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Dernières paroles de Paul à Timothée

 « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (1 : 7)
 « N'aie donc  pas honte du témoignage de notre Seigneur... Prends part aux souffrances de l'évangile » (1 : 8)
 « C'est pour cela que j'endure ces souffrances » (1 : 12)
 « Onésiphore… m'a souvent réconforté » (1 : 16-18)
 « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d'entre les morts » (2 : 8) 
 « Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 : 19)
 « Mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine… Tu as été pleinement convaincu… Accomplis pleinement ton service » (3 : 10, 14 ;  4 : 5)
  « Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (4 : 17)
                                               

                                         
            Dans la deuxième épître à Timothée, nous découvrons les dernières exhortations d'un serviteur fidèle appelé par le Seigneur à communiquer aux saints le conseil de Dieu concernant l'Assemblée et à les instruire quant à la manière de s'y conduire dans un temps de ruine. L'apôtre Paul a su présenter devant les saints leurs privilèges les plus élevés, mais aussi, dans un temps où l'ennemi travaillait au milieu d'eux, leurs responsabilités. Et il l'a fait avec une fermeté que rien n'ébranlait et un amour qui dictait chacune de ses paroles ; remarquons, par exemple, la manière dont il s'exprime dans l'épître aux Galates !  En faisons-nous un surhomme ? Non. C'était un frère parmi les chrétiens d'alors, qui le reconnaissaient et recevaient beaucoup par son moyen. Il était, certes, apôtre appelé de Jésus Christ, pour révéler des choses qui n'auront plus besoin de l'être par la suite. On voyait alliés en lui le sentiment de ses privilèges et celui de ses responsabilités comme apôtre, mais aussi la délicatesse de ses affections comme frère, vis-à-vis des autres saints.
            L'apôtre Paul a présenté aux Corinthiens, avec la fermeté de la foi, les vérités doctrinales, sans laisser place à aucune incertitude. « Otez le méchant du milieu de vous-mêmes », leur dit-il (1 Cor. 5 : 13). Et comment Paul se présente-t-il ensuite ? Dans la dignité de son apostolat, mais aussi dans une grande angoisse de coeur, manifestant qu'il avait pour les Corinthiens des affections qui avaient l'approbation de Dieu. « Même si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas - si même je l'ai regretté - car je vois que cette lettre vous a attristés, ne serait-ce que pour un temps. Maintenant je me réjouis... de ce que vous avez été attristés à repentance » (2 Cor. 7 : 8-9). Le chrétien a des affections, mais elles doivent être contrôlées par le Saint Esprit.
            Dans l'Ecriture nous pouvons remarquer que tous les serviteurs ont été placés dans des conditions spéciales où Dieu a pu les employer : Joseph, en prison ; Ezéchiel, portant son bagage de prisonnier ; Jérémie, répandant ses larmes, alors qu'il était dans l'affliction pour son peuple. Beaucoup d'enseignements avaient été donnés par Paul dans ses diverses épîtres : le corps de Christ dans l'épître aux Corinthiens, les privilèges élevés et célestes des saints dans l'épître aux Ephésiens, les gloires de la Tête dans l'épître aux Colossiens, la mise en garde contre le légalisme dans l'épître aux Galates, et un développement doctrinal sur l'Assemblée dans la première épître à Timothée. Mais l'apôtre avait quelque chose d'autre à écrire ; que restait-il donc à dire dans la seconde épître à Timothée ?
 
 
« Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (1 : 7) 
 
