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BREVES NOTES SUR L'EVANGILE DE MATTHIEU (2)

 
 CHAPITRE 2 :
 
 1- Les mages à Jérusalem : v. 1-12
 2- L'enfant Jésus : v. 13-23
 
 
1- Les mages à Jérusalem : v. 1-12
 
          Ce chapitre relate des événements qui ont eu lieu quelques mois après la naissance de Jésus, environ deux ans plus tard (v. 16). Le début du premier verset pourrait être traduit ainsi : « Or Jésus ayant été né à Bethléhem… ».
          L'Evangile de Matthieu ne rapporte pas les circonstances de la naissance du Seigneur comme le fait le récit de Luc.
 
 
            1.1 Trouble de Jérusalem à l'arrivée des mages (v. 1-8)
           
                        Les mages de l'Orient étaient des sages, des savants tenus en honneur dans les cours royales. Ayant vu l'étoile en orient, ils sont venus à Jérusalem pour rendre hommage au roi des Juifs (v. 2). Peut-être connaissaient-ils cette prophétie de Balaam : « Une étoile surgira de Jacob » (Nom. 24 : 17) ? Cette étoile, apparue dans leur pays, les conduira jusqu'à Bethléhem (v. 9).
                        Hérode, appelé Hérode le Grand, était un usurpateur du trône, car il était un Iduméen (lire Deut. 17 : 15). Il est donc « troublé » (v. 3) en apprenant que le roi des Juifs vient de naître. Rusé et malfaisant, il agit en secret pour obtenir des mages la date approximative de la venue de ce roi rival afin de se débarrasser de lui (v. 7). A la haine et à la méchanceté, il ajoutera l'hypocrisie en prétendant vouloir aller rendre hommage au roi des Juifs (v. 8).
                        L'annonce de la naissance du Seigneur Jésus trouble aussi « tout Jérusalem » (v. 3), au lieu de réjouir les habitants de cette ville. La présence de Dieu gêne les hommes plus que leurs souffrances et leurs péchés. Ceux qui étaient censés attendre le Messie sont troublés, alors que les mages sont venus l'adorer. Le Messie promis aux Juifs est ainsi manifesté comme étant aussi le Sauveur du monde.
                        Interrogés par Hérode, les principaux sacrificateurs et les scribes indiquent le lieu où devait naître le Christ : « Bethléem de Judée » (v. 5). Ils citent cette prophétie de Michée : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es nullement le plus petit des chefs-lieux de Juda, car c'est de toi que sortira un conducteur qui fera paître mon peuple Israël » (v. 6 ; Mich. 5 : 2).
                        Ces responsables religieux étaient instruits dans les Ecritures - ce qui augmentait leur responsabilité - mais elles n'avaient pas d'effet sur leurs coeurs. Leur connaissance était mise au service de l'adversaire ! Ils refusaient le « conducteur » envoyé par Dieu. Cependant, le Sauveur qui venait de naître sera manifesté un jour comme le vrai pasteur du troupeau d'Israël (Ezé. 34 : 12, 23).
                        Que Dieu nous donne de ne pas rester indifférent à sa Parole, mais qu'elle soit toujours agissante dans nos coeurs.
           
 
            1.2 L'hommage rendu à l'enfant Jésus (v. 9-12)
 
                        Il n'est pas parlé de crèche dans cet Evangile ; il n'y a rien qui rappelle la pauvreté dans laquelle le Seigneur est venu dans ce monde. Dieu veille à ce que son Fils reçoive les honneurs dus à un roi.
                        Alors que dans l'évangile de Luc la joie prédomine à l'occasion de la naissance du Sauveur, celle-ci est plutôt dans Matthieu une cause de trouble, puis de tristesse et de lamentations. Seuls les mages se réjouiront ; ils sont pourtant des étrangers au peuple d'Israël que le Fils de Dieu vient sauver de son péché. L'autorité en place le rejette. Le Seigneur soulignera au chapitre 12 (v. 41) la responsabilité de cette génération à ce sujet.
                        Enseignés par Dieu, les mages ouvrent leurs trésors et présentent au Fils de Dieu :
                               - l'or qui évoque les perfections divines en Lui
                               - l'encens manifestant que toute sa vie sera un parfum de bonne odeur devant Dieu
                               - la myrrhe, image des souffrances qu'Il va connaître.
                        Remarquons que c'est à Jésus qu'ils rendent hommage et non pas à Marie ! Et ce qu'ils apportent est tout à fait ce qui convenait pour exprimer la perfection de Christ dans le chemin de souffrances qui allait être le sien. Il y avait au travers de ces dons tout ce qui serait à la gloire de Dieu dans la vie et dans la mort de cet enfant. Ces dons préfigurent aussi ce que sera plus tard l'hommage des nations (voir Es. 60 : 6).
 
