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L'APÔTRE JEAN (3)
 
 
APRÈS LA RÉSURRECTION
 
           
            Lors de l'instituton de la Cène on s'était de nouveau disputé pour savoir qui serait le plus grand (Luc 22 : 24). Jean semblait toujours le même. Pourtant, tout au fond de son âme, une transformation s'opérait. La profonde réflexion de Jean le Baptiseur : « Voilà l'Agneau de Dieu », l'avait attiré après Christ. Au cours de son ministère, Jésus avait parlé de la « vie abondante » promise à ses brebis (Jean 10 : 10). La préparation de la Pâque avait certainement ramené le coeur de Jean à la pensée de l'Agneau. On s'était mis à table pour célébrer cette Pâque ; tout l'amour de Jésus était là (« ... les aima jusqu'à la fin » 13 : 1). Personne ne s'était lavé les pieds. Qui allait rendre ce service ? Aucun des disciples ne se lève. Jésus le fait lui-même. Sans que cela soit mentionné expressément, il lave aussi les pieds de Jean. Celui-ci a pris place dans le sein de Jésus. Il demande, alors que le Maître va démasquer le traître : « Seigneur, lequel est-ce ? ». L'amour de Jésus n'avait donc fait aucune différence entre ses disciples. Il savait pourtant déjà qui le livrerait, qui le renierait, et qui s'enfuirait ! Quelles pensées montent au coeur de Jean ? Il suit à Gethsémané ; il entrevoit dans la nuit son Seigneur dans l'angoisse du combat. Mais il dort. Il ne peut veiller une heure avec lui, pas plus que Pierre. Il suit jusque chez Caïphe. Apparemment il voit et entend le reniement.
            Comment, et par quels chemins, va-t-il jusqu'à la croix ? De fait, il est là avec Marie la mère et les autres femmes ; il contemple son Seigneur en croix. Dans la « grande chambre », il est déjà appelé « le disciple que Jésus aimait », conscient de cet amour extraordinaire qui l'avait choisi, supporté et lui avait même lavé les pieds. Mais à la croix, une transformation plus intime se fait en lui. Il prend chez lui  la mère de Jésus ; ensemble ils se sont sans doute entretenus de l'enfance et de la vie du Sauveur. Le dimanche matin, Jean court au sépulcre ; il voit les linges. « Il vit et crut ». Il aura encore beaucoup de choses à apprendre. Sans la résurrection et l'ascension, puis la venue du Saint Esprit, Boanergès ne serait pas devenu l'apôtre de l'amour.
 
            Où en sommes-nous ? Le « moi » est-il toujours prépondérant ? Dans la conscience de l'amour divin, avons-nous un peu appris de Celui qui est « débonnaire et humble de coeur » ? Par sa mort, nous avons la vie, mais est-elle « abondante » ? Ces scènes nous donnent en quelque sorte « l'éclosion » de Jean, son épanouissement. Nous verrons ensuite son service. La croissance spirituelle est toujours progressive (Marc 4 : 28).
 
