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 « LE VOICI QUI VIENT »
 
 
Lire : Cantique des cantiques 2 : 8-17
                       
                                                                                 
            L'apôtre Paul pouvait dire, il y a déjà vingt siècles : « Le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Rom. 13 : 11). Que dirons-nous aujourd'hui, amis croyants ? C'est une vérité bien connue et nous disons sans doute : « Le Seigneur peut venir aujourd'hui ! ». Mais souvent nos coeurs, occupés ailleurs, disent : « Demain… Il nous faut encore faire ceci ou cela... ». Nous ne voulons pas dire qu'il ne faut pas penser au lendemain, mais il y a une façon d'y penser selon le Seigneur et une autre selon l'homme.
            Attendons-nous réellement le Seigneur ? Ecoutons-nous Sa voix à chaque moment et en toute circonstance ?
 
            « Le voici qui vient » (Cant. 2 : 8). Il y a pour nous, chrétiens, un exercice particulier, car il est dit : « Il se tient derrière notre mur » (v. 9b). Ah ! Pensons-y, car le Seigneur sait ce qui se passe derrière ce mur, dans nos occupations, nos activités. Que se passe-t-il à « l'intérieur », derrière cette muraille de protection et de séparation ? Y a-t-il là des coeurs qui vibrent pour Lui , qui sont tournés vers Lui et qui L'attendent ? Et, en attendant son retour, y a-t-il des portiers qui veillent « aux portes » à ce que rien ne vienne troubler cette Assemblée que le Seigneur va bientôt ravir auprès de Lui - que rien n'y amène du désordre ?
 
            « Il se tient derrière notre mur, il regarde par les fenêtres, il regarde à travers les treillis » (v. 9). Le Seigneur sonde notre conduite. C'est le temps où nous sommes encore sur la terre et Il observe la vie de chacun « à travers le treillis ». Il connaît la « réalité », Il sait tout ce qui se passe dans nos coeurs : leur tiédeur ou leur amour pour le monde. Il le voit non seulement quand nous sommes à la réunion, mais tous les jours ! Y a-t-il de l'amour pour Lui, du parfum pour son coeur, une voix qui répond : «  Oui, amen, viens, Seigneur Jésus » ? L'attendons-nous ? Peut-Il nous voir sensibles à Sa voix, face à l'indifférence de ceux qui vaquent à leurs occupations, oubliant qu'Il vient.
 
            Puis la relation devient plus intime entre le bien-aimé et l'épouse : « Mon bien-aimé m'a parlé et m'a dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! » (v. 10). Voilà ce que nous sommes pour Lui, chers amis. Quelques versets auparavant, la Sulamithe a dit : « Je suis noire », et elle a ajouté : « mais je suis agréable » (1 : 6). Voilà l'expression que Jésus emploie pour ceux qui Lui sont chers, qui sont tout pour Lui. Si nous y pensions, nous serions plus décidés à répondre à son appel : « Lève-toi ». C'est comme s'Il nous disait : « Ne t'installe pas ici-bas, tu t'es déjà trop largement occupé des choses de la terre, lève-toi maintenant, mon amie, ma belle. Si je t'appelle ainsi, c'est dans le sentiment profond de ce que tu es pour Moi, dans la contemplation des résultats de l'oeuvre que j'ai accomplie pour toi ». Alors que nous sommes encore ici-bas, Il dit : «  Va, et accomplis le service que je te confie ». Mais le jour est proche où Il nous dira : « Viens, entre dans le repos éternel, au festin des noces de l'Agneau ».
 
            « Car voici, l'hiver est passé, la pluie a cessé, elle s'en est allée ; les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s'étend dans notre pays ; le figuier embaume ses figues d'hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum » (v. 11-13). Ces versets caractérisent le temps présent : le dénuement est sur la terre et la misère est aussi au milieu de nous. Il y a le vent du nord et celui du midi (4 : 16). Nous les avons connus ici-bas, mais bientôt nous rentrerons dans le lieu où tout est paix, bonheur et félicité. Le Seigneur nous dit que bientôt l'hiver sera passé et nos corps mortels seront changés.
            La pluie a cessé. Elle a été utile dans ce désert, dans cet endroit où l'on connaît les pleurs ; elle a couvert de bénédictions le lieu de notre pèlerinage (Ps. 84 : 6). Mais nous allons bientôt échanger cette terre pour la pleine lumière de Sa face.
            Les fleurs paraissent : il s'agit pour la foi des promesses à venir en Christ. Cependant déjà nous les possédons en nous occupant des choses célestes.
            « La saison des chants est arrivée ». Nous chantons déjà, chers amis croyants : c'est ce que nous pouvons faire en particulier quand nous sommes réunis pour le culte. Le cantique éternel, commencé sur la terre, va retentir dans le ciel ! Ici c'est un chant comme « dans la nuit » (Job 35 : 10) ; tout à l'heure, ce sera un chant dans la maison du Père, dans le repos et l'amour.
 
