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L'échec devant Aï

  La colère de Dieu contre les fils d'Israël (v. 1)
  L'exploration de la ville par les hommes de Josué (v. 2-3)
  La défaite humiliante devant Aï (v. 4-5)
  Le découragement de Josué (v. 6-7)
  La réponse de l'Eternel à Josué (v. 8-15)
  Acan, coupable du péché d'Israël (v. 16-23)
  Le jugement du mal (v. 24-26)
 
Lire : Josué 7
 
            A l'entrée de Canaan se dressait une puissante forteresse, Jéricho. Elle barrait le chemin du peuple Israël. Mais Dieu peut ôter de notre chemin les obstacles les plus effrayants, si la foi est trouvée dans notre coeur, même « comme un grain de moutarde » (Matt. 17 : 20). « Les armes de notre guerre… ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10 : 4). Il nous faut faire constamment usage d'une arme puissante : la prière. Présentée avec foi, elle est invincible. Nous verrons tomber les murailles - comme celles de Jéricho, le septième jour.
            Mais prenons garde à l'avertissement de l'apôtre : portons toujours l'armure complète de Dieu. Ainsi équipés, nous serons rendus capables de résister, au « mauvais jour »,  et, après avoir « tout surmonté »,  de « tenir ferme » (Eph. 6 : 13).
            Les Israélites avaient déjà été vainqueurs par la seule grâce de Dieu, sans avoir eu à combattre.  Aï (un tas de ruines) était vraiment de peu d'apparence ; or, remarquablement située au centre du pays, c'était pourtant un « noeud » incontournable de différentes régions du pays. Elle appartenait à l'ennemi et devait donc être entièrement détruite (8 : 24-25).
 
 
La colère de Dieu contre les fils d'Israël (v. 1)
 
            Les hommes d'Israël - à commencer par leur conducteur - manquent vraiment de discernement. Ils ignorent leur véritable état. Dieu avait déclaré devant tous, avant la prise de Jéricho, que la ville serait anathème à l'Eternel, elle - et tout ce qui s'y trouvait. Tout devait donc être détruit. Seule la famille de Rahab - bien qu'elle habite sur la muraille - serait épargnée, à cause de la foi que cette femme avait montrée par ses oeuvres (Jos. 6 : 17-18).
            « Mais les fils d'Israël commirent un crime au sujet de l'anathème : Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérakh, de la tribu de Juda, prit de l'anathème et la colère de l'Eternel s'embrasa contre les fils d'Israël » (v. 1). Aux yeux de Dieu, ils étaient tous coupables ! C'était un péché commis par fierté : il n'y avait pas de sacrifice qui puisse être offert dans un tel cas : c'était un péché à la mort. Nous avons là un triste exemple de l'effet dévastateur qu'un seul pécheur peut avoir sur l'ensemble du peuple de Dieu (Ecc. 9 : 18).
            Après un tel crime, Israël sera l'objet de la colère divine, aussi longtemps qu'il ne se sera pas purifié. L'objet précis de la convoitise chez cet homme sera révélé ultérieurement : il s'était emparé d'or, d'argent et surtout d'un beau manteau de Shinhar - ce terme désignait une plaine alluviale où se trouvait Babylone, cette ville entièrement vouée à l'idolâtrie. Ces choses, déclarées « anathème » par l'Eternel, étaient donc maintenant, du fait de la conduite d'Acan, au milieu d'Israël ! Comprenons toutefois que le péché du fils de Zabdi a été « le moyen » employé par Dieu pour manifester un mal caché dans les coeurs de tous. C'est en secret que cet homme avait pris de l'anathème ; personne ne le savait, mais Dieu l'avait vu.
            Pourquoi Josué et les anciens n'ont-ils pas interrogé, avec dépendance, l'Eternel, sur l'exercice indispensable du côté du peuple avant de pouvoir prétendre poursuivre la conquête ? S'adonner à la prière en vue de rechercher la volonté du Seigneur est une chose souvent négligée dans nos vies.
            Dieu aurait alors averti son peuple sur son état réel - comme il le fera d'ailleurs plus tard (7 : 11-13) - ou bien Il aurait gardé le silence, ce qui aurait été plus solennel encore !
            Quel avertissement pour les croyants de l'époque actuelle ! Avant d'agir, surtout quand il s'agit à proprement parler des « combats de l'Eternel », n'oublions pas de Lui demander d'abord : « Sonde-moi, 0 Dieu, et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et, regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 : 23-24).
 
