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DES NOMS QUI DESIGNENT LES CROYANTS DANS L'ECRITURE
 
 
 Introduction
 FRERES
 DISCIPLES
 CHRETIENS
 SAINTS

 
Introduction
 
            Dans la Bible, plusieurs noms sont employés pour désigner ceux qui appartiennent au Seigneur ; ils révèlent leurs privilèges, mais ils indiquent aussi les responsabilités particulières qui se rattachent à la vie chrétienne. Ces noms ne sont pas donnés aux croyants pour qu'ils en fassent étalage, mais afin qu'ils manifestent à leur entourage le sens qu'ils revêtent.
            Cependant, le désir de se donner un nom pour se différencier des autres caractérise aujourd'hui la chrétienté. Cette tendance n'est rien d'autre qu'un esprit d'indépendance, d'orgueil et de division qui ôte à l'assemblée de Dieu sur la terre le véritable caractère qu'elle devrait manifester : l'expression de l'unité du corps de Christ.
            Par cet esprit de division, les membres de différents groupes ecclésiastiques se sentent plus unis par les noms de leurs dénominations respectives que par le seul lien de membres du corps de Christ. Cette unité a été pourtant parfaitement réalisée par l'oeuvre du Seigneur Jésus sur la croix de Golgotha - une oeuvre parfaite accomplie une fois pour toutes. Bien que toujours parfaite aux yeux de Dieu, cette unité a été gâtée par l'homme dans la pratique. Aussi le témoignage du corps de Christ sur la terre, conformément à la promesse du Seigneur en Matthieu 18 : 20, est-il difficilement manifesté par les croyants.
            Notons que dans certains pays, l'autorité publique exige qu'à chaque rassemblement il y ait une représentation dotée d'un cadre légal et juridique chargé de répondre éventuellement à certaines questions d'ordre administratif posées par l'autorité publique au sujet de ces groupements. Cette obligation légale a amené les croyants à concevoir des cadres juridiques représentés par un groupe de personnes formant une association et capables de défendre les intérêts des assemblées sans pourtant se prévaloir d'en être les chefs. On constate avec regret qu'aujourd'hui ces associations sont considérées dans les dénominations comme des « églises » perdant ainsi de vue la véritable signification de l'Eglise qu'elle soit universelle ou locale. Les noms de telles associations sont portés désormais par les enfants de Dieu ignorant la vérité de l'Ecriture à ce sujet ; ils sont même inscrits sur des bâtiments où se tiennent les réunions d'assemblée. Ce comportement n'est pas autre chose qu'un signe d'orgueil qui ne peut conduire qu'à des confusions (comparer avec Genèse 11 : 1-9) et à des résultats néfastes qui glorifient l'homme plutôt que Dieu.
            C'est pour donner la lumière de la Parole de Dieu sur ce sujet que ces quelques réflexions sont présentées, et afin de prévenir les croyants de ces grands dangers qui les guettent aujourd'hui dans la chrétienté.
 
            Le mot « croyants » se trouve 3 fois dans le livre des Actes (2 : 44 ; 5 : 14 ; 16 : 1) ; il est employé aussi dans les épîtres (Rom. 10 : 4 ; 2 Cor. 6 : 15 ; Gal. 3 : 9 ; 1 Tim. 6 : 2). Nous désirons considérer plus particulièrement quelques passages de la Parole de Dieu où apparaissent les noms suivants : « frères », « disciples », « chrétiens », « saints ».
D'autres termes sont également employés dans l'Ecriture : enfants de Dieu (Jean 1 : 12), bien-aimés (2 Thes. 2 : 13)…
 
 
 
 
FRERES
 
            Nous retrouvons ce nom maintes fois dans divers passages de l'Ecriture. Nous n'en rappellerons que quelques-uns ici.
 
