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NOTES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS (9)
 
 
ROMAINS : chapitre 9
 
1 – Les privilèges d'Israël : v. 1-13
2 – Dieu est souverain : v. 14-23
3 – Dieu appelle tout homme à la foi, d'entre les nations et d'entre les Juifs : v. 24-33


            Les huit premiers chapitres de cette épître répondent à la question que Job avait posée autrefois : « Comment un homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (Job 9 : 2).
            Nous l'avons vu, la réponse est sans équivoque :
                 « Il n'y a pas de juste, non pas même un seul… » (Rom. 3 : 11).
                 « …afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu. C'est pourquoi personne ne sera justifié devant lui par des oeuvres de loi… » (3 : 19-20).
                 « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; Tous ceux qui croient sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (3 : 23-24).
                 « Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (5 : 1).
                 « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (8 : 1).
 
            Les chapitres 9 à 11 forment une nouvelle division de l'épître, qui traite plus précisément de ce qui concerne le peuple d'Israël. Dieu n'a pas abandonné son peuple, mais il faudra qu'il reconnaisse en Jésus son Messie et regarde vers Lui avec repentance et avec foi. Ce sera un résidu qui sera au bénéfice de la même grâce que nous aujourd'hui.   
            La parabole du fils prodigue en Luc 15 donne une illustration des huit premiers chapitres de l'épître aux Romains. Le fils aîné de cette parabole, satisfait de sa propre justice, illustre en partie le sujet des chapitres 9 à 11.
 
 
 
1 – Les privilèges d'Israël : v. 1-13     
 
            1.1 : L'amour de Paul pour Israël
 
                        L'apôtre Paul montre l'affection qu'il portait au peuple d'Israël, son propre peuple, ses frères et ses parents selon la chair. De même qu'il avait été zélé pour persécuter les chrétiens, pensant servir la cause de Dieu et de son peuple, il montre maintenant un zèle semblable, désirant que ses frères dans la chair soient sauvés. Les touchantes paroles qu'il exprime au début du chapitre (v.1-3) font penser au plaidoyer de Moïse en faveur du peuple de Dieu (Ex. 32 : 11-14, 30-32).
 
                        Au début de l'épître, l'apôtre avait déjà montré que l'avantage des Juifs était « grand, de toute manière, et d'abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés » (3 : 2). Ici, il énumère à nouveau les privilèges du peuple d'Israël, en mentionnant sept bénédictions particulières : l'adoption, la gloire, les alliances, le don de la loi, le service divin, les promesses, et les pères. Il ajoute, pour couronner ces privilèges, que le Christ est issu des pères, lui « qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement » (v. 5). C'est Lui, Jésus, le Christ, Dieu manifesté en chair, venu au milieu de son peuple, mais que celui-ci n'a pas reçu ; c'est Lui que Paul veut prêcher pour que ses frères juifs croient en Lui, le reconnaissent et soient sauvés.
 
                        Cet amour pour ses frères, accompagné d'une grande tristesse et d'une douleur continuelle manifeste combien l'apôtre Paul suivait les traces de son Seigneur. Jésus aussi a pleuré sur Jérusalem. « …Voyant la ville, il pleura sur elle en disant : Si tu avais connu, toi aussi… ce qui t'apporterait la paix ! mais maintenant, cela est resté caché à tes yeux… » (Luc 19 : 41-42). Il a déclaré : « Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » (Matt. 23 : 37).
 
 
            1. 2 : Dieu choisit Israël
 
                        A partir du verset 6, l'apôtre reprend ce qu'il avait déjà expliqué au chapitre 2 (v. 28-29) : « Il n'est pas Juif, celui qui l'est extérieurement… mais il est Juif, celui qui l'est intérieurement, et la circoncision est celle du coeur, en esprit, non pas dans la lettre ». Et ici il dit : « Tous ceux qui sont issus d'Israël ne sont pas Israël » (v. 6), de même que tous ceux qui sont de la semence d'Abraham ne sont pas tous enfants (v. 7). Et il ajoute : « Ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés pour descendance » (v. 8). Abraham avait été appelé le père de tous ceux qui croient. Les promesses faites à Abraham l'ont été sur le principe de la foi parce qu'Abraham a cru ce que Dieu lui avait dit. Seule la foi honore Dieu.
                        L'apôtre présente deux exemples parmi les enfants des patriarches :
                                    - Abraham a eu deux fils, Ismaël et Isaac, mais Isaac seul est le fils de la promesse.
                                    - Plus encore, Rebecca a eu deux fils d'Isaac, Esaü et Jacob, mais c'est Jacob qui a hérité de la bénédiction bien qu'il fût le plus jeune.
                        A ce sujet remarquons que si Dieu connaît tout à l'avance et si son dessein selon l'élection demeure (v. 11-12), la responsabilité de chacun reste entière. La Parole nous montre à cet égard qu'Esaü a méprisé son droit d'aînesse (Gen. 25 : 34) et qu'il a été un profane sans repentance (Héb. 12 : 16-17). C'est pourquoi Malachie exprime  cette parole solennelle de l'Eternel lui-même, que l'apôtre cite au verset 13 : « J'ai aimé Jacob, et j'ai haï Esaü… » (Mal. 1 : 2-3).
                         
