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LE SANG PRÉCIEUX DE JÉSUS CHRIST (3)


LA VALEUR DU SANG DE CHRIST
LES EFFETS DU SANG DE CHRIST
 
 
LA VALEUR DU SANG DE CHRIST
 
            Quelle valeur a le sang de Christ aux yeux de Dieu, pour qu'Il l'ait agréé comme rançon ! Combien dès lors tous ceux qui en sont les bénéficiaires devraient estimer très haut ce prix précieux et rendre grâces ! Pierre écrit aux Juifs croyants de la dispersion : « Vous avez été rachetés [grec : lutromai]... non par des choses corruptibles, de l'argent ou de l'or, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1 : 18-19). La rançon payée pour nous est le sang de l'agneau de Dieu qui a dû mourir pour nous. Et qui est cet agneau de Dieu ? Le Fils éternel de Dieu, qui est venu comme homme dans ce monde pour révéler pleinement Dieu et pour le glorifier parfaitement par le don de lui-même sur la croix. Il était le seul sur la terre dont Dieu pouvait dire : « sans défaut et sans tache ». Qui pourrait estimer la valeur du don de cette vie unique ? Quel motif d'adoration : devant Dieu, nous avons été « comblés dans le Bien-aimé » ! « En lui nous avons la rédemption [grec : apolutrôsis] par son sang, le pardon des péchés » (Eph. 1 : 6-7 ; 1 Cor. 1 : 30 ; Col. 1 : 14) !
            Chaque fois que nous sommes réunis pour nous souvenir de la mort du Seigneur Jésus, nous avons devant nous le pain et « la coupe de bénédiction pour laquelle nous bénissons [ou : pour laquelle nous rendons grâces] », qui est l'expression de « la communion du sang du Christ » (1 Cor. 10 : 16). Dans les sacrifices de l'Ancien Testament, il était d'abord fait aspersion du sang sur l'autel ; de même ici la coupe est mentionnée avant le pain, contrairement à l'ordre observé dans l'institution de la cène par le Seigneur. Il ne faut cependant pas la confondre avec « la coupe » que le Seigneur Jésus, dans l'évangile selon Luc, a donnée à ses disciples en disant : « Prenez ceci et distribuez-le entre vous » (Luc 22 : 17). Cette coupe-là n'a aucun lien avec la cène instituée par lui ; elle faisait encore partie de la pâque juive et symbolise la fin du temps de la loi. Les disciples devaient vider cette coupe entièrement, ce qui n'est pas dit de la coupe de la cène.
            Au lieu de la coupe de souffrances que le Seigneur Jésus a vidée à la croix, nous recevons de sa main « la coupe de bénédiction » qui nous rappelle continuellement que toutes nos bénédictions reposent sur son précieux sang ! Le prix le plus élevé qui puisse être payé nous a acquis la purification de la conscience, la rédemption, la justification et la paix, et a ouvert l'accès dans le sanctuaire de Dieu (1 Pier. 1 : 19 ; Héb. 10 : 19 ; Rom. 5 : 9 ; Eph. 1 : 7 ; Col. 1 : 20 ; Héb. 9 : 14). Tout croyant a été introduit pour toujours dans la « communion du sang du Christ » : il a part à ce sang versé pour nous et à toutes les bénédictions qui en découlent. C'est ce que nous exprimons dans la joie et la reconnaissance en buvant à la coupe.
            Ne sommes-nous pas tout naturellement conduits à adorer le Fils et le Père qui nous l'a donné, lorsque, réunis avec ceux qui sont au bénéfice de la rédemption, nous nous souvenons du don de notre Seigneur et de son sang versé, et annonçons sa mort ? « Mais l'heure vient, et c'est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; et en effet le Père en cherche de tels qui l'adorent » (Jean 4 : 23), a dit le Seigneur. Il a laissé ouverte la question de savoir quand et où ceci doit avoir lieu, et nous avons effectivement toujours accès auprès de notre Père. Mais pourrait-il y avoir sur la terre une occasion mieux appropriée pour l'expression la plus élevée des sentiments de ceux qui sont sauvés par le sang de Jésus, que la cène que nous célébrons en mémoire de Lui ?  Le pain et la coupe de la cène sont les symboles qu'Il nous a lui-même laissés du don de son corps et de son sang.
 