 
 
2- L'enfant Jésus : v. 13-23
 
 
                 2.1 La fuite de Joseph avec sa famille en Egypte (v. 13-15)
 
                        Les versets 13, 14, 20 et 21 placent toujours le petit enfant avant sa mère, lui donnant ainsi une place centrale. Cet enfant est le Fils de Dieu et l'objet de Ses soins au milieu de la haine et des complots. Joseph et Marie sont comme des instruments dans la main de Dieu pour le protéger. Rien n'arrive si Dieu ne l'a point commandé (Lam. 3 : 37). Tout se déroule simplement : le Roi de gloire est dans ce monde et Il ne peut courir aucun risque. C'est Dieu qui détient toutes choses et non pas l'homme (Ps. 2 : 1-4 ; Act. 4 : 25-28). Le Seigneur Jésus était venu sur la terre pour accomplir l'oeuvre de la rédemption et personne ne pouvait Le toucher avant que son heure soit venue.
                        L'évangile de Matthieu est marqué par la pensée de l'accomplissement des Ecritures. Il est encourageant, pour nous chrétiens, de savoir que tout est dans la main de Celui à qui nous avons affaire. Sa volonté seule s'accomplit. Il dirige le détail des circonstances (voir Ps. 91 : 9-11), qui sont ici en harmonie avec l'obéissance et la soumission de Joseph et Marie. Dieu parle, Joseph obéit et les voies de Dieu s'accomplissent. Il en est de même pour nous ; faisons-Lui confiance dans nos circonstances et Il bénira à la fin.
                        Joseph « se leva » (v. 14) pour faire ce que Dieu lui avait commandé, quoi qu'il puisse lui en coûter de quitter cette terre d'Israël (v. 14). Dieu aurait pu protéger le petit enfant par un miracle, mais il a fallu que quelque chose soit fait pour le sauver. L'attitude de Joseph constitue un exemple très pratique pour tous les parents. Il ne suffit pas de remettre nos enfants au Seigneur ; il faut les éloigner de Satan en agissant à leur égard selon ce que Dieu veut.
                        L'ennemi n'est pas éliminé, le danger subsiste ; mais Joseph, le chef de famille qui a été averti par l'ange du Seigneur, s'enfuit. Ainsi un humble couple méconnu, mais juste et pieux, est en relation avec Dieu qui l'instruit des pensées mêmes d'Hérode (Ps. 25 : 12-15). Dans la Parole de Dieu, Joseph fait partie de ceux que l'on n'entend pas s'exprimer, mais dont l'obéissance et la dépendance sont précieuses à Dieu.
                        Il fallait que le Seigneur Jésus descende en Egypte pour que soit réalisée la prophétie d'Osée citée au verset 15 : « J'ai appelé mon fils hors d'Egypte » (Osée 11 : 1). Il recommence l'histoire de l'homme et d'Israël. Le Seigneur a été à l'abri en Egypte comme le peuple d'Israël, et à cause de cela les Egyptiens seront bénis (Es. 19 : 21 ; Ps. 68 : 31). L'Egypte partagera les bénédictions du millénium. Rien de ce qui est fait pour le peuple de Dieu, même lorsqu'il est appelé Lo-Ami, ne perd sa récompense. La prophétie d'Osée évoque donc à la fois un fait passé, le peuple délivré en Egypte (Ex. 4 : 21-23), et plusieurs faits futurs.
 
