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PSAUME 50
 
           
            On a fait remarquer que, dans ce psaume solennel, Dieu rompt son silence gardé jusqu'alors (v. 21). C'est un témoignage qu'Il rend devant les cieux et la terre de sa ferme intention de reprendre très bientôt ouvertement ceux qui se sont contentés d'une religion de « formes », dénuée de puissance.
 
 
« Le Dieu fort, Dieu, l'Eternel, a parlé, et a appelé la terre, du soleil levant au soleil couchant. De Sion, perfection de la beauté, Dieu a fait luire sa splendeur (1-2).
Notre Dieu viendra, et il ne se taira point ; un feu dévorera devant lui, et autour de lui tourbillonnera la tempête. Il appellera les cieux d'en haut, et la terre pour juger son peuple. Assemblez-moi mes saints, qui ont fait alliance avec moi par un sacrifice. Et les cieux raconteront sa justice, car Dieu lui-même est juge. Sélah » (3-6).
 
            Ce magnifique psaume est attribué à d'Asaph, l'un des chefs des chantres, avec Héman et Ethan, sous le règne de David (1 Chr. 15 : 16-19) ; il est  le premier d'une série de douze psaumes d'Asaph - les autres se trouvent dans le troisième livre. Le Dieu fort, depuis Sion, le lieu choisi par le Roi pour y demeurer, s'adresse à tout l'univers en faisant luire sa splendeur (v. 1-2 ; Ps. 48 : 2 ; Deut. 33 : 2).
            Il juge la maison d'Israël dans les derniers temps ; les cieux, ainsi que les autres nations, en sont témoins (Matt. 25 : 31-32). Le trône de jugement est dressé avec une grande magnificence : le feu et la tempête mentionnés sont des symboles de sa sainteté et de son jugement en exercice. Ensuite les livres sont ouverts et les deux chefs d'accusation distincts retenus contre son peuple sont donnés à connaître (v. 3-6).
 
            Toutefois « le résidu » est écarté de ce jugement par une seule parole, simple et caractéristique : « Ils ont fait une alliance avec moi par un sacrifice » (v. 5 ; Ex. 24 : 8). Dieu ne donne pas ici un compte-rendu circonstancié de ce qu'ils ont fait ou souffert pour Lui ; mais Il parle d'eux comme de croyants, c'est-à-dire de ces pécheurs qui ont mis leur confiance dans le sang et le sacrifice du Sauveur (encore en figure) – selon la pleine révélation qui sera donnée dans le Nouveau Testament, plus tard. Cela suffit pleinement pour qu'ils soient épargnés du jugement imminent.
            De même Jésus recommandera les saints aux soins du Père. Il parle d'eux sous ce même et seul caractère : « Ils ont vraiment connu que je suis sorti d'auprès de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé » (Jean 17 : 8). Tous ceux qui, en tout temps, sur les mêmes bases, se confient en Dieu sont bénis.
 

« Ecoute, mon peuple, et je parlerai ; écoute Israël et je témoignerai au milieu de toi. Moi, je suis Dieu, ton Dieu. Je ne te reprendrai pas à cause de tes sacrifices ou de tes holocaustes, qui ont été continuellement devant moi. Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes parcs ; car tout animal de la forêt est à moi, les bêtes sur mille montagnes. Je connais tous les oiseaux des montagnes, et ce qui se meut dans les champs est à moi. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas ; car le monde est à moi et tout ce qu'il contient. Mangerais-je de la chair des gros taureaux, et boirais-je le sang de tes boucs ? Sacrifie à Dieu la louange, et acquitte tes voeux envers le Très-haut, et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras »(7-15). 
 
            L'Eternel fait connaître ensuite ses griefs contre Israël. Il l'accuse d'ignorer volontairement ce qu'est le vrai culte. Dans son discours à Athènes, Paul accuse les Gentils pour les mêmes motifs (Act. 17). Dieu ne leur reproche pas leurs sacrifices ; simplement, Il n'en tient aucun compte ! C'est un Dieu juste et c'est la justice pratique qu'Il cherche à trouver dans ses créatures ! Il est « fatigué » de tous ces sacrifices que des hommes « religieux » lui offrent continuellement (Es. 1 : 11-12). Il ne réclame pas d'eux ce bétail censé dans leur esprit répondre à sa faim ; le monde et tout ce qu'il contient n'est-il pas à sa disposition ? (Act. 17 : 24-25). C'est une illusion très répandue de croire que l'homme peut venir à l'aide de Dieu, de quelque manière que ce soit.
            Son accusation se résume ainsi : la religion de l'homme traite Dieu comme quelqu'un qu'il faut servir et apaiser, au lieu de le considérer comme le Donateur béni qui opère lui-même la réconciliation des hommes avec lui-même. Telle est l'immense différence entre la religion « de l'homme » et celle de Dieu. La religion divine est fondée sur la grâce, celle de l'homme sur les oeuvres. Israël avait couvert l'autel de ses larmes et de ses sacrifices (Mal. 2 : 13), sans considérer Dieu comme Celui qui seul peut et veut délivrer. Or son désir est, avant tout, de trouver dans son peuple un esprit de louange – l'expression d'un coeur reconnaissant envers les bienfaits de Dieu, ainsi que l'obéissance dans l'accomplissement des voeux formulés et des engagements pris (Jér. 7 : 22-23) !
            Enfin la prière confiante de l'homme, tiré de la poussière, dans la détresse, est aussi un des aspects d'un coeur qui se confie en Dieu (Osée 6 : 6 ; Mich. 6 : 6-8). Quelle promesse est alors reçue : le cri de cet affligé ne restera pas sans réponse, il sera délivré et Dieu pourra être glorifié ! (v. 14-15).
 
