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LE PARDON
 
Un Dieu qui pardonne 
Une nécessité pour le pardon : la repentance
Le fondement du pardon
Les conséquences nécessaires du pardon de Dieu
Pardonner et oublier
Confesser ses fautes


Un Dieu qui pardonne
 
            « Mais toi, tu es un Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté, et tu ne les as point abandonnés » (Néh. 9 : 17).
 
            Un Dieu de pardons - Dieu s'est fait connaître non seulement comme le Dieu qui ne peut tenir le coupable pour innocent (Nah. 1 : 3), mais comme le Dieu qui aime à pardonner, à faire grâce au coupable. Il est caractérisé par le pardon.
            Il est miséricordieux. Le coeur de Dieu est ému quand il voit la misère de l'homme. Il s'en préoccupe, et a toute ressource pour y faire face. Chose merveilleuse, Il s'intéresse à chaque individu personnellement. La parabole de Luc 10 illustre ce qu'est la miséricorde. Le Seigneur Jésus raconte l'histoire d'un homme qui descend de Jérusalem à Jéricho. C'est l'image d'un mauvais chemin, d'un chemin qui descend, qui s'éloigne de Dieu. L'homme est attaqué par des voleurs et laissé à moitié mort au bord du chemin. Deux passants voient le blessé, mais ils l'évitent et continuent leur route. Puis un troisième, un Samaritain, s'arrête auprès du malheureux, se penche sur celui qui gît dans sa misère et le sauve. C'est bien ainsi que le Seigneur Jésus lui-même a agi à l'égard de ceux qui souffraient des conséquences de leurs péchés et qui ne pouvaient absolument rien faire pour se délivrer eux-mêmes. Le Seigneur demande alors à son interlocuteur : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des brigands ? » (Luc 10 : 36). Et il dit : « C'est celui qui a usé de miséricorde envers lui » (v. 37). Voilà la miséricorde de Dieu. Il se préoccupe de ceux qui, par leur propre faute, gisent à terre sans plus aucune capacité de se relever.
            Le « Dieu de pardons » est aussi lent à la colère. L'homme qui a péché a devant lui le jugement de Dieu et la condamnation éternelle. En effet, Dieu est saint, et sa colère doit atteindre tous ceux qui ont péché. Mais nous apprenons ici que Dieu est lent à la colère. Avant d'exécuter son jugement, Il avertit l'homme et attend. Il use de patience. Ce n'est pas volontiers qu'Il fait venir le jugement sur l'homme, bien qu'en raison de sa sainteté Il doive le faire.
            Ensuite, Il est grand en bonté. Sa bonté dépasse toute mesure. Il veut le bien de chacune de ses créatures, tant pour sa vie sur la terre que pour l'éternité.
            Enfin nous lisons : « Tu ne les as pas abandonnés ». Cela est dit ici d'abord pour Israël, qui s'était rebellé contre Dieu et avait transgressé son alliance. Malgré tout cela, Dieu n'avait pas abandonné son peuple. Aujourd'hui encore, Dieu s'occupe des pécheurs, de tous ceux qui sont indifférents ou révoltés contre Lui. Sa bonté les pousse à la repentance (Rom. 2 : 4).
 
 
 
Une nécessité pour le pardon : la repentance
 
            « Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24 : 46, 47).
            Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme inique, ses pensées, et qu'il retourne à l'Éternel, et il aura compassion de lui, - et à notre Dieu, car il pardonne abondamment » (Es. 55 : 7).
            « Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! Je me lèverai et je m'en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et se levant, il vint vers son père » (Luc 15 : 17-20).
 