                        Actes 6 : 1-7
 
            Déjà employé par le Seigneur (Jean 20 : 17), le nom de « frères » est utilisé par les premiers chrétiens à partir du moment où, Jésus étant remonté au ciel, le Saint Esprit est descendu sur la terre, donc à partir du chapitre 2 du livre des Actes. Il s'agit ici d'un membre de l'Assemblée ; le sens de ce mot est donc différent de celui qu'il prend dans l'expression « hommes frères » (2 : 29), où il désigne les membres de la famille « selon la chair ».
            En Actes 6, il est question d'un problème survenu entre les disciples : les Hellénistes (Juifs venus des nations) murmuraient contre les Hébreux parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour.
            Les apôtres n'ont pas fermé les yeux sur ce problème qui était un danger pour la communion et la diffusion de l'Evangile. Il fallait à tout prix chercher une solution sage et spirituelle pour éviter que des accusations de favoritisme ne soient une entrave à la communion entre ces croyants si bien réalisée à la Pentecôte.
            Les douze ont donc demandé aux disciples de faire le choix de sept hommes ayant « un bon témoignage, pleins de l'Esprit Saint et de sagesse » (v. 3) pour s'occuper de cette affaire. Cette proposition a plu à toute l'assemblée et sept hommes ont été choisis selon ces critères. Ainsi le problème posé par ces murmures a cessé, car ce choix avait été fait de manière sage. La plupart de ceux qui ont été choisis étaient même des Hellénistes.
            Cette décision a eu d'heureux résultats que l'on trouve au verset 7 :
                        - la parole de Dieu se répandait de plus en plus ;
                        - le nombre de disciples augmentait beaucoup à Jérusalem ;
                        - une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.
            Ces bons fruits ont découlé aussi d'un esprit de communion et de collaboration qui a animé les frères lors de la résolution sage et spirituelle de ces conflits que le diable venait d'introduire parmi ces croyants. La communion qui existait au départ a été rétablie car les frères et soeurs ont accepté de « collaborer » pour résoudre ce problème, en se laissant diriger par la Parole de Dieu et son Esprit.
            Ces résultats font état de deux conséquences bénies concernant la vie de l'assemblée :
                        - Lorsque l'Evangile est bien présenté, reçu et vécu par les croyants, il en résulte d'abord une croissance spirituelle ;
                        - Cette croissance spirituelle entraîne également une croissance en nombre.
            Remarquons que la croissance est d'abord d'ordre « spirituel », avant de l'être sur le plan « numérique ». Ce n'est pas l'inverse, comme nous l'observons, hélas, aujourd'hui ; une telle situation, où l'accroissement est numérique plutôt que spirituel, est anormale aux yeux de Dieu et sa Parole la condamne.
            Ainsi le nom « frères » est associé à la collaboration et à la communion et nous voyons, dans d'autres passages, comment les disciples en ont fait usage.
 
 
                        Actes 9 : 26-30
 
            Ce chapitre raconte comment Paul, ayant rencontré le Seigneur Jésus sur le chemin de Damas, s'est converti (v.1-25). Sa conversion a été suivie par une préparation au service, faite par le Seigneur lui-même, et par le moyen de l'un de ses disciples, Ananias - comme nous le verrons un peu plus loin, lorsque nous parlerons du nom de « disciples ».
            Aussitôt préparé, Paul s'est mis à prêcher dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu (v.19-20). Autrefois connu comme un persécuteur, mais se présentant maintenant comme disciple de Jésus, il a eu des difficultés à être accepté comme tel. A Damas et à Jérusalem il a dû avoir l'appui du témoignage d'autres disciples qui, eux, étaient bien connus et avaient un bon témoignage. Paul a rencontré une opposition de la part des Juifs, allant jusqu'à faire un complot pour le faire mourir ; il a été contraint de quitter Damas. Il s'est évadé grâce aux disciples qui l'ont descendu par la muraille, dans une corbeille ; la porte était bien gardée, jour et nuit, dans le but de lui ôter la vie lorsqu'il chercherait à passer.
            Au verset 26, nous voyons qu'il cherchait à se joindre aux disciples à Jérusalem mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il soit devenu un disciple. C'est Barnabas qui, jouissant d'un bon témoignage et poussé par un esprit de communion, l'a pris et l'a conduit vers les apôtres. Il leur a raconté comment, sur le chemin de Damas, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé et comment à Damas il avait franchement prêché au nom de Jésus. Paul a été de cette manière accepté à Jérusalem, mais le zèle qu'il a montré en témoignant à l'égard du Seigneur dans cette ville, l'a de nouveau exposé aux menaces des Hellénistes qui cherchaient aussi à lui ôter la vie.
            Au verset 30, les frères à Jérusalem l'ayant su, l'ont emmené à Césarée, et l'ont fait partir pour Tarse. Ce verset montre que ces frères étaient poussés par l'amour fraternel (voir 1 Jean 3 :16 ; Phil. 2 : 25-27)
 
