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L'APÔTRE JEAN (5)
 
 
LES EPITRES DE JEAN
 
 
La première épître

             Dans ses écrits, l'apôtre Paul montre les croyants devant Dieu, en Christ, formant son « corps », uni à la Tête. Pierre considère les rachetés comme des pierres vivantes, formant la « maison de Dieu ». Dans son Evangile, Jean présente la vie divine dans le Fils sur la terre. Dans ses épîtres, surtout la première, cette vie est vécue ici-bas dans les enfants de Dieu ; c'est la « famille de Dieu », les enfants du Père.

             Quelles circonstances ont-elles amené Jean à écrire cette première épître ? Entre autres l'invasion de fausses doctrines. Dans son dernier passage à Ephèse (Actes 20), l'apôtre Paul avait averti les anciens : « Après mon départ, il entrera parmi vous des loups redoutables qui n'épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d'entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux » (v. 29-30). Trente ans environ ont passé, les erreurs se sont multipliées. On niait en particulier l'incarnation du Fils de Dieu, « sa venue en chair » ; d'aucuns ne reconnaissaient pas sa divinité.

             Jean devait avoir plus de quatre-vingt-dix ans lorsqu'il a écrit l'épître. Il représente pour nous l'un de nos grands-pères écrivant aux jeunes d'aujourd'hui pour les mettre en garde. L'épître est sérieuse. Actuellement encore combien nient la divinité du Seigneur et répandent toutes sortes d'erreurs à son sujet et à propos de l'Evangile. Le profond amour de l'apôtre pour les enfants de Dieu, marque ses épîtres ; combien il se réjouit lorsqu'il trouve des jeunes « marchant dans la vérité » (2 Jean 4).

                        1. Le prologue (1 Jean 1 : 1-4)

             Depuis plus de soixante ans Jésus est mort sur la croix. « Le commencement » de l'Evangile a été marqué par sa venue sur la terre, son ministère, son oeuvre, sa résurrection. Et l'apôtre se souvient : C'était bien une Personne, une Personne divine, que nous avons entendue, vue de nos yeux, contemplée et touchée de nos mains. On se rappelle l'émotion de Marie de Magdala devant le tombeau vide : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis ». N'est-ce pas un peu la même émotion que ressent l'apôtre : Qu'a-t-on fait de son Seigneur ? Quelles sont ces doctrines qui nient son humanité ou sa divinité ? Avec force, avec conviction, le vieillard souligne avoir vu et entendu Celui qu'il annonce : « La vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (v. 2).

             Six fois cette vie éternelle est mentionnée : elle forme comme le cadre de la lettre. La vie était déjà le thème des chapitres 3 et 7 de l'évangile. Au premier chapitre de l'épître, la vie éternelle était auprès du Père ; au dernier chapitre, Dieu nous a donné la vie éternelle. « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ». Au verset 20, l'apôtre conclut : « Son Fils, Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle ».

             En Tite 1 : 2, la vie éternelle a été promise ; en 1 Jean 1 : 2, elle est manifestée dans une Personne. Il ne s'agit pas seulement d'une vie qui n'a pas de fin ; c'est vrai, mais essentiellement elle est la vie divine, la nature même de Dieu. « C'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17 : 3). « C'est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils, a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean 5 : 11-12). (Remarquons en passant que l'expression « c'est ici » revient huit fois dans l'épître, la septième fois dans ce verset 11. Elle introduit chaque fois une vérité essentielle).

 
                        2. Dieu est lumière (1 : 5 à 2 : 29)

             La « vie » forme le cadre de l'épître ; la lumière et l'amour, auxquels répond la foi, en marquent le contenu. A l'inverse de la deuxième et de la troisième épître, celle-ci ne contient pas d'adresse, pas d'écrivain, Jean ne s'y nomme même pas. Dans les deuxième et troisième, il sera simplement « l'ancien » ; dans l'Apocalypse, il s'intitule « l'esclave ». Aucun correspondant n'est nommé dans cette première épître, seulement : « mes enfants - bien-aimés ».

