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L'EPITRE AUX COLOSSIENS (6)

 
TROISIEME PARTIE : La pleine valeur de Christ et de son oeuvre (Col. 2 : 1-19) - suite 
 
 3- Le légalisme et la croix de Christ : v. 13-15
 4- Liberté chrétienne, ritualisme et mysticisme : v. 16-19


3- Le légalisme et la croix de Christ : v. 13-15
 
            Comme tous les hommes dans leur état naturel, les Colossiens étaient morts dans leurs fautes. Il s'agit d'une mort « morale », l'éloignement de Dieu dans l'incapacité foncière de faire un seul mouvement vers Lui. Et sur eux, comme sur nous, reposait aussi la culpabilité du péché. A la différence des Juifs, qui possédaient le gage des promesses de l'alliance par la circoncision, les croyants d'entre les nations n'avaient aucun droit ; ils étaient sans Dieu et sans espérance dans le monde (Eph. 2 : 12). Tout changement dans cette situation sans issue ne peut donc intervenir que par la pure grâce de Dieu. A la mort morale va répondre la vie, et à la culpabilité du péché répondra le pardon.
 
 
                        La vie divine et le pardon : v. 13
 
            Nous sommes d'abord vivifiés ensemble avec Christ. En mourant pour nous (les croyants), Christ nous donne la vie avec Lui. C'est une vie nouvelle, la vie éternelle, qui nous sauve à jamais de la seconde mort, l'éloignement définitif de Dieu. L'apôtre présente objectivement ce fait glorieux, sans insister sur le moyen divin d'y avoir part en réalité : la foi personnelle en Jésus Christ comme Sauveur.
 
          Mais si Dieu nous vivifie et nous ressuscite ainsi avec Christ, c'est aussi pour nous délivrer du poids de la condamnation et de la culpabilité du péché. Tous nos péchés, nos fautes, nos transgressions nous sont pardonnés. En sortant de la mort, dans la puissance de sa vie de résurrection, Christ a laissé derrière Lui la mort et la condamnation sous lesquelles nous étions. Pour cela, Il a dû passer personnellement par la mort et porter lui-même le poids de notre condamnation. Désormais, pour nous, le pardon est complet et aucune condamnation ne subsiste (Rom. 8 : 1).
 
          L'apôtre Jean présente ces vérités du don de la vie et du pardon, comme la preuve et la conséquence de l'amour de Dieu envers nous (1 Jean 4 : 9-10).
 
           
                        La délivrance des ordonnances de la Loi : v. 14
 
            En prenant son propre exemple et celui du peuple juif, l'apôtre montre qu'un autre joug, un autre poids, pesait sur la conscience de tous les hommes avant leur conversion : c'était une obligation, des ordonnances légales. La loi de Moïse avait, pour ainsi dire, été contresignée par le peuple, lorsqu'il avait dit : « Tout ce que l'Eternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19 : 8). Incapable d'en respecter le premier commandement, Israël s'était placé sous son joug et, par conséquent, sous sa malédiction. Ainsi, la Loi était comme un écrit de reconnaissance de dette auquel il était impossible de se soustraire.
 
          La situation des hommes des nations n'était pas moins grave (Rom. 2 : 14). Les obligations religieuses que l'homme s'impose pour soulager sa conscience chargée ne font que confirmer son incapacité à sortir de son état d'esclavage.
 
          La merveilleuse réponse à cette situation commune à tous (Juifs ou nations) est dans la croix de Christ. Là, l'ordonnance et les obligations légales ont été annulées, effacées et détruites à jamais. Au don de la vie divine et au pardon, l'oeuvre de Christ ajoute donc la liberté, la seule véritable libération (Jean 8 : 36).
 
          Ainsi, la mort de Christ rompt définitivement tout lien entre le chrétien et la Loi, puisque l'obligation à son égard a été détruite à la croix. Pour réaliser la portée de cette délivrance, le chrétien doit comprendre qu'il a été « mis à mort à la Loi par le corps du Christ » (Rom. 7 : 4).