 
                        Actes 10 : 23
 
            Nous voyons dans ce verset un bon exemple de communion dans le service réalisé entre des frères.
            En lisant ce chapitre du début à la fin, nous voyons comment Dieu a accompli son plan pour faire parvenir l'Evangile aux nations, plus particulièrement à la maison de Corneille. Dieu prépare cet homme (v. 3-6) et en même temps l'apôtre Pierre (v. 9-22). Quel bel exemple de communion est contenu dans ce passage ! Le Seigneur ne peut pas envoyer son serviteur vers une personne qu'il n'a pas d'abord préparée. Il est le Maître de toute l'oeuvre.
            Le Seigneur laisse à Pierre la liberté d'exprimer ses inquiétudes et lui fait comprendre qu'il ne fait pas de « favoritisme » entre les hommes, qu'ils soient Juifs ou païens (v.34-35 ; 47-48). Pierre ne partira pas seul chez Corneille, mais il s'associe d'autres frères de Joppé pour rendre témoignage au retour (v. 23). Quel bel exemple d'association dans le service entre des frères sérieux, donnant la preuve de leur communion ! Cet acte revêt une importance capitale. Appelé à défendre sa position au sujet de cette visite (11 : 1-18), Pierre n'aurait pas été convaincant s'il n'y avait pas eu des témoins de cet événement de la grâce, vécu dans la maison de Corneille. Ce bon témoignage a amené les auditeurs à glorifier Dieu (v.18).  Et les Juifs croyants et ceux qui étaient venus des nations à Antioche se sont appelés frères (v. 29-30), malgré leurs différences linguistiques et nationales, à cause de leur foi commune en Jésus Christ ! Cette communion a conduit les croyants d'Antioche à s'identifier à ceux de Judée dans la crise que ces derniers traversaient pour se nourrir ; d'où la décision de faire des collectes en leur faveur et de charger Barnabas et Paul de les acheminer.
 