             Au verset 5 nous avons le premier « c'est ici » : « Dieu est lumière, et il n'y a en lui aucunes ténèbres ». Vérité essentielle d'où découlent toute la suite de ce chapitre et le début du suivant ; quelles sont les conséquences du fait que Dieu est lumière ? A ce sujet il importe de bien distinguer la relation que nous avons avec Dieu de la jouissance de cette relation. Nous avons la vie éternelle ; c'est une réalité inébranlable, définitive. Les enfants sont nés de nouveau, les versets suivants vont nous montrer les conditions à remplir, comment la communion peut être maintenue. Pas seulement : « Si nous disons... », répété bien des fois, mais la réalité vécue.

             La première condition est de « marcher dans la lumière ». Ainsi nous avons communion avec Lui, et les uns avec les autres. Cette communion, dont l'apôtre avait dit dans le prologue : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ, et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie » (v. 3-4). Mais la vieille nature est toujours en nous, et si nous disons que nous n'avons pas de péché, c'est-à-dire pas de « chair » en nous, nous nous séduisons nous-mêmes. Et si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur (v. 8 et 10).

             Mais il y a une ressource : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (v. 9). « Le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché » (v. 7). Cette confession est essentielle. Dieu est « fidèle » à sa Parole pour pardonner et purifier, mais il est aussi « juste » envers Christ qui « a porté nos péchés en son corps sur le bois », et dont le sang nous purifie (c'est un présent continuel). Ainsi la communion peut être restaurée et maintenue.

             Autre condition (2 : 4) : garder les commandements. Une troisième au verset 10 : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière ». L'exhortation d'aimer son frère reviendra tout le long de l'épître. Bien faire donc la différence entre la relation qui ne se perd pas et la jouissance de cette relation si fragile. Surtout ne pas prétendre être dans la lumière quand on marche dans les ténèbres ou que l'ont hait son frère.

             Du verset 12 au verset 27, nous avons comme une parenthèse concernant divers états spirituels correspondant à la croissance. Proverbes 4 : 18 disait déjà : « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi ».

             Tout d'abord les petits enfants (v. 13 et 18 sqq.), qui sont dans la lumière parce qu'ils ont le Saint Esprit, l'onction qui les enseigne. Quel est le premier balbutiement d'un petit enfant, sinon papa : l'Esprit leur fait connaître le Père : « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père ».

             Viennent ensuite les jeunes gens. La jeunesse est l'âge des combats, où l'on peut remporter des victoires ou subir des échecs, qui auront des conséquences parfois prolongées. Dans l'épître, les jeunes ont combattu le méchant. Quel est l'enjeu du combat ? - Leur propre coeur. Sera-t-il au Père ou sera-t-il au monde ? Le méchant qui gouverne le monde dispose de trois clés pour ouvrir les portes de ce coeur et y pénétrer ; la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie (v. 16). Tout l'effort de l'ennemi est de s'en servir pour faire aimer le monde et éclipser l'amour du Père.

             A mesure que la lumière va croissant, les pères connaissent Celui qui est dès le commencement, le Seigneur Jésus lui-même.

 
                        3. Les enfants de Dieu (3 : 1 à 4 : 6)

             Nous sommes placés d'emblée devant l'amour du Père. Être appelés enfants de Dieu est un don de sa part ; nous le sommes maintenant, pas seulement plus tard. Ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Alors nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est (non pas comme il a été) (3 : 1-2). Cette espérance est « purifiante » ; elle nous amène à veiller à ne pas être contaminés par le mal qui nous entoure et à ressembler quelque peu à Celui qui est pur, pur en lui-même.

             Il a été manifesté afin qu'il ôte nos péchés. Pratiquerions-nous le péché ? Celui qui demeure en lui ne pèche pas, ce qui est impossible à la nature divine que nous possédons (v. 4-6, 9).

