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COURTE ETUDE SUR LA VENUE DU SEIGNEUR (1)


 
Introduction 
1- Esquisse prophétique


 
 
« La venue du Seigneur est proche » (Jac. 5 : 8).
 
 
Introduction
 
            Le sujet de la venue du Seigneur Jésus sur la terre se retrouve dans un grand nombre de passages de la Parole de Dieu, de l'Ancien et du Nouveau Testament. Ne pouvant les traiter tous, nous devrons faire un choix.
            En effet, la venue du Seigneur n'est pas un événement isolé, une date en elle-même, mais toute une période.
            Lorsque les prophètes de l'Ancien Testament, tel Esaïe (par ex. 9 : 1-7 ; 61 : 1-3) parlent de Celui qui devait venir, ils présentent sur un même plan sa venue comme homme sur la terre, où Il a vécu environ trente-trois ans, et sa venue future qui aboutit à l'établissement du règne millénaire.
            Lorsque, à leur tour, les évangélistes rapportent les paroles de Jésus, ils parlent de son retour en renfermant souvent dans une même perspective les deux phases de sa future venue. C'est en accord avec Jean 16 : 12, où Jésus dit expressément à ses disciples qu'Il avait encore beaucoup de choses à leur dire, mais qu'ils ne pouvaient les supporter à ce moment-là.
            C'est seulement dans les épîtres que Paul en particulier, enseigné par l'Esprit et ayant eu la charge de « compléter la Parole de Dieu » (Col. 1 : 25), distingue nettement le double retour du Seigneur Jésus : sa venue pour enlever les croyants, que l'on appelle « l'enlèvement » et sa venue en gloire pour établir son règne.
            Il n'y a pas contradiction entre les prophéties de l'Ancien Testament, les Evangiles, les Epîtres et l'Apocalypse, mais un développement progressif de la vérité. Si nous considérons plusieurs chaînes de montagnes à une grande distance de celles-ci, nous croyons n'en voir qu'une, car nous ne nous rendons pas compte que des vallées les séparent : telle était la « vision » donnée par les prophètes. En nous rapprochant de la première chaîne, nous remarquons qu'elle est séparée des suivantes par une profonde vallée : telle était la révélation que les évangélistes ont pu donner. De plus près encore, nous distinguons que les chaînes suivantes sont à leur tour séparées entre elles par d'autres vallées. C'est toujours le même panorama d'ensemble, mais plus nous nous approchons, mieux nous discernons les perspectives successives qui, vues de loin, se confondaient.
            Dans l'Ancien Testament, la venue du Seigneur, c'est le matin qui vient, un matin sans nuage, une grande lumière (Es. 21 : 12 ; 2 Sam. 23 : 4). Dans le Nouveau Testament, on a l'étoile du matin, espérance de l'église, distincte du lever du soleil, type du Messie qui établit son règne. Dans les Evangiles, c'est le Maître, le Fils de l'Homme qui revient. Dans les Actes, c'est « ce Jésus » (2 : 32), mais dans les épîtres, ce sera « le Seigneur lui-même » (1 Thes. 4 : 16).
            Ainsi le grand sujet de la venue du Seigneur se divise en deux périodes nettement distinctes :
                        - sa première venue sur la terre, où Il est né, a vécu et a donné sa vie   
                        - son retour du ciel en deux phases successives : l'enlèvement, lorsqu'Il viendra prendre auprès de Lui les croyants, puis sa venue en gloire comme Juge et comme Roi pour établir le millénium ; ces deux phases sont séparées par un intervalle où des jugements terribles frappent tant le peuple juif que les nations.
 
 
            Comme dans tous les sujets importants de la Parole, on peut considérer sous trois points de vue les enseignements divers relatifs à la venue du Seigneur :
                        - historique : c'est ce qui concerne en particulier sa première venue sur la terre
                        - moral : il s'agit de l'effet pratique que la vérité de son prochain retour doit avoir sur nos coeurs
                        - prophétique : cet aspect est donné par l'ensemble des passages qui annoncent à l'avance les divers événements de sa seconde venue.
 