 
                        Actes 12 : 17 ; 15 : 21-23
 
            Le nom « frères » est cité à nouveau au chapitre 12 des Actes, dans le récit concernant la sortie miraculeuse de Pierre de la prison, après la mort par l'épée de Jacques, frère de Jean. Le roi Hérode avait entrepris de maltraiter l'assemblée. Après avoir été arrêté et mis en prison, Pierre est délivré miraculeusement grâce aux prières des saints (12 : 5) par l'ange du Seigneur. Aussitôt arrivé dans la maison où se trouvent réunis les frères pour la prière, Pierre raconte comment il vient d'être délivré de cette prison et leur demande d'aller annoncer cette nouvelle à Jacques et aux frères. Qui était ce Jacques ? C'était l'un des frères conducteurs de l'assemblée à Jérusalem (15 : 13).
            Parmi les « frères », il y a ceux qui ont reçu des « dons de grâce » particuliers - bien que chaque croyant ait reçu au moins un don. Il y a ainsi ceux qui ont reçu le don de conducteurs et Jacques en faisait partie. Retenons que le « conducteur » a la mission de montrer le chemin à suivre et qu'il ne peut pas montrer un chemin et en suivre lui-même un autre ! Il est donné à l'assemblée pour la conduire, c'est-à-dire pour montrer la voie à suivre et non pour dominer, comme certains le prétendent aujourd'hui dans la chrétienté. Ces frères tiennent - mais ne prennent pas - la première place parmi les frères. Qui donc sont ces frères et comment les reconnaître ? La première épître de Paul aux Thessaloniciens indique trois caractéristiques pouvant permettre de les distinguer (5 : 12-13) :
                        - ils « travaillent » parmi vous : ils ont à coeur le travail du Seigneur dans l'assemblée et ne sont pas paresseux ; leur travail commence au niveau local, avant de s'étendre ailleurs.
                        - ils « sont à la tête dans le Seigneur » : ils doivent d'abord eux-mêmes dépendre du Seigneur et lui être vraiment soumis avant de conduire les autres. C'est le Seigneur Jésus qui est le parfait modèle à suivre. Paul pouvait se sentir libre de dire aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs comme je le suis de Christ » (1 Cor. 11 : 1). Cette expression montre que Paul avait un bon témoignage ; n'importe qui ne peut pas se permettre de parler ainsi, quelle que soit sa position !
                        - ils « vous avertissent » : iI n'est pas possible de conduire dans l'assemblée si l'on n'est pas prêt à avertir. C'est souvent une tâche difficile à laquelle on doit s'appliquer pour ne pas laisser faire n'importe quoi en donnant pour motif qu'on ne veut pas être en scandale aux frères.
            Ce passage nous recommande d'avoir de la considération pour de tels conducteurs et de les estimer très haut en amour à cause de leur oeuvre. Que ceux qui pensent avoir aujourd'hui cette fonction dans l'assemblée s'examinent pour voir si réellement ils remplissent les conditions dont ils se prévalent. Ce sont plutôt les frères et soeurs dans l'assemblée locale qui reconnaîtront si réellement ils doivent être appelés « conducteurs ». Un bon conducteur peut être également reconnu dans les assemblées voisines ; c'était le cas de Timothée qui avait reçu un bon témoignage des assemblées à Lystre et à Iconium (Act. 16 :1, 2,40). Le fait d'avoir reçu ce don n'autorise pas à celui qui l'a reçu à se prétendre chef de l'assemblée ; le seul Chef, c'est le Christ. Et nous, nous sommes exhortés à nous reconnaître les uns les autres comme des frères (Matt. 23 : 8).
            En Actes 28 : 23, 25, deux verbes importants sont liés ici à ce nom de frères : il s'agit de venir et de trouver. Ils montrent que les véritables frères se cherchent et se retrouvent. Il est anormal que, lorsqu'un frère voyage vers une certaine localité où il y a des frères, on ne se donne pas la peine de venir le chercher.
 
 
                        Jean 20 : 17-18 ; Hébreux 2 : 11-13
 
            Dans ce passage de Jean, c'est la première fois que le Seigneur Jésus appelle ses disciples « frères ». Il leur révèle le nom de Père en disant à Marie de Magdala : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). Ce nom est ici en rapport avec sa position de « médiateur entre Dieu et les hommes » : c'est Lui, « l'homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim 2 : 5) et dont le sang a le pouvoir de sauver.
            Ce même enseignement est rappelé dans le second chapitre de l'épître aux Hébreux : « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifies sont tous d'un ; c'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères quand il dit : J'annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l'assemblée je chanterai tes louanges » (v. 11-12).
            Remarquons que le Seigneur nous appelle ses frères mais cela ne nous autorise pas de L'appeler frère ! La Parole de Dieu nous appelle à Le glorifier à cause de son abaissement (Phil. 2 : 5-11).
 
 
 
DISCIPLES 

                        Actes 6 : 1, 2,7

            Comme le nom de « frères », celui de « disciples » se trouve aussi pour la première fois dans ce passage (v. 3) où il est parlé des murmures. Le nom de « disciple » signifie « élève », c'est-à-dire : celui qui suit les enseignements du maître. Les croyants sont appelés à être de bons élèves, des personnes animées par une ferme volonté de demeurer attachées à la Parole du Seigneur. C'était le cas de Marie, la soeur de Lazare, qui se tenait aux pieds du Seigneur Jésus écouter sa parole (Luc 10 : 39).
            Un bon disciple est un imitateur du Seigneur Jésus ; il est aussi un modèle pour son entourage (1 Thes. 1 : 6-7). Un tel modèle est donné par les disciples en Actes 6 : ils se sont laissé diriger par le Saint Esprit et la Parole pour résoudre les problèmes qui venaient de surgir parmi eux. Il en a résulté premièrement une croissance spirituelle, puis une croissance en nombre – ce sont, comme nous l'avons vu précédemment, deux conséquences bénies.
 
