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Elisée confronté aux Syriens


 Elisée avertit Joram des plans du roi de Syrie
 Le roi de Syrie est troublé par ce qu'il apprend au sujet d'Elisée
 Des manoeuvres guerrières sont organisées par le roi de Syrie pour prendre Elisée
 Elisée intercède afin que Dieu « ouvre les yeux » de son serviteur
 La montagne est remplie de chars de feu pour protéger Elisée
 En réponse à la prière d'Elisée, les Syriens sont aveuglés, puis ouvrent leurs yeux pour voir leur perte
 Elisée intervient en grâce afin d'empêcher le massacre des Syriens


 
Lire : 2 Rois 6 : 8-33

            Elie a été essentiellement un prophète de jugement. Elisée qui lui a succédé a eu le privilège d'employer une autre arme, plus efficace encore : la grâce. Il est en cela un type du Seigneur, source pour les siens de toute bénédiction. Dans cette scène du chapitre 6 du deuxième livre des Rois, ce prophète est l'instrument dont Dieu se sert pour délivrer son peuple malgré sa culpabilité à Son égard.
            Elisée avait une fois encore repris Joram, le roi d'Israël (voir 2 Rois 3 : 13). En lisant la lettre envoyée par le roi de Syrie, Joram avait montré son incrédulité et son mépris à l'égard d'Elisée. Il avait volontairement « ignoré » sa présence dans le pays (2 Rois 5 : 8). Or les prophètes étaient envoyés par Dieu, à la suite de la ruine de la sacrificature et de la royauté, pour que son peuple puisse connaître Sa pensée.
 

Elisée avertit Joram des plans du roi de Syrie

            Au chapitre précédent, l'Eternel s'était servi d'une petite fille, prisonnière des Syriens, pour délivrer de sa lèpre le chef de leur armée, Naaman (2 Rois 5 : 1-19). Suite au témoignage fidèle de cette enfant et à sa confiance absolue dans le prophète de l'Eternel, Elisée était intervenu ; cet « ennemi », le seul à cette époque (Luc 4 : 27), avait été guéri de cette terrible maladie, une figure constante du péché ! Cette guérison miraculeuse du premier de ses serviteurs n'avait produit aucun changement d'attitude chez le roi des Syriens ! Ennemi « héréditaire » d'Israël, il cherchait toujours à détruire le peuple de Dieu (2 Rois 6 : 8).
            Mais Elisée avertit Joram des plans secrets de son ennemi (v. 9). La grâce de Dieu intervient en faveur des siens «  non pas une fois, ni deux fois » (v. 10), mais à de nombreuses occasions. Sommes-nous reconnaissants de cette « haie de protection » qu'Il élève constamment autour de nous ? (Job 1 : 9-10). Dieu se sert souvent d'un « instrument » - la plupart du temps de l'un de ses serviteurs, instruit par Ses soins : il est appelé à nous reprendre et à nous avertir des dangers subtils, inconnus, qui se rencontrent dans ce monde ennemi de Dieu et des siens.
 

Le roi de Syrie est troublé par ce qu'il apprend au sujet d'Elisée

            Le roi de Syrie tient conseil avec ses serviteurs sur la conduite des opérations et s'inquiète auprès d'eux car il constate que ses plans successifs pour surprendre l'adversaire, sont constamment dévoilés au roi d'Israël. Il pense qu'il y a peut-être dans son entourage un traître, à la solde de ce peuple. Or il apprend par le moyen de l'un de ses serviteurs, plus au courant que lui, que tout est dû à l'intervention d'Elisée. Dieu révèle chaque fois à son prophète les intentions des Syriens et Elisée déclare au roi d'Israël toutes les paroles que le roi de Syrie a dites, même dans sa chambre à coucher ! (v. 12 ; Ps. 139 : 3-4,7). Cela aurait dû parler à la conscience du Syrien !
            Chaque fois, le prophète disait - en substance - à Joram : « Garde-toi de passer par ce lieu-là ; car les Syriens s'y trouvent » (v. 9). Et dans la mesure où il tenait compte de ces avertissements, le peuple d'Israël était gardé de toute mauvaise surprise. Pourquoi irait-on dans tel ou tel lieu, si l'on sait pertinemment que l'ennemi y a tendu un piège ? Dans l'Ecriture, la « fiancée » est exhortée à se tenir à distance des tanières des lions et des montagnes des léopards, en restant sur le sommet de la montagne (Cant. 4 : 8). Restons près du Seigneur, écoutons sa voix. Gardons-nous soigneusement de suivre un chemin de propre volonté : le Seigneur nous protègera dans son chemin (Ps. 32 : 8).
 