             Au verset 11 nous avons le troisième « c'est ici ». Puisque nous sommes enfants de Dieu, nous possédons la nature divine, ayant l'espérance de lui être semblables.

             Quel est « le message entendu dès le commencement » ? (v. 11) - « Que nous nous aimions l'un l'autre ». Le verset 23 le confirme comme commandement : « Que nous croyions au nom de son Fils Jésus Christ, et que nous nous aimions l'un l'autre, selon qu'il (le Fils) nous en a donné le commandement ». Quatrième « c'est ici » ! Il est une nécessité pour les enfants de Dieu : S'aimer l'un l'autre est un témoignage essentiel devant le monde (Jean 13 : 35).

             Jusqu'à la venue du Seigneur Jésus sur la terre, l'amour était inconnu ; c'est le cas parmi tous les peuples païens et dans l'Islam. Le mot n'existe même pas dans diverses langues. La loi avait bien dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur... et ton prochain comme toi-même ». Elle le prescrivait, mais n'en donnait pas la possibilité. Ce commandement d'amour n'est pas pénible, parce que Dieu nous en a donné les moyens : l'exemple de Jésus lui-même ; la nature divine en nous ; enfin l'Esprit qu'il nous a donné (3 : 24). Si nous disons que nous avons la vie éternelle en nous, nous sommes conduits à aimer, aimer Dieu, aimer nos frères jusqu'à laisser nos vies (non pas mourir) pour eux !


                        4. A la source de l'amour (4 : 7 à 5 : 4)

             Le fleuve de l'amour coulait depuis le début du chapitre 3 ; avec notre verset 7 nous remontons à sa source : l'amour de Dieu... « Dieu est amour ». Si l'amour a été manifesté sur la terre, si nous pouvons aimer, c'est que l'amour est la nature même de Dieu. C'est un texte central : Dieu est amour. Dans les versets suivants, trois choses sont présentées au sujet de cet amour.

             Au verset 9 : « En ceci a été manifesté l'amour de Dieu pour nous, c'est que Dieu a envoyé son Fils ». Cet amour est venu vers nous alors que nous étions encore pécheurs (Rom. 5), avec deux conséquences : Nous étions morts et Dieu a envoyé son Fils « afin que nous vivions ». Et deuxièmement : Il a envoyé son Fils « pour être la propitiation pour nos péchés » (v. 10). Dieu est juste en pardonnant, notre dette est payée, l'amour et la justice de Dieu y ont pourvu. De morts, nous sommes faits vivants ; de coupables, nous sommes justifiés. Tel est l'amour de Dieu pour nous.

             Au verset 12 nous avons l'amour de Dieu en nous : « Si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous. Par ceci nous savons que nous demeurons en Lui, et Lui en nous, c'est qu'il nous a donné de son Esprit » (v. 12-13).

             En troisième lieu, nous avons l'amour avec nous. Au verset 17 : « En ceci est consommé l'amour avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, c'est que comme il est lui, nous sommes nous aussi dans ce monde »..., pas seulement dans l'éternité. Nous avons donc une pleine confiance pour paraître devant Dieu : « Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait chasse la crainte » (v. 18). Cet amour nous suit durant toute notre course ici-bas, il est parfait et enlève toute anxiété.

                        5. La foi

             Un sixième « c'est ici » est présenté au cours du verset 4 : « C'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » La foi chez l'apôtre Jean a été lente à se développer. Il a vu le côté percé de Jésus, le sang et l'eau qui en ont jailli ; devant le tombeau vide, enfin « il vit, et crut ». Vers la fin de son Évangile, il donne par l'Esprit l'assurance de la vie éternelle à celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu.

             Écrivant à ses petits enfants, il vient leur dire : C'est ici la victoire : la foi. Un autre Objet est placé devant le croyant, il perd tout intérêt pour les vanités terrestres : 

                                    Vers Jésus lève les yeux,
                                    Contemple son visage merveilleux,
                                    Et les choses de la terre pâliront peu à peu,

                                    Si tu lèves vers Jésus les yeux.