 
                        Actes 9 : 1-41
 
            Dans ce chapitre, que l'on a appelé « le chapitre des disciples », le nom « disciple » se trouve cinq fois au pluriel et trois fois au singulier.
 
            Au premier verset, nous trouvons l'expression « disciples du Seigneur » Il n'est pas dit : disciple de tel ou tel frère. Nous sommes tous appelés à suivre un seul Seigneur et à n'écouter que Lui seul (Matt. 23 : 8). Le croyant est donc disciple et imitateur du Seigneur et non d'un frère ; il est haï et rejeté dans ce monde comme l'a été son Seigneur. Il est ainsi responsable de sortir moralement de ce monde - même s'il y est encore (Jean 17 : 14-16) - et de « sortir hors du camp » portant l'opprobre de Christ (Héb. 13 : 10-13). Matthieu 10 : 24-25 enseigne que le disciple est traité comme son maître et qu'il n'est pas plus honoré que Lui (comparer avec. 1 Cor.10 : 13). Pour rester debout en dépit de l'opposition, nous devons nous rappeler que le Seigneur nous aime (2 Thes. 2 : 13).
 
            Au verset 5, Saul, terrassé sur le chemin de Damas, pose la question suivante : « Qui es-tu, Seigneur ? ». La position d'un disciple est caractérisée par la reconnaissance de la seigneurie de Jésus. Le nom disciple rappelle que Jésus est notre Seigneur et nous devons toujours être animés du désir de Le connaître davantage. Philippiens 3 : 8 montre que nous devrions chercher à connaître Christ seul. Saul, devenu Paul, racontera sa conversion (Act. 22) ; dans ce récit, nous trouvons les deux questions qu'un vrai disciple devrait toujours se poser :
                        - « Qui es-tu Seigneur ? » (v. 8)
                        - « Que dois-je faire Seigneur ? » (v. 9).
 
            Au verset 10, le Seigneur appelle Ananias par son nom. Le Seigneur connaît chacun de ses disciples, de ses brebis, par son nom et eux aussi Le connaissent (Jean 10 : 14). Le Seigneur donne ensuite un ordre à Ananias (v. 11-12), mais Il lui permet aussi d'exprimer ses craintes (v. 13-15). Il va lui donner alors la confirmation du service qu'Il attend de lui, comme l'Eternel l'a fait pour la mission de Gédéon (Jug. 6 :11-24). Ananias, ce disciple probablement inconnu ou peu connu dans l'assemblée à Damas, a été l'instrument que le Seigneur a utilisé d'une manière étonnante pour préparer un grand serviteur de Dieu, comme Paul. Cette vérité de l'Ecriture nous enseigne qu'il ne faut pas mépriser les petites choses (voir Zach. 4 :10), ni rechercher les grandes (voir Jér. 45 : 5 ; 2 Rois 4 : 1-6 ; Ex. 4 : 2 ; Jug. 3 : 31 ; 1 Rois 17 : 12-16 ; Jean 6 : 9 ; 1 Cor. 1 : 25-31). Le nom d'Ananias est seulement mentionné ici, mais celui de Paul, opérant de grandes choses, le sera bien des fois dans plusieurs pages du Nouveau Testament. Cela nous rappelle aussi l'histoire d'André qui, après avoir été appelé par le Seigneur Jésus a aussitôt averti son frère Simon (Jean 1 : 40-41). Simon Pierre deviendra un instrument auquel le Seigneur confiera de grandes responsabilités quant à l'expansion de l'Evangile. Mais l'Ecriture ne parle qu'une autre fois d'André : il a amené au Seigneur un petit garçon qui n'avait que cinq pains et deux poissons ; bénis par le Seigneur, ils ont nourri environ cinq mille personnes (Jean 6 : 8-11).
            Le Seigneur n'a pas apprécié le travail de ses grands serviteurs plus que celui de ceux qui les ont conduits à Lui. Chacun a sa place dans l'oeuvre du Seigneur. Ce qui compte pour un bon disciple ce n'est pas la grandeur de l'oeuvre qu'il accomplit, mais de rester fidèlement à la place où le Seigneur l'a mis.
            Il y a de vrais disciples, mais aussi, hélas, de faux disciples (Jean 6 :60-65), tout comme il y a de vrais frères et des faux frères (2 Cor. 11 : 23, 26 ; Gal. 2 : 4).
 