            A la fin du verset 13, un nouvel appel se fait entendre : « Lève-toi, mon amie, ma belle et viens ! ». « Levez-vous et allez-vous en ! car ce n'est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine : la ruine est terrible ! », déclare le prophète Michée (2 : 10). Le Seigneur ne nous dit-Il pas aussi : « Lève-toi, mon amie, ma belle et viens » ? C'est la seconde fois qu'Il s'adresse au coeur de celle qu'Il aime.
 
            « Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés » (v. 14). Il n'y a aucun lieu sûr dans ce monde. Combien cela doit nous parler premièrement pour que nous soyons en mesure de répondre à Son amour et que nous puissions manifester les caractères que renferme cette expression : « ma colombe ».
            Quand la colombe a quitté l'arche, elle s'est trouvée sur une scène de mort et de désolation. Voilà ce que nous devrions connaître dans ce monde, ce que l'Assemblée devrait refléter.  Il n'y a pas ici-bas de repos pour une colombe, pas de lieu où elle puisse se poser ! Où donc se tient-elle ? Dans les fentes du rocher, c'est-à-dire en Christ Lui-même. Elle se tient dans les cachettes des lieux escarpés ; pour la trouver, il est nécessaire que la foi soit constamment exercée. Quand on habite les « lieux escarpés », on ne peut pas y emporter tous ses bagages ! On n'y vient pas avec tout ce dont l'homme se glorifie et tout ce que le monde offre. Il nous faut abandonner tout cela. Dans les cachettes des lieux escarpés, on est à l'abri du monde. Elles sont connues par la foi, par celui qui aime le Seigneur. Nous savons ce que dit le Psalmiste : « Au mauvais jour, il me mettra à couvert dans sa loge, il me tiendra caché dans le secret de sa tente ; il m'élèvera sur un rocher » (Ps. 27 : 5). Il n'y a pas d'effort de notre part. C'est la foi qui se confie ! Oui, pour ses rachetés, Dieu est une haute retraite ! Nous sommes dans les fentes du rocher, car le vrai Rocher a été frappé pour nous, nous sommes à l'abri en Christ. L'Eglise est en sécurité ; bien qu'elle soit encore dans le monde, elle s'en tient retirée pour répondre à l'appel  du Seigneur. Elle sera bientôt loin de ce monde quand elle sera avec Lui. Le Seigneur est déjà monté au ciel. La place de l'Eglise est préparée dans la maison du Père et elle y sera pour toujours. Nous serons pour toujours loin du monde ; c'est une bénédiction infinie.
 
            « Montre-moi ton visage... ton visage est agréable » (v. 14b). Est-il possible que le Seigneur nous parle ainsi ? C'est l'objet de son coeur qu'Il appelle ; Il veut en contempler le visage, un visage qui est agréable. Tels sommes-nous pour Lui ; combien nous devrions désirer le réaliser dans notre vie pratique ! Contemplons-Le dans la gloire, de manière à être transformés de gloire en gloire (morale) comme par le Seigneur en Esprit (2 Cor. 3 : 18).

            « Fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce ». C'est la voix d'un coeur qui L'aime, qui l'adore - avec sans doute beaucoup d'infirmité. Mais Il désire entendre notre voix : élevons nos coeurs à Dieu dans un esprit de grâce ! Nous sommes sur ce point bien loin de ressembler à l'homme naturel.
            Le visage est agréable au Seigneur, la voix lui est douce ; car il n'y a aucune commune mesure avec les « voix » de ce monde. Ce ne sont pas celles du coeur naturel. C'est la voix de l'Assemblée qui réalise ce qu'elle est pour Lui. N'oublions jamais ce qu'elle est pour Christ. Elle suffit à son coeur et Il a tout fait pour elle.
            « Les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent le contenir », a dit Salomon (1 Rois 8 : 27). Il est infini, Il est satisfait, Il trouve sa gloire dans l'Eglise. Elle est, comme le dit la Parole, « l'assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Eph. 1 : 23). Cette pensée glorieuse est propre à nous soutenir au milieu de nos infirmités et de nos défaillances - et à nous remplir de Lui.
 
            « Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur » (v. 15). Nous avons ici la mention de ces ennemis cachés, qui agissent pendant la nuit ; ils se promènent à travers les vignes et détruisent les bourgeons et les fleurs. C'est le travail de l'Ennemi et de ses « instruments », au milieu de l'Assemblée. Il peut sembler que les bourgeons sont si peu de chose, mais s'ils sont enlevés, il n'y a plus rien !
            Veillons à empêcher ces petits renards d'agir. Il peut y en avoir qui se manifestent tous les jours. Jeunes gens, jeunes filles, vous qui êtes à l'entrée de la vie, veillez sur ces « petits renards », à ces tendances ; ces contacts inutiles avec le monde sont à proscrire. On s'y implique plus ou moins, en jetant furtivement des regards à droite ou à gauche. Méfiez-vous des renards ! Ils essaient d'ôter les bourgeons des vignes en fleur. Si le Seigneur « tarde », vous aurez à votre tour une place pour assurer la continuité du témoignage rendu au Seigneur. Alors ne laissez aucun renard ravager vos vignes en fleur. Le lendemain dépend d'aujourd'hui. L'état d'âme actuel de quelqu'un peut conditionner toute sa vie de service et de témoignage pour le Seigneur. Dieu lit dans nos coeurs. On ne discute pas avec la Parole ; on l'accepte par la foi et elle prend possession de l'être intérieur. On s'incline devant elle et c'est ainsi que les petits renards seront éliminés de nos vies.
 
            « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui » (v. 16). On trouve trois fois cette expression dans le Cantique des cantiques. Ici la Sulamithe pense que son bien-aimé est à elle. Une âme convertie qui aime son Sauveur sait qu'elle est à Lui pour toujours. « Je suis à Lui » : c'est facile à dire, mais le réaliser en pratique, c'est autre chose.
            L'Eglise est à Lui ; Il l'a acquise à grand prix. Si nous avons compris le prix qu'Il a payé pour elle, soyons dignes de notre divin Époux. Reflétons dans une petite mesure son amour, sa grâce, dans une vie de fidélité et de séparation pour Lui.
 
 
            « Jusqu'à ce que l'aube se lève et que les ombres fuient » (v. 17). C'est le moment de montrer notre attachement au Seigneur. Soyons liés par son propre amour et que notre coeur soit toujours davantage uni au Sien. Ce sont des liens indestructibles ! Que nous puissions montrer que nous Lui sommes attachés « jusqu'à ce que l'aube se lève », l'aube d'un matin sans nuages, celle du jour éternel ! Que les ombres au milieu desquelles nous sommes, ne nous empêchent pas de Lui rendre témoignage. Dans le ciel, l'Assemblée reflétera la lumière de Christ. Elle sera dans la lumière.
            Quel est l'état de l'Eglise aujourd'hui ? Elle devrait briller d'une lumière divine au milieu des ténèbres. Et le Témoignage que le Seigneur a suscité au milieu d'elle depuis bientôt deux siècles, quelle clarté répand-il autour de lui ? Que nos coeurs et nos consciences soient réveillés, jusqu'à ce que l'aube se lève et que les ombres fuient.
            La bien-aimée est appelée à montrer son attachement au Seigneur, à son bien-aimé. Elle lui appartient en propre et Il a tous les droits sur elle. Il se l'est acquise par son oeuvre et pendant son absence, Il lui a fixé un rendez-vous qu'elle ne saurait manquer !
            Au chapitre 4, elle s'en va « à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens » (v. 6). Le Seigneur nous a laissé le « souvenir » de ses souffrances pour que nous ne cessions pas de penser à ce qu'Il a fait pour nous. C'est un précieux témoignage de l'amour infini de Jésus. La bien-aimée va aussi à la colline de l'encens ; c'est là que nous venons Lui offrir ce qu'Il attend : le parfum d'un coeur qui L'aime et Lui appartient.
 
 
            Que le Seigneur bénisse cette portion de sa Parole pour nos coeurs et que nous goûtions le bonheur infini qui est le nôtre, de L'attendre. Il faut que ces vérités parlent aussi à chacune de nos consciences. Alors, face au merveilleux déploiement de Son amour, et jusqu'au moment où Il nous prendra avec Lui, nous serons exercés à être fidèles. Nous lui montrerons notre visage et Lui ferons entendre notre voix, l'expression de notre reconnaissance et de notre amour.
            « Jusqu'à ce que l'aube se lève », la foi contemple déjà le matin ! Nous chantons déjà les premières notes du cantique éternel de tous les rachetés.
 
 
                                                     D'après une méditation de Ph. Rollet (09. 06. 1974)