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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (11)
 

1 – La mort et la résurrection de Lazare : v. 1-44
2 – Les chefs du peuple déclarent que Jésus doit mourir : v. 45-57

 
CHAPITRE 11
 
            Ce chapitre présente un merveilleux tableau de l'union de la divinité et de l'humanité de Jésus, homme parfaitement dépendant et obéissant. Sa divinité brille lorsqu'Il ressuscite Lazare ; son amour, sa sympathie, ses tendres compassions se manifestent envers tous ceux qui sont dans la peine.
            Il est le Fils de Dieu : sa puissance divine peut faire sortir un mort du tombeau (5 : 21), Il est en même temps le Fils de l'homme qui, dans son amour et sa grâce, sait s'approcher de ceux qui pleurent et pleurer avec eux !
 
 
 
1 – La mort et la résurrection de Lazare : v. 1-44
 
 
                        1. 1 La maladie de Lazare (v. 1-6)
 
            Lazare était de Béthanie ; il vivait dans cette maison accueillante où le Seigneur Jésus aimait venir. Notre maison est-elle une maison où le Seigneur a du plaisir à venir, où Il sait qu'il sera bien accueilli ?
            Jean souligne ici d'une manière touchante la délicatesse de l'amour du Seigneur : « Or Jésus aimait Marthe, et sa soeur, et Lazare » (v. 5). Oui, Il aime également chacun des siens, de cet amour infini qui lui a fait laisser sa vie pour eux (10 : 11). Personne ne peut dire qu'il est moins aimé !
            La mention de ce que Marie a fait pour le Seigneur montre son prix pour son coeur. Ayant déjà appris aux pieds de Jésus en écoutant sa parole (Luc 10 : 39), elle sera ensuite une adoratrice (12 : 3). C'est exactement une des choses que le Seigneur Jésus était venu révéler : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité… le Père en cherche de tels qui l'adorent » (4 : 23).
            Il est précisé au sujet de Marie qu'elle « Lui essuya les pieds avec ses cheveux » (v. 2). Cette précision montre l'importance pour une soeur d'avoir une longue chevelure, et l'Ecriture le souligne très clairement : « Si une femme a une longue chevelure, c'est une gloire pour elle » (1 Cor. 11 : 15).
 
            Marthe et Marie envoient dire à Jésus, dans une simple mais ardente prière : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (v. 6). Elles ne disent pas au Seigneur ce qu'Il doit faire, mais elles s'attendent simplement à Lui, connaissant son amour. Et Jésus entend leur prière. Oui, le Seigneur entend toujours quand son enfant dans sa détresse s'adresse à Lui. Que nous sachions exposer nos besoins avec simplicité, épancher notre coeur devant Lui et lui faire confiance ! Alors la paix de Dieu remplira notre coeur (Phil. 4 : 6-7). Dieu lui-même gardera notre esprit en paix comme le disait déjà le prophète Esaïe en s'adressant à l'Eternel : « Tu garderas dans une paix parfaite l'esprit qui s'appuie sur toi, car il se confie en toi » (Es. 26 : 3).
 
            Le Seigneur Jésus apporte une précision quant à la raison de l'épreuve de Lazare : « Cette maladie n'est pas pour la mort, mais en vue de la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (v. 4). De cette circonstance, de cette mort, le Seigneur Jésus va faire jaillir la résurrection et la vie.
            Savons-nous discerner les buts divins lorsqu'une épreuve survient ? N'est-ce pas afin que le Seigneur soit glorifié ? Alors, apprenons à tout laisser entre Ses mains d'amour, et ne perdons pas courage, même si la réponse ne semble pas arriver aussi vite que nous le désirerions ! Nous lisons en Daniel 10 : 1 : « le temps d'épreuve déterminé est long ». Toutefois, la réponse vient au moment opportun afin qu'elle soit pour la gloire de Dieu.
 