            La condition nécessaire pour recevoir la rémission des péchés, c'est-à-dire le pardon, est la repentance. Qu'est-ce que la repentance ? Beaucoup la confondent avec des pénitences que l'on s'impose, ou de bonnes actions, des pèlerinages, des dons d'argent… qui auraient la vertu de compenser ou d'expier les fautes. Cela n'est pas du tout la repentance selon les pensées de Dieu.
            La repentance a deux aspects : un changement dans les pensées, dans le coeur, et un changement dans le comportement. Ce sont les deux éléments que nous trouvons en Esaïe 55 : Qu'il abandonne ses pensées ! Il s'agit de rejeter les pensées que l'on avait eues jusqu'alors et d'adopter des pensées qui sont en accord avec celles de Dieu. Qu'il abandonne sa voie ! Il s'agit d'une conversion visible, d'un retour vers Dieu.
            Nous trouvons aussi ces deux éléments en Luc 15, dans la parabole du fils prodigue. Ce jeune homme avait réclamé sa part d'héritage et quitté la maison paternelle. Il pensait alors : plus loin je serai de mon père, mieux cela vaudra ! La conséquence est qu'il a tout perdu : il est tombé dans un dénuement tel qu'il aurait désiré pouvoir apaiser sa faim avec la nourriture des porcs. C'est alors qu'est survenu le grand tournant. Il est « revenu à lui-même ». Voilà le premier point : le changement dans son coeur. Ses pensées à l'égard de son père sont maintenant complètement différentes. Il désire se trouver près de son père. Il dit en lui-même : « Je me lèverai et je m'en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché... ». Et il n'en reste pas à une bonne intention. Il se lève, s'en va vers son père et confesse ses fautes. C'est le retour vers Dieu, la conversion.
            Le changement de nos pensées, le changement dans notre coeur, est invisible pour les hommes qui nous entourent. Mais la conversion est visible. Un jour, les gens ont vu ce jeune homme qui quittait la maison de son père. Plus tard, ils l'ont vu y retourner, contrit et humilié.
            Soulignons que la repentance implique nécessairement la foi, la foi qui fait confiance à Dieu et qui reçoit le témoignage qu'il donne dans sa Parole.
 
 
 
Le fondement du pardon
 
            « Il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris »(Es. 53 : 5).
            «  Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2 : 24).
            « Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu »(1 Pierre 3 : 18).
« Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures » (1 Cor. 15 : 3).
 
            Les versets ci-dessus indiquent le fondement sur la base duquel Dieu peut pardonner à celui qui se repent. Ils placent devant nous le Seigneur Jésus et son oeuvre expiatoire.
            Ces passages dirigent nos regards vers l'oeuvre accomplie par Jésus Christ à Golgotha. C'est là qu'a été posé le fondement qui permet à un Dieu saint de pardonner les péchés. Dieu aime à faire grâce, mais Il ne pourrait pardonner en demeurant juste s'il n'y avait pas pour cela un fondement qui Le satisfait pleinement. Le prophète Esaïe annonce à l'avance que le Seigneur Jésus allait subir à la croix le châtiment que méritaient nos péchés de la part du Dieu saint. Pierre nous dit que notre Sauveur a pris sur lui tous nos péchés, et qu'Il a souffert pour les péchés. Et l'apôtre Paul, dans le passage indiqué, nous rappelle la nécessité de la mort de Christ pour nos péchés. C'est en vertu de cela que Dieu peut nous pardonner.
 
 
 
Les conséquences nécessaires du pardon de Dieu
 
            « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné. Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Eph. 4 : 32 – 5 : 2).
            « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité »(1 Jean 1 : 9).
            « Confessez donc vos fautes l'un à l'autre »(Jac. 5 : 16).
 
            Puisque Dieu nous a pardonné, nous devons nous pardonner l'un à l'autre. Dieu veut voir chez ses enfants une attitude fondamentalement disposée à pardonner les offenses qu'ils peuvent s'être faites mutuellement, et qui sont insignifiantes en comparaison de celles que Lui-même leur a pardonnées.
            Ce n'est pas toujours facile, mais c'est une nécessité. Hélas, même parmi les chrétiens, dans les couples, dans les familles, il peut arriver que l'un pèche contre l'autre. Lorsqu'on est profondément blessé dans son coeur par un croyant de son entourage, il n'est pas facile de manifester cette disposition à pardonner. En fait, par nous-mêmes, nous n'en sommes pas du tout capables, car cette disposition ne nous a pas été donnée comme une vertu dès la naissance. Ce n'est qu'en étant profondément conscients de la manière merveilleuse dont Dieu nous a pardonné que nous pourrons le faire.
            « Soyez bons les uns envers les autres ». Nous qui avons fait l'expérience de la bonté de Dieu envers nous, nous devons avoir cette même attitude de bonté les uns envers les autres, et chercher toujours le bien de notre prochain.
            « Soyez compatissants ». Les merveilleuses compassions de Dieu envers nous doivent nous inciter à user de compassion les uns envers les autres, à avoir des égards pour leurs souffrances et leurs faiblesses.
 
