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Pour Dieu dans un monde hostile
 
Lire : Daniel 1 : 8-16 ; 3 : 26-27 ; Actes 6 : 15 ; 7 : 1-3, 54-60

 
L'exemple de Daniel 
L'exemple d'Etienne 


 
            Aujourd'hui, en ce jour du 11 novembre, plusieurs d'entre nous ont certainement pensé un peu à la guerre. La guerre semble inscrite au fond du coeur de l'homme. A l'école, on raconte les grands exploits guerriers. On parle peut-être de la guerre de sept ans, ou de celle de trente ans, ou même de celle de cent ans... Mais nous n'entendons pas parler de cette guerre qui dure depuis six mille ans, une guerre haineuse contre tout ce qui est de Dieu (2 Thes. 2 : 4).
 
            En lisant la Bible, on découvre déjà la guerre au début de la Genèse où la main de Satan est sur le trône de l'Eternel. Puis au chapitre 4 de ce livre, nous trouvons un conflit entre deux frères au sujet d'une question religieuse. Des circonstances similaires se retrouvent au début de l'Exode. Il y avait alors une grande puissance, l'Egypte du Pharaon, qui cherchait à détruire ce qui était de Dieu ; cette puissance se manifestait même contre Moïse.
            Dans le Nouveau Testament, nous trouvons aussi la même chose. Au début de l'évangile de Matthieu, nous sommes d'abord devant le Grand Roi, le Fils de David ; mais au chapitre 2, nous sommes au temps d'Hérode ; ce roi  avait la grande ambition de détruire toute trace de descendance de David qu'il pourrait trouver au milieu du peuple en ce temps-là. Et dans l'Apocalypse, nous voyons le grand dragon roux qui a l'intention de détruire tout ce qui est né de la femme (Apoc. 12 : 3-6).
            Ainsi, quelle que soit l'époque et quelles que soient les circonstances, la politique de l'ennemi reste la même. L'évangile de Jean montre que le Seigneur Jésus, au moment de quitter ses disciples, passe beaucoup de temps à les préparer pour le temps de son absence. Quand Il parle, au chapitre 16, du travail de la femme qui enfante, le Seigneur Jésus a en vue la perpétuation du témoignage. Lui-même allait devoir affronter le plus grand combat jamais connu dans ce monde. Et nous pouvons dire qu'Il regardait plus loin, vers les circonstances des disciples après son départ. Nous avons ainsi les merveilleuses instructions des chapitres 14 à 17. Le Seigneur fait connaître à ses disciples toutes les ressources qu'ils allaient recevoir du ciel ; la grande puissance du Saint Esprit serait mise à leur disposition. Puis Il les fortifie dans leur coeur pour les jours de son absence.
            J'ai donc choisi ces deux passages dans les livres de Daniel et des Actes pour encourager en particulier les plus jeunes parmi nous. Si nous désirons être des témoins fidèles pour Dieu, n'attendons pas autre chose que l'opposition et la guerre. Mais nous sommes sûrs que Dieu aura la victoire ; la question est de savoir comment nous allons nous comporter dans de telles circonstances. Dieu, pourrait-on dire, a tellement apprécié la carrière du Seigneur Jésus qu'Il désire qu'elle soit prolongée dans l'Assemblée. La manifestation de Christ est certainement une des principales missions de l'Assemblée aujourd'hui : Christ tel qu'Il a été vu par le ciel. C'est pourquoi nous avons le service du Saint Esprit, de sorte que soit manifesté le témoignage de Christ sur la terre où Il a été rejeté. Si nous avons ce désir, nous devrons faire face à beaucoup d'inimitié et d'opposition.
 
