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COURTE ETUDE SUR LA VENUE DU SEIGNEUR (5)
 
 
 
4 - LE JUGEMENT
 
            « Il est réservé aux hommes de mourir une fois, - et après cela le jugement » (Héb. 9 : 27).
 
            Lire : Jean 5 : 22-30.
 
 
            4. 1  La résurrection
 
                                    - L'existence éternelle de l'âme :
                        Lorsque Dieu a formé l'homme, il « souffla dans ses nari­nes une respiration de vie, et l'homme devint une âme vivante » (Gen. 2 : 7).
                        Ainsi l'homme est en relation avec Dieu ; il tient son âme, son souffle, directement de Dieu et cette âme existe éternellement, que l'individu soit amené à la foi ou reste incrédule. Au moment de la mort physique, le corps, qui est poussière, retourne à la terre, mais l'esprit, le souffle, « retourne à Dieu qui l'a donné » (Ecc. 12 : 7)
 
                                    - La résurrection du corps :
                        En Jean 5 : 29, le Seigneur Jésus annonce deux résurrec­tions : l'une « de vie » ; l'autre « de jugement ». La résurrection n'est pas la même chose que la venue du Seigneur. Il est exact qu'à l'enlèvement des croyants, les morts en Christ vont ressusciter au moment même où le Seigneur revient ; mais ce sont deux choses différentes.
                        1 Co­r. 15 apporte toutes les précisions dont nous avons besoin sur la résurrection et notamment les ver­sets 20 à 24 en montrent les diverses étapes :
                               - d'abord Christ, « les prémices ».
                               - puis « ceux qui sont du Christ à Sa venue », incluant les morts en Christ ressuscités   selon 1 Thes. 4.
                               - les deux témoins en Apocalypse 11
                               - les martyrs durant la grande tri­bulation (Apoc. 20 : 4-6).
Cette résurrection de vie est aussi appelée la « première résurrection » (Apoc. 20 : 6). Quiconque a part à la première résurrection est délivré entièrement de « la seconde mort », c'est-à-dire la séparation éternelle de l'âme d'avec Dieu (la « première mort » étant la séparation de l'âme d'avec le corps).
 
                        Apocalypse 20 : 5, ajoute : « Le reste des morts ne vécut pas jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis ». Puisque tous les croyants de tous les âges ont été ressuscités, le « reste des morts », ce sont donc ceux qui sont morts dans leurs péchés. Nous les re­trouvons au verset 12, grands et petits, se tenant devant le « grand trône blanc ». C'est la résurrection de jugement (v.13), « et si quelqu'un n'était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l'étang de feu ».
 
 
            4. 2  Trois tribunaux
 
                        2 Corinthiens 5 : 10 déclare : « Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun re­çoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal ».
                        Dans son ensemble, le Tribunal de Christ est le seul qui existe. Il n'y a pas, à proprement parler, trois tri­bunaux, mais plutôt trois sessions principales du même Tribunal. C'est le même Juge dans les trois cas. Toutefois le lieu du jugement n'est pas le même et ceux qui comparaissent devant le Tribunal dif­fèrent. Quand nous parlons ici du Tribunal de Christ, nous avons en vue celui devant lequel les rachetés sont « manifestés ».
 
                                    - Le Tribunal de Christ : 2 Cor. 5
 
                        Le Tribunal de Christ où les croyants seront tous manifestés (non pas « jugés ») prend place après l'enlèvement de l'Egli­se, mais avant les Noces de l'Agneau. Il ne serait pas possible de jouir pleinement du Seigneur et de Sa gloire, s'il restait entre notre âme et Lui quelque ombre. Il faut que tout soit manifes­té, mis en évidence, placé dans la lumière. Le mal doit être vu comme tel, afin que nous ayons entièrement conscience de la grâce qui, par l'oeuvre de Christ, l'a purifié. Le bien ne mé­rite rien car la grâce l'a produit ; toutefois il en découlera des ré­compenses.
                        Mais si le fruit de l'Esprit n'a pas été produit dans le croyant, ce qui a empêché de le produire, la chair, sera manifesté. On pourra regarder en arrière sur tout le chemin par lequel Dieu nous a conduits en grâce, aidés, soutenus, gardés. Tout ce qui était bien ou mal en soi-même sera apprécié selon la pensée de Dieu. Nous ne serons pas condamnés, mais nous serons pleinement « d'accord avec Dieu », et nos coeurs, entièrement libres, pourront L'adorer sans entrave.
                        Ainsi, la perspective du Tribunal de Christ maintient dans le coeur du croyant le sentiment de la majesté d'un Dieu Juge, sen­timent qui ne contredit pas sa grâce. Au contraire, c'est ainsi qu'elle sera pleinement mise en évidence. Mais la conscience que nous devons tous être manifestés devant ce Tribunal enga­ge, d'une part, à chercher à plaire au Seigneur à tous égards et, d'autre part, dans le sentiment de tout ce qu'il y a de so­lennel pour un pécheur de paraître devant Dieu, pousse le rache­té à « persuader » les hommes en vue de leur salut : « Nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu » (2 Cor. 5 : 11, 20)
 
