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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (18)
 
 
18 - Le service
                   
     Chers amis,
 
     La vie d'un chrétien consiste à prendre et à donner. Elle doit ressembler à un réservoir dans lequel l'eau arrive d'un côté et s'écoule de l'autre. Un chrétien qui reçoit seulement, mais ne donne jamais, risque de devenir un mystique rêveur. A l'inverse, un chrétien qui est occupé à donner au point de ne pas trouver le temps pour recevoir d'abord lui-même du Seigneur, fera à coup sûr spirituellement faillite.
     Dans une des lettres précédentes, j'ai déjà fait remarquer que tout service doit avoir son point de départ « aux pieds de Jésus » comme Marie à la fin de Luc 10, où nous pouvons L'écouter et avoir communion avec Lui. Elle a ainsi pu, plus tard et au bon moment, oindre les pieds du Seigneur Jésus avec le parfum de nard pur de grand prix (Jean 12 : 3) ; elle avait été si souvent assise à Ses pieds qu'elle connaissait sa Personne et ses pensées. De Marthe, il est dit, dans ces mêmes versets de Luc, qu'elle était « distraite par beaucoup de service ». Le Seigneur, discernant le motif de toute cette agitation, met le doigt sur la plaie en lui disant : « Tu t'inquiètes et tu te tourmentes de beaucoup de choses ». Après avoir vécu près du Seigneur lors de la résurrection de Lazare, elle servait, est-il tout simplement souligné (Jean 12 : 2). Tout inquiétude, tout tourment avaient disparu. 
     Dans ces deux femmes, nous trouvons les deux aspects du service chrétien. En Marie, nous trouvons ce qui est accompli pour le Seigneur, pour Dieu ; en Marthe ce qui est fait plutôt pour le bien des hommes. Ainsi, nous lisons en 1 Pierre 2 que nous sommes « édifiés en une maison spirituelle - un saint sacerdoce - pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (v. 5). D'un autre côté, nous sommes aussi « un sacerdoce royal » pour que nous annoncions « les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (v. 9). C'est de ce second aspect du service que nous voulons nous occuper puisque nous avons déjà considéré le premier en relation avec la Cène et l'adoration.
     Tout service doit être accompli de la part du Seigneur dans la conscience que nous sommes responsables de la tâche qu'Il nous confie dans sa bonté. Les serviteurs que nous trouvons à l'oeuvre tout au long des Saintes Ecritures nous en montrent l'exemple. Ils transmettaient fidèlement aux hommes un ou plusieurs messages de la part de Dieu qui les envoyaient Lui-même. Il en est de même aujourd'hui, le Seigneur appelle Lui-même ses serviteurs et leur donne les dons qui leur sont nécessaires pour remplir leur mission ! Ephésiens 4 : 7-12 citant le verset 18 du Psaume 68 nous montre que le Seigneur ressuscité, « monté en haut », donne aux siens ces dons qu'Il a lui-même reçus « dans l'homme ».
 
 
Jésus appelle ceux qu'Il veut
 
    « Il monte sur une montagne et appelle à lui ceux qu'il voulait ; ils vinrent à lui, et il en établit douze pour être avec lui, pour les envoyer prêcher » (Marc 3 : 13-14). Il est question ici de l'appel des douze apôtres. Nous ne pouvons pas comparer la mission qu'ils reçoivent avec celle que le Seigneur confie maintenant à ses serviteurs. Selon Matthieu 10 : 6, ils ne devaient prêcher qu'à des Juifs, « les brebis perdues de la maison d'Israël ». Quand celle-ci l'a rejeté comme Messie et que l'oeuvre de la rédemption a été accomplie, Jésus confie une nouvelle mission à ses disciples : « Allez dans le monde entier, et prêchez l'évangile à toute la création » (Marc 16 : 15). Mais les principes de son appel demeurent les mêmes.
     Dans ce passage de Marc 3, nous trouvons  trois principes importants :
             - Le Seigneur appelle ceux qu'il veut.
             - Il les appelle pour qu'ils soient avec Lui.
             - Il les envoie pour prêcher.
     Nous l'avons vu, le Seigneur appelle ses ouvriers selon sa propre et libre volonté. A Jérémie, Il dit : « Avant que je te formasse dans le ventre de ta mère, je t'ai connu, et avant que tu sortisses de son sein, je t'ai sanctifié, je t'ai établi prophète pour les nations » (Jér. 1 : 5). L'appel de Jean le Baptiseur, selon le même principe, avait été prédit par un ange du Seigneur (Luc 1 : 13-17). Et Paul écrit de lui-même : « Quand il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonce parmi les nations... » (Gal. 1 : 15-16).
     Aucun homme, aucun serviteur de Dieu, ni même l'Assemblée, n'ont à décider de l'appel des ouvriers du Seigneur. Le Seigneur s'est expressément réservé ce droit. Et comme nous l'avons vu pour Jérémie et pour Paul, la préparation pour ces appels commence avant même la naissance et se poursuit jusqu'à ce que, après la conversion, le Seigneur le fasse connaître.
 