            Le Seigneur n'est pas indifférent aux circonstances de ceux qu'Il aime, mais Il reste parfaitement soumis à la volonté de son Père, et Il attend jusqu'à ce que le Père lui dise d'aller : « il demeura encore deux jours au lieu où il était » (v. 6).
            De même aujourd'hui, il n'y a pas de retardement pour ce qui concerne la venue du Seigneur, mais Il attend le moment où le Père lui dira de venir chercher son Eglise, cette épouse qu'Il s'est acquise et qu'Il aime. De son côté, l'Epouse attend aussi et soupire après son divin époux.
            Nous avons souvent beaucoup de mal à entrer dans la pensée du Seigneur. Nous pouvons trouver qu'Il tarde à répondre ; puis, comme ici lorsque le Seigneur invite ses disciples à partir avec lui (v. 8), nous trouvons toutes sortes de raisons pour ne pas obéir !
 
            Pour le Seigneur Jésus, il n'était pas difficile de connaître la pensée de son Père parce qu'Il était toujours dans la lumière : « Il me faut travailler aux oeuvres de celui qui m'a envoyé tandis qu'il fait jour » (9 : 4-5). « Je suis la lumière du monde », dit-Il encore. Ici, Il déclare : « Si quelqu'un marche de jour, il ne trébuche pas, car il voit la lumière de ce monde » (v. 9).
 
 
 
                        1. 2 Jésus retourne en Judée et apprend à ses disciples que Lazare est mort (v. 7-16)
 
            Les disciples qui regardent aux circonstances sont remplis de crainte et cherchent à dissuader leur Maître de retourner en Judée. Les Juifs n'avaient-ils pas cherché déjà plusieurs fois à Le lapider ?
            Jésus leur parle et leur dit clairement ce qu'il en est de Lazare et ce qu'il va faire : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je vais pour le réveiller » (v. 11). Et comme les disciples ne comprennent pas encore, Il leur dit ouvertement : « Lazare est mort ; et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n'étais pas là, afin que vous croyiez » (v. 15). Ce que le Seigneur Jésus allait accomplir était certes pour la gloire de Dieu, mais aussi pour le bien des siens, pour que leur foi en sorte fortifiée.
 
            Oui, notre foi est souvent faible, et nous ne savons pas laisser le Seigneur agir dans nos circonstances ; nous ne savons pas assez nous attendre à Lui avec confiance et avec patience. Dieu sait ce que nous ne savons pas et il ne se trompe pas ! C'est dans la mesure où nous vivons près du Seigneur que nous apprenons à connaître sa pensée et que nous jouissions de ses communications intimes : « Le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14).
 
            Remarquons aussi comment le Seigneur s'occupe de ses disciples. Il ne leur dit pas : Maintenant je m'en vais ! Il ne dit pas non plus : Lazare, mon ami, s'est endormi ! Il les associe à son travail d'amour : « Retournons en Judée » ; « Lazare, notre ami ».
 
            Si leur attitude dénote leur manque de connaissance de la pensée de Dieu, les disciples montrent cependant leur amour et leur attachement au Seigneur, de sorte que Thomas déclare : « Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui » (v. 16). Ces paroles rappellent celles de Pierre : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (Luc 22 : 33). Et pourtant, à l'heure où les hommes se sont emparés du Seigneur, « tous les disciples le laissèrent et s'enfuirent » (Matt. 26 : 56). Ce n'est pas avec nos meilleurs sentiments ou avec nos bonnes résolutions que nous pouvons suivre le Seigneur. Il nous faut demeurer près de Lui, attachés à sa Personne et nous abandonner entièrement à sa grâce.
 
 
                        1. 3 Jésus rencontre Marthe, puis Marie (v. 17-32)
 
            Le Seigneur vient à Béthanie pour « réveiller » Lazare (v. 11). A son arrivée, Il trouve que Lazare est déjà depuis quatre jours dans le tombeau ! (v. 17).
            La mort est la conséquence du péché, et il a fallu que le Seigneur fasse tout le chemin vers nous pour nous délivrer du péché et de la mort ! Pour les soeurs, le deuil de leur frère avait commencé, et plusieurs des Juifs étaient venus pour les consoler, leur témoigner de la sympathie. Mais lorsque Marthe entend que Jésus arrive, elle part à sa rencontre. Marie, elle, reste assise dans la maison, attendant l'appel du Maître. Mais, l'une comme l'autre, savent que leur ressource, c'est le Seigneur et qu'elles peuvent Lui faire confiance quoiqu'il en soit.
 