 
                                    - Le jugement des vivants : Matt. 25 : 31-46
 
                        Cette session du tribunal aura lieu « quand le Fils de l'Homme vien­dra dans sa gloire... et toutes les nations seront assemblées devant lui ». Elle a donc lieu à la venue du Seigneur en gloire, lors de l'établissement de son règne sur la terre. Tous ceux qui vivront à ce moment-là sur la terre comparaîtront devant « le trône de sa gloire ». L'état de leur coeur sera mis en lumière d'après leurs oeuvres, c'est-à-dire leur attitude envers ceux que le Seigneur appelle « ses frères », les messagers de l'évangile du royaume. La foi est démontrée par les oeuvres. Les « brebis » héritent du royaume tan­dis que les « chèvres » s'en vont loin de Lui, maudites, « dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges ».
 
 
                                    - Le grand trône blanc : Apoc. 20 : 11-15.
 
                        Cette troisième session du tribunal prend place après la révol­te qui suit le millénium, à ce moment où, nous est-il dit : « La terre et le ciel s'enfuirent loin de sa face ; et il ne se trouva  pas de place pour eux » (Apoc. 20 : 11 ; 2 Pier. 3 : 10). Devant ce tribunal comparaissent,  rendus vivants, mais non vivifiés, tous ceux qui sont morts dans leurs péchés ; ils sont « jugés, chacun selon ses oeuvres » : il ne s'agit plus ici d'être « manifesté », afin que soit mi­s en évidence la grâce qui a purifié par le sang de Christ tous les péchés et toutes les fautes et produit quelque bien pour Dieu. Il faut répondre soi-même de ses actes. Aucun racheté du Seigneur n'y comparaîtra, selon Jean 5 : 24  « Celui… qui croit… a la vie éternelle et ne vient pas en jugement », mais il n'y aura à ce moment-là aucun espoir quelconque pour un pécheur qui n'a pas été lavé par le sang de Christ. « Quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de Dieu ? » (1 Pier. 4 : 17).
 
 
 
            4. 3 Trois caractères moraux du jugement
 
 
                                    - Discriminatif :
 
                        Au moment de la venue du Seigneur en particulier, qu'il s'a­gisse de l'enlèvement des saints ou de Sa venue en gloire, le jugement prend un caractère discriminatif : une séparation nette et définitive a lieu entre ceux qui ont la vie et ceux qui ne l'ont pas.
 
                        Cette vérité est illustrée tout particulièrement dans sept pa­raboles de l'Evangile de Matthieu :
                              - L'ivraie (Matt. 13), où les fils du royaume « resplendiront com­me le soleil dans le royaume de leur Père » tandis que les fils du méchant seront jetés « dans la fournaise de feu ».
                              - Le grand filet (Matt. 13), duquel « on recueille dans des récipients ce qui est bon», tandis qu'on jette dehors ce qui est mauvais… : les anges sortiront, sépareront les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise de feu ».
                              - Le grand souper (Matt. 22), où les conviés vêtus d'une robe de noce sont à table, tandis que l'homme qui n'en avait pas, est jeté « dans les ténèbres de dehors ». Jusqu'à l'arrivée du Roi, tous é­taient à table ensemble ! C'est seulement lorsqu'Il est entré pour voir les invités que la séparation a lieu.
                              - L'esclave établi sur la maison du Maître (Matt. 24 : 45). L'es­clave fidèle est établi «  sur tous ses biens », tandis que le méchant esclave est  coupé en deux  et reçoit « sa part avec les hypocrites ».
                              - Les dix vierges (Matt. 25). Les vierges sages qui avaient de l'hui­le dans leurs lampes entrent avec l'Époux, tandis que les vierges folles se trouvent devant  la porte fermée.
                              - Les talents (Matt. 25), où l'esclave fidèle entre « dans la joie de son Maître », tandis que l'esclave inutile est jeté « dans les té­nèbres de dehors ».
                              - Enfin, les brebis et les chèvres (Matt. 25) où, comme nous l'avons vu, les justes entrent « dans la vie éternelle », tandis que les mé­chants s'en vont « dans les tourments éternels ».
 
                        Sept fois dans les Evangiles, nous trouvons la sentence : « là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matt. 8 : 12 ; 13 : 42, 50 ; 22 : 13 ; 24 : 51 ; 25 : 30 ; Luc 13 : 28).
                        L'expression : « l'un sera pris, l'autre laissé », quoique énoncée en rapport avec la venue en gloire du Seigneur, s'applique morale­ment tout aussi bien à l'enlèvement des croyants.
 