             A trois reprises dans cette section est soulignée cette foi au Fils de Dieu, v. 5, 10, 13. Celui que j'ai vu, que j'ai entendu, que j'ai contemplé, que j'ai touché de mes mains, il est le Fils de Dieu. Il importe de croire en lui sous trois aspects : Jésus Christ venu en chair, son humanité (4 : 2) ; Jésus le Fils de Dieu, sa divinité (4 : 15) ; Jésus le Christ, le Messie (5 : 1). Trois aspects de la même Personne. L'ennemi suscitait des adversaires, des antichrists, qui voulaient nier l'un et l'autre aspect. Les évangiles présentent Jésus de divers côtés, mais toujours la même Personne, véritablement Dieu et véritablement homme, et véritablement le Messie pour son peuple Israël.

             Avant de conclure l'épître, un huitième « c'est ici » vient nous donner la confiance dans la prière : « Si nous demandons quelque chose selon sa volonté (« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous... » - Jean 15 : 7), il nous écoute ; et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (5 : 14). Puisse-t-il y avoir cette simple prière dans nos coeurs : « Seigneur, augmente-nous la foi ». Si elle est augmentée, nous pourrons mieux à notre tour voir, contempler, toucher Celui que, quoique ne l'ayant pas vu, nous aimons.

             L'épître se termine sur trois « nous savons », dont le dernier précise : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence, afin que nous connaissions le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (( : 20). Quelle valeur peut avoir en comparaison une « idole » - quelque chose qui, dans le coeur prend la place de Christ ? (v. 21).

 
 
Les deuxième et troisième épîtres

             Dans la deuxième épître, l'injonction de l'apôtre est : « Ne recevez pas » (v. 10). Dans la troisième, au contraire, parlant des serviteurs sortis pour le nom du Seigneur : « Nous devons recevoir » (v. 8).

                          La deuxième lettre : « Ne recevez pas »

             L'ancien écrit à la dame élue et à ses enfants « que j'aime dans la vérité ». L'apôtre s'est fort réjoui d'avoir trouvé de tes enfants marchant dans la vérité (v. 4). Apparemment ce n'était pas le cas de tous. Dans ses déplacements, il avait rencontré l'un ou l'autre des enfants de la dame ; quelle joie de les voir marcher dans la vérité quant à la personne du Seigneur !

             En effet, « plusieurs séducteurs sont sortis dans le monde, ceux qui ne confessent pas Jésus Christ venant en chair ». De tout temps, il y a eu de « faux monnayeurs » de l'Evangile. Prenons garde aux pièces que l'on nous présente. Sont-elles authentiques ? Est-ce bien Jésus, Fils de Dieu et fils de l'homme, qui est présenté ? Est-ce bien son oeuvre de salut par la grâce ? « Prenez garde... », dit l'apôtre (v. 8). Si quelqu'un vous « mène en avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ et vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison ». L'injonction est sérieuse. Il ne s'agit pas de quelqu'un qui discute de telle ou telle opinion, mais il « mène en avant ».

             Surtout il ne demeure pas dans la doctrine du Christ. Combien de telles personnes foisonnent aujourd'hui ! Demeurer dans la doctrine, c'est avoir et le Père et le Fils. « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'Antichrist qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père » (1 Jean 2 : 22-23). Si un tel vient à vous, donc cherche un contact direct, ne le recevez pas dans votre maison : ses enseignements portent atteinte à la Personne de Christ, à son oeuvre, au mystère de la relation du Père et du Fils. Et l'apôtre ajoute : « Ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises oeuvres ». Il faut prendre garde. Saluer au verset 10 n'est pas le même mot qu'au verset 4, et au verset 13 (les enfants de ta soeur élue te saluent). Au verset 10, il implique qu'on se réjouit (même mot au verset 4, et au verset 3 de la troisième épître, comme en Philippiens 4 : 4 et en 2 Cor. 13 : 11). on accueille avec joie. Agir ainsi, c'est participer à ses mauvaises oeuvres. Le résultat de la communion avec le mal déclaré est clair : il souille celui qui s'y laisser aller. Quant au verset 13, « les enfants de ta soeur élue te saluent », il s'agit de la salutation habituelle, voir par exemple Actes 18 : 22.