            Marthe connaissait les Ecritures, celles de l'Ancien Testament. Elle savait que les morts ressusciteraient un jour. Elle avait confiance dans le Seigneur et dans sa puissance : « Tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera » (v. 22). Cependant, quand le Seigneur lui dit : « Ton frère ressuscitera », elle ne discerne ces choses que dans un lointain futur. Alors Jésus va lui parler au présent, pour qu'elle s'attende à lui dès maintenant : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (v. 25).
            Marthe, comme le fera également Marie, exprime son désarroi en disant à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (v. 21). L'une et l'autre savaient que le Seigneur Jésus avait la puissance de faire des miracles, elles connaissaient les guérisons qu'Il avait opérées. Elles L'avaient aussi entendu dire qu'Il avait la vie en lui-même, et qu'Il donnait la vie (6 : 40, 51) ; en sa présence, la mort n'avait donc pas de pouvoir. Il est d'ailleurs remarquable qu'en lisant les évangiles, on ne voit personne mourir en présence du Seigneur Jésus.
            Mais le Seigneur avait la puissance de ramener à la vie celui qui était déjà mort ! Aussi dit-Il à Marthe pour encourager sa foi : « Ton frère ressuscitera… Moi je suis la résurrection et la vie …celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra… Crois-tu cela ? » (v. 24-26).
            Croyons-nous simplement ce que le Seigneur nous dit ? Ici, la réponse de Marthe est belle : « Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde » (v. 27). Cependant, elle se rend compte que ce que le Seigneur vient de lui dire la dépasse, et elle voudrait que sa soeur soit là, elle aussi, pour entendre les paroles de Jésus. Elle fait donc appeler secrètement Marie : « Le maître est là, et il t'appelle » (v. 28). Marie, assise dans la maison, attendait sans doute l'appel du Maître. C'est dans cette position qu'elle avait appris du Seigneur en écoutant sa parole. Maintenant, elle ne tarde pas : « elle se leva en hâte et vint à lui » (v. 29).
            Marie savait bien, comme Marthe aussi, que ce n'était qu'auprès de Jésus qu'elle trouverait la consolation. Des Juifs étaient bien venus auprès des deux soeurs pour leur témoigner leur affection et essayer de les consoler. Mais Jésus seul peut s'approcher d'un coeur qui souffre et entrer vraiment en sympathie avec lui. Marie accourt donc vers Lui, se jette à ses pieds. Toutefois, dans sa souffrance, elle ne sait prononcer les mêmes paroles que sa soeur : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (v. 32).
 
 
                        1. 4 « Jésus pleura » (v. 33-37)
 
            Combien le Seigneur Jésus est sensible, compatissant, proche de ceux qui souffrent pour entrer dans leur peine ! « Quand Jésus la vit pleurer, et les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer, il frémit en son esprit et se troubla… Jésus pleura » (v. 33-35). Sa parfaite sympathie s'exprime envers ces deux soeurs plongées dans le deuil, et Il pleure en silence, mêlant ses larmes avec les leurs. Mais en même temps, Il est animé de ce frémissement, expression d'une peine profonde mêlée d'indignation, en voyant l'emprise de la mort sur l'esprit de l'homme. La mort, terrible conséquence du péché, était sous les yeux du saint Fils de Dieu.
            Nous devons rester sensibles et craintifs devant la mort. Ne soyons pas semblables à ceux qui, dans ce monde, cherchent par tous les moyens, et jusque dans leurs amusements, à banaliser la mort ou à la marginaliser. Elle reste pour tous les hommes incroyants le « roi des terreurs » (Job 18 : 14). Et lorsqu'elle se profile devant le croyant, c'est à ce dernier moment que le diable cherche encore à troubler son âme.
 