            Aux versets 19 et 26, nous remarquons une différence entre deux attitudes de Paul :
                        - il était « avec les disciples » à Damas
                        - il « cherchait à se joindre aux disciples » à Jérusalem.
            Les deux verbes utilisés ici montrent combien le témoignage d'un frère peut renforcer ou au contraire entraver sa communion avec les autres. L'intervention de Barnabas qui avait un bon témoignage (voir Act. 11) a été nécessaire dans ce dernier cas pour que Paul soit accepté à Jérusalem alors qu'à Damas on le connaissait déjà comme un vrai disciple, après sa rencontre avec le Seigneur Jésus et sa préparation pour la mission qu'il allait accomplir avec hardiesse à Damas, au point de s'exposer aux menaces des Juifs.
 
 
 
CHRETIENS
 
            Ce nom se retrouve 3 fois dans l'Ecriture (Act. 11 : 26 ; 26 : 28 ; 1 Pier. 4 : 16).
 
                        Actes 11 : 26
 
            L'oeuvre que le Seigneur a commencé pour que l'évangile s'étende depuis Jérusalem « jusqu'au bout de la terre » (Act. 1 : 8) a été combattue par le diable mais elle n'a pas été entravée. Nous voyons à partir du verset 19 comment les disciples ont été dispersés par la persécution survenue à propos d'Etienne et sont allés jusqu'en Phénicie, dans l'Ile de Chypre, et à Antioche, annonçant la Parole seulement aux Juifs. Mais certains parmi eux, originaires de Chypre et de Cyrène, étant venus aussi à Antioche, se sont adressés aux Grecs, et leur ont annoncé le Seigneur Jésus (v. 20). « La main du Seigneur était avec eux ; un grand nombre crurent et se tournèrent vers le Seigneur » (v.  21).
            Notons les expressions : « annoncer le Seigneur », « se tourner vers le Seigneur » ; « attachés au Seigneur » (v. 23) ; « ajoutée au Seigneur » (v. 24). La conversion de ces personnes était authentique et basée sur le véritable Evangile ; ils ne se sont pas tournés vers un homme mais vers le Seigneur lui-même, même si la prédication avait eu lieu par le moyen des hommes.
            C'est leur attachement au Seigneur qui a produit en eux un témoignage qui les a amenés à marcher en suivant Ses traces, au point que leur entourage les a nommés « chrétiens ». Ce nom avait donc un caractère péjoratif, car il se référait à Christ qui a été rejeté et crucifié. Nous avons la responsabilité de manifester au monde que nous sommes attachés à Celui qui a été méconnu et rejeté ; alors nous serons de bons témoins du Seigneur Jésus tout au long de notre marche ici-bas. Ce nom démontre clairement notre séparation de tout ce qui est « du monde ». Remarquons que ce ne sont pas les croyants à Antioche qui se sont donné ce nom ; c'est leur entourage qui le leur a attribué, à cause de leur témoignage envers le Christ. Nous pouvons être reconnaissants envers Lui quand Il produit en nous des fruits semblables ; nous amenant à manifester un tel témoignage dans notre entourage, notre milieu professionnel, nos familles…
 
 
                        1 Pierre 4 : 16
 
            Soyons reconnaissants pour ce nom de « chrétiens » qui nous accorde le privilège de pouvoir être des témoins et de rester séparés du monde pour Dieu. C'est pour cela que la Parole de Dieu nous déclare dans ce verset : «  Si c'est comme chrétien (que quelqu'un souffre), qu'il n'en ait pas honte, mais qu'il glorifie Dieu en ce nom ». C'est cet enseignement que nous avons déjà trouvé dans l'exhortation à porter l'opprobre de Christ (Héb. 13 :10-13).
 
 
 
 
SAINTS
 
            Nous retrouvons cette appellation dans plusieurs versets de la Bible, mais nous allons en examiner seulement quelques-uns, en particulier dans les Actes.
 