 
L'exploration de la ville par les hommes de Josué (v. 2-3)
 
            De Jéricho, Josué, de son propre chef, envoie des hommes : « Montez et explorez le pays » (v. 2). L'Eternel l'avait pourtant averti, avant même d'entrer en Canaan - et chacun de nous l'est aussi - de ne rien faire de lui-même, d'écouter soigneusement les directions données par l'Eternel et d'obéir à Sa Parole. C'est ainsi seulement qu'un homme de Dieu peut « prospérer » - et tous ses frères avec lui (Jos. 1 : 7-9). Mais, pour le moment, Josué n'était pas à l'écoute de la pensée divine.
            Une victoire peut nous conduire ensuite à devenir négligents, à avoir confiance dans nos propres capacités. Quelle différence entre l'attitude présente de Josué et son humble question peu de temps auparavant : « Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ? » (Jos. 5 : 14).
            L'Eternel n'est donc pas « interrogé » ; ils sont prêts à agir dans l'indépendance, comptant sur leurs propres forces « imaginaires ». Ils s'étaient probablement attribué, dans leur fort intérieur, le « mérite » - en partie au moins - de ce que l'Eternel leur avait donné sans qu'ils aient à combattre ! Or, si le pur don de Dieu est méprisé, il nous laissera faire l'expérience douloureuse, mais nécessaire, de notre incapacité naturelle.
            Chers lecteurs croyants, de telles dispositions débouchent inévitablement sur un échec retentissant. Chacun doit donc être sur ses gardes : il y a toujours en nous de la prétention à l'état latent. Nous oublions si vite notre faiblesse et l'impossibilité de faire seul le moindre pas (Jean 15 : 5b). Il faut s'appuyer entièrement sur le Seigneur. On l'exprime parfois dans un cantique :
                        Tiens dans ta main, ta main puissante et forte,
                        Ton faible enfant qui seul ne peut marcher.
                        Vers toi, Seigneur, tout mon désir se porte,
                        Sur mon chemin, garde-moi de broncher.
 
            Les espions reviennent d'Aï et déclarent sans autre à Josué : « Que tout le peuple ne monte point ; que deux ou trois mille hommes environ montent, et ils frapperont Aï. Ne fatigue pas tout le peuple en l'envoyant là ; car ils sont peu nombreux » (7 : 3). Après cette déclaration lénifiante et prétentieuse, Israël pense probablement remporter une victoire facile : il n'en sera rien !
 
 
 
La défaite humiliante devant Aï (v. 4-5)
 
            Avec l'assentiment de leur conducteur - ici Josué n'est pas un type de Christ -, environ trois mille hommes montent vers Aï : ils sont rapidement vaincus ! Les hommes d'Aï frappent à mort trente-six d'entre eux, tandis que les autres sont battus « à la descente » (v. 5). Le coeur des ennemis s'était fondu devant Israël à Jéricho (5 : 1) ; maintenant, c'est celui d'Israël qui se fond et devient « comme de l'eau » !
            Alors qu'il est, à ce moment-là, entouré de toutes parts par des ennemis, le peuple a perdu toute force. Il montre honteusement qu'il est incapable de prendre la plus petite ville du pays. Il a engagé le combat, mais il lui est impossible de vaincre (Deut. 32 : 30).
            Josué aurait dû comprendre ce qui se passait, en se souvenant de l'avertissement divin (6 : 18). Il y avait certainement des motifs « internes » à cette défaite ! L'apôtre Paul, après avoir mis en évidence l'origine de la misère spirituelle des Corinthiens, conclut : « C'est pour cela que plusieurs sont faibles ou malades parmi vous, et qu'un assez grand nombre dorment ». Il les invite à un jugement de soi-même sans complaisance et leur rappelle que « si le Seigneur nous châtie, c'est pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Cor. 11 : 20-22 ; 37-32).
 