 
1. La résurrection du Seigneur Jésus
    
            La Parole nous donne « plusieurs preuves assurées » de la résurrection du Seigneur (Actes 1 : 3). Jean était présent à la plupart de ces occasions où Jésus s'est présenté aux siens.
            Reprenons le matin du premier des premiers jours de la semaine. La Pâque en Exode 12 instituait un nouveau commencement de l'année. La résurrection souligne un nouveau commencement de la semaine.
            Avant Pierre et Jean, Marie de Magdala, puis les femmes sont venues au sépulcre. Elles ont eu une vision d'ange ; elles se sont enfuies. Jésus les a rencontrées.
            Jean et Pierre, ayant trouvé le sépulcre vide, retournent chez eux.
            Marie de Magdala, troublée par l'absence du corps de Jésus, veut à tout prix le retrouver. Sa foi ne la fait pas espérer qu'il est vivant. Mais Jésus se montre à elle, l'appelle par son propre nom : Marie. « Il apparut premièrement à Marie de Magdala » (Marc 16 : 10-11). Elle porte le message aux disciples : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».
            Pendant la journée, Jésus a une entrevue seul à seul avec Pierre (Luc 24 : 34 ; 1 Cor. 15 : 5). Il a aussi été vu – est-ce ce jour-là ou plus tard – par Jacques.
            Les deux disciples d'Emmaüs, persuadés d'avoir vu Jésus ressuscité, rentrent à Jérusalem pour être accueillis par les autres qui confirment : Le Seigneur est réellement ressuscité.
            Lui-même apparaît au milieu d'eux, les portes étant fermées. Il apporte la paix ; il montre ses mains et son côté, et les disciples se réjouissent quand ils voient le Seigneur. En Luc il mange devant eux un peu de poisson, un peu de miel ; il demande qu'on le touche. Il n'est pas un esprit, il est réellement ressuscité.
            Huit jours après, Thomas est invité à mettre sa main dans son côté, ce qu'il ne fera pas.
            Puis sur la montagne, en Galilée (Mat. 28 : 16-17), est-ce là qu'il est vu de plus de 500 frères à la fois ? (1 Cor. 15 : 6).
            Pour la troisième fois collectivement, il se manifeste aux disciples près de la mer de Tibérias (Jean 21 : 1-3, 7) ; il faut répondre : Non, à sa question : Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? La pêche miraculeuse rappelle tant de souvenirs. Et Jean le reconnaît ; Pierre va au-devant de lui ; les autres disciples pensaient que c'était le Seigneur, mais n'osaient pas le lui demander.
            Le Ressuscité est apparu à plusieurs personnes, dans des endroits divers et par des actions différentes. Toutes les « preuves assurées » ont été données durant quarante jours. N'est-ce pas remarquable que ceux qui d'abord ont douté, et même n'ont pas voulu croire, ont progressivement été persuadés ? Dans les Actes, ils rendront un témoignage sans équivoque.
            Plus tard, à Corinthe, quelques-uns mettent en doute la résurrection ; et Paul de leur écrire, après en avoir énuméré les preuves (1 Cor. 15) : « Si Christ n'a pas été ressuscité, notre prédication donc est vaine, et votre foi aussi est vaine... Vous êtes encore dans vos péchés » (v. 13-19). Mais, proclame l'apôtre : « Maintenant, Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (v. 24). Tous les chefs de religion sont morts. A la base du christianisme, demeure cet événement extraordinaire : Christ est ressuscité.
 
 
 
2. Le Saint Esprit
   
               Le Seigneur Jésus avait promis l'envoi du Saint Esprit de la part du Père. Il fallait pourtant sa résurrection et son ascension avant que l'Esprit soit donné (Jean 7 : 39).
 
                        a. L'attente
 
            En Luc 24 : 49, Jésus ressuscité renouvelle la promesse faite avant sa mort dans les chapitres 14 à 16 de Jean. Les disciples sont invités à demeurer dans la ville « jusqu'à ce qu'ils soient revêtus de puissance d'en-haut ». Il leur ouvre l'intelligence pour entendre les Ecritures (v. 45) et l'Esprit les conduira dans toute la vérité. En Actes 1 : 5 il réitère : « Vous serez baptisés de l'Esprit Saint dans peu de jours ».
            Il fallait donc attendre ; c'est toujours difficile. Une chose est de connaître la volonté de Dieu, la perspective ou le service qu'il place devant nous ; autre chose est d'attendre le moment de Dieu, sans lequel aucun résultat ne peut être atteint.
            Que faire pendant ce temps ? Rentrés à Jérusalem, les apôtres, et leurs compagnons, montent dans la chambre haute et « persévèrent d'un commun accord dans la prière » (Actes 1 : 14). Deux choses indispensables, persévérance et commun accord ! Qu'en est-il de nos réunions de prières ? Savons-nous nous appuyer sur les promesses de Dieu, sur le caractère de Dieu, et surtout réaliser la promesse du Seigneur Jésus : « si deux d'entre vous sont d'accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu'ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père » (Mat. 18 : 19). Cet accord peut être produit seulement par le Saint Esprit. Il ne s'agit pas d'opinions, mais d'un accord profond dans le respect de la diversité des uns et des autres, de sorte que tous ensemble peuvent dire : Amen.
 