 
                        Achetés pour Dieu
 
            Revenons maintenant à la différence déjà mentionnée entre « délivrer » (grec : lutromai) et « acheter » (grec : agorazô) ainsi que « racheter » (grec : exagorazô). Du fait qu'il s'agit dans tous les cas du paiement d'un prix, il y a en grec une certaine analogie entre les notions que ces mots expriment, comme le montre Tite 2 : 14 : « Jésus Christ… s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter [grec : lutromai] de toute iniquité ». Il devrait en réalité y avoir ici « délivrer », car tel est le sens du mot grec. Le sang comme symbole du don de la vie de Jésus est tout autant une rançon qu'un prix d'achat.
            Aussi, dans l'achat (grec : agorazô), la grandeur du prix que le Seigneur a payé est au premier plan, mais, à la différence de la délivrance, le résultat essentiel est l'établissement d'une nouvelle relation de propriété. Tous ceux qui sont achetés pour Dieu se trouvent maintenant sous son autorité, car il est le propriétaire et maître légitime. C'est pourquoi, en Apocalypse 5 : 9, les vingt-quatre Anciens chantent dans leur cantique nouveau : « Tu as été immolé, et tu as acheté (grec : agorazô] pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation... ». Le Seigneur Jésus a payé avec son sang le prix d'achat pour tous ceux qui croient en lui ! Lorsque Paul écrit deux fois dans la première épître aux Corinthiens : « Vous avez été achetés [grec : agorazô] à prix », il ne donne certes aucune précision quant au prix, mais ce ne peut être que le sang de Christ (1 Cor. 6 : 20 ; 7 : 23). Nous avons déjà vu, en considérant 2 Pierre 2 : 1, qu'il s'est acquis un droit sur tous les hommes, et même sur la création entière.
            Quant au rachat (grec : exagorazô], en revanche, il s'agit de la délivrance d'un état antérieur. Pour les Juifs, c'était la Loi : « Christ nous a rachetés [grec : exagorazô] de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal. 3 : 13) ; pour les nations, l'iniquité (un état ou une marche sans loi) : « afin de nous racheter [grec : lutromai] de toute iniquité » (Tite 2 : 14). De plus, nous sommes « délivrés » du pouvoir des ténèbres et de l'esclavage de la crainte de la mort (Col. 1 : 13 ; Héb. 2 : 15).
            Combien aussi sont émouvantes les dernières paroles de l'apôtre Paul aux anciens d'Ephèse : « ...l'assemblée de Dieu, qu'il a acquise [grec : peripoieô] par le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28) ! Quel amour, quelle appréciation pour l'Assemblée, mais aussi pour son Dieu et le prix qu'il a payé, révèle cette déclaration ! Nous avons ici le seul passage dans lequel Dieu est « l'Acheteur », mais ici encore, le prix payé est le sang précieux de Celui qui est appelé dans ce verset seulement « son propre Fils ». Puissions-nous estimer et aimer davantage cette Assemblée, si précieuse au coeur de Dieu. Puissions-nous aussi aimer ardemment, et le Père qui a livré son propre Fils pour elle, et le Fils qui a tant aimé l'Assemblée, cette « perle de très grand prix » (Matt. 13 : 46), qu'Il a donné non seulement tout ce qu'Il avait, mais Lui-même dans toute la grandeur et la gloire de sa personne, et son sang, sa vie, pour elle !
 
 
 
LES EFFETS DU SANG DE CHRIST
 
            Le sang précieux de l'Agneau de Dieu n'est pas seulement la rançon et le prix payé pour notre délivrance, mais il possède une efficacité bien plus étendue. Cela ne veut pas dire que la rédemption en elle-même est insuffisante, mais signifie qu'elle n'est, en fait, qu'une conséquence particulière de l'oeuvre de Christ à la croix de Golgotha. Il y a donc encore beaucoup plus à discerner dans cette oeuvre qui sera le thème de notre adoration durant l'éternité ! Dans la mesure où nous comprendrons mieux tous ces aspects, nous éprouverons non seulement une joie plus profonde, mais aussi une reconnaissance plus grande envers Celui qui, par le don de sa vie, nous a si richement bénis.
 