Des manoeuvres guerrières sont organisées par le roi de Syrie pour prendre Elisée

            Le roi de Syrie a appris par quel moyen ses desseins sont déjoués. Alors, au lieu d'être saisi de crainte à l'égard de Dieu, il envoie des chevaux, des chars et de grandes forces pour neutraliser ce prophète gênant dont il veut absolument se débarrasser ; or cet homme, apparemment seul, est gardé par Dieu lui-même.
            Déjà Achazia avait voulu agir de la même manière vis-à-vis d'Elie, et ses envoyés avaient été les objets d'un jugement inexorable (2 Rois 1 : 9-16). Les Juifs agiront de la sorte : ils enverront une compagnie de soldats et d'hommes pour prendre le Seigneur de gloire. Après avoir, d'une parole, jeté à terre ses adversaires, Jésus se livrera sans opposer de résistance ; l'heure était venue d'accomplir l'oeuvre que son Père lui avait donné à faire. (Jean 18 : 2-8).
            Ici, les Syriens devront apprendre que si Dieu est avec un homme (Rom. 8 : 31), il est plus fort que toute une armée qui n'a pas Dieu de son côté !
            La situation d'Elisée semble désespérée, à vue humaine. Il est à Dothan et ne cherche pas à se cacher (v. 13). Cependant les Syriens prennent toutes leurs précautions ; leur armée s'approche à la faveur de la nuit et entoure la ville ; l'homme naturel aime les ténèbres (Jean 3 : 19). Celui qui sert le prophète se lève de bon matin et devant cet effrayant spectacle, il est désespéré et s'écrie : « Hélas ! mon Seigneur, comment ferons-nous ? » (v. 15).
 
 
Elisée intercède afin que Dieu « ouvre les yeux » de son serviteur
 
            Elisée apaise les inquiétudes de son jeune homme : « Ne crains pas ; ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux » (v.16). Que de fois l'on trouve de telles paroles sur les lèvres du Seigneur Jésus. Il s'en est servi durant son pèlerinage pour calmer, conseiller tous ceux qu'Il approchait. Souvent, dans l'Ancien Testament, les coeurs sont moins confiants, mais celui d'Elisée était rempli d'une précieuse assurance résultant de sa communion avec son Dieu (Es. 26 : 3-4) !
            Toutefois, le prophète ne se contente pas de jouir lui-même de cette paix intérieure. Il ne veut pas non plus tranquilliser simplement pour un moment ce jeune homme ; il veut l'aider à acquérir une meilleure compréhension spirituelle. Il doit saisir ce que Dieu se plaît à faire en faveur de ceux qui se confient en Lui (Ps. 31 : 19-20). Elisée marchait par la foi ; le jeune homme encore par la vue. Où en sommes-nous pratiquement à cet égard ?
            Assuré que Dieu seul peut opérer une telle oeuvre dans un coeur, Elisée demande à l'Eternel d'ouvrir les yeux du jeune homme. A deux reprises dans ce chapitre, des yeux sont ouverts à la requête du prophète (v. 17, 20) ; la deuxième fois, il s'agit des Syriens momentanément aveuglés (v.18). Demandons à Dieu d'ouvrir les nôtres. Nous verrons les merveilles qui sont dans sa Loi (Ps. 119 : 18) et nous comprendrons quelle est sa grande puissance toujours à notre disposition.
 

La montagne est remplie de chars de feu pour protéger Elisée

            « Et Dieu ouvrit les yeux du jeune homme et il vit : voici la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Elisée » (v. 17). Elisée avait déjà vu un jour le char d'Israël et sa cavalerie emmener Elie au ciel : un spectacle inoubliable ! (2 Rois 2 : 11-12). Dieu peut permettre que nous fassions parfois des expériences remarquables pour fortifier notre foi. Le prophète savait que Dieu lui accorderait un secours particulier pour lui permettre de servir au conseil de Dieu dans sa génération (Act. 13 : 36).
            Les ennemis peuvent nous menacer et ils ne s'en privent pas, mais plus près de nous se trouve Jésus ; devant Lui, ils sont impuissants. La « grande armée » de Dieu nous entoure !
            Nous désirons rappeler ici en quels termes David exprime sa confiance : « L'Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurai-je peur ? … Quand les méchants, mes adversaires et mes ennemis se sont approchés de moi pour dévorer ma chair, ils ont bronché et sont tombés. Quand une armée camperait contre moi, mon coeur ne craindrait pas ; si la guerre s'élève contre moi, en ceci j'aurai confiance » (Ps. 27 : 1-3). Où puisait-il ses ressources ? Il habitait dans la « maison de l'Eternel », dans le « secret de sa tente » et Dieu Lui-même l'élevait « sur un rocher » (v. 5).
            David a eu des défaillances (1 Sam. 27 : 1), Elie aussi (1 Rois 19 : 2-3). Ayons le saint désir qu'elles nous soient épargnées, à Sa gloire. Restons constamment revêtus de l'armure complète de Dieu (Eph. 6 : 10-18). N'oublions pas que nous sommes les objets des soins constants des anges. Ils sont tous des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui doivent hériter du salut (Héb. 1 : 14).
 