 
                        b. La venue du Saint Esprit
   
            En Lévitique 23, à la troisième des sept fêtes de l'Eternel, le lendemain du sabbat après la Pâque, donc le premier jour d'une nouvelle semaine, il fallait offrir la gerbe des prémices (v. 10), la première gerbe de la moisson : Christ ressuscité d'entre les morts. Cinquante jours après, à nouveau le premier jour de la semaine, était la Pentecôte où l'on apportait deux pains, figures des Juifs et des Gentils qui vont constituer l'Église (v. 15-21).   Ce jour-là, tous les disciples étaient ensemble dans un même lieu, environ cent-vingt, assis dans la maison. Il leur apparaît des langues divisées comme de feu ; le texte original dit : Il se posa, et non elles se posèrent sur chacun d'eux ! Tous, remplis de l'Esprit Saint, commencent à parler d'autres langues, c'est-à-dire annoncent les choses magnifiques de Dieu dans les diverses langues que parlaient ceux qui, de tout l'empire, étaient venus à Jérusalem pour la fête (Act. 2 : 11).
            Jean a vécu cette scène. Avec Pierre et les apôtres, il se lève et l'évangile est présenté. Plusieurs auditeurs, dont la conscience est transpercée, demandent : Que faire ?  Pierre leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés » (v. 38).
            Les disciples étaient maintenant « équipés » pour être des témoins, selon la dernière exhortation du Seigneur Jésus avant de les quitter : En Matthieu 28 : 19 : « Allez donc, et faites disciples toutes les nations » ; dans Marc 16 : 15, « Allez dans tout le monde, et prêchez l'Evangile à toute la création » ; en Luc 24 : 48 : « Vous êtes témoins... » ; en Jean 20 : 21 : « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie » ; enfin en Actes 1 : 8 : « Le Saint Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée, et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre ». Ces hommes, désemparés après la mort de Jésus, si difficiles à convaincre après sa résurrection quoique si heureux de le revoir, - ces hommes sont transformés pour rendre progressivement dans tout le monde connu, le témoignage du salut par la repentance pour la rémission des péchés et par la foi dans l'oeuvre accomplie de Jésus Christ.
            A peine a-t-il été enlevé au ciel que la promesse de sa venue en gloire est confirmée : « Ce Jésus qui a été élevé d'avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en allant au ciel » (Actes 1 : 11). Pour les siens, le Seigneur Jésus avait promis : « Je m'en vais vous préparer une place. Et si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi » (Jean 14 : 3). Qui donc va rappeler cette assurance, sinon l'apôtre Jean, en nous transmettant, avant de clore le saint Livre, les paroles du Seigneur Jésus lui-même : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 20).
 
 
 
