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Comment Dieu travaille ? (suite)
 
 
 Chapitre 8 : Ce que Dieu a fait de nous
 Chapitres 9-11 : Ce que Dieu fait pour Israël et les nations
 Chapitres 12-15 : Ce que Dieu fait par nous
 Chapitre 16 : Pleins résultats de l'oeuvre de Dieu

 
Chapitre 8 : Ce que Dieu a fait de nous
 
            Le chapitre 8 montre dans quelle liberté et quelle joie l'âme affranchie se trouve maintenant. Elle avait la vie, mais il lui manquait la force (chapitre 7), et cette force, cette puissance, lui est communiquée par le Saint Esprit.
 
            Il demeure dans ce vase humain qu'est le coeur du croyant, mais il est nécessaire que ce vase soit dans un état convenable et, premièrement, vidé de lui-même pour pouvoir être rempli : on ne peut rien mettre dans un récipient déjà plein.
 
            Avec l'Esprit sont aussi communiqués l'intelligence et l'amour. Dans ce chapitre 8, nous trouvons donc un croyant qui a appris à mettre de côté toutes les prétentions de l'homme et dont l'esprit est maintenant ouvert : le Christ s'est substitué au « moi » ; il est « dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1), uni à Lui. Sa foi s'empare de ce fait et l'expérience suit. Son intelligence renouvelée va s'ouvrir à un ensemble de vérités d'une portée extraordinaire :
 
            1- Il va découvrir non seulement ce que Dieu a fait pour lui mais ce qu'il a fait de lui. Le propre enfant de Dieu peut employer ce mot si rempli de douceur, « Abba », que le Seigneur lui-même a prononcé à Gethsémané (Marc 14 : 36). Et, comme conséquence, il a un héritage commun avec le Premier-né et avec tous les autres enfants : il est « héritier de Dieu, cohéritier de Christ » (Rom. 8 : 17).
 
            Le propos de Dieu, c'est de nous rendre conformes à l'image de son Fils, expression qui est comme la clé de ce chapitre. Et attendant de lui être rendus semblables par la transformation de son corps glorieux » (Phil. 3 : 21), une conformité morale doit se produire en nous. L'obéissance, la patience, la sagesse, le dévouement, l'humilité... toutes ces beautés morales du Premier-né sont infiniment précieuses au coeur du Père et Il désire les voir reproduites dans ses enfants, dans tous les membres de sa famille.
 
            2- Dieu veut aussi nous faire réaliser où nous nous trouvons : au milieu d'une création qui soupire, qui souffre. Et nous ne pouvons pas y rester indifférents. Un croyant ne peut que souffrir en constatant l'outrage que le péché constitue aux yeux de Dieu, l'indifférence des hommes à l'offre de la grâce, le spectacle de cette pauvre humanité qui se précipite tête baissée vers le jugement. Jésus, en traversant ce même monde, mais avec une parfaite sensibilité, a ressenti plus que personne l'insulte faite à Dieu par le péché et toutes les misères qui en résultaient pour la créature elle-même (voir Marc 7 : 34 ; 8 : 12). Même la tentation est, pour l'enfant de Dieu un sujet de souffrance ; il n'est plus dans la chair (v. 9) mais il a toujours la chair en lui, telle qu'elle est caractérisée dans les versets 6 et 7.
 
            Les soupirs du chapitre 8 (v. 23) ne doivent pas être confondus avec des murmures qui, eux, expriment un état d'insatisfaction, l'envie d'obtenir ce que Dieu ne nous a pas donné. Ce ne sont pas non plus les soupirs de découragement du chapitre 7, mais bien les soupirs d'une âme qui ressent profondément l'état moral de ce monde, et les servitudes de sa condition présente.
 
            3- Mais nous apprenons aussi avec quelles ressources nous sommes laissés dans un tel monde : essentiellement la présence du Saint Esprit en nous, intercesseur sur la terre (v. 26) et la présence du Seigneur en haut, notre intercesseur dans le ciel (v. 34).
 
            4- Nous sommes également rendus capables de discerner, par la foi, la main de Dieu derrière les causes immédiates, en interprétant toutes les circonstances de notre vie à la lumière du précieux verset 28. Le travail de Dieu, sujet de notre épître, ne consiste pas seulement en grandes choses accomplies en notre faveur : justification, rédemption, réconciliation, affranchissement... Utilisées par Lui, toutes choses, y compris les plus petites, les moins agréables, sont les « outils » dont Dieu se sert pour le bien de ceux qui l'aiment, bien qui consiste à les rendre conformes au Premier-né. Dieu s'intéresse à tous les détails de notre vie, qui est tout entière sous son contrôle. N'oublions pas qu'un outil ordinaire ne travaille pas tout seul, une main le dirige. Sachons alors toujours reconnaître celle de Dieu derrière la circonstance qui peut-être nous fait mal. Et remarquons que le verbe travailler (conforme à l'original ; sunergei) est particulièrement à sa place dans cette épître qui nous décrit l'oeuvre de Dieu.
 