En réponse à la prière d'Elisée, les Syriens sont aveuglés, puis ouvrent leurs yeux pour voir leur perte

            A la demande d'Elisée, les ennemis d'Israël sont frappés de cécité par l'Eternel (v. 18) et sont donc maintenant entièrement à la merci du prophète : ils ne le reconnaissent pas. Alors il leur dit : « Ce n'est pas ici le chemin, et ce n'est pas ici la ville ; venez après moi, et je vous mènerai vers l'homme que vous cherchez » (v. 19). Puis il les mène à Samarie.
            Durant son ministère, le Seigneur voulait aussi que « ceux qui ne voient pas, voient et que ceux qui voient (en fait ceux qui en ont la prétention) ne voient pas » (Jean 9 : 39). Le chemin à suivre pour recouvrer la vue est de reconnaître son aveuglement et de s'attendre au Seigneur. L'aveugle de naissance, dans le récit de Jean 9, en fait l'heureuse expérience (v. 25).
            Parvenu à la capitale des dix tribus avec cette troupe aveuglée, le prophète prie à nouveau l'Eternel : « Ouvre les yeux de ces hommes, afin qu'ils voient » (v. 20). Dieu répond favorablement à son serviteur ; comme Elie, Elisée connaît Sa pensée (Jac. 5 : 17 ; 1 Jean 5 : 14). Les yeux des Syriens s'ouvrent : consternés, ils se découvrent captifs ! Leur situation est désespérée ; d'ailleurs le roi d'Israël, loin d'avoir les mêmes dispositions que celui qu'il appelle soudain « mon père », n'attend qu'un mot d'approbation pour les tuer sans pitié : il en exprime le désir par deux fois (v. 21).


Elisée intervient en grâce afin d'empêcher le massacre des Syriens

            On remarque maintenant comment Elisée se comporte envers ses ennemis : ses voies sont celles de la grâce. Il est animé d'un autre esprit que Joram (Matt. 5 : 44). « Tu ne frapperas point » (v. 22), répond-il à ce roi infidèle (Rom. 12 : 19-21). Cette grâce révélée dans l'Ancien Testament est touchante ; dans le Nouveau Testament, elle sera pleinement déployée dans le Seigneur Jésus.
            Elisée commande à Joram de mettre devant ces hommes du pain et de l'eau. Encore tout tremblants, ils reçoivent, au lieu de l'épée, un festin. Il n'est pas trop tard pour eux ; Dieu leur fait faire l'expérience de l'étendue de ses compassions, il est encore temps de reconnaître son état de perdition et de venir au grand souper de la grâce (Luc 14 : 17).
            Les Syriens mangent et boivent avant d'être renvoyés vers leur seigneur, sains et saufs. Les bandes des Syriens ne reviennent pas en Israël (v. 24). L'accalmie sera en fait passagère - car la violence et la haine sont gravées dans le coeur des hommes.
 
           
            La bonne action d'Elisée ne sera pas payée de retour : les Syriens reviendront sans tarder assiéger Samarie, où sévira une terrible famine (v. 24-25). L'iniquité non jugée d'Israël plonge ce peuple dans la détresse et Elisée vient leur annoncer à nouveau le chemin du salut.
            « L'Eternel est miséricordieux et plein de grâce, lent à la colère et d'une grande bonté », mais « Il ne contestera pas à jamais et il ne garde pas sa colère à toujours » (Ps. 103 : 8-9). Les récits que nous venons de considérer montrent la bonté dont Dieu use en particulier à l'égard des Syriens, une figure pourtant évidente de l'homme naturel.
            Dieu, dans son amour, pousse l'homme à la repentance ; mais la dureté de « son coeur sans repentance » l'empêche souvent de répondre à l'appel divin. Il amasse pour lui-même la colère dans le « jour de la colère » et du juste jugement de Dieu (Rom. 2 : 4-5). Si nous sommes encore loin de Lui et qu'aujourd'hui nous entendions Sa voix, hâtons-nous d'y répondre ! Comment échapperons-nous si nous négligeons (ou : méprisons) un si grand salut (Héb. 2 : 3) ?
 
                                                                                   Ph. L        le 01. 10. 09