 
 
Pardonner et oublier
 
            Si nous avons vraiment pardonné, il ne demeure, dans notre attitude envers celui qui nous a offensé, plus aucune trace des manquements passés. Il n'est pas juste de dire que l'on pardonne des fautes et d'en laisser subsister des conséquences, en étant, par exemple, froid et distant envers ceux auxquels on prétend avoir pardonné. Entre croyants qui ont eu des différends, que ce soit dans un couple, dans une famille chrétienne ou entre ceux qui se réunissent en assemblée, le grand danger existe qu'on se détache intérieurement l'un de l'autre. S'il en est ainsi, cela ne manifeste pas une disposition à pardonner comme Dieu nous a pardonné.
            Et s'il arrive que mon frère pèche contre moi non seulement une fois, mais à plusieurs reprises, que faut-il faire ? La question a déjà préoccupé Pierre. Il a demandé au Seigneur : « Combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? ». Et Jésus lui a répondu : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois » (Matt. 18 : 21, 22). C'est-à-dire indéfiniment ! Nous devons toujours être disposés à pardonner. Il n'y a pas de situation qui nous confère le droit de ne plus pardonner.
            On entend dire parfois : Je pardonne, mais jamais je ne pourrai oublier. Bien sûr, il peut arriver que nous ne puissions pas éloigner certaines choses de nos pensées, mais il est important que nous les oubliions dans nos coeurs. Dieu dit : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 10 : 17). Merveilleux caractère de Dieu ! Il peut oublier les péchés qu'il a pardonnés, une fois qu'ils ont été réglés. Quant à nous, nous devons les oublier dans nos coeurs, ne garder ni ressentiment ni amertume. Ephésiens 5 nous dit que nous devons être « imitateurs de Dieu ». La nouvelle vie en nous nous en rend capables ; elle met en nous le désir d'imiter Dieu qui nous a pardonné.
            Nous sommes appelés à pardonner à nos frères et soeurs les torts qu'ils ont pu nous faire, et à nous supporter mutuellement malgré des traits de caractère peu agréables. Mais cet esprit de pardon que Dieu nous demande ne doit jamais nous conduire à accepter des enseignements ou des pratiques contraires à la Parole. S'il s'agit de nos propres personnes, de nos droits ou de nos intérêts, nous pouvons bien les mettre de côté. Mais le principe : « L'amour couvre une multitude de péchés » (1 Pier. 4 : 8) ne doit pas nous conduire à accepter ce qui porte atteinte à la gloire de Christ. Là nous devons être fermes.
 
 
 
Confesser ses fautes
 
            Les deux passages de 1 Jean 1 : 9 et Jacques 5 : 16, cités plus haut, nous enseignent que nous avons à reconnaître nos péchés, devant Dieu toujours, et devant les hommes si c'est contre eux que nous avons péché. Le pardon, dans le plein sens du terme, ne peut être effectif que quand le coupable reconnaît son péché. Nous devons prendre soigneusement garde à ce principe lorsque nous avons manqué envers notre frère ; cependant cela ne doit pas nous rendre exigeants à son égard lorsque nous estimons qu'il a manqué envers nous. Par ailleurs, si nous avons eu une mauvaise pensée à l'égard d'un frère, et que cela soit resté au-dedans de nous, il n'est pas opportun d'aller la lui confesser ! Des péchés qui n'ont été commis qu'en pensée n'ont pas besoin d'être racontés et confessés à quiconque, si ce n'est à Dieu.
            Nous nous sommes certainement déjà tous trouvés dans une situation où nous avions à confesser un péché à quelqu'un. Si cette personne fait preuve d'une bonne disposition à pardonner, la confession est beaucoup plus aisée que si nous devons aller vers une personne au coeur dur et montrant un esprit de jugement. Une attitude de pardon favorise la confession de péchés.
            Mais si nous devons manifester une attitude de pardon à l'égard de ceux qui nous entourent, souvenons-nous que nous devons également être disposés à confesser nos propres fautes et à nous en repentir ! Lors de notre conversion, nous étions dans un état de coeur caractérisé par la repentance ; c'est alors que le Seigneur Jésus a pu nous rencontrer en grâce. Mais le danger existe qu'au cours de notre vie chrétienne nous reprenions une attitude d'incrédule, en n'étant disposés ni à nous repentir ni à confesser nos manquements. Un croyant devrait conserver dans son coeur, tout au long de sa vie, une humilité qui accepte de reconnaître ses fautes sans chercher toujours à se justifier ou à s'excuser. Voilà l'état de coeur qui plaît à Dieu : « C'est à celui-ci que je regarderai : à l'affligé, et à celui qui a l'esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Es. 66 : 2).
 
            Cultivons ces deux attitudes d'importance primordiale : celle du pardon et celle de la confession. Ce sont des attitudes intérieures qui devraient avoir des effets dans notre vie pratique. Elles contribueront au bonheur des couples et des familles, elles auront d'heureux effets dans nos rassemblements, et notre vie sera tout à l'honneur de notre Seigneur.
 
 
                                   M. Billeter - « Messager Evangélique » 2002  p. 161-169