            5- Nous apprenons aussi pourquoi nous sommes sur la terre. Certes il y a déjà les leçons des chapitres 5, 6 et 7, mais ce sont surtout des leçons négatives, et nous ne sommes pas laissés sur la terre uniquement pour apprendre celles-ci. Il y a, heureusement, un précieux côté positif de la connaissance que nous donne le Saint Esprit : c'est connaître l'amour de Dieu et l'amour du Christ, autrement dit le coeur qui conduit la main (v. 35, 39). Le Seigneur n'a jamais promis au croyant de lui donner après sa conversion une vie plus facile qu'avant. Ce qui change, avec la vie divine, c'est la manière de traverser les circonstances, et chacune de celles-ci est, pour Dieu, un moyen de nous apprendre à connaître d'une manière nouvelle l'amour du Seigneur. Nous avons, entre autres, le mot « tribulation » que nous retrouvons souvent dans le Bible (2 Cor. 4 : 17) : Il vient du latin « tribulum » - le fléau à battre le blé – suggérant les coups douloureux qui nous dépouillent mais qui sont nécessaires pour que nous portions du fruit et soyons débarrassés de la balle. Chacune de nos épreuves est une occasion de connaître l'amour du Seigneur sous un côté dont nous n'aurions pas pu faire l'expérience autrement. Car cet amour se manifeste et accompagne toutes les formes d'épreuves auxquelles nous sommes confrontés.
 
            Dans « toutes ces circonstances », il peut donc y avoir une victoire remportée : « Nous sommes plus que vainqueurs » (v. 37) parce qu'il en résulte une expérience, un fruit produit pour la gloire de Dieu. L'épreuve n'a pas été seulement subie avec résignation, mais traversée en faisant une expérience nouvelle de la grâce !
 
            Et ce chapitre 8 qui commençait par « plus de condamnation » se termine par « plus de séparation ».
 
 
 
Chapitres 9-11 : Ce que Dieu fait pour Israël et les nations
 
            Dans les chapitres 9-11, l'intelligence spirituelle continue à s'ouvrir et l'Esprit nous enseigne que le Seigneur est non seulement celui qui nous aime, mais aussi Celui qui est parfaitement sage et qui est souverain.
            Pourquoi, par exemple, Israël a-t-il été mis de côté momentanément au profit des nations ? La réponse tient en un mot : la grâce s'étend désormais à toute l'humanité. Mais pas une de Ses promesses ne tombera et Israël sera sauvé à la fin. Les croyants des nations et ceux d'Israël sauvés dans la période actuelle constituent le peuple céleste, c'est-à-dire une catégorie de personnes extraordinairement privilégiées dont la vocation est unique au milieu de toutes les catégories de créatures.
            Le chapitre 11 se termine donc par une louange qui exalte la sagesse de Dieu ; le croyant adore.
            Nous verrions facilement l'épître se terminer sur ces accents de louange, mais elle se poursuit maintenant par une autre forme du travail de Dieu, non plus pour nous ni en nous, mais à travers nous.
 
 
 
Chapitres 12-15 : Ce que Dieu fait par nous
 
            Ce qui fait le lien entre les chapitres 11 et 12, c'est le « donc » du premier verset du chapitre 12. Si Dieu a fait pour nous de si grandes choses, il doit s'ensuivre de notre côté une consécration pratique dans la réalisation des droits que l'amour de Christ a sur nous. Remarquons que Jésus ne demandait pas à ceux qu'Il avait guéris de Le suivre ou de Le servir. En revanche nous voyons un Bartimée, après avoir jeté loin son manteau, suivre spontanément le Seigneur, et un « Légion » guéri demander à pouvoir l'accompagner.
 
            Pour faire un travail avec un outil, il faut commencer par le préparer : c'est ce que Dieu fait, Il forme l'instrument afin de s'en servir. Ce que Dieu fait pour nous et en nous précède donc déjà normalement ce qu'Il fait par nous. Nous avons, dans la Parole, l'exemple de beaucoup de serviteurs qui ont passé par un long temps de mise à l'écart avant d'être employés pour le service, afin que celui-ci soit réellement utile et efficace. Toutefois notre formation se poursuit durant toute notre vie.
 
            Au chapitre 12, nous trouvons alors une liste non limitative de services préparés pour les instruments qui viennent d'être formés afin de les accomplir. Cette portion commence par « les compassions de Dieu », rappel de l'amour du Seigneur et des droits de cet amour sur nous. Nous n'avons pas là comme dans la loi une énumération d'oeuvres à faire – ou à ne pas faire – mais quelques activités (le chrétien est appelé à être actif) placées devant ceux qui ont saisi la grandeur de l'amour du Christ. A cet amour le croyant répond, tout en réalisant que ce qui pourra être fait pour le Seigneur ne sera jamais qu'insignifiant, en comparaison de ce que Lui a fait pour nous. Mais Dieu veut nous faire goûter la joie de Le servir, cette joie d'un coeur décidé et dévoué pour Lui, qui a été celle du Seigneur lui-même sur la terre.
 