 
                        L'aspersion du sang et la purification
 
            Il est souvent fait mention, dans l'Ancien Testament comme dans le Nouveau, de l'aspersion du sang. Elle exprime en premier lieu que le sang de Christ a parfaitement répondu aux saintes exigences de Dieu. Pensons seulement au grand jour des propitiations et à l'aspersion du sang du premier bouc sur le propitiatoire. Dieu voyait là toute la valeur du sang qui avait coulé pour sa glorification. Lorsque, dans certaines circonstances, une personne était placée sous l'aspersion du sang, elle se trouvait par là même sous la protection de Celui par lequel les exigences divines avaient été pleinement satisfaites. Il en était ainsi en Israël lors de la consécration des sacrificateurs, de même que lors de la purification du lépreux (Ex. 29 : 21 ; Lév. 14 : 7).
            De même que pour la rançon, nous voyons encore une fois dans ces deux formes d'aspersion les divers aspects de l'oeuvre de Christ : la propitiation et la substitution. Le sang du premier bouc dont il était fait aspersion sur le propitiatoire, typifie l'efficacité devant Dieu du sang répandu de Christ, il y a près de 2000 ans, lorsque l'oeuvre de la propitiation a été accomplie à la croix. C'est le « sang d'aspersion qui parle mieux qu'Abel » (Héb. 12 : 24). Le sang d'Abel qui fut versé par Caïn, crie de la terre vers Dieu pour la vengeance (Gen. 4 : 8-11). En contraste, le sang de Christ, qui a été répandu pour ainsi dire devant la face de Dieu, parle d'une parfaite propitiation pour le péché, et en conséquence, de grâce et de pardon.
            En revanche, l'aspersion du sang sur un individu symbolise le résultat de la foi en l'efficace de ce sang, comme le décrit l'épître aux Hébreux : « Car si le sang de boucs et de taureaux - et la cendre d'une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés - sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, pour que vous rendiez culte au Dieu vivant ! » (Héb. 9 : 13-14). Le but final de Dieu pour l'homme est « l'aspersion du sang de Jésus Christ ». Cette aspersion est, ici sur la terre, pour ainsi dire le dernier maillon d'une chaîne qui commence par notre élection « selon la préconnaissance de Dieu le Père » (1 Pier. 1 : 2). La première activité de l'Esprit Saint dans notre âme est la « sainteté de l'Esprit », par laquelle elle est mise à part pour Dieu ; c'est alors qu'elle s'attache par la foi à la vérité (1 Cor. 1 : 30 ; 2 Thes. 2 : 13), produisant le premier fruit de la nouvelle vie d' « obéissance... de Jésus Christ ». « L'aspersion du sang de Jésus Christ » forme le dernier maillon. Celui qui est sous l'aspersion du sang n'est plus sous le jugement de Dieu ; il est purifié de la souillure du péché (voir Rom. 3 : 25 ; Héb. 10 : 22).
            Dieu voit sur nous, pour ainsi dire, l'aspersion du sang par lequel Il a été si grandement glorifié, et ne voit plus en nous aucune injustice. Le sang l'a couverte. L'aspersion du sang n'opère donc pas un renouvellement intérieur, tel que le fait la nouvelle naissance, mais elle met fin à notre condition antérieure comme pécheur et nous introduit dans une position de pureté en contraste avec le monde et avec notre manière précédente de vivre. Celui qui a perdu de vue ce fait dans sa vie de foi pratique marche, en déshonorant le Seigneur et à son propre détriment, en conformité avec le monde ; « il a oublié la purification de ses péchés d'autrefois » (2 Pier. 1 : 9).
            La purification opérée par l'aspersion du sang de Christ est un fait unique, qui n'est pas renouvelé (Héb. 1 : 3). Dans l'Ancien Testament, les sacrificateurs recevaient l'aspersion du sang lors de leur consécration, sans répétition ultérieure. Il n'existe pas dans les Saintes Écritures d'application renouvelée du sang de Christ sur le croyant. Il n'y a pas pour autant contradiction avec cette déclaration de l'apôtre Jean : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Dans ce passage, il n'est pas question de notre vie de foi pratique, mais il s'agit d'un principe. Seul le sang de Christ peut nous purifier de tous les péchés. Cela n'a lieu qu'une fois, avec une valeur éternelle.
 