3. Le service de Jean
    
 
                        a. Le témoignage et la persécution
 
            Les premiers chapitres des Actes mentionnent cinq fois le nom de Jean, accompagné de Pierre.
            Les deux amis montaient au temple à l'heure de la prière (3 : 1). Bien différents l'un de l'autre, l'un impulsif, l'autre sensible, ensemble ils allaient à la prière. Quel exemple pour nous ! On peut différer de bien des manières, mais venir ensemble devant le Seigneur, devant le Père, exposer les problèmes et les requêtes, rapprochent deux amis, deux époux, deux frères, plus que toute autre chose.
            Le boiteux assis à la porte du temple voit Pierre et Jean, et leur demande l'aumône. Ensemble ils arrêtent leurs yeux sur lui : Pierre lui donne l'ordre, au nom de Jésus Christ le Nazaréen, de se lever et de marcher. A l'instant, faisant un saut, il se tient debout et entre avec eux au temple. Son attitude n'est peut-être pas très correcte ; il marche et saute en louant Dieu. Mais Pierre et Jean le tiennent par la main. Bel exemple de l'attitude à prendre envers de jeunes convertis. Ils sont peut-être pleins d'enthousiasme de cette vie nouvelle que le Seigneur leur a donnée. Combien ils ont besoin de la main des plus âgés pour les aider, les guider, les entourer, afin que l'assemblée les accueille, partageant leur joie dans le Seigneur, et soutenant leurs premiers pas dans le chemin de la foi.
            Pierre « lance le filet », et cinq mille hommes qui avaient entendu la Parole crurent (4 : 4). Le lendemain, les deux sont arrêtés et doivent comparaître devant le sanhédrin. Avec Jean, Pierre est plein de hardiesse (v. 13) ; tous deux sont reconnus pour avoir été avec Jésus (le serions-nous ?) ; devant l'injonction de ne plus parler d'aucune manière au nom de Jésus, ils répondent ensemble : « Jugez s'il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu ». Relâchés, les deux apôtres viennent « vers les leurs », expression de la réalité de la famille de la foi. Tous ensemble prient Dieu de donner la hardiesse (v. 29).
            Autrefois les deux amis avaient perdu ensemble bien des occasions. Ils avaient dormi à la transfiguration et à Gethsémané. Jean, selon toute apparence, avait introduit Pierre chez Caïphe, occasion de chute. Mais tout a changé avec la résurrection et la venue de l'Esprit. Jean est avec Pierre au sépulcre et lors de la pêche près de la mer de Tibériade. Ensemble ils rendent témoignage et souffrent pour le Seigneur. Ensemble en Samarie ils évangéliseront (8 : 25).
            On peut être ensemble sans communion en Christ, frères, époux, famille. Mais si le Seigneur a dans chaque coeur sa place, tout change.
            Avec d'autres apôtres, Jean est de nouveau arrêté (5 : 17-18). Un ange ouvre de nuit les portes de la prison et les apôtres, pleins de hardiesse, entrent dans le temple dès le point du jour et enseignent. Devant l'injonction du souverain sacrificateur de ne pas enseigner au nom de Jésus, ils répondent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » et rendent à nouveau le témoignage de la résurrection et de l'exaltation de Jésus comme prince et sauveur à la droite de Dieu (5 : 31).
            Les admonestations ne suffisent plus. Les chefs du peuple font battre les apôtres et leur interdisent de parler au nom de Jésus. Mais eux se réjouissent d'avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le Nom. Ils ne cessent tous les jours d'enseigner et d'annoncer Jésus comme le Christ, dans le temple et de maison en maison (v. 40-42).
            Après la mort d'Étienne, les croyants sont dispersés, sauf les apôtres ; Saul apparaît, ravageant l'assemblée. Philippe, le diacre, descend en Samarie, prêche le Christ. Plusieurs sont amenés au Seigneur ; une grande joie se répand dans cette ville.
            Les apôtres à Jérusalem, apprenant que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoient Pierre et Jean. Une dernière fois dans les Actes les deux amis sont mentionnés ensemble. Pierre avait reçu les « clés du Royaume » (Mat. 16 : 19) et en ouvrait la porte pour les Samaritains et plus tard pour les nations (Actes 10 : 44 ; 11 : 15-17). Ephésiens 1, par contre, nous présente la norme : « Ayant entendu la parole de la vérité, l'évangile de votre salut ; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse » (Eph. 1 : 13). Galates 3 : 2-5 confirme cette vérité. Le verset 14 souligne que nous recevons l'Esprit par la foi.
            Après avoir rendu témoignage et annoncé la parole du Seigneur, Pierre et Jean retournent à Jérusalem ; ils évangélisent plusieurs villages des Samaritains ( Actes 8 : 25). Que de souvenirs rappelait ce pays où, avec Jésus, ils avaient passé plus d'une fois. L'accueil avait été remarquable à Sichar ; dans un autre village, on n'avait pas voulu les recevoir ; maintenant, dans plusieurs villages des Samaritains, ils apportent l'évangile.
            En Actes 12 un drame éclate. Hérode met les mains sur quelques-uns de ceux de l'assemblée pour les maltraiter. Il fait mourir par l'épée Jacques, le frère de Jean, et emprisonner Pierre. Jean reste seul du trio si uni du temps de Jésus. Son ami Pierre est en prison, son frère Jacques n'est plus.
            L'assemblée fait d'instantes prières à Dieu pour Pierre ; puis, dans la maison de Marie quelques-uns se retrouvent pour continuer à prier. A la fin du chapitre, quel changement ! Pierre apparaît, libéré de la prison ; la puissance et l'orgueil d'Hérode trouvent leur fin quand le roi, rongé par les vers, expire (v. 23) ; la Parole de Dieu continue à croître et à se multiplier (v. 24).
            Il ne sera dorénavant plus parlé de Pierre dans les Actes (sauf au chapitre 15), ni de Jean. L'Esprit de Dieu se servira d'eux pour écrire évangile et épîtres. Mais il ne sera pas question de leur martyre ou de leur mort : pas de tombeau, pas de reliques. Dans le Nouveau Testament, la mort et le sépulcre de Jésus sont uniques, à part le cas particulier de la lapidation d'Étienne et de la décapitation de Jacques.
 