 
                        Actes 9 : 1, 13
 
            Le récit de la conversion de Saul sur le chemin de Damas rapporte qu'il respirait encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur. Il s'était rendu chez le souverain sacrificateur pour lui demander des lettres pour les synagogues de Damas ; s'il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amènerait liés à Jérusalem.
            Les personnes qui sont appelées disciples du Seigneur (v. 1) sont aussi nommées « tes saints » (v. 13). C'est le disciple Ananias, un frère simple qui prononce pour la première fois ce nom. C'est une révélation qu'il a reçu du Seigneur lui-même car il vivait en communion avec Lui et il était plein de l'Esprit Saint. Le Seigneur lui permet d'exprimer ses inquiétudes au sujet de cet homme qu'il a reçu l'ordre d'aller préparer pour le Seigneur. Mais le Seigneur lui-même lui donne la confirmation d'y aller.
            Cette expression : « tes saints » montre qu'ils appartenaient au Seigneur. Lui-même s'est identifié à eux en disant à Saul : « Pourquoi me persécutes-tu ? » (v. 4). Que signifie donc ce nom ? La réponse est donnée dans l'épître aux Hébreux : « C'est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10 : 10). « Nous avons été sanctifiés par l'offrande du corps de Christ » : c'est un fait accompli, établi dans le passé et une fois pour toutes. Cette sanctification est une sanctification de position dans le Christ et c'est Lui-même qui l'a accomplie sans que nous ayons fourni un effort personnel. Nous la recevons par la foi, en croyant en Lui. Mais nous sommes également exhortés à « poursuivre » la sainteté (Héb. 12 : 14), c'est-à-dire la sanctification dans la marche quotidienne.
            Ainsi, le nom de « saint » signifie  « mis à part pour Dieu  et séparé du monde».
            Ce nom est mal utilisé dans la chrétienté, du moins dans certaines dénominations, où il est utilisé en rapport avec des pratiques qui consistent à « vénérer » certains serviteurs de Dieu morts (culte rendu aux saints). Ces pratiques, étrangères à la Parole de Dieu, étaient inconnues au début de l'Eglise ; ce n'est que vers le quatrième siècle qu'elles se sont développées après l'entrée massive dans l'Eglise de païens habitués au culte des dieux et des déesses. Selon ces pratiques, il faut se soumettre à des procédures qui durent pendant des années avant de devenir un « saint » reconnu par l'église. Or, ce n'est évidemment ni par l'église, ni par quoi que ce soit que nous pouvons le devenir. L'homme n'a rien fait pour qu'il puisse être sanctifié.
            L'apôtre Paul montre la liste des « oeuvres infructueuses des ténèbres » dont nous devons nous séparer pour être entièrement utilisés comme des vases à honneur mis à part pour Dieu (1 Cor. 6 : 9-10) et Il nous rappelle que nous avons été sanctifiés (v. 11).
            De même dans 1 Corinthiens 1 : 2, le verbe sanctifier est à la forme passive pour montrer que ce ne sont pas nos propres efforts ni ceux d'un homme qui nous ont mérité cette position de sainteté en Christ. Nous trouvons là deux expressions très importantes à connaître en rapport avec la sanctification : « sanctifiés dans le Christ Jésus » et « saints par appel ». Il s'agit de la sanctification de position, différente de la sanctification dans la marche à laquelle correspond l'expression : « appelés à être saints ». On ne peut pas vivre dans la sainteté sans avoir été d'abord sanctifié.
            Dans le livre de l'Exode, nous trouvons encore le verbe sanctifier en rapport avec les ustensiles du Tabernacle (40 :6-9). Leur utilisation hors du service de Dieu exposait leurs utilisateurs à un jugement sévère (voir le cas du roi Belshatsar de Babylone en Daniel 5 :1-31). Sanctifiés, nous n'appartenons plus à nous-mêmes (Jean 17 :14-19) ; nous appartenons désormais au Seigneur et nous sommes ses vases. C'est pourquoi Esaïe dit : « Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l'Eternel » (52 : 11) ; c'est notre responsabilité en tant que saints.
            Nous avons à notre disposition deux ressources pour que nous puissions réaliser cela en  pratique :
                        - le Saint Esprit nous a été donné pour appliquer la Parole de Dieu à la conscience et au coeur (Jean 17 :17)
                        - le Seigneur Lui-même, glorifié dans le ciel (Jean 17 : 19 ; Matt.  28 : 20b), ainsi qu'il apparaît dans le livre des Actes au chapitre 2.
 