            Ces mots sont placés dans cet ordre par le Saint Esprit. Dans un tel état de choses, quand on sent que l'on n'est rien, le secours est de savoir que l'Esprit est un Esprit de puissance et qu'il s'agit, si l'on ne peut rien faire, de tenir ferme en se confiant au Seigneur. Ce n'est pas la puissance qui fait du bruit, celle qui consiste à vouloir s'adapter au monde, en oubliant qu'alors on intervient soi-même ; n'oublions pas que c'est la puissance du Saint Esprit lui-même qui agit. La puissance mise à notre disposition pour « tenir ferme » est considérable, mais pour être en mesure de la laisser agir, il faut rompre beaucoup de liens ; ceux qui unissent les chrétiens entre eux sont très précieux, mais si la pensée du Seigneur n'est pas celle à laquelle on se range, il faut parfois en arriver à se séparer de chers croyants. Bien des frères et soeurs savent ce que c'est que de « porter » l'assemblée et sont exercés pour « tenir ferme », mais il faut beaucoup de force pour cela ! A Philadeplphie, le Seigneur dit : « Tu as peu de force » (Apoc. 3 : 8). La force est en Christ et elle vient de Lui. L'Esprit est un esprit de puissance pour discerner le chemin. Que faut-il pour cela ? De la puissance. Que faut-il pour s'y engager ? De la puissance encore. Quand, dans l'assemblée, une partie va dans une direction et une autre, dans une autre, il arrive que l'on se trouve peut-être seul ou presque seul ; il faut alors de la puissance pour tenir ferme.
            L'Esprit est aussi un esprit d'amour et de sobre bon sens. Il nous faut la puissance pour agir et le sobre bon sens pour nous laisser conduire. L'amour agit avec le Seigneur et pour le Seigneur, il ne laisse pas tout aller. Aujourd'hui, on entend dire qu'il faut marcher dans l'amour à tout prix. C'est vrai mais, à aucun prix, il ne faut frustrer le Seigneur de ses droits. « Il y a des enfants de Dieu partout, vous manquez d'amour », dit-on. J'aime mon enfant, même s'il est malheureusement dans un chemin de propre volonté ; s'il est en danger de mort, je volerai à son secours, mais je ne peux ni l'approuver ni le suivre dans le chemin où il s'est engagé. « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c'est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (1 Jean 5 : 2).
 
 
« N'aie donc  pas honte du témoignage de notre Seigneur... Prends part aux souffrances de l'évangile » (1 : 8)
 
            Les souffrances pour l'évangile ne sont pas seulement celles qui consistent à recevoir un quolibet quand on parle du salut. L'évangile complet va jusqu'aux vérités les plus élevées. C'était celui-là que Paul prêchait, en s'occupant de ces pierres vivantes qui étaient posées sur le fondement. C'est édifier les âmes qui a de la valeur et cela entraîne de la souffrance, mais on travaille avec le Seigneur. « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 : 3). Il y a une victoire à remporter, mais nous avons à prendre notre part des souffrances aussi ! On est heureux dans l'assemblée, on y trouve de la joie ; mais lorsque surviennent des difficultés, on peut être découragé. Nous apprenons que nous sommes là pour y être heureux, mais aussi pour y souffrir. Les soeurs également sont appelées à combattre et à prier. Chères soeurs, quand vous êtes assises, un moment dans votre journée, pensez-vous à « porter l'assemblée » devant Dieu, à prier pour les difficultés dont vous avez connaissance, ou pour tel frère ou telle soeur qui s'éloignent ? N'est-ce pas une meilleure part que celle de critiquer ou de juger ?
            Timothée était timide. Ce n'était pas un homme osé. Quand nous pensons aux frères qui sont au service du Seigneur, nous supposons qu'ils sont forts, alors qu'ils pourraient nous dire combien de fois ils sentent cette « timidité » pour faire face avec sagesse à la tâche qui est devant eux ! « Va avec cette force que tu as », a dit l'Eternel à Gédéon (Jug. 7 : 14). Si nous avons cet esprit de puissance, d'amour et de conseil, nous supporterons les critiques, les paroles méritées ou celles qui ne le sont pas. Paul a été l'objet de telles attaques ; Alexandre, l'ouvrier en cuivre, lui a fait beaucoup de mal (4 : 14).
            On nous dira peut-être : « Vous aimez le Seigneur, mais nous préférons un chemin plus facile ». Il serait en effet plus facile pour nous de dire : « Restons en paix, gardons le silence : le Seigneur s'en occupera ! ». Mais il nous faut veiller et prendre garde à la manière dont nous nous conduisons dans l'Assemblée de Dieu. Un serviteur de Dieu a écrit : « Quand le croyant cède à la chair, il n'y a pas de souffrance ».
            Si nous voulons rester près du Seigneur, la chair se regimbera. Une visite semble nécessaire, afin de « gagner » un frère. La chair dit : « Je n'en suis pas capable, je ne saurai pas ce qu'il conviendra de dire... ». Mais ne devons-nous pas apprendre à souffrir, à connaître des luttes, en nous souvenant de Celui qui est ressuscité d'entre les morts ? Il a remporté la victoire. Celui qui travaille pour la chair, travaille pour la mort. Nous, nous appartenons à Celui qui est la vie et nous avons à nous mouvoir dans la sphère où nous avons été placés par grâce
 