 
                                    - Distributif :
 
                        Le jugement a un caractère distributif, en ce que des récompen­ses sont données pour ce que la grâce a produit. Cette récompen­se est en rapport avec le service accompli, comme on le voit dans la parabole des talents ou celle des mines. Le serviteur fidèle qui a donné aux domestiques leur nourriture au temps convenable, est ensuite établi sur tous les biens du Maître. Paul, ayant combattu le bon combat, achevé la course et gardé la foi, attendait « la couronne de justice » que le Seigneur allait lui donner, et non seulement lui, mais à « tous ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8).
                        Ce symbole des couronnes est employé à diverses reprises pour indiquer les récompenses : 
                              - « couronne de gloire » (1Pier. 5 : 4)
                              - « couronne de vie » (Jac. 1 : 12 ; Apoc. 2 : 10)
                              - « couronne » tout simplement à Philadelphie (Apoc. 3 : 11)
                              - « cou­ronne incorruptible » (1 Cor. 9 : 25)
                              - et d'autres encore.
 
 
                                    - Rétributif :
 
                        En rapport avec la responsabilité personnelle, il sera rendu à chacun « selon son oeuvre », « selon ses oeuvres », « selon sa con­duite », soit bien, soit mal.
                        1 Cor. 3 : 12 à 15 illustre la chose en rapport avec le service dans la maison de Dieu. Le feu éprouvera quel est l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage demeure, il y aura une récompense. Si l'ouvrage est consumé, il y aura une perte. Et celui qui aura corrompu le temple de Dieu, sera lui-même détruit (corrompu), Le serviteur de Matthieu 24 : 48 qui avait le titre d'esclave du Maître, mais de fait ne l'était pas, aura sa part avec les hypocrites, rétribution en rapport avec sa conduite.
 

            4. 4   Les Noces de l'Agneau

                        En Luc 22 : 30, le Seigneur Jésus promet à Ses disciples qu'ils seront assis à Sa table. En Jean 14, Il leur donne l'assurance d'être un jour auprès de Lui, dans la Maison de Son Père. En Jean 17, il veut qu'ils voient Sa gloire. Il dit même en Luc 12 : 37  qu'Il « se ceindra,  les fera mettre à table et, s'avançant, Il les servira ».
                        Toutes ces expressions montrent l'intimité et la place que, pour Sa propre gloire, le Seigneur veut donner aux Siens dans le ciel.
 
                        En Apocalypse 19, nous avons dans le même sens les Noces de l'Agneau. Il est dit de l'épouse : « Sa femme s'est préparée et il lui a été donné d'être vêtue de fin lin éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justes actes des saints ». Avant les noces, elle s'est donc préparée, préparation qui a lieu sur la terre où s'accomplissent les justes actes des saints. Le vêtement de fin lin de l'épouse ici n'est pas la ro­be de justice, le vêtement blanc que nous a acquis l'oeuvre de Christ. C'est le résultat de la conduite ici-bas. Prolongeant la comparaison, on pourrait dire que nous tissons ce vêtement sur la terre, y ajoutant jour après jour, fil à fil.
                        Mais devant le Tribunal de Christ, avant les Noces de l'Agneau, il sera manifesté ce que valent les fils que nous avons ajoutés ou tis­sés ! C'est ce qu'indique aussi cette « préparation ». De même qu'a­vant de prendre la Cène, il convient, selon 1 Cor. 11, de se juger soi-même. Avant le banquet des Noces dans le ciel, tout sera manifesté dans la lumière. Se juger soi-même avant de pren­dre la Cène nous conduit non pas à nous en abstenir, mais à toucher du doigt, comme tout à nouveau, la grâce qui nous a ra­chetés. Et rien ne mettra mieux en évidence cette grâce que la lumière du Tribunal de Christ. C'est donc dans la pleine conscience de la grâce que l'épouse prendra place à la table des Noces : « Il lui a été donné d'être vêtue... ».
                        Mais il y a plus encore. En rapport avec la Cène, il nous est parlé de la Table du Seigneur, et c'est la mort du Seigneur que nous y annonçons, tandis que les Noces sont celles de l'A­gneau. Certainement Celui dont nous annonçons la mort est l'Agneau de Dieu et le Sauveur ; mais sur la terre, il est par­lé de la Table du Seigneur pour bien marquer Ses droits, l'obéissance et la révérence qui conviennent à Son égard. Dans le ciel, ce ne sont pas les Noces du Seigneur, mais celles de l'Agneau. Celui que l'épouse aura à ses côtés, n'est pas seule­ment son Seigneur qu'elle adore, pas seulement Celui qui va ap­paraître peu après dans Sa gloire et Sa puissance comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, mais c'est l'Agneau ! C'est Celui qui a été immolé pour elle, Celui qui, pour elle, a souffert, Celui dont les mains percées montrent à la fois, les douleurs passées, l'amour de la Croix. Les douleurs sont passées, mais l'amour de la croix demeurera à toujours.
 
                                 A Celui qui nous a sauvés,
                                 Et dont le sang nous a lavés,
                                 Soient honneur et magnificence.
                                 Digne est l'Agneau de recevoir,
                                 Richesse, honneur, force, pouvoir,
                                 Majesté, sagesse et puissance !
 
                                 « Amen, viens Seigneur Jésus ! »
 
 
                                                                                      D'après une étude de G.A (1949)