 
                        b. Une colonne (Gal. 2 : 9)
    
            En actes 15, Paul et Barnabas montent à Jérusalem à la suite d'une contestation et d'un grand débat à Antioche sur la circoncision selon l'usage de Moïse, sans laquelle, disaient certains « vous ne pouvez être sauvés ». Les frères décident que Paul et Barnabas, et quelques autres, iront vers les apôtres et les anciens pour cette question. Ainsi la communion est maintenue entre Antioche, assemblée des gentils, et Jérusalem, assemblée-mère, composée essentiellement de Juifs. Arrivés à Jérusalem (Gal. 2 : 2-5), Paul et Barnabas ne vont pas « exposer l'évangile qu'ils prêchent parmi les nations » à tout le monde, mais seulement « dans le particulier à ceux qui étaient considérés ». Il faut éviter les dissensions survenues à Antioche « à cause des faux frères furtivement introduits... afin de nous réduire à la servitude, dit l'apôtre ; auxquels nous n'avons pas cédé par soumission, non pas même un moment, afin que la vérité de l'évangile demeure avec vous ». Jacques (le frère du Seigneur) et Céphas (Pierre), et Jean, ayant vu que l'évangile de l'incirconcision a été confié à Paul, comme celui de la circoncision l'a été à Pierre, et ayant reconnu la grâce qui a été donnée à Paul, donnent à l'apôtre et à Barnabas la main d'association, afin qu'ils aillent vers les nations. Actes 15 nous relate le résultat de la réunion des apôtres et des anciens (v. 6) ; ensuite, « avec toute l'assemblée » (v. 22) est communiquée à Antioche et aux assemblées des nations, la conclusion à laquelle les apôtres et les anciens sont arrivés : « Nous croyons être sauvés par la grâce du Seigneur Jésus de la même manière qu'eux aussi » (v. 11).
            Lorsqu'il s'agiissait du service, Paul et Barnabas ont eu affaire à ceux qui étaient considérés, qui leur ont donné alors la main d'association. Quand il s'agit de la doctrine, les apôtres et les anciens, avec toute l'assemblée, communiquent ce que le Saint Esprit leur a fait comprendre (v. 28).
 
 
                        c. Patmos
     
            « Pour la Parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus Christ », Jean était exilé à Patmos, île de la mer Egée : un temps de tribulation, de patience à l'écart. Mais le Seigneur se sert de cette occasion pour communiquer à l'apôtre solitaire (qui s'intitule lui-même « son esclave Jean ») la révélation de Jésus Christ, « pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt » (1 : 1).
            Éloigné de ses frères, Jean est « en Esprit » dans la journée dominicale (v. 10). Quelqu'un est là derrière lui, une voix. Il est semblable au fils de l'homme ; Jean le connaissait bien, il l'avait vu crucifié entre deux brigands ; il l'avait vu, les mains et le côté percés au milieu des disciples réunis ; il l'avait vu élevé dans la gloire. Pourtant, « lorsque je le vis, je tombai à ses pieds comme mort ». Devant le Seigneur apparaissant comme juge, le visage resplendissant comme le soleil dans sa force, Jean ne peut que s'effacer. Mais la main qui s'est posée en son temps sur tant de malades, se pose sur l'apôtre : « Ne crains point ; moi, je suis... le vivant, et j'ai été mort ; et voici je suis vivant au siècle des siècles ».
            Et Jean écrira « les choses qu'il a vues », cette vision extraordinaire de Celui dont les yeux sont comme une flamme de feu ; il écrira « les choses qui sont » : les lettres aux sept assemblées, esquisse prophétique de l'histoire de l'Église sur la terre ; enfin, « les choses qui doivent arriver après celle-ci » (4 : 1), qui rempliront toute la suite de l'Apocalypse.
            L'apôtre, inspiré par l'Esprit, composera l'évangile, fondement de la foi ; il sera conduit à envoyer ses épîtres, fondements de l'amour ; il nous donnera, de la part de Jésus Christ, la révélation de l'espérance.
            Jean a été transformé par le Seigneur pour l'oeuvre qu'il avait à accomplir. Ne serons-nous pas disponibles pour qu'Il fasse « en nous » ce qui est agréable devant lui (Hébr. 13 : 21) ?
            Jésus avait dit à ses disciples : « Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux » ; c'est la part de tout croyant. Le nom de Jean est écrit parmi ceux des douze apôtres de l'Agneau (Apoc. 21 : 14) !
 
                                                    G. André - d'après la brochure : "L'apôtre Jean"
 
(à suivre)