 
« C'est pour cela que j'endure ces souffrances » (1 : 12)
 
            L'apôtre Paul a été appelé à connaître un isolement que personne d'autre n'a connu, sinon notre Seigneur Jésus lui-même. Dans cette épître, le mot « souffrance » revient à plusieurs reprises. Les souffrances dans le coeur de l'apôtre étaient liées au témoignage du Seigneur ; aussi donne-t-il ses dernières instructions à Timothée qui risquait de se décourager ou d'être prêt à abdiquer. Dans cette scène nous voyons un coeur sensible, qui reçoit de la part du Seigneur des encouragements précieux, et trace fermement à son enfant le chemin, selon le modèle que Christ a laissé.
            Des persécutions avaient lieu et le coeur des croyants pouvait être rempli de crainte. Que pouvait penser Paul aussi en considérant l'oeuvre dans laquelle il avait été employé et en voyant se lézarder l'édifice ? Des « loups redoutables » (Act. 20 : 29) entraient sous ses yeux dans le troupeau de Dieu pour disperser les brebis. L'Eglise n'avait-elle donc pas besoin de lui ? Or, il était en prison ! Tout manquait au dehors, mais alors Paul recevait ses ressources au-dedans : il trouvait le Seigneur ! Il n'avait pas reçu « un esprit de crainte » (v. 7a), même au moment où de faux docteurs risquaient de faire des dégâts au milieu du troupeau.
            Paul souffrait, mais les ressources étaient immuables, toujours pleinement suffisantes en Christ. Parfois nous pensons qu'il faut plus de puissance pour annoncer l'évangile au loin, en ayant à supporter la contradiction des pécheurs, que pour tenir ferme dans le témoignage journalier rendu au Seigneur - mais ce n'est pas vrai.
 
 
« Onésiphore… m'a souvent réconforté » (1 : 16-18)
 
            Onésiphore aimait le Seigneur comme beaucoup d'autres et s'était également attaché à l'apôtre qui portait les caractères du témoignage du Seigneur en ce temps-là. Paul était méprisé, il était mis à l'écart en prison, et on ne pouvait plus l'aborder facilement, comme c'était le cas lorsqu'il goûtait avec ses frères des moments de bénédiction et de paix. Onésiphore désirait trouver l'apôtre : il l'a cherché soigneusement jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé. Il a risqué probablement sa vie pour lui. « Il n'a pas eu honte de mes chaînes », déclare Paul (v. 16). Dans le chapitre premier de la seconde épître aux Corinthiens, l'apôtre fait un merveilleux exposé des consolations de Dieu à son égard. Onésiphore était un chrétien dont on ne savait qu'une chose : toute sa maison était dans le chemin du Seigneur. Il va auprès de Paul qui souffrait, non pas tant de sa prison, que de la ruine de l'Eglise.
           
 
« Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d'entre les morts » (2 : 8)
 
            C'est une parole qui va très loin. Ma force est liée au fait que je suis uni à Celui qui est ressuscité. La croix met fin d'une façon définitive à toute entrée du Seigneur dans ce monde. Le Seigneur ne s'occupe pas des siens pour les sauver seulement, mais pour les garder. Paul dit aux Philippiens : « Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 10). On ne peut goûter une telle communion qu'en Le connaissant, lui, et la puissance de sa résurrection. Si nous souffrons avec Lui, nous souffrons avec Celui qui a été seul et qui a été méprisé. Nous sommes morts avec Christ et pour le réaliser, nous avons à entrer dans un chemin de souffrance. « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (v. 12).
 