                              La victoire sur Satan et ses anges : v. 15
 
            Nous avions aussi contre nous les mauvais « pouvoirs et autorités », la puissance spirituelle de méchanceté, tout le pouvoir du mal : Satan et les anges déchus. Leur vrai caractère a été dévoilé à la croix de Christ : moralement, elles ont été exposées publiquement, et tout pouvoir leur a été définitivement ôté : c'est un dépouillement et une victoire. Bien que « crucifié en faiblesse», Christ a été le plus fort (2 Cor. 13 : 4 ; Luc 11 : 22). Ainsi, de droit, Il demeure le chef de tout pouvoir et autorité de bien (v. 10) ; par sa croix, Il devient le vainqueur de tous les pouvoirs et les autorités de mal (v. 15).
 
          L'apôtre ne développe pas ici les pleins résultats de l'oeuvre de Christ pour le ciel, au-delà de la vie, du pardon et de la liberté. Les Colossiens sont encore vus sur la terre, et en butte à divers dangers. Paul leur présente ces résultats de l'oeuvre de Christ, pour leur permettre de se libérer des liens des obligations légales et des éléments du monde.
 
           
 
4- Liberté chrétienne, ritualisme et mysticisme : v. 16-19
 
 
            L'apôtre avait déjà adressé deux avertissements aux Colossiens :
                  - « Que personne ne vous abuse par des discours séduisants », voire séducteurs (v. 4)
                  - « Que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie » (v. 8).
 
          En reprenant l'exposé des dangers qui les guettaient, Paul montre maintenant les résultats de l'oeuvre de Christ pour libérer le croyant des différents jougs qui l'asservissent. Il adresse à cette occasion deux autres avertissements :
                  - « Que personne donc ne vous juge » (v. 16). Il s'agit d'abord des ordonnances légales : c'est l'aspect juif des dangers
                  - « Que personne ne vous frustre du prix du combat » (v. 18). Il traite ensuite de la philosophie et des traditions humaines : c'est l'aspect « gnostique » des dangers.
 
          En résumé, la vraie sécurité est de rester ensemble fermement attachés à Christ, la Tête du corps (v. 19).
           
                       
                        La liberté chrétienne et le ritualisme : v. 16-17
 
            Cinq classes d'ordonnances légales sont mentionnées : celles qui concernent la nourriture, la boisson, les fêtes, la nouvelle lune et les sabbats. Toutes ces choses matérielles, comme le montre l'épître aux Hébreux, sont une ombre des « choses à venir », célestes et encore futures (Héb. 8 : 5 ; 10 : 1). Mais la substance de ces choses, « le corps », découle de Christ.
 
          Les docteurs judaïsants voulaient donc non seulement imposer les rites de la loi de Moïse aux chrétiens, mais ils y ajoutaient encore d'autres prescriptions, liées à la tradition. Les mêmes dangers guettaient les Galates (Gal. 4 : 10). La chrétienté n'a pas échappé à ce piège, en reprenant des pratiques juives et en y ajoutant des fêtes de sa propre invention, comme Jéroboam autrefois (1 Rois 12 : 33). La liturgie, la pompe extérieure sont autant de choses qui éloignent les âmes de « la simplicité à l'égard de Christ » (2 Cor. 11 : 3).
 
          Le sabbat, figure du repos de Dieu dans la première création, est aujourd'hui mis de côté comme une obligation légale. L'Ecriture montre que, maintenant, le souvenir de la mort et de la résurrection du Seigneur est célébré le premier jour de la semaine, le dimanche (Jean 20 : 19, 26 ; Act. 20 : 7). Imposer à nouveau le respect d'un sabbat (de jours ou d'années) aux chrétiens, comme le font certains milieux religieux, c'est les replacer sous le joug des ordonnances.
 
          Le chrétien fidèle à Christ se garde de ces choses et ne permet à personne de le « juger », c'est-à-dire de lui imposer des règles humaines, qui porteraient atteinte à sa liberté en Christ. Réciproquement, nous sommes exhortés à la modération dans les jugements que nous portons sur la conduite et les habitudes de vie de nos frères (Rom. 14 : 4-8).
 