 
Etre avec Lui
 
     A quoi le Seigneur appelle-t-il ? A faire tout de suite après la conversion un grand travail pour Lui ? Non, Il appelle « pour être avec Lui ». Une condition indispensable pour un vrai serviteur est d'avoir d'abord été avec Lui et instruit ainsi par Lui. Du temps s'était écoulé entre Marc 3 : 13 et Marc 6 : 7 où le Seigneur envoya ses disciples. Et lorsqu'ils eurent accompli leur mission spéciale, le Seigneur les prit de nouveau seuls avec Lui. Aucun service ne peut être véritablement béni si le serviteur ne sort pas de la présence du Seigneur et n'y retourne pas après son service. Faisons-nous comme les apôtres qui se rassemblent auprès de Jésus pour lui raconter « tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné » (Marc 6 : 30) ? Combien cet entretien a dû être béni et riche en enseignements pour eux : être pris à l'écart par le Seigneur pour qu'Il puisse parler tranquillement avec eux de « tout ce qu'ils avaient fait » et de « tout ce qu'ils avaient enseigné ». Si nous recherchions davantage ces moments en Sa compagnie, notre service ne serait-il pas plus richement béni ?
     Nous ne pouvons plus maintenant être de fait avec le Seigneur, comme l'étaient les disciples, mais c'est possible de l'être spirituellement. En Jean 14 : 21, il est écrit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; or celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; et moi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui ». Et le verset 23 poursuit : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ».
     Nous prouvons notre amour pour le Seigneur en gardant sa Parole. « L'amour de Dieu, c'est que nous gardions ses commandements (1 Jean 5 : 3). Quelle contradiction lorsque quelqu'un affirme aimer le Seigneur, mais agit délibérément en opposition avec Ses commandements !
     Si quelqu'un aime véritablement le Seigneur, il ne se contentera pas de faire ce que le Seigneur commande expressément. L'amour s'applique à Lui être agréable. Dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons pas beaucoup de commandements formels. Mais le Seigneur révèle ses pensées dans sa Parole. Il s'attend à ce que cela suffise aux siens pour agir en conséquence. Alors le Père et le Fils viennent pour faire leur demeure chez celui qui garde sa Parole. Ainsi, nous pouvons dès maintenant être avec Lui. C'est indispensable pour être véritablement préparés par Lui pour le service qu'Il veut nous voir accomplir.
 