 
« Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 : 19)      
 
            Dans le désordre, quand les vases à honneur et à déshonneur sont là, il y a une précieuse injonction qui nous est donnée ici. Un chrétien n'a pas à chercher s'il est un vase à honneur, mais il doit se purifier de ce qui n'est pas selon la volonté de Dieu et de ce qui n'est pas selon Sa Parole. Quelle que soit la pureté de nos intentions, pensons toujours que ce qui compte, ce ne sont pas les intentions, mais Dieu et sa Parole. Comment devons-nous agir dans la maison de Dieu ? Le Seigneur nous encourage à tenir ferme en face du mal et à nous en séparer pour Christ.
            Pour porter atteinte à la gloire du Seigneur, il ne faut pas nécessairement nier sa divinité comme Fils de Dieu. Si nous nous réunissons, et que nous ne laissions pas au Seigneur la place qui Lui revient, c'est également une offense qui lui est faite. C'est notre propre volonté qui est en contradiction avec celle de Dieu. Le plus important n'est pas de dire : « J'aime le Seigneur », mais de le Lui montrer par notre obéissance. On peut négliger la Parole du Seigneur qui dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19), sous prétexte d'aller évangéliser au loin ! Le Seigneur nous communique dans sa Parole, sa pensée concernant le terrain où, groupés à la table du Seigneur, nous avons à prendre la Cène. Si je désire me souvenir de la mort du Seigneur, ai-je compris que je dois être soumis au Seigneur et qu'on ne peut mettre la Table du Seigneur en communion avec d'autres tables qui ne sont pas dressées sur le terrain de l'unité du corps ? Dieu a choisi à l'avance un lieu pour y faire habiter son Nom. Nous n'avons pas à approuver ni à critiquer ce qui se passe ailleurs, mais à rechercher dans l'Ecriture ce qui est écrit à ce sujet. Il m'est possible de recevoir des chrétiens, frères dans la foi, pour lire la Parole et prier avec eux, dans le but de mieux apprendre à connaître le Seigneur, en nous penchant sur ce qu'Il indique dans sa Parole, mais si ces chrétiens me demandaient de nous réunir pour rompre le pain, je ne le ferais pas, car nous dresserions une table indépendante.
            Au début du christianisme, il y avait l'Assemblée, les Juifs et les nations. Actuellement l'Assemblée est devenue une « grande maison » où il y a beaucoup de désordre et le Seigneur nous demande de Lui obéir, en nous tenant sur le terrain que Lui-même a établi. Qu'a dit le Seigneur ? C'est cela qui compte !
            L'amour se manifeste dans la joie de la communion. Aimons tous les frères et tous les enfants de Dieu. Quand Corneille a été converti, ainsi que les cinq mille lors de la prédication de Pierre, ils ont tous été ajoutés à l'Assemblée. Actuellement en édifiant la maison de Dieu, on a utilisé des matériaux divers. Des personnes non croyantes, n'ayant pas la vie divine, ont été introduites dans la maison de Dieu et ont même reçu des charges ecclésiastiques ! Quand le veau d'or a été édifié dans le camp (Ex. 32), le peuple a été livré au désordre. Que fait Moïse ? Remet-il de l'ordre en regroupant les fidèles ? Non ; il sort du camp et dresse une tente loin de celui-ci, « hors du camp » (Ex. 33 : 7). On aurait pu dire : « Il manque d'amour ». Mais pour Moïse, c'était le Seigneur d'abord ! Il n'est pas resté seul. Nous trouvons Josué qui est lui aussi « hors du camp ». Le camp est aujourd'hui ce que le diable a transformé pour en faire une immense chrétienté avec des cultes divers dans lesquels on adore ici le veau d'or et ailleurs le vrai Dieu. « Sortons vers Lui hors du camp » (Héb. 13 : 13). Quand nous sommes « hors du camp », nous sommes incompris de ceux qui y sont restés ; c'est cela aussi « porter son opprobre ». Paul était « hors du camp » et Onésiphore est allé vers lui pour lui témoigner son affection, une consolation si précieuse, qui n'exclut pas la souffrance.
 
