entièrement détruite. Plus de temple ! Ceux qui ont eu à coeur de remonter malgré tous les ennemis et un manque total de confort, remettent tout d'abord l'autel sur ses bases. Puis, encouragés en particulier par Aggée et Zacharie, ils finiront par bâtir la maison de Dieu et ils en feront la dédicace. Cependant la muraille est démolie, et le courage du résidu, toujours menacé par l'ennemi, faiblit. Alors Dieu suscite un nouveau conducteur, Néhémie. Ayant pris connaissance de l'étendue des dégâts, ce serviteur encourage le peuple. Une armée de travailleurs se lève pour participer à cette reconstruction de la muraille, qui sera achevée en un temps record. C'étaient, pensera-t-on peut-être, des maçons assurément très habiles et entraînés. Point du tout, les ouvriers étaient vraiment plutôt hétéroclites ! La plupart n'avaient jamais remué de grosses pierres, ni même tenu une truelle et gâché du mortier.
            C'est parmi eux que se trouvent Shallum et ses filles. C'était probablement un homme riche, dont les filles avaient vécu jusqu'alors dans l'aisance. Va-t-il faire comme les principaux de Thekoa qui n'ont pas plié leur cou au service du Seigneur (Néh. 3 ; 5) ? A Dieu ne plaise ! Shallum n'a pas envoyé ses serviteurs ; il est allé lui-même, avec ses filles. Sans doute n'avait-il pas de fils, mais il ne se laisse pas arrêter par ce genre d'obstacle. Dieu considère ce zèle, que d'aucuns, peut-être, jugeaient malhabile, mais il sera rappelé pendant l'éternité. Elles n'ont pas eu peur de se salir les mains, ni même de se blesser au service du Seigneur. C'est le fruit de leur amour pour Lui.
            Ces filles sont les derniers enfants mentionnés avec leurs parents dans l'Ancien Testament - à moins de penser à ces enfants dont la mère était une païenne et qui ne connaissaient pas la langue du pays de Canaan (Néh. 13 : 23-24).
            Nous désirons demander à Dieu - avec, nous l'espérons, tous les parents chrétiens - que nos frères et nos soeurs, ainsi que nos enfants, combattent ensemble pour le Seigneur, d'une même âme, d'un seul et même esprit, avec la foi de l'évangile (Phil. 1 : 27 ; 2 : 22).
 
 
            Nous ne venons de faire qu'un examen succinct de quelques avertissements que chacun peut trouver dans la Parole de Dieu. Et nous réalisons sans doute combien peu nous avons su mettre en pratique dans nos vies ces enseignements de Dieu, à Sa gloire. Toutefois exhortons-nous l'un l'autre à nous laisser pénétrer par les promesses de Dieu tout au long de son saint Livre. Il contient aussi, des avertissements, des conseils, des encouragements, prodigués par Celui qui ne fait jamais défaut.
            Si, par faiblesse, nous sommes parfois tombés, regardons à Dieu qui est toujours fidèle en retenant que notre capacité vient de Lui seul (2 Cor. 3 : 5 ; 1 Cor. 15 : 58).
 
 
                                                                                  Ph. L       le 15. 09. 10