 
                        Le lavage
 
            Il en va autrement de la notion biblique similaire du lavage. Dans l'Ancien Testament, celui-ci n'avait jamais lieu avec du sang, mais il était toujours effectué avec de l'eau. La loi du Sinaï prescrivait le lavage dans de nombreuses circonstances. Chaque fois qu'un Israélite s'était rendu impur, il devait laver ses vêtements. Pour les sacrificateurs, il y avait cependant deux lavages différents : lors de leur consécration, ils étaient entièrement lavés avec de l'eau - et cela avant l'aspersion avec le sang et avec l'huile ; mais ensuite, avant toute entrée dans le sanctuaire, ils devaient laver leurs mains et leurs pieds à la cuve d'airain (Ex. 29 : 4 ; 30 : 19 ; Lév. 11 : 25, 40).
            Il est absolument nécessaire de faire la différence entre ces deux lavages, comme nous le montre clairement le Nouveau Testament. Pensons seulement au lavage des pieds des disciples que le Seigneur opère dans la chambre haute, avant l'institution de la cène. Lorsque Pierre demande au Seigneur de laver non seulement ses pieds, mais aussi ses mains et sa tête, Il lui répond : « Celui qui a tout le corps lavé [ou : Celui qui est entièrement baigné] n'a besoin que de se laver les pieds : il est net tout entier ; et vous, vous êtes nets, mais non pas tous » (Jean 13 : 10). Le « bain » évoque la purification du coeur et de l'âme lors de la nouvelle naissance, qui n'a lieu qu'une fois (voir Act. 15 : 9 ; 1 Pier. 1 : 22). Il ne s'agit pas de la nouvelle naissance elle-même, c'est-à-dire de la réception de la vie nouvelle, éternelle, mais de la purification de la souillure morale (comp. 1 Cor. 6 : 11 ; Tite 3 : 5). Ce lavage d'eau unique enlève toutes les souillures de la vie antérieure sans Dieu. Le baptême, dans sa signification quant à notre position sur la terre, en est aussi un symbole. Ananias dit à Saul de Tarse juste après sa conversion : « Lève-toi, sois baptisé, et lave-toi de tes péchés, en invoquant son nom » (Act. 22 : 16 ; comp. 1 Pier. 3 : 21).
            En revanche, le lavage des pieds est une chose à renouveler continuellement, et cela par suite de la souillure contractée par le croyant dans la vie journalière au milieu d'un monde méchant et pécheur. Les deux lavages, celui qui a lieu une fois au début, et celui qui est à renouveler, ont lieu non par le sang, mais par l'eau, c'est-à-dire par le moyen de la Parole de Dieu, comme nous le voyons en Éphésiens 5 : 26, relativement à l'assemblée : « ... en la purifiant par le lavage d'eau par la Parole » (comp. Jean 15 : 3).
            Bien que la signification symbolique de ces lavages n'ait été manifestée qu'après l'accomplissement de l'oeuvre de la rédemption par Christ, nous trouvons déjà chez les croyants de l'Ancien Testament une compréhension remarquable de leur sens profond. Leur foi allait au-delà de la révélation divine de l'époque, alors que nous demeurons souvent nous-mêmes bien loin en retrait des pensées de Dieu maintenant révélées ! David, dans un moment d'intense détresse, adressa cette prière à Dieu : « Lave-moi pleinement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché... Purifie-moi du péché avec de l'hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige » (Ps. 51 : 2, 7 ; comp. Lév. 14 : 4-6 ; Nom. 19 : 6, 9). Il avait compris que les ablutions extérieures prescrites par la Loi ne pouvaient en réalité pas ôter le moindre péché, mais étaient seulement des signes symboliques d'une vraie purification du coeur et de la conscience, opérée par Dieu (comp. 51 : 18, 19 ; Héb. 9 : 8, 10).
            Arrivés à ce point, il convient de faire un petit retour en arrière. Nous avons vu que notre purification au début de la vie de foi avait lieu aussi bien par le sang de Christ que par l'eau de la Parole de Dieu. Du sang, il est fait aspersion ; l'eau est le moyen utilisé pour le lavage. L'aspersion du sang opère la purification « judiciaire » de notre culpabilité, en vertu de la propitiation, selon le jugement de Dieu sur le mal, tandis que le lavage d'eau produit notre purification morale de la souillure du péché. Combien l'oeuvre de Christ, et combien l'oeuvre de Dieu envers et pour celui qui croit, est étendue et parfaite !
            Les deux aspects, aussi bien l'aspersion du sang que le lavage d'eau, nous sont présentés ensemble dans le chapitre 10 de l'épître aux Hébreux : nous sommes exhortés à entrer dans les lieux saints « en pleine assurance de foi, avec des coeurs par aspersion purifiés d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'eau pure » (v. 22). A la différence de ce qui avait lieu lors de la consécration des sacrificateurs dans l'Ancien Testament, où le lavage d'eau précédait l'aspersion du sang et de l'huile, ici l'aspersion du coeur est mentionnée d'abord. Dieu place dans ce verset le règlement de notre relation avec Lui par la foi en l'oeuvre de Christ en premier lieu, et ensuite seulement notre purification morale. Tant l'aspersion que le lavage se rapportent ici à la foi en l'oeuvre de Christ pour nous, et non à notre expérience journalière de croyant. En 1 Corinthiens 6 : 11, nous trouvons l' « ordre » véritable : d'abord notre purification morale (« lavés »), puis l'oeuvre du Saint Esprit envers nous (« sanctifiés »), et enfin la justification devant Dieu (« justifiés »).
            Au début du livre de l'Apocalypse se trouve une particularité : le lavage par le sang de Christ. « A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang - et il a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père -, à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » (Apoc. 1 : 5). Ce verset est le seul dans la Parole de Dieu où il est dit que nous sommes lavés par le sang de Christ. Serait-ce le motif pour lequel des copistes anciens, en retirant une seule lettre, ont remplacé l'original grec lousanti, « a lavés », par la variante retenue dans plusieurs bons manuscrits lusanti, « a détachés » ? Nous ne pouvons que le supposer. Les traducteurs modernes rendent, il est vrai, ce verbe par « rachetés », mais le problème réside en ce que ce mot n'a d'habitude jamais ce sens, mais signifie toujours « défaire, détacher, supprimer », etc.
            Ce lavage par le sang précieux de Christ concorde aussi dans une certaine mesure avec l'Ancien Testament. Dieu avait dit à son peuple Israël délivré : « Vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte » (Ex. 19 : 6 ; comp. 1 Pier. 2 : 5, 9). Les sacrificateurs de l'Ancien Testament, lors de leur consécration, étaient lavés extérieurement avec de l'eau, mais les croyants de la période actuelle, par le lavage spirituel unique avec le sang de Christ, sont qualifiés pour être non seulement sacrificateurs, mais aussi rois.
            Nous trouvons une pensée semblable en Apocalypse 7 : 14, où nous voyons les croyants d'entre les nations, ceux qui viennent de la grande tribulation future et qui « ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (comp. 22 : 14). Le vêtement est en effet souvent dans la Bible une figure de la marche pratique. Toutefois les vêtements de ces saints symbolisent leur position en tant que rachetés (comp. Es. 61 : 10 ; Matt. 22 : 11 ; Luc 15 : 22). Le fait d'avoir lavé eux-mêmes leurs vêtements dans le sang de l'Agneau est une manière d'exprimer la nécessité de la foi dans le Seigneur Jésus. Le prophète Jérémie déjà avait exhorté le peuple terrestre de Dieu : « Lave ton coeur de l'iniquité, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ! » (Jér. 4 : 14). C'était un appel à la repentance et à la confession de leur culpabilité devant Dieu ; Lui seul peut pardonner. Dans le temps de l'Ancien Testament aussi, il était connu que personne ne peut se racheter ou se purifier soi-même.
            Un autre effet du sang versé de Christ est la sanctification. « Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte » (Héb. 13 : 12). La sanctification par le sang de Jésus va plus loin que le lavage et la purification. Tandis que ces deux derniers nous délivrent du mal, la sanctification nous conduit à Dieu. Le fait qu'elle est opérée aussi par le sang de Jésus, met à nouveau en évidence son pouvoir et son efficacité.
 