            Ce trouble, le Seigneur l'a aussi connu. Il l'exprime au chapitre suivant : « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure… » (12 : 27). Le Seigneur a devant Lui la mort de la croix à cause de nos péchés qu'Il va prendre sur Lui. A Gethsémané, attristé et très angoissé, Il dira aux trois disciples qui l'accompagnaient : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort » (Matt. 26 : 38).
 
            N'est-il pas remarquable d'entendre le Seigneur consoler les siens en leur disant : « Que votre coeur ne soit pas troublé… je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi » (14 : 1, 3) ? Bienheureuse espérance qui va bientôt se réaliser et nous encourage ! « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus : il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine » (Apoc. 21 : 4). « Il engloutira la mort en victoire; et le Seigneur, l'Eternel essuiera les larmes de dessus tout visage » (Es. 25 : 8).
            Aujourd'hui encore, le Seigneur s'approche de ceux qui pleurent, Il les console, et Il recueille même leurs larmes : « Mets mes larmes dans tes vaisseaux; ne sont-elles pas dans ton livre ? » (Ps. 56 : 8). Quelle sensibilité et quelle tendresse dans le coeur humain du Sauveur ! Il nous laisse en cela un exemple à suivre.
 
             Le Nouveau Testament relate deux autres circonstances où Jésus a pleuré :
                        - en Luc 19 : 41, Il pleure sur Jérusalem ; ce sont des pleurs de tristesse à la vue de cette ville qui rejette son Sauveur.             
                        - en Hébreux 5 : 7, il est dit qu'Il a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort » ; il s'agissait là de pleurs liés à l'oeuvre de l'expiation.
 
           
                        1. 5 La résurrection de Lazare (v. 38-44)
 
            A la question de Jésus : « Où l'avez-vous mis ? », on répond : « Seigneur, viens et vois » (v. 33-34). Ils ne peuvent que montrer la mort et ses terribles conséquences. Mais Lui, par des paroles identiques : « Venez et voyez » (1 : 39), invite au contraire à voir ce qu'Il a fait et à tourner nos regards vers Lui.
 
            L'incrédulité de plusieurs se manifeste encore lorsqu'ils mettent en doute la puissance du Seigneur pour ressusciter Lazare : « Celui-ci… n'aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne meure pas ? » (v. 37).
 
            Puis, lorsque Jésus vient au sépulcre et dit : « Enlevez la pierre », c'est Marthe dont la foi vacille qui montre ses craintes : « Seigneur il sent déjà, car il est là depuis quatre jours » (v. 39). Il y a peut-être là une image de ces quatre mille ans pendant lesquels l'odeur de la mort et de la corruption s'est répandue partout sur la terre jusqu'à la venue du Fils de Dieu. Alors enfin le parfum d'une vie parfaite a pu monter devant Dieu en odeur agréable.
            En effet, la mort marque l'homme de son empreinte, et la corruption a déjà commencé son oeuvre dans le corps de Lazare. Cette odeur de mort est là, devant Jésus, le Fils de Dieu, le Prince de la vie. Mais Jésus est le grand vainqueur de la mort et elle est obligée de rendre celui qu'elle vient de saisir.
 
            L'évangile de Luc présente la résurrection de deux autres personnes par le Seigneur Jésus : le fils de la veuve de Naïn (7 : 12-15) et la fille de Jaïrus (8 : 49-55).
            Avant d'accomplir ici ce grand miracle, Jésus veut encore encourager Marthe : « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (v. 40). Alors la pierre peut être ôtée, les yeux de Jésus se tournent vers le ciel, et Sa gloire va resplendir. Quelle beauté dans cette attitude du Seigneur ! « Jésus leva les yeux en haut et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m'as entendu » (v. 41) ; en pleine communion avec son Père, Il s'adresse à Lui en toute confiance disant, avant même l'accomplissement du miracle : « Moi je savais que tu m'entends toujours » (v. 42). Pourtant, lorsque sur la croix du calvaire, Il prendra sur Lui nos péchés et nos iniquités, Dieu fermera l'accès à sa prière (Ps. 22 : 1 -2 ; Lam. 3 : 8).
            Marthe et Marie avaient les yeux fixés en bas, vers la tombe de leur frère, mais Jésus lève ses yeux en haut pour rendre grâces au Père. Nous avons bien souvent tendance à porter nos regards vers la scène terrestre, sur nos circonstances, nos peines, nos souffrances, mais le Seigneur nous invite à lever les yeux vers le ciel, à exposer notre prière à Celui qui entend toujours et à rendre grâces. « Voici la confiance que nous avons en lui : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute » (1 Jean 5 : 14).
 