 
 
2 – Dieu est souverain : v. 14-23         
 
 
            2. 1 : La manifestation de la souveraineté de Dieu
 
                        « Y aurait-il de l'injustice en Dieu ? Absolument pas ! » (v. 14). Dieu est souverain dans ce qu'Il fait. Il n'agit pas toutefois de manière arbitraire. Il offre sa grâce à tous les hommes. Il veut que tous les hommes soient sauvés et faire miséricorde à tous. Si nous lisons en même temps que Dieu « fait miséricorde à qui il veut », et qu'« il endurcit qui il veut », c'est que Dieu connaît toutes choses. Il sait qui l'écoutera et qui refusera de le faire. C'est toujours très sérieux d'endurcir son coeur pour ne pas écouter la voix de Dieu. Les exemples d'Esaü (Gen. 25 : 34 ; 27 : 41 ; Abd. v. 3-6, 10, 12-14) et du Pharaon (Ex. 9 : 12, 35 ; 10 : 1 -3, 20, 27-29) nous le montrent.
 
                        Dieu parle à chacun pour son bien, et Il attend une réponse à son amour : « J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives… » (Deut. 30 : 19-20). C'est toujours vrai aujourd'hui encore : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 3 : 7). Si l'on n'écoute pas, si l'on remet à plus tard, si l'on ne prend pas garde, finalement le coeur s'endurcit et on va au devant du jugement.
 
                        Le peuple d'Israël était un peuple « de cou roide », un peuple « désobéissant et contredisant » et pourtant Dieu a montré envers lui toute sa patience et sa miséricorde, attendant qu'il se repente et qu'il écoute sa voix. Ainsi après l'affaire du veau d'or, Moïse va plaider pour son peuple, et l'Eternel déclare alors qu'il est un Dieu miséricordieux et faisant grâce, mais aussi qu'il ne tient nullement celui qui est coupable pour innocent (Ex. 34 : 6-7).
                        Dieu est souverain, et c'est lui qui opère en nous le vouloir et le faire. Mais nous sommes, quant à nous, exhortés à faire toutes choses sans murmures et sans raisonnements afin de montrer que nous sommes des enfants de Dieu (Phil. 2 : 13-15). Apprenons donc à ne pas discuter lorsque Dieu nous dit quelque chose mais à obéir simplement.
                        Cette souveraineté de Dieu est illustrée par l'exemple du potier (v. 20-23). Paul rappelle sans doute ici des paroles du prophète Esaïe : « Malheur à celui qui conteste avec celui qui l'a formé… L'argile dira-t-elle à celui qui la forme : Que fais-tu ? » (45 : 9). La contestation est devenue chose courante aujourd'hui, mais elle est tout à fait contraire à la pensée de Dieu. Le livre de Job déclare : « Dieu est plus grand que l'homme. Pourquoi contestes-tu avec lui ? car d'aucune de ses actions il ne rend compte. Car Dieu parle une fois, et deux fois - et l'on n'y prend pas garde » (33 : 12-14).
 
 
            2. 2 : Vases de colère et vases de miséricorde
 
                        Les pensées de Dieu sont des pensées de grâce et d'amour. Son propos est d'amener à la gloire des hommes sauvés et justifiés, « ces vases de miséricorde qu'il a préparés d'avance pour la gloire » (v. 23). Dieu appelle tous les hommes ; aucun n'est exclu de son plan d'amour, et quoique Dieu connaisse tout à l'avance, la responsabilité de chaque homme demeure entière. Et personne ne pourra dire que Dieu n'a pas voulu lui faire miséricorde ! Au contraire, sa volonté est que tous les hommes soient sauvés (1 Tim.  2 : 4 ; Act. 17 : 30-31). Celui qui refuse la grâce de Dieu en portera les terribles conséquences. Lorsqu'il est parlé des vases de colère, il est parlé de la patience divine : « Dieu… a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction » (v. 22).
 
                        Nous avons une description de ces vases de colère au début de notre épître ; ce sont des hommes qui, tout en connaissant la vérité, marchent dans l'iniquité et changent la vérité de Dieu en mensonge. Leur coeur alors se remplit de ténèbres (1 : 18, 21-32). En contraste, la Parole donne de nombreux exemples de vases de miséricorde dans lesquels nous voyons briller la grâce de Dieu, tels Gédéon, David, Paul, et beaucoup d'autres.  
 