 
Mais Dieu dit au méchant : Qu'as-tu à faire de redire mes statuts, et de prendre mon alliance dans ta bouche ? Toi qui hais la correction, et qui a jeté mes paroles derrière toi. Si tu as vu un voleur, tu t'es plu avec lui, et ta portion est avec les adultères ; tu livres ta bouche au mal, et ta langue trame la tromperie ; tu t'assieds, tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère ; tu as fait ces choses-là, et j'ai gardé le silence ; - tu as estimé que j'étais véritablement comme toi ; mais je t'en reprendrai, et je te les mettrai devant les yeux (v. 16-21).
 
            Après le premier chef d'accusation, le second est présenté : la vie et la marche pratique de ces hypocrites sont démasquées. Le « formalisme » est déjà en soi une forme d'hypocrisie : on cherche à tromper les autres (Matt. 23 : 23 ; Rom. 2 : 17-24). Nous trouvons donc le même message dans le Nouveau Testament et nous comprenons qu'il ne concerne pas seulement les Juifs.
            La première accusation portée concernait leur « religiosité », et maintenant Dieu qui voit dans le secret (Héb. 4 : 13) condamne ouvertement leur conduite dévoyée. Ils veulent passer pour « religieux », et en même temps, ils sont « méchants » ! Dieu s'adresse à chacun en particulier : « Toi qui hais la correction et qui as jeté mes paroles derrière toi ». Et le Juge met en évidence devant ces coupables quels sont les commandements qu'ils ont méprisés (v. 18-20 ; lire Ex. 20 ; Ps. 119 : 158, 136).
            Aussi ils se sont liés avec ceux qui vivent dans le péché. Peut-être n'ont-ils pas commis les mêmes péchés grossiers - tels que voler, commettre l'adultère ou la fornication ; mais ils ont laissé peu à peu ces turpitudes envahir leurs pensées et leur imagination, « la folle du logis » les a conduits dans toutes sortes de divagations (Rom. 1 : 32). N'oublions pas que la méchanceté se traduit aussi par les mauvaises paroles : « de l'abondance du coeur la bouche parle » (Matt. 12 : 34), les tromperies et les calomnies contre son frère… (1 Pier. 2 : 1).
            L'Eternel adresse ensuite une dernière parole d'avertissement et de répréhension à Israël – et à tous ceux qui dans ce monde pensent qu'une forme de piété suffit. Il faut se repentir sans délai, avant la venue – imminente - du Juge. Il n'y aura plus alors moyen d'échapper !
            Puisque Dieu garde le silence et use encore de patience (Rom. 2 : 4), on se persuade à tort qu'Il se contente, lui aussi, de pratiques religieuses sans vie, avec seulement une solennité qui cherche à faire illusion ! Mais dans ce psaume, le voile est déchiré par Dieu lui-même et l'iniquité mise soudain en évidence : « Tu as fait ces choses-là » (v. 21).
            Il s'adresse à notre conscience : « Qu'est-ce que tu as fait ? » (Gen. 3 : 13 ; 4 : 10). Toute Son horreur à l'égard du mal commis devient évidente, même s'Il accorde encore dans sa grâce ce dernier délai au coupable pour revenir de tout son coeur à Lui. Le psaume suivant, est, par excellence, un psaume de repentance.
 
 
« Considérez donc cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, et qu'il n'y ait personne qui délivre. Celui qui sacrifie la louange me glorifie ; et à celui qui règle sa voie je ferai voir le salut de Dieu  (v. 22-23).
 
            Il est temps encore d'apprendre à « sacrifier la louange »tout en marchant dans la justice pratique. Ainsi il y aura cette heureuse conséquence pour celui qui « règle sa voie » : il verra « le salut de Dieu »(v. 23).
 
 
            Il est bon pour nous en lisant ce psaume d'avoir notre coeur « affermi par la grâce, non par les aliments » (Héb. 13 : 9). Dans le sanctuaire de Dieu, on trouve la grâce qui,  seule, a « la puissance d'édifier » (Act. 20 : 32), tandis que dans tout ce que le coeur de l'homme imagine, il n'y a que des « aliments » qui plaisent à la chair, c'est-à-dire des prescriptions légales.
            Si nous entrons dans le sanctuaire de Dieu, nous aurons dans nos coeurs de la louange – et beaucoup plus de motifs qu'Israël - après l'oeuvre de la croix - pour louer Dieu - ; puis nous en sortirons pour marcher dans un chemin de droiture qui convient au salut - ou au royaume - comme nous le voyons ici pour l'Israélite pieux d'alors.
            Mais si nous pénétrons dans un « sanctuaire » aux règles imaginées par l'homme, nous serons animés par un « esprit de servitude », occupés des « aliments » ou de cérémonies parfois grandioses aux yeux des hommes de ce monde, sans que soit manifesté un vrai dévouement pour Dieu, c'est-à-dire le fruit d'un coeur renouvelé.
            Le « mensonge permanent » de l'homme laisse dans une crainte servile ceux qui sont dans leurs péchés et de ce fait dans l'attente d'un jugement inexorable. Seule la vérité de Dieu peut affranchir notre conscience et nous rendre heureux en Lui - selon les immenses richesses de sa grâce - et obéissants pour suivre avec joie les voies de la justice divine.
           
                                                                                              Ph. L    le 26. 05. 09