            Le premier paragraphe de ce chapitre énumère beaucoup de services qui attendent, pour ainsi dire, que des ouvriers soient poussés dans la moisson. Mais, pour cela, il est nécessaire qu'ils soient préalablement transformés (v. 2). Le mot employé dans l'original a donné « métamorphose » ; il implique une transformation radicale de notre pensée qui nous fait attribuer de la valeur à ce qui n'en avait pas auparavant pour nous et, au contraire, à mettre de côté ce qui était autrefois important à nos yeux, à commencer par le « moi ». Il s'est produit une inversion dans notre échelle de valeurs : nous voyons maintenant toutes choses comme Dieu les voit. Il nous a conduits à cette nouvelle manière de penser, qui est la sienne, à travers les expériences des chapitres qui précèdent, et par le don du Saint Esprit. En effet, seul celui-ci a la faculté de renouveler notre intelligence et notre raisonnement pour nous faire trouver bonne, digne d'être agréée et parfaite la volonté de Dieu, qui auparavant avait pu nous sembler pénible et contraignante. L'homme naturel n'aime pas être soumis à la volonté d'un maître. Mais, si l'on partage avec ce maître les mêmes sentiments et les mêmes désirs, alors cela ne nous coûte plus : c'est le changement que produit l'amour.
 
            Il nous faut aussi discerner cette pensée de Dieu, donc la demander, la rechercher et l'attendre ; ne pas partir sans cette direction. Comment entreprendre un service, quel qu'il soit, sans les instructions du Seigneur ? Il s'agit d'un sacrifice vivant et d'un service intelligent. Le Saint Esprit en nous remplace les longues instructions détaillées de l'Ancien Testament, notamment celles concernant les fonctions des sacrificateurs et des lévites.
 
            Il est bien remarquable qu'avant tout service il soit fait mention de l'humilité (v. 3) comme pour nous rappeler que c'est toujours la grâce de Dieu qui travaille. En Ephésiens 2 : 8-10 l'ordre est le même : les oeuvres de l'homme sont laissées de côté pour le salut ; l'oeuvre de Dieu, c'est en fait le croyant lui-même : « nous sommes son ouvrage ». Ensuite seulement il est parlé des bonnes oeuvres dans lesquelles nous avons à marcher, mais c'est encore Dieu qui les prépare pour nous. Ces oeuvres étant celles de Dieu, il s'ensuit que nous n'avons jamais à nous en glorifier !
 
            Après l'énumération des services nous sont présentées les occasions de les accomplir : relations de l'homme avec Dieu, des croyants entre eux, enfin relations avec les autres hommes. Dans les chapitres 13-15, nous trouvons des détails de la vie chrétienne qui sont des applications pratiques de ce que nous avons vu dans les chapitres précédents et Paul, l'auteur de l'épître, nous donne son propre exemple de serviteur actif et diligent.
 
 
Chapitre 16 : Pleins résultats de l'oeuvre de Dieu
 
Conclusion
            Ce patient travail de Dieu, nous aimons en voir un peu le résultat au chapitre 16. Un ensemble de personnes sont nommées qui apparaissent comme le fruit de l'oeuvre de Dieu, pour eux, en eux et par eux. Le Seigneur, par l'apôtre, a quelque chose à dire au sujet de chacun. Nous avons là comme un échantillon de la vision que nous aurons dans l'éternité : ce que le Seigneur aura fait pour, dans et à travers chacun des siens pendant toute l'histoire de l'homme sur la terre.
 
 
            En terminant, nous laissons sur la conscience de chacun la question de savoir à quelle étape nous sommes parvenus dans ce qui est le projet de Dieu pour chacun de nous.
            1- En sommes-nous aux trois premiers chapitres ? Alors nos péchés sont encore sur nous et le jugement de Dieu devant nous.
            2- Ou bien sommes-nous arrivés au chapitre 5 ? S'il en est ainsi, nous voilà rachetés, sauvés, ayant fait l'expérience que nous sommes justifiés par la foi. Mais le travail de Dieu ne fait que commencer.
            3- Avons-nous alors franchi les chapitres 6, 7 qui montrent le travail de Dieu en nous ? L'épreuve de l'homme en Adam est-elle reconnue par nous comme étant faite ainsi qu'elle l'est aux yeux de Dieu ?
            4- Sommes-nous, espérons-le, parvenu au chapitre 8, conclusion triomphante où les yeux et le coeur s'ouvrent sur la grandeur de ce que Christ a fait de nous ?
            5- Prenons alors conscience du fait que sa grâce a placé devant chacun de nous tel ou tel service, comme nous le voyons au chapitre 12. Un ou plusieurs services sont ainsi préparés pour chacun de ces instruments formés par Lui avec tant de patience. A nous de les discerner.
 
            Et ainsi nous pourrons nous situer humblement mais avec reconnaissance dans l'immense cortège des croyants. Ils doivent tout au Seigneur Jésus qui a préparé un service pour chaque serviteur et prépare chaque serviteur pour ce service.
            Devant toutes les merveilles ainsi déployées devant nos yeux, nous pouvons bien nous écrier avec l'apôtre en terminant la lecture de cette épître : « Au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, soit la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 16 : 27).
 
 
                                           J. Koechlin – « Simples réponses bibliques » BPC Valence