 
3 – Dieu appelle tout homme à la foi, d'entre les nations et d'entre les Juifs : v. 24-33
 
 
            3. 1 : Les nations et Israël
 
                        Le verset 24 montre ce qui est changé par rapport à l'ancienne économie. Autrefois Dieu avait appelé un peuple pour lui, le peuple d'Israël, pour le distinguer d'entre toutes les nations, et en faire un peuple qui lui appartienne en propre (Deut. 7 : 6-8 ; Es. 43 : 21). Mais aujourd'hui, durant le temps de la grâce, Dieu appelle tout homme, quel qu'il soit, de toute nation, de tout peuple ou langue sur toute la terre. Personne n'est exclu de cet appel de la grâce de Dieu, parce que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et lui appartiennent maintenant comme son peuple. C'est ce que les premiers disciples juifs avaient beaucoup de mal à saisir. Ils n'arrivaient pas à comprendre que le salut était aussi pour les nations (Act. 10 : 45-46 ; 11 : 18 ; 1 Pier. 2 : 10 ; Eph. 2 : 11-18).
 
                        L'apôtre rappelle les paroles du prophète Osée (1 : 10 ; 2 : 23) ; il avait annoncé prophétiquement ce qui arriverait au peuple d'Israël à cause de sa désobéissance - de son refus d'écouter l'Eternel. Pour un temps - un temps de jugement -, Dieu ne lui ferait plus miséricorde, et il ne serait plus son peuple. Mais Dieu reprendra ses relations avec lui lorsqu'il se repentira et reviendra à Lui (11 : 25-29). Cependant, le temps de la grâce dure encore aujourd'hui ; le salut est offert à tout homme, d'entre les Juifs ou d'entre les nations, appelé à faire partie du peuple céleste de Dieu.
 
                        Israël a été rejeté pour un temps à cause de son incrédulité. Cependant il demeure le bien-aimé de l'Eternel. Quiconque touche à ce peuple, touche à la prunelle de l'oeil de Dieu (Zach. 2 : 8). L'histoire est là pour en faire la démonstration ! En réclamant la mort du Seigneur Jésus, de leur Messie, les Juifs ont pris une responsabilité particulière parce qu'ils avaient les Ecritures par lesquelles ils auraient dû Le reconnaître comme tel. Ils ont alors amassé sur eux un terrible jugement : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Matt. 27 : 25). Mais les hommes des nations étaient là également lorsque le Seigneur Jésus a été crucifié : ils sont responsables de la même manière de sa mort (Act. 4 : 27-28). C'est pourquoi si aujourd'hui tous les hommes sont coupables et placés sous le même jugement, Dieu veut aussi faire grâce et miséricorde à tous ceux qui croient, « de sorte qu'il est juste et qu'il justifie celui qui est de la foi en Jésus » (3 : 26).
 
                        Si la miséricorde de Dieu n'avait été là en faveur d'un petit résidu fidèle, Israël aurait bien été comme Sodome et Gomorrhe, villes anéanties sous le jugement (v. 29). Mais, tout au long de l'histoire du peuple d'Israël, Dieu a veillé sur l'existence de ce résidu, ce petit « reste » souvent caché, au milieu duquel d'ailleurs le Seigneur Jésus est né, et il subsistera  lorsque le Seigneur reviendra en gloire. Aujourd'hui, parmi ceux qui se disent chrétiens sur la terre entière, combien sont véritablement des enfants de Dieu ? Et si nous faisons partie des rachetés du Seigneur, cela doit nous interpeller : Où en suis-je quant au témoignage que je suis appelé à rendre dans ce monde ?
 
                        Sans doute ces versets ont-ils une voix qui s'adresse particulièrement aux Juifs ; ils  montrent comment l'apôtre Paul, qui connaissait parfaitement les Ecritures, savait s'en servir pour parler à ses frères israélites. Certainement aujourd'hui aussi nous pouvons souvent citer les Ecritures de l'Ancien Testament pour montrer à des Juifs que nous rencontrons, que Jésus est bien le Messie annoncé par les prophètes et le seul moyen de salut donné à tous les hommes.
                        C'est la déclaration de la fin du chapitre : « Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de chute, et celui qui croit en lui ne sera pas confus » (v. 33).C'est le même Seigneur, aujourd'hui le Sauveur, qui bientôt sera le Juge de toute la terre.
            « Celui qui croit en lui ne sera pas confus », merveilleuse promesse que nous recevons par la foi. Elle repose sur ce que le Seigneur Jésus a accompli à la croix. 
 
           
            3. 2 : La justice sur le principe de la foi
 
                        Le contraste entre la justice d'après la Loi poursuivie par Israël - et que beaucoup d'hommes aujourd'hui encore recherchent -, et la justice de Dieu - qui est sur le principe de la foi - est à nouveau souligné dans les versets 30 à 32. C'est la reprise de ce que nous avons déjà lu en Romains 3 : 20-26. Personne n'a pu accomplir la Loi pour être justifié, sauf un seul Homme qui a su l'accomplir parfaitement : c'est Jésus ! C'est Lui qui est, en même temps, la fin de la Loi pour justice à quiconque croit (10 : 4). Nous sommes placés en croyant sous cette justice de Jésus Christ : « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30-31).