 
                 2.2 Le massacre des enfants de Bethléem (v. 16-18)
 
                        Par le moyen d'Hérode, Satan se déchaîne. Le roi ordonne le massacre de tous les garçons du territoire de Bethléem âgés de moins de deux ans. Il tente de détruire la lignée royale du Messie. Comme en Exode 1 : 16, 22 ou en 2 Rois 11 : 1, il cherche à empêcher la réalisation de la prophétie de Genèse 3 : 15. Mais, ainsi que l'Ecriture le montre encore en Apoc. 12 : 2-5, tous les efforts de Satan sont vains. « Le méchant fait une oeuvre trompeuse » (Prov. 11 : 18). Il est vaincu chaque fois qu'il cherche à détruire Celui qui apporte le salut.
                        Dans cette scène, Hérode témoigne de la même haine à l'égard d'Israël qu'Edom dont il est le descendant (lire le prophète Abdias).
                        Avec ce massacre des enfants, la Parole de Dieu s'accomplit aussi, selon ce qui avait été dit par le prophète Jérémie (31 : 15-17). Historiquement, Rachel n'a pas pleuré ses fils, mais il s'agit ici d'une expression qui personnifie la douleur des mères en Israël. Dans cette terrible persécution même, Dieu a le dernier mot pour bénir. Il apporte consolation et promesses.
           
 
                 2.3 Retour de la famille de Joseph dans la terre d'Israël (v. 19-23a)
 
                        Les versets 19 et 20 mentionnent la mort d'Hérode et de ceux qui voulaient faire mourir Jésus. L'Ennemi peut bien se déchaîner, « la tempête des terribles a été comme une pluie d'orage contre un mur » (Es. 25 : 4). Cet homme animé de tant de haine meurt et il devra rendre compte à Dieu comme tous (voir Gen. 36). Ensuite les voies de Dieu reprennent leur cours.
                        Il fallait que Jésus fût donc amené à Nazareth. Et Dieu se sert encore de Joseph pour cela. Si son obéissance et sa foi se manifestent, il éprouve cependant des hésitations : « Il craignit d'y aller » (v. 22). Toutefois la grâce de Dieu l'accompagne jusqu'en Galilée.
 
 
                 2.4 Jésus appelé « Nazaréen » (v. 23b)
 
                        Les derniers versets du chapitre  montrent l'accomplissement d'une autre prophétie : le Seigneur devait grandir à Nazareth et être appelé « Nazaréen ». Bien qu'aucun prophète n'ait appelé littéralement Jésus de ce nom, l'Ecriture avait parlé à plusieurs reprises de cette consécration à Dieu, du mépris, de l'opprobre que connaîtrait Celui qui devait venir.
                        Le titre de Nazaréen apparaît pour la première fois en Genèse 49 : 26 : « Celui qui a été mis à part de ses frères ». Combien cette séparation pour Dieu a marqué la vie de notre Seigneur Jésus dans tout ce qui l'a caractérisé depuis sa plus tendre enfance jusqu'à l'âge mûr. Il a été séparé pour Dieu dès le ventre de sa mère et dans tout son chemin : séparé du mal, de toute souillure, de tout compromis. En même temps personne n'a été aussi attentif au bien de son prochain que Lui !
                        Le Nazaréen est également celui qui est entièrement consacré à Dieu, selon que nous le lisons en Nombres 6 : 1-2, 8. C'est ce que le Seigneur Jésus a montré lorsqu'à l'âge de douze ans, Il a pu dire : « Ne saviez-vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2 : 49). Le Seigneur s'est consacré à son Dieu et Il trouvait sa joie dans cette communion constante. C'est un exemple pour nous tous, même pour les plus jeunes !
 
                        Citons quelques passages du Nouveau Testament où l'on retrouve le nom de Nazaréen (ou Nazarénien). Il est donné à Jésus :
                                - par un homme possédé par un esprit impur que la présence de Jésus manifeste aussitôt (Marc 1 : 24 ; Luc 4 : 34)
                                - par ceux qui côtoient un mendiant aveugle qui implore la grâce divine (Marc 10 : 47 ; Luc 18 : 37)
                                - par les hommes et les femmes méchants, les ennemis moqueurs et méprisants de Jésus (Marc 14 : 67 ; Jean 18 : 5 ; 19 : 19)
                                - par l'ange devant le tombeau vide de Jésus (Marc 16 : 6)
                                - par l'apôtre Pierre annonçant l'Evangile (Act. 2 : 22 ; 3 : 6 ; 4 : 10)
                                - par les faux témoins appelés pour accuser Etienne, le premier martyr (Act. 6 : 14)
                                - par Jésus lui-même du haut de la gloire, s'adressant à Saul de Tarse (Act. 22 : 8).
 
 
 
                                Célébrons l'Homme Dieu que la gloire couronne,
                                Celui qui de la mort sortit victorieux ;
                                Christ le Nazaréen, qui bientôt sur son trône,
                                Aux yeux de l'univers paraîtra glorieux.