 
 
L'exemple de Daniel :
            Dans le livre de Daniel, nous découvrons des jeunes gens qui sont en captivité à Babylone. Cette captivité était entièrement différente de celle qu'avaient connue les Hébreux en Egypte. Esclaves du Pharaon, ils passaient leur temps à bâtir des monuments à la gloire de l'homme ; ils n'avaient certainement pas de temps pour autre chose. Mais à Babylone, les circonstances étaient différentes : on avait donné à ces jeunes hommes une place en vue dans la société. Cette société civilisée et cultivée a beaucoup d'attrait pour nos coeurs ; elle devient un piège pour plusieurs d'entre nous. On refuse volontiers les choses basses et viles du monde, comme celles de Sodome et Gomorrhe. Il y a bien certaines choses que la conscience naturelle de l'homme désapprouve et dont elle se détourne assez facilement. Mais dans une société comme celle de Babylone, beaucoup d'autres choses nous attirent et gagnent nos coeurs. Nous voyons qu'il y avait une certaine préparation pour former, éduquer ces jeunes hommes ; ils devaient manger les mets délicats qui étaient à la table du roi. Les enfants d'Israël ne connaissaient rien de tel en Egypte.
            On voit ainsi les deux tactiques de l'Ennemi qui ont, bien sûr, été utilisées au cours de l'histoire de l'Assemblée. Nous savons qu'il y a eu des persécutions dans les tout premiers siècles; ensuite est apparu le désir de familiariser et de mélanger les coeurs des croyants avec la société et la culture. Mais ces jeunes captifs à Babylone ont appris à refuser les choses délicates de ce monde ; ils étaient en avance par rapport à leurs contemporains.
            Aussi, dans ces versets du chapitre 3, des choses merveilleuses sont dites au sujet de ces jeunes hommes, particulièrement à la fin du verset 27 : « L'odeur du feu n'avait pas passé sur eux ». Ils ont traversé toutes ces expériences au milieu de la culture et de l'éducation ; ils ont connu la persécution, jusqu'à cette épreuve dans la fournaise ! Mais quand ils en sortent, il n'y a pas d'odeur sur leurs vêtements !
            Une question se pose à nous tous : comment traversons-nous les circonstances du temps présent ? Si, par exemple, nous devons vivre dans un environnement intellectuel et cultivé, quel effet produit-il sur nous ? Est-ce que nous le traversons sans qu'il ait d'effet sur nous? Pensons que cela a été continuellement vu dans la vie du seigneur Jésus : Il pouvait entrer dans les différentes circonstances de l'homme sans en être souillé.
 