            Le Seigneur Jésus, d'une voix puissante, appelle le mort hors du tombeau : « Lazare, viens ici, dehors ! » (v. 43). Ce cri de commandement préfigure ce qui aura lieu lorsque « tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix » (5 : 28). Pour les uns, qui auront part à la « première résurrection », ce sera « une résurrection de vie » (1 Cor. 4 : 16) ; pour les autres, « le reste des morts » (Apoc. 20 : 5), ce sera au contraire, plus tard, une résurrection de jugement. Se déroulera alors la scène saisissante du « grand trône blanc » décrite en Apocalypse 20 (v. 11-15).
            Lazare ressuscité porte encore sur lui les indices de sa mort : «  Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son visage était enveloppé d'un suaire » (v. 44). Chose remarquable, le Seigneur associe les hommes à l'oeuvre qu'Il accomplit : « Déliez-le », leur dit-Il, comme Il avait dit : « Enlevez la pierre ». Dans la maison de Jaïrus, Jésus avait commandé que l'on donne à manger à la jeune fille qu'Il venait de ramener à la vie (Luc 8 : 55).
            Le Seigneur appelle les croyants à annoncer la bonne nouvelle du salut à ceux qui sont morts dans leurs péchés. Il les associe aussi à son service d'amour envers ceux qu'Il a vivifiés : il s'agit de leur apporter la nourriture spirituelle et l'aide dont ils ont besoin. Quelqu'un qui est né de nouveau est passé de la mort à la vie, mais il est peut-être encore lié par de multiples « bandelettes » : il a besoin d'être délivré de tout ce qui peut entraver sa marche et son service (les pieds et les mains liés), ou l'empêcher de voir clairement (le visage enveloppé).
            Ceux qui ont entendu cette parole de Jésus ont sans doute hésité à s'approcher de Lazare. Quelques instants auparavant, il portait encore l'odeur de la mort et de la corruption ; venir lui ôter ses bandes et le suaire qui couvrait son visage n'était pas chose facile !
            Aujourd'hui le Seigneur a besoin de serviteurs dévoués et désireux annoncer l'évangile complet, pour que ceux qui sont amenés à la vie soient aussi libérés, qu'ils servent à leur tour le Seigneur et soient conduits vers l'assemblée, en attendant la gloire du ciel.
 
            Les bandes que nous pouvons encore porter sur nous et dont nous devons être libérés, ne sont-elles pas également l'image du péché sous toutes ses formes qui entrave la vie spirituelle de l'homme renouvelé ? Si nous restons liés au péché, nous ne pouvons ni marcher à la gloire de Dieu, ni servir le Seigneur, ni avoir du discernement spirituel. Un exemple nous est donné en 1 Samuel 17 : 38-39 lorsque Saül voulait que David porte son casque d'airain et soit revêtu d'une cotte de maille ; le jeune berger a dû s'en débarrasser car il ne pouvait marcher avec ces choses. Si tel est notre cas, si nous sommes encore liés par un péché, il nous faut le confesser et l'abandonner ; alors, nous serons vraiment libérés pour servir le Seigneur.
 
            Le Seigneur ajoute : «  laissez-le aller ». Celui qui est libéré du péché et de la mort retrouve la liberté en Christ. Ce n'est pas pour être à nouveau prisonnier de toutes sortes de chaînes ! « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant… ne soyez pas retenus de nouveau sous un joug de servitude » (Gal. 5 : 1).
 
 
 
2 – Les chefs du peuple déclarent que Jésus doit mourir : v. 45-57
 
 
                        2. 1 Deux sortes de témoignage (v. 45-46)
 
            Ce que le Seigneur Jésus fait ou dit a toujours un impact sur ceux qui le voient ou l'entendent