            Dieu ne veut pas que nous séparions l'aspect prophétique de l'aspect moral : les deux doivent rester intimement liés, comme on le voit en Luc 21 : 27-36, par exemple.
            D'autre part, les enseignements moraux relatifs à la venue du Seigneur dans les paraboles, les épîtres ou ailleurs, s'appliquent aussi bien à l'enlèvement qu'à la venue en gloire.
 
            Nous retiendrons parmi les prophéties les plus essentielles quant à la venue du Seigneur celles :
                        - de Daniel, qui voit les choses depuis la terre 
                        - des Evangiles, qui considèrent l'avenir surtout du « côté juif » 
                        - de l'Apocalypse, où Jean a le point de vue du ciel, après avoir entendu : « Monte ici » (Apoc. 4 : 1).
 
 
 
1- Esquisse prophétique
 
            Les diverses économies dont parle la Parole concernent Is­raël, les nations ou l'Eglise (1 Cor. 10 : 32).
            Leurs histoires respectives convergent vers le retour du Seigneur :
                        - le couronnement de l'histoire d'Israël, c'est la venue en gloire du Messie et l'établissement du millénium 
                        - la bénédiction des nations d'alors, c'est le règne de justice et de paix, inauguré par la venue glorieuse de Christ 
                        - l'espérance de l'Eglise de Christ et la fin de son histoire sur la terre, c'est d'être enlevée à la rencontre de son Epoux.
 
 
            1.1 Israël
 
Lire :
Genèse 12 : 1- 3
Daniel 9 : 23- 27
Zacharie 12 : 10-14
Zacharie 14 : 3-5
 
            La bénédiction d'Eden s'est, par la faute de l'homme, achevée par la chute. Les descendants d'Adam se sont corrompus sur la terre et ont été anéantis par le déluge. Les « générations » des fils de Noé se sont également vouées à l'idolâtrie.
            C'est alors que Dieu intervient, non plus envers les hommes en général, mais pour tirer du milieu d'eux une famille, un peuple. Il appelle Abraham : celui-ci devient le dépositaire des promesses et Dieu fait une alliance avec lui.
            Isaac, puis Jacob (Israël), donnent naissance au peuple de Dieu sur la terre, peuple mis à part entre tous (Nom. 23 : 9 ; Deut. 7 : 6) ; toujours séparé des autres, il subsiste jusqu'à aujourd'hui, malgré son histoire tourmentée et tragique.
            C'est à ce peuple que Dieu a donné :
                        - un pays : la Palestine, objet de litige à travers les siècles 
                        - sa révélation : la Bible, en particulier l'Ancien Testament
                        - un Sauveur : le Messie.
 
            Quoique les Juifs s'y soient jalousement opposés, l'Ecriture Sainte n'était pas pour eux seuls, mais pour tous les hommes, et le Messie n'était pas pour les Juifs seulement, mais Il était le Sauveur du monde.
 
            Après la sortie d'Egypte et la conquête de Canaan, le peuple d'Israël demeure plusieurs siècles dans sa terre et, sous la royauté, s'éloigne toujours plus de Dieu. Cette infidélité aboutit aux captivités successives rapportées dans les derniers chapitres du deuxième livre des Rois et des Chroniques ; la plus grande partie des Israélites sont transportés dans d'autres pays. Le moment décisif est celui où les ustensiles de la Maison de Dieu ont été enlevés par Nebucadnetsar, en la troisième année du règne de Jéhoïakim (Dan. 1 : 1-2). De là, partent les 70 ans de captivité annoncés par les prophètes (Jér. 29 : 10 ; Dan. 9 : 2) à la fin desquels eut lieu, selon l'édit de Cyrus, un premier retour avec Zorobabel (Esd. 1).
            Par sa proclamation, le roi de Perse avait pour but de bâtir l'autel et le temple de Jérusalem. C'est seulement Néhémie qui, selon la prophétie confiée à Daniel (9 : 25), reçoit mission de reconstruire la ville et sa muraille (Néh. 2 : 8). C'est le point de départ des 70 semaines dont l'ange Gabriel donne connaissance à Daniel dans une vision.
 