 
L'exemple d'Etienne :
            Nous voyons maintenant, dans le Nouveau Testament, que des circonstances similaires sont survenues à ce jeune homme appelé Etienne. Il avait fait, pourrions-nous dire, de très rapides progrès dans sa vie spirituelle. Il avait un bon témoignage des frères locaux ; c'était un homme qui était heureux de commencer par servir ses frères sur place. Nous rencontrons parfois aujourd'hui des jeunes qui désirent servir le Seigneur, mais plusieurs pensent que ce doit être merveilleux de Le servir dans un pays lointain ! Servir le Seigneur est certainement un grand privilège, où que ce soit ; toutefois, il est très important de commencer notre formation spirituelle dans notre propre localité, là où nous sommes bien connus, où tout ce qui nous caractérise est connu des frères locaux.
            Etienne ne servait pas dans une assemblée où tout était parfait. Nous pourrions être parfois découragés de voir un élément de désunion dans l'assemblée locale ; et cela pourrait devenir un prétexte pour cesser tout effort. Mais nous remarquons dans les Ecritures que Dieu se sert des circonstances de faillite pour se glorifier. Etienne nous fait penser au jeune homme David, en 1 Samuel 16 et 17. Il n'y avait pas d'unanimité parmi ses frères quand il survient parmi eux ; il y avait du désordre même avec le roi. Mais David sait justement intervenir dans ces situations difficiles. On apprend, à ce moment, que David était un musicien doué : c'était un homme qui pouvait apporter l'harmonie. Etienne fait la même chose quand il apporte l'harmonie entre deux éléments dans l'assemblée de sa localité. Celle-ci comportait l'élément grec (les Hellénistes) et l'élément hébreu. Quel que soit l'endroit où vous vivez, il y aura toujours différents éléments. Nous devons apprendre à vivre ensemble en harmonie ; c'est ce qu'ont certainement dû faire les différents animaux dans l'arche de Noé.
            Il y a plusieurs années, je rompais le pain dans une assemblée où il y avait environ cent personnes qui représentaient 17 nationalités différentes ! Cela évoquait la grande toile descendant du ciel en Actes 10. Ce fut une excellente formation. Ces frères avaient des traditions différentes, ils pouvaient penser différemment sur certains sujets. Mais nous avons dû apprendre à vivre ensemble. C'est dans de telles circonstances que Dieu est glorifié.
            Ce jeune homme, Etienne, est très courageux ; il semble être un combattant. Il évoque David qui était capable de défier seul toute l'armée des Philistins. Il agissait sans arme, sans avoir eu de formation militaire. C'est comme si l'Eternel avait enseigné ses mains à combattre (Ps 18 : 34). Il avait été formé à l'école de Dieu. Il n'y a certainement pas de meilleure université pour obtenir des diplômes que l'école de Dieu. En lisant ce récit concernant Etienne, on se demande parfois où étaient les frères ? Etienne vivait à Jérusalem, où il y avait des milliers de frères ; mais quand nous lisons les chapitres 6 et 7, nous nous demandons où ils étaient. Ce jeune homme était  préparé à faire face à toute la puissance du monde religieux de son temps.
            La première chose que les Juifs reconnaissent en lui, c'est qu'il n'appartient pas à ce monde. En le regardant, ils voient, pour ainsi dire, un reflet du ciel : « son visage était comme le visage d'un ange » (Act. 6 : 15). Même l'Ennemi voyait clairement qu'il avait affaire avec un homme qui avait une origine céleste. C'est un challenge pour nous aujourd'hui : un tel reflet est-il vu dans nos vies ou dans notre témoignage ?
            Ce jeune homme était heureux de servir d'une manière humble, comme un vrai serviteur. Il faisait simplement ce qui était nécessaire, ne cherchant pas à occuper une sorte de position officielle. Il rencontrait simplement les besoins qui existaient dans sa propre localité. Il prend des responsabilités que nous pourrions comparer à celles d'un prophète ou d'un prédicateur. Très familier avec les Ecritures, il en fait un usage merveilleux. Tout ce qu'il dit vient de la Parole de Dieu. Tout ceci est extrêmement différent de ce que nous trouvons parmi nous aujourd'hui : nous sommes beaucoup plus engagés dans les sujets contemporains d'ordre social ou autre.
            Mais dans des circonstances devenues tout à coup difficiles, Etienne commence par parler du Dieu de gloire et à la fin du chapitre, il parle de la gloire de Dieu. C'est un homme qui est comme chez lui dans la scène de gloire. Il commence par Abraham, un homme qui a vu la gloire de Dieu et le Dieu de gloire. Abraham vivait dans un monde à la gloire de l'homme, une société très civilisée et raffinée. Les empires d'alors étaient certainement parmi les plus glorieux de l'histoire de l'humanité ; nous en trouvons encore des traces aujourd'hui. Abraham avait été éloigné de toute la gloire et la grandeur de ce monde, en ce qu'il avait vu la gloire d'un autre monde. Nous aussi, nous devons nous familiariser toujours plus avec la scène de la gloire. Nous savons que tout est gloire dans le ciel, puisqu'un Homme béni s'y trouve. Un Homme dont la gloire nous détachera de tous les attraits et de toutes les gloires de ce monde ! Abraham avait été préparé à laisser la gloire d'un monde pour saisir celle d'un autre monde. Nous avons la liste glorieuse de telles personnes en Hébreux 11. Plusieurs d'entre nous peuvent avoir l'ambition d'inscrire leur nom dans ce monde. Que c'est merveilleux d'avoir son nom écrit dans cette liste d'hommes et de femmes de foi, en compagnie d'Abraham !
            Nous sommes frappés par la connaissance des Ecritures chez ce serviteur. De plus, il sait comment les appliquer aux circonstances présentes. Il y aura beaucoup d'hommes qui connaissaient très bien la Parole de Dieu et qui seront dans l'étang de feu. On ne peut pas imaginer de jugement plus horrible : être avec son esprit rempli de la vérité de l'Ecriture ! Plusieurs d'entre nous pourraient avoir une tendance à chercher à acquérir une connaissance purement intellectuelle. Nous avons un grand besoin d'une véritable intelligence dans les Ecritures. On reconnaît un homme spirituel à la façon dont il applique la Parole. Un exemple est donné par le Seigneur Jésus lui-même dans la synagogue. Il avait fait une merveilleuse prédication. Certainement plusieurs Juifs préparaient des sermons et savaient faire la différence entre un bon et un mauvais sermon. Et dans cette occasion ils furent tous touchés par la prédication du Seigneur Jésus. Mais dès qu'Il utilise les Ecritures pour leur parler de leurs propres circonstances, ils ne veulent plus l'entendre. Quand le Seigneur Jésus évoque ceux qui furent bénis quoique n'étant pas Juifs, la haine se montre dans leur coeur. Il est donc possible de connaître les Ecritures, d'en saisir le sens, et pourtant de rejeter leur application dans nos propres circonstances.
            Etienne qui connaissait la gloire d'Abraham, comme celle de Moïse ou de Salomon voit maintenant la gloire de Dieu et Jésus se tenant à sa droite (Act. 7 : 55). Ses souffrances physiques doivent être terribles ; il semble être seul. Nous pourrions dire qu'il est plus sacrificateur que prophète. Pensons à l'effet que l'attitude d'Etienne a pu avoir dans le ciel : Dieu pouvait voir en lui comme la continuation du témoignage du Seigneur Jésus sur la scène de son rejet. Pensons aux paroles du Seigneur Jésus, à son attitude. Tout en Etienne évoquait au ciel le caractère du Seigneur Jésus.
 