 
Envoyé par Lui
 
     En Marc 6 : 7, le Seigneur envoie les disciples deux par deux après les avoir enseignés. Dès lors, ils sont prêts pour le service qu'Il leur a confié. Les hommes établis en autorité n'en jugeaient pas ainsi. Ils voyaient dans les apôtres « des hommes sans instruction et du commun » (Act. 4 : 13). Selon l'appréciation humaine, tels ils étaient. Ils n'avaient pas étudié la théologie ni ne savaient comment les différents rabbins interprétaient l'Ancien Testament. Le Seigneur les avait directement retirés de l'activité qui était la leur jusqu'alors. Mais ils avaient été avec Lui. Leurs ennemis mêmes le reconnaissaient. C'est pourquoi le Seigneur pouvait les employer au service le plus important qui soit. Par la prédication de Pierre, trois mille hommes furent convertis en un jour. Preuve éclatante de l'action du Saint Esprit, « ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières. Toute âme avait de la crainte ». Etait alors posé le fondement de l'oeuvre nouvelle que Dieu commençait ce jour-là : l'établissement de l'Assemblée du Dieu vivant (Act. 2 : 42).
     Ce n'était pas qu'auparavant ils n'aient rien fait ; mais dès le premier jour où ils avaient été avec le Seigneur, Il avait eu quelque activité à leur confier. Mais ils n'étaient que des aides, de simples exécutants. Ils partageaient Sa peine et l'inimitié dont Il était l'objet à cause de l'évangile. Ils partaient à la recherche d'« une petite barque » pour que leur Maître en ait une à sa disposition (Marc 3 : 9) ou d' « un ânon attaché à la porte, dehors, au carrefour » afin que le Seigneur puisse entrer à Jérusalem comme le Roi qu'Il était (11 : 4). Ils ramaient lorsque le Seigneur voulait passer à l'autre rive (Marc 4 : 35-41).
     Dès le premier jour de notre conversion le Seigneur veut nous employer, si nous restons avec Lui. Il y a toujours quelque chose à faire, si nous voulons travailler avec Lui. Nous pouvons distribuer des traités, inviter à des réunions d'évangélisation et d'édification ; nous pouvons aider à préparer matériellement ces réunions… Il faut que nous soyons prêts à faire tout ce qu'Il veut bien nous confier. Ne nous attendons pourtant pas à recevoir du Seigneur, dès le début, de grandes missions, du moins dans le sens que les hommes l'entendent !
     En Matthieu 25, le Seigneur donne à ses esclaves, « à chacun selon sa propre capacité ». Il est à remarquer que ce n'est pas l'esclave qui a reçu cinq talents, ni celui qui en a reçu deux, mais celui qui n'en a reçu qu'un, qui ne fait rien et qui est appelé par le Seigneur : « Méchant et paresseux esclave ». Parce que cet esclave ne faisait pas valoir ce seul talent, il lui est ôté, et donné à celui qui a travaillé dur avec les talents qui lui avaient été confiés. De cette manière, ce dernier reçoit plus encore. Plus nous serons zélés dans les petites choses que le Seigneur place devant nous, plus rapidement aussi Il pourra nous en confier de plus grandes. Il le fera, du moins, si nous accomplissons ces humbles travaux véritablement dans la dépendance et dans l'obéissance envers Lui.
     Il y a bien des années, dans une région montagneuse d'Amérique, vivait une jeune servante, très simple, qui n'avait suivi l'école que pendant trois mois. Elle gagnait quatre dollars et elle les donnait : un pour l'entretien du local de réunions chrétiennes, un pour la mission, et les deux derniers à son père qui était pauvre et avait une grande famille à nourrir. De toute la région, c'était elle qui donnait le plus. Le soir et jusque tard dans la nuit, elle s'acquittait d'un travail supplémentaire pour gagner l'argent nécessaire à l'achat de ses propres vêtements. Un jour, un serviteur de Dieu visita cet endroit. Les possibilités de logement étant rares, la jeune fille mit sa chambre à sa disposition. Sur la table, elle avait laissé sa Bible, annotée à presque toutes les pages. Mais ce qui frappa le plus le visiteur, fut cette remarque ajoutée dans la marge de Marc 16 : 15 : « Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile à toute la création ». En grosses lettres claires, elle avait écrit : « Oh ! si je pouvais le faire ! ».
     Le lendemain, il lui en parla ; mais elle se mit à pleurer si fort qu'elle ne pouvait prononcer aucune parole. Plus tard, il apprit son histoire. Elle s'était convertie à l'âge de quatorze ans. Une fois qu'elle était rentrée à la maison, elle avait trouvé un papier sur lequel était écrit : « L'appel de la Chine pour l'Evangile ! » Personne ne savait d'où venait ce papier. Mais dès ce moment, ses pensées avaient été centrées sur la Chine. Pendant dix ans, elle avait demandé jour après jour au Seigneur de l'envoyer là-bas. Puis, depuis peu de temps, un changement s'était opéré en elle. Elle en était arrivée à la conclusion qu'elle s'était trompée et que le Seigneur ne l'avait pas destinée à être une missionnaire dans ce lointain pays, mais tout simplement dans cette ferme isolée dans la montagne. Dès lors, sa prière avait été : « Accorde-moi d'être de bon coeur une missionnaire pour toi dans la maison ». Et le Seigneur avait exaucé sa prière.
     Pendant dix ans, elle avait prié pour les grandes choses, sans jamais négliger les plus modestes. L'offrande de son salaire en témoignait. Elle avait été amenée à faire de bon coeur toutes les activités banales qui lui étaient demandées à la cuisine ou au ménage. Elle était là un véritable témoin du Seigneur. Le serviteur de Dieu eut la certitude que le Seigneur l'avait envoyé dans ce village précisément pour aider cette jeune fille. Elle partit enfin en Chine où le Seigneur put l'employer pour une oeuvre richement bénie.
« Celui qui est fidèle dans ce qui très petit est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16 : 10).
 