 
                        Les dangers du mysticisme : v. 18
 
          Le mysticisme regroupe les croyances et pratiques qui tendent vers l'union de l'homme et de la divinité. Une part excessive est donnée aux sentiments au détriment de la raison.
          La gnose ou gnosticisme est un système de pensée philosophico-religieux qui prétend faire accéder l'esprit de l'homme à la connaissance du divin (et au salut) par la seule révélation intérieure que transmettent les « initiés ». Les gnostiques, par exemple, niaient la résurrection du Seigneur. Dans notre passage, Paul oppose aux spéculations de la raison (ou de l'imagination) humaine la vraie connaissance communiquée par l'Ecriture inspirée de Dieu et appliquée à l'âme par le Saint Esprit.
          La philosophie gnostique, inspirée par les théories de Platon, était une forme de mysticisme.
 
            L'autre danger était que les croyants soient privés du prix de la course chrétienne (1 Cor. 9 : 24), en se laissant entraîner par les funestes influences de faux docteurs qui prêchaient en particulier le culte des anges. Tout enseignement contemporain qui tend à placer des intermédiaires entre les âmes et Christ (croyants canonisés par exemple) procède du même principe délétère que la philosophie gnostique.
 
          Sous une apparence d'humilité qui cachait un fol orgueil, certains prétendaient sonder le monde invisible et pénétrer les secrets du ciel, en se plaçant de leur propre gré en relation directe avec les anges. Les saints anges de Dieu, créatures célestes d'un ordre plus élevé que les humains, sont des esprits administrateurs et des serviteurs de Dieu (Ps. 103 : 20). Ils ne peuvent être l'objet de notre hommage. L'apôtre Jean lui-même est mis en garde par deux fois contre ce danger (Apoc. 19 : 10 ; 22 : 8-9). Tout hommage revient à Dieu seul (Deut. 6 : 13 ; Matt. 4 : 10). Satan et les anges déchus peuvent convoiter les hommages des hommes. Quel aveuglement ! Mais ils ont été vaincus à la croix par l'homme Christ Jésus (v. 15).
 
          Les pratiques de méditation transcendantale d'origine orientale, et les formes diverses d'occultisme, constituent la version actuelle des dangers gnostiques. Le mystère d'iniquité opérait déjà du temps des apôtres (2 Thes. 2 : 7) ; à combien plus forte raison aujourd'hui ! Il inondera le monde après l'enlèvement de l'Eglise pour polluer toutes les sources des pensées des hommes et envahir la chrétienté apostate (Apoc. 17 : 5 ; 18 : 2).
 
           
                        Tenir ferme le Chef, Christ : v. 19
 
            En s'adonnant au culte des anges, on reniait aussi en pratique l'union des croyants avec Christ, la Tête du corps. Christ est au-dessus des anges et tous les croyants sont unis à lui dans le ciel. Il ne peut y avoir aucun intermédiaire entre lui et le chrétien.
 
          Chaque membre du corps de Christ, uni à la Tête, reçoit d'elle la vie et la nourriture spirituelle. Participant ensemble des mêmes ressources et des mêmes grâces, tous les membres sont ainsi bien unis ensemble en un seul corps. Les différentes parties du corps ne s'isolent pas ; elles croissent ensemble d'un même accroissement divin. La ruine présente de l'Eglise sur la terre ne montre pas en pratique ce dessein divin. Néanmoins, nous avons à nous appliquer à en réaliser quelque chose collectivement, malgré notre faiblesse.
 
          Jusque-là, l'apôtre a jugé tout le système judéo-gnostique, au regard de l'oeuvre de Christ, de la puissance de sa mort et de sa résurrection, et de l'union des croyants avec Lui dans le ciel. Il va maintenant en tirer les conséquences pratiques du point de vue de la position des chrétiens sur la terre.
 
                                              
                                                                                               Extrait de « Sondez les Ecritures » vol. 9                                 
 
(A suivre)