            Quel triomphe pour Dieu de voir de tels hommes sur la terre ! Soyons sûrs que la responsabilité de chacun de nous, dans une mesure ou une autre, est que nous reflétions quelque chose de la gloire, de la grandeur de Christ. Nous savons que manifester ainsi Christ amènera la haine dans le coeur des hommes, l'opposition de la puissance de Satan. Ils ne peuvent supporter le souvenir de la marche du Seigneur Jésus. Il est précisé qu'ils ont lapidé Etienne qui priait. Il n'a jamais cherché à se défendre. Il ne dit rien même des deux faux témoignages dont il a été l'objet au chapitre 6. Nous sommes souvent si sensibles à ce qui est dit de nous, à ce que les autres pensent de nous. Mais Etienne avait l'approbation du ciel. Il était si bien connu dans le ciel !
            Au début du livre de Job, Dieu dit à Satan venu dans sa présence: « As-tu considéré mon serviteur Job, parfait et craignant Dieu, et se retirant du mal ? ». Dieu avait trouvé sur la terre un homme qu'Il pouvait recommander. Nous trouvons quelque chose de semblable dans la vie de Daniel ; l'ange dit : « Daniel, homme bien-aimé... » (Dan. 10 : 11). Il était aimé dans le ciel. Ainsi, des hommes ont été approuvés à cause de leur marche ici-bas et par ce que leur vie a manifesté. Combien c'est merveilleux d'être recommandé comme Job ! Que nous désirions tous connaître cette approbation divine, la seule que nous ayons à chercher, celle qui vient de la bouche même du Seigneur Jésus.
 
                                                                       N. S.               Paris, le 11/11/02