 
                        La paix par la justification
 
            Il a déjà été plusieurs fois mentionné que le Seigneur Jésus a « fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20). Tous les hommes sont non seulement pécheurs par nature, mais, par leur comportement envers le Dieu saint, ils sont de plus devenus coupables. En outre par leur haine contre toute évocation d'un Dieu auquel ils ont des comptes à rendre, ils sont devenus ses ennemis (Rom. 5 : 10). Cela ne veut cependant pas dire que Dieu était notre ennemi. Au contraire, Il nous a aimés, bien que nous ne l'ayons pas aimé, et Il a envoyé son Fils comme propitiation pour nos péchés (Rom. 5 : 8 ; 1 Jean 4 : 10). Celui-ci a posé à la croix le fondement pour une paix parfaite. De même que l'inimitié ne procédait pas de Dieu, mais était la conséquence du péché des hommes, de même aussi le résultat de l'oeuvre de Christ est non pas une paix de Dieu avec les hommes, mais « la paix avec Dieu » pour les hommes. Elle est maintenant annoncée par l'Evangile à tous ceux qui sont loin et à tous ceux qui sont près (Eph. 2 : 17). Et comment l'homme reçoit-il la paix avec Dieu ? Par la foi en l'oeuvre de la rédemption accomplie par Christ.
            Celui qui croit, est justifié par Dieu, c'est-à-dire déclaré juste. Être justifié signifie : être libéré de toute culpabilité. Le fondement de notre justification est le sang de Christ, et elle nous est acquise par la foi ; elle a sa source dans la grâce de Dieu (Rom. 3 : 24 ; 5 : 19 ; comp. Tite 3 : 7). Celui qui est justifié par Dieu sait qu'il a la paix avec Dieu (Rom. 3 : 24-26 ; 5 : 1). Cette paix n'est pas un « sentiment » ou une « impression », mais elle est fondée sur le sang de la croix de Christ, c'est-à-dire sur le don de sa vie sous le jugement de Dieu. La paix n'a pas seulement mis fin à notre inimitié contre Dieu, mais nous avons été introduits dans une conformité intérieure profonde et permanente avec lui. Nous avons de cette manière accès à la faveur (ou : la grâce) dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu.
 