 
« Mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine… Tu as été pleinement convaincu… Accomplis pleinement ton service » (3 : 10, 14 ;  4 : 5)
 
            Ce sont des expressions qui traduisent une oeuvre dans le coeur, avec une conviction intérieure. Peut-être cela nous manque-t-il parfois ? Je pense aux enfants de chrétiens qui ont entendu dès leur enfance le « sain enseignement ». La vérité peut convaincre et on peut être ainsi pleinement convaincu. « Ma doctrine », c'est la première chose nommée, alors que de nos jours la doctrine est facilement laissée de côté. Qu'avait-elle donc de particulier cette doctrine de Paul ? Etait-elle différente de celle de Pierre ? Oui, certes, car elle présentait Christ glorifié unissant tous les croyants en un seul corps.
            Dans le livre des Actes, nous lisons que les croyants persévéraient dans la doctrine (2 : 42) et nous avons à désirer ne pas être « ballottés et emportés çà et là à tout vent de doctrine » (Eph. 4 : 14). Dans les épîtres à Timothée, les mots « enseignement » ou « doctrine » sont cités très souvent. Le Seigneur n'a-t-Il pas dit : « Quand celui-là, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16 : 13).
            L'Ecriture s'explique par l'Ecriture. Où se trouve le verset formel qui nous dit de nous réunir le dimanche matin pour rompre le pain ? Cependant la pensée de Dieu est manifestée par l'Esprit et elle se trouve dans sa Parole. La vérité est un tout et combien il est important d'être affermis dans la doctrine.
            Pourquoi avons-nous tellement d'hésitation devant une décision d'assemblée ? Avons-nous été soigneux sur ce point de la doctrine dans l'Ecriture ? Ou, contrairement à Ruth, sommes-nous allés chercher de la nourriture ailleurs ? « Ma fille... ne va pas glaner dans un autre champ » (Ruth .C'est le champ du Seigneur, celui de la vérité. Si je tronque des versets de la Parole ici où là, parce qu'ils me gênent, je ne suis plus dans la vérité.
 
 
« Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (4 : 17)
 
            Nous voyons cet apôtre qui dans sa solitude, n'a plus personne avec lui, sinon le Seigneur. Les paroles qu'il avait écrites n'étaient pas de nature à multiplier les compagnons ! Le grand apôtre, ce serviteur remarquable, a besoin d'un jeune frère pour l'encourager ! Il se tourne vers Timothée, et lui dit : « Empresse-toi de venir bientôt auprès de moi » (4 : 9). « Le fer s'aiguise par le fer » (Prov. 27 : 17).
            « Empresse-toi », nous dit aussi le Seigneur, désirant que nous fassions ceci ou cela pour l'Assemblée.
            « Quand tu viendras, apporte le manteau que j'ai laissé à Troas » (v. 13). C'était une chose matérielle, mais Paul réalise ce qu'il avait écrit aux Philippiens : « Je suis enseigné... aussi bien à être dans l'abondance qu'à être dans les privations » (Phil. 4 : 12).
            L'apôtre est seul, son coeur est lourd. « Tous m'ont abandonné », dit-il  (v. 16), mais il se tourne vers le Seigneur : « Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (v. 17). Les frères s'en vont, passent, se détournent ou tombent. Le Seigneur reste. Il « se tient » près de lui ; il ne dit pas simplement : Il « est » près de moi. Quand les luttes sont là et que nos affections sont en éveil, on apprécie la présence du Seigneur près de nous, elle nous fortifie.
            On aime retrouver les expressions de nos devanciers dans leurs cantiques, alors qu'eux aussi ont été rejetés et ont dû parfois subir les moqueries, les persécutions en se rendant aux réunions, ou en exerçant leur profession :
 
                         Contre moi dans ce monde
                         Si l'orage en fureur
                         Enfle ses flots et gronde
                         Troublera-t-il mon coeur ?
 
 
            Que le rappel des exhortations de cette dernière épître de l'apôtre Paul nous engage à être fidèles au Seigneur. Nous connaîtrons peut-être un certain isolement, mais aussi des joies particulières. Ce qui faisait le véritable bonheur de l'apôtre est invariable ; au lieu de gémir, il pouvait être au-dessus de toutes ses souffrances. Nous pouvons nous aider entre frères et soeurs, mais c'est toujours le Seigneur qui fortifie. La source de la joie est en Christ Lui-même.
 
 
                                            Ph. Rollet – D'après les notes prises lors d'une méditation (08-10-1972)