 
Dépendance du Seigneur
 
     Nous avons vu que les serviteurs du Seigneur sont appelés par Lui-même, selon sa propre volonté, et aussi qu'ils sont envoyés par Lui seul. Mais ce n'est pas tout ! Le service doit également être exercé dans la dépendance du Seigneur. « Il y a diversité de services, et le même Seigneur » (1 Cor. 12 : 5).
     Pour pouvoir répondre à cette responsabilité, nous avons reçu le Saint Esprit qui veut nous conduire en toutes choses afin que nous ne fassions pas notre propre volonté (Gal. 5 : 17). Cette action du Saint Esprit est de toute importance pour le service de l'adoration (Phil. 3 : 3) mais aussi pour l'exercice du ministère (Act. 16 : 6-10). « Mais le seul et même Esprit opère tout cela, distribuant à chacun en particulier comme Il lui plaît » (1 Cor. 12 : 11). Nous avons donc à être conduits dans notre service par le Saint Esprit pour l'accomplir dans la dépendance du Seigneur car nous en sommes responsables devant Lui.
     Cette attente constante des directives du Seigneur nous donnera  une grande assurance. Si un croyant regarde à lui-même, il n'en a aucune pour faire quoi que ce soit. Il voit en lui tant de faiblesse, tant de perversion latente, qu'il n'a pas le courage de répondre à l'appel du Dieu saint. Il sait peut-être très bien qu'il a reçu un don du Seigneur et qu'il est appelé par Lui, il reste néanmoins profondément conscient qu'il ne peut être par lui-même le canal d'aucune bénédiction car jamais, pense-t-il, aucun pécheur n'a été amené à la repentance par les paroles d'un homme conduit par la chair ; un croyant ne peut pas davantage être béni par des paroles venant d'un tel homme. Comment un serviteur qui ne se tient pas devant Dieu peut-il discerner les vrais besoins des hommes auxquels il s'adresse ?
     Si, en revanche, nous sommes conduits par le Saint Esprit, il s'ensuivra toujours une bénédiction. Lui seul connaît les besoins du moment et comment il peut y être répondu. Il donne à ceux qu'il utilise des paroles spirituelles, pour communiquer des choses spirituelles (1 Cor. 2 : 13).
     C'est en même temps une grande responsabilité. Nous avons à prêter une grande attention à la direction du Saint Esprit, afin qu'Il puisse employer qui Il veut. Il est le seul qui a la liberté de nous diriger, nous personnellement, et de conduire le service dans les assemblées en particulier. Penser que nous pouvons décider qui fera le service dans l'assemblée est en contradiction absolue avec les Saintes Ecritures ; en réalité, c'est mépriser la présence du Saint Esprit. Et ce n'est guère mieux de dire que tous peuvent participer au service ou de limiter ce droit à une personne ou à quelques-unes. Le Saint Esprit seul a le droit de décider qui Il veut employer. Notre devoir est d'être prêts à être employés par Lui, s'Il le veut.
     Il est clair que, dans les réunions, le Saint Esprit se sert des dons que le Seigneur a donnés. Il a toutefois le droit d'utiliser aussi un don habituellement plus discret, même si des frères ayant un don plus en vue sont présents. Pour ce qui en est de prier, de rendre grâces ou d'indiquer un cantique, il ne s'agit pas de dons ; il convient pourtant de se laisser conduire par le Saint Esprit. Ce que certains appellent un don de prière est souvent une manifestation de la chair. Pour prier et rendre grâces, le Saint Esprit peut se servir de tous ceux dont l'état spirituel est tel qu'ils peuvent être utilisés. Quelle responsabilité alors pour chacun de nous, les plus jeunes frères comme les plus âgés, d'être dans les réunions dans un tel état ! Et si le Saint Esprit le veut, que nous soyons prêts aussi à nous laisser employer.
                                                                                                                                                  
      Avec mes affectueuses salutations.
                                                            
                                                                                                         
                                                                                                              D'après H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)