 
Le découragement de Josué (v. 6-7)
 
            Josué, découragé, tombe la face contre terre et se lamente devant l'arche, accompagné de tous les anciens. Mais où était donc cette arche, figure de Christ, au moment du combat contre Aï ? Elle n'était certainement pas, comme à Jéricho, portée par les sacrificateurs, derrière les hommes de guerre, selon le commandement de l'Eternel (ch. 6 : 6-7).
            On réalise mal quel choc ce fut pour Josué : pour la première fois depuis que Dieu l'avait choisi pour conduire le peuple, il devait faire face à une défaite et à ses conséquences. Or elle n'était pas due à une mauvaise estimation par les espions de la force réelle des habitants d'Aï ; ni au fait que Josué avait accepté qu'une petite partie seulement des combattants potentiels aille à la guerre. De toute façon, le résultat aurait été le même. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 :  31). Mais s'Il doit, à cause de notre désobéissance, se déclarer contre nous, tout change : la défaite, quels que soient nos efforts, est inévitable.
            Quelle tristesse, quelle humiliation aussi pour eux d'avoir à ensevelir les trente-six victimes ! Josué est profondément troublé. Ses paroles en sont la preuve. Il exprime devant Dieu tous ses regrets. Et ce n'est pas à l'égard de ce qu'il a fait ou de ce que le peuple a pu faire. Non ! Non, il regrette ouvertement ce que Dieu a fait ! Pourquoi leur a-t-il fait passer le Jourdain, si c'est maintenant pour les livrer dans la main de l'Amoréen et les faire périr ? Il estime que les fils d'Israël auraient dû savoir se contenter et rester de l'autre côté du Jourdain - avec les deux tribus et demi attirées, elles, par les biens de la terre! Le lieu où Dieu a promis la bénédiction est celui que Josué semble vouloir fuir ! Il multiplie les « hélas » et affirme gratuitement que le Cananéen et tous les habitants du pays vont les envelopper et retrancher leur nom de dessus la terre (v. 7-9).
 
 
La réponse de l'Eternel à Josué (v. 8-15)
 
            Il faut attendre la fin du discours de Josué pour entendre, enfin, de sa part une prière intelligente : « Que feras-tu pour ton grand nom ? » (v. 9 ; Ps. 79 : 9). L'exemple de Moïse, avec lequel Josué avait été sur la sainte montagne (Ex. 32 : 11-13), lui a-t-il parlé ?
Pour parler ainsi, il faut réaliser que la gloire de Dieu passe avant nos petits intérêts. Car en effet, c'est Son nom qui est déshonoré par notre défaillance. L'avons-nous à coeur ?
            Si nous voulons cacher une faute, si nous refusons de la confesser aux hommes et à Dieu, nous serons privés de la communion du Seigneur. Sans elle nous sommes battus d'avance devant l'ennemi. Nous avons besoin d'être purifiés, avant d'être en mesure de remporter une victoire au nom du Seigneur.
            « Alors Dieu dit à Josué : Lève-toi ; pourquoi te jettes-tu sur ta face ? » (v. 10). Comme David irrité au moment de la brèche d'Uzza (2 Sam. 6 : 3-8), Josué doit apprendre de la bouche de l'Eternel que tout dans cette affaire est dû à leur désobéissance (v. 11-12). Dieu ne sera plus avec eux, s'ils ne se sanctifient pas. Il faut que ce conducteur se lève et prenne à coeur de purifier le peuple. Il faut que le méchant soit ôté du milieu d'eux - et nous devons apprendre aujourd'hui à suivre parfois le même douloureux chemin, enseigné par l'Ecriture. C'est elle qui doit toujours avoir autorité sur nos consciences et nos coeurs (1 Cor. 5 : 7, 13).
 