 
                        Les 70 semaines :
 
            Il s'agit de « semaines d'années », soit un total de 490 ans, qui aboutissent à « oindre le Saint des Saints », c'est-à-dire au règne promis du Messie.
            Pendant les 7 premières semaines (49 ans) « la place et le fossé sont rebâtis » (Néhémie), puis 62 semaines s'écoulent, soit 434 ans « jusqu'au Messie, le Prince » (Dan. 9 : 25).
            L'échéance des 69 semaines amène à la fin de la vie du Seigneur Jésus sur la terre. Le texte de Daniel déclare : « Après les 62 semaines, le Messie sera retranché et n'aura rien » (Dan. 9 : 26a). C'est donc après la fin de la 69ème semaine que le Messie est retranché.
            Puis Jérusalem est détruite quelque 40 ans plus tard, « et jusqu'à la fin il y aura guerre, un décret de désolations » (Dan. 9 : 26 c). Ces mots recouvrent toute la période indéterminée pour nous de la dispersion des Juifs après la destruction de Jérusalem, période qui correspond approximativement à l'histoire de l'Eglise sur la terre.
            Daniel dit que la « désolation » dure « jusqu'à la fin ». Luc 21 : 24 précisera : « Jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis » ; Matthieu 23 : 39 ajoute : « Jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ; et Romains 11 : 25 : « jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée ».
 
            Pendant ce temps, malgré leur dispersion, les Juifs subsistent comme peuple séparé des autres. En 1933, on en comptait, paraît-il, environ 16 millions reconnus comme tels, mais depuis lors quelque 5 à 6 millions auraient péri par suite des persécutions endurées. La fondation de l'État d'Israël en 1948 est un événement qui a attiré fortement l'attention, puisque c'était la première fois que ce peuple retrouvait un gouvernement personnel depuis sa dispersion, quoiqu'il s'agisse encore d'un mouvement seulement politique et non de la repentance annoncée par les prophètes. On peut noter en passant que les Juifs déjà rentrés en Palestine et ceux qui continuent à y revenir chaque mois, sont beaucoup plus nombreux que ceux qui sont remontés au temps de Zorobabel, Esdras et Néhémie.
 
 
            Lorsque l'histoire de l'Eglise de Christ sur la terre aura été achevée par son enlèvement, Dieu sera de nouveau en relation avec Israël, et la 70ème semaine – qui reste à accomplir - s'ouvrira. Au début de celle-ci, le « Prince qui viendra… confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine » (Dan. 9 : 27). Il s'agit donc d'un pacte entre la masse des Juifs (incrédules) et le chef de l'empire romain reconstitué. « Au milieu de la semaine », une intervention se produira avec pour effet de faire « cesser le sacrifice et l'offrande » et d'établir dans le Lieu saint « l'abomination de la désolation » (Matt. 24 : 15). Tous seront mis en demeure d'adorer la Bête et son image (2 Thes. 2 : 4 ; Apoc. 13 : 8, 15).
 
            C'est le début de la période de 3 ans et demi marquée par la grande tribulation pour Israël, « la détresse de Jacob » (Jér. 30 : 7), et par de grands jugements tombant sur le monde entier, tels que le rapporte l'Apocalypse.
            Un réel travail de coeur, commencé déjà antérieurement, se produira alors au milieu d'une partie des Juifs rentrés dans leur pays, « le résidu » ; ils seront amenés à une profonde repentance touchant le rejet et à la crucifixion du Messie (Zach. 12 : 10-14). Ensuite, les dix tribus dispersées autrefois reviendront aussi en Palestine, en subissant divers jugements en chemin et à leur arrivée (Ezé. 20).
            Cette période de 3 ans et demi (42 mois), pendant laquelle triomphent la Bête et le faux prophète (Apoc. 13), se termine par l'apparition du Seigneur Jésus en gloire qui les anéantit (2 Thes. 2). Il remporte la victoire sur tous ses adversaires (Apoc. 19) et établit son règne (Zacharie 14 : 3-5).
 
 
                                                                                D'après une étude de G. André (1949)
 
(à suivre)