            En Actes 9 : 32 nous lisons que Pierre parcourait « toute la contrée », c'est-à-dire des régions différentes, travaillant parmi « les saints ». Ce verset nous montre comment l'Evangile a aboli toutes les barrières entre les différents groupes pour mettre à part tous ceux qui croient.
 
 
                        1 Corinthiens 14 : 33b
 
            L'expression  « les assemblées des saints » que l'on trouve dans ce passage est en rapport avec l'ordre qui doit régner non seulement dans l'assemblée locale mais aussi dans toutes les assemblées en général. Le Saint Esprit a voulu donner de la lumière au sujet des fausses doctrines propagées par de faux docteurs qui prétendaient que les enseignements contenus dans l'épître aux Corinthiens ne les concernaient qu'eux seuls. Ici l'apôtre montre que toutes les assemblées, où qu'elles se trouvent, sont concernées (voir aussi 1 Cor.1 : 2).
            Les assemblées sont appelées à travailler en collaboration (communion) sans trace de tribalisme, de racisme… ou d'autres distinctions propres aux gens du monde.
 
            La base de cette communion est exprimée dans le livre de l'Apocalypse qui souligne que l'Agneau a acheté pour Dieu par son sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation, et il a fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour Dieu son Père (Apoc. 5 : 9-10).
            La position de croyants faisant partie des assemblées des saints nous donne la responsabilité, tout en vivant dans ce monde, d'être séparés de lui. C'est ce que nous voyons dans Actes 26 :7 où l'apôtre Paul, s'adressant au roi Agrippa utilise l'expression « ô roi » ; il reconnaît son autorité établie, tout en restant séparé de ce système.
            Cette vie pratique séparée expose le chrétien à la moquerie, à la persécution mais malgré tout, le croyant est invité à rendre un bon témoignage autour de lui.
 
            Dans Romains 16 : 1-2 et Ephésiens 5 : 3, nous trouvons la belle expression : « comme il convient à des saints ». La volonté de Dieu est que les « saints » s'abstiennent de l'impureté sur la terre (1 Thes. 4 : 3, 7, 8), en attendant le retour du Seigneur. Il reviendra d'abord pour prendre les siens (1 Thes. 4 : 16-18) ; puis Il reviendra sur la terre avec ses saints (1 Thes. 3 : 13), lors de la deuxième phase de son retour.
            2 Thessaloniciens 1 : 10 nous rappelle que le Seigneur viendra pour être glorifié dans ses saints. C'est pour cette raison que l'apôtre Paul, s'adressant aux Thessaloniciens, leur écrit : « Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que tout votre esprit, votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thes. 5 : 23).
 
            Avant de conclure, nous pouvons nous poser la question de savoir qui sont finalement ces saints ? Et la Parole de Dieu nous révèle que ce ne sont pas des anges comme le disent quelques-uns, mais des frères et soeurs en Christ ici-bas. Quel privilège d'être déclarés saints sur la terre ! C'est un privilège que même Adam n'avait pas dans son innocence, ni les anges qui servent pourtant le Seigneur jour et nuit ! C'est l'oeuvre du Seigneur Jésus qui nous a donné accès à ce grand privilège.
 
 
            En rappelant quelques-uns des noms que portent, par la grâce de Dieu, ceux qui ont cru, nous avons essayé de comprendre quels sont les privilèges et les responsabilités qui s'y rattachent. Nous avons vu que l'essentiel n'est pas de les porter, mais plutôt de les vivre. Si nous vivons réellement les vérités contenues dans ces noms, le Seigneur sera glorifié dans son Assemblée (Eph. 3 : 20-21).
 
 
                                                                                H.W. -  Rwanda