 
                        L'accès à Dieu
 
            Par le sang de Christ, nous avons aussi reçu l'accès à Dieu et la liberté de nous approcher de lui. L'apôtre Paul écrit : « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang de Christ » (Eph. 2 : 13). Comme croyants, nous ne sommes plus loin de Dieu, mais nous savons que le chemin jusqu'à Dieu nous est ouvert par le sang de Christ et que nous sommes rendus capables d'entrer dans sa présence. Ces deux privilèges sont en contraste avec le grand jour des propitiations de l'Ancien Testament, où seul le souverain sacrificateur pouvait entrer une fois l'an avec le sang du sacrifice pour le péché dans le lieu très saint, pour faire toujours à nouveau propitiation. Le reste du temps, le voile restait fermé. Il n'existait alors aucune liberté d'accès dans la présence de Dieu.
            Mais, par son propre sang, le Seigneur Jésus a frayé le chemin dans le sanctuaire céleste, parce qu'il a donné pleine satisfaction par son sang aux saintes exigences de Dieu. La preuve en est, que, au moment même de sa mort sur la croix, le voile du temple à Jérusalem qui séparait le lieu très saint du lieu saint « se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas » (Matt. 27 : 51). Ceci exprimait symboliquement que l'accès à Dieu, jusqu'alors fermé, était désormais ouvert pour toujours (voir Héb. 9 : 8 ; 10 : 20) C'est pourquoi cette exhortation peut nous être adressée : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu'il a ouvert pour nous à travers le voile, c'est-à-dire sa chair, ayant aussi un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous... » (Héb. 10 : 19-22).
            Non seulement l'accès dans le sanctuaire, c'est-à-dire dans la présence immédiate de Dieu, nous est maintenant ouvert, mais nous sommes rendus capables d'y entrer. Par la volonté de Dieu, « nous avons été sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10 : 10). Nous pouvons ainsi, comme ceux qui sont sanctifiés, « entrer » en pleine liberté, que ce soit comme en Hébreux 10, en tant que sacrificateurs pour adorer Dieu, ou bien comme au chapitre 4, devant le trône de la grâce pour prier, « afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce, pour avoir du secours au moment opportun ».
            Un pécheur non réconcilié avec Dieu ne peut jamais avoir de « hardiesse » (Eph. 3 : 12) pour s'approcher avec confiance devant Dieu comme Père, car Il a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1: 13). Mais en vertu de la propitiation pour le péché accomplie par le Seigneur Jésus, Dieu n'a plus rien contre nous ; il est « pour nous » (Rom. 8 : 31). Et nous-mêmes, nous n'avons plus aucune inimitié contre Lui, mais nous sommes justifiés par la foi et nous avons la paix avec Lui. Cette paix, le Seigneur Jésus nous l'a donnée, et même, plus encore : « C'est lui qui est notre paix ». Et parce que Christ nous a annoncé cette paix, « nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit » (Eph. 2 : 18).
            Ce libre accès auprès de Dieu comme notre Père pour l'adoration, les actions de grâces, la prière et l'intercession est l'un des privilèges spécifiques de notre foi chrétienne dans le temps actuel. Puissions-nous en faire abondamment et joyeusement usage !
 
 
                          A . R. - extrait d'un ouvrage traduit de l'allemand et édité par E.B.L.C  Chailly-Montreux Suisse
 
 
A suivre