             Remarquons encore qu'au verset 12, l'apôtre ne veut pas écrire en détail, ni non plus à Gaïus, dans la troisième épître (v. 14). Dans les temps de difficultés ou de dissensions, n'écrivons pas tellement, mais parlons-nous bouche à bouche, et prions avant et après l'entretien sous le regard du Seigneur.

             La lettre est écrite à une soeur. Avec beaucoup de délicatesse, l'apôtre l'appelle la dame élue ; elle doit veiller à ne pas recevoir des séducteurs. Telle n'est pas seulement la responsabilité des frères, mais aussi celle d'une mère de famille et d'une soeur en général, et même de ses enfants. Le Seigneur peut donner suffisamment de discernement à un jeune dans la foi, à une soeur dans la foi, pour distinguer le vrai du faux. Nous sommes tous concernés : nous devons nous attacher à ce qui est vrai, à une Personne toujours la même dès le commencement.

 
                          La troisième lettre : « Ceux qu'il faut recevoir »

             L'apôtre s'adressait à Gaïus, un bien-aimé qu'il aimait dans la vérité. C'était sa joie d'entendre dire que ses enfants marchaient dans la vérité. Gaïus agissait fidèlement dans son attitude envers les frères, même ceux qui étaient étrangers. Il convenait de les recevoir, parce qu'ils étaient « sortis pour le Nom ». En les accueillant « nous coopérons avec la vérité » (v. 8). Ces frères, revenus sans doute à Ephèse, rendaient témoignage devant l'assemblée de l'accueil reçu.

             Trois noms sont mentionnés. Gaïus le bien-aimé, et Démétrius qui a un bon témoignage (v. 12). Tout aurait pu être en paix dans cette assemblée. Mais il y avait un trouble-fête : Diotrèphe, qui « aimait être le premier ». Il ne recevait pas l'apôtre, il ne recevait pas les frères, il empêchait ceux qui voulaient les recevoir et les chassait de l'assemblée. Alors, Jean dit: « Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien ». Reçois ceux qui ont un bon passeport : la vérité (dans les écrits de Jean, essentiellement quant à la Personne et à l'oeuvre de Christ).

             Recevoir les frères, spécialement les ouvriers du Seigneur, était nécessaire à une époque où les facilités d'hébergement étaient rares. Mais le principe demeure. Non seulement recevoir, mais « faire la conduite d'une manière digne de Dieu » : accompagner ici ou là, selon les besoins ; les suivre aussi de notre affection, de notre aide, par correspondance, par contacts éventuels. Les communications sont bien plus faciles aujourd'hui, mais les exhortations toutes pratiques de cette épître restent les mêmes.

 

             Rappelons encore que l'Esprit est la vérité (v. 6), comme Christ est la vérité. L'Esprit rend témoignage à Christ. Combien il importe de garder cette vérité quant à la personne de Christ, telle que ces trois épîtres nous l'ont présentée. Mais on peut défendre la vérité sans amour, tandis que l'amour, pour le Seigneur et pour les frères, défend la vérité. Rappelons-nous aussi que l'on peut pratiquement chasser « de jeunes plantes » encore mal affermies, en ne leur parlant pas avec affection, en les plaçant sous un joug trop dur, en ne les invitant pas à s'exprimer pour pouvoir ensuite les corriger avec amour.

 
 

                                                      G. André – extrait de la brochure : « L'apôtre Jean »

 
(à suivre)