 
Acan, coupable du péché d'Israël (v. 16-23)
 
            Invité à se sanctifier, Josué se lève de bonne heure le matin, et il fait approcher Israël selon ses tribus. Cet homme de Dieu ne manque pas d'énergie. Il est prompt à obéir (Jos. 3 : 1, 7 : 12 ; 8 : 10 ; Es. 50 : 4).  L'affaire doit être réglée sans retard. Quand Dieu a éclairé notre conscience, il ne faut pas laisser traîner les choses. La recherche soigneuse du coupable est remplie de solennité ; elle parle à chacun des assistants des droits de Dieu. D'abord par tribu, ensuite par famille, le filet se resserre peu à peu, avec les craintes que l'on devine. Finalement, le doigt de Dieu désigne Acan (v. 18). Le péché consommé produit la mort. C'est un pénible devoir ; il suit ici l'exposé public du péché reconnu par le coupable (24-26).
            Le camp d'Israël ne devait pas ressembler - et l'Assemblée aujourd'hui non plus - à une nation cananéenne, si même pendant quelques instants, il n'avait guère semblé en meilleur état que Jéricho. Le péché et le jugement de Myriam, pendant la marche au désert, avaient retardé la progression d'Israël. (Nom. 12 : 10, 15). Le péché et le jugement indispensable d'Acan ajournaient la progression d'Israël dans le pays de la promesse.
            Si, aujourd'hui encore, on traite avec indulgence un de ces péchés qui affaiblissent plus d'un enfant de Dieu au milieu de nous, on contribue à ruiner les progrès que Dieu veut que nous fassions, dans de nombreux rassemblements, réunis « au Nom du Seigneur » seul.
 
 
Le jugement du mal (v. 24-26)
 
            Mais l'exercice de la discipline n'empêche pas l'activité de la grâce. Le jugement est indispensable au maintien de la sainteté : il faut ôter l'interdit, c'est le seul remède. Toutefois, dans cette « vallée d'Acor », un monument est érigé à l'endroit où le jugement vient d'avoir lieu. Il rappelle désormais la gravité du péché devant Dieu, mais ce lieu devient désormais pour le reste du peuple une « porte d'espérance » (Osée 7 : 15).
            De même, on sait que le jugement d'Israël se poursuit pendant l'actuelle période appelée habituellement la « parenthèse » de l'Eglise. Elle a interrompu le déroulement de l'histoire d'Israël selon la pensée de Dieu à l'égard de ce peuple élu. Mais cette période prendra fin au moment de l'enlèvement de l'Eglise, et Israël redeviendra alors vraiment l'Israël selon des conseils divins.
 
 
 
            Au début du chapitre 8, l'Eternel peut dire à Josué : « Ne crains point, et ne t'effraye point. Prends avec toi tout le peuple de guerre et lève-toi, monte à Aï. Voici j'ai livré en ta main le roi d'Aï et son peuple, et sa ville et son pays ». Israël doit piller le butin et les bêtes : ils seront pour lui. Une bénédiction « terrestre » leur est accordée en rapport avec les pensées de Dieu à l'égard de son peuple.
            La ville est prise, mais ce n'est pas avec la facilité et la puissance qui s'étaient déployées devant Jéricho. C'est au terme d'une manoeuvre difficile, complexe, et qui requiert en outre dix fois plus de soldats ! Ainsi une restauration individuelle est souvent longue et pénible. On a pu faire dans le passé l'expérience heureuse de la puissance de Dieu, maintenant il faut faire l'expérience de notre propre faiblesse. Mais quand une âme est restaurée, elle est toujours une âme heureuse ! Et nous le serons aussi, dans le chemin de l'obéissance, en cherchant la gloire de Dieu.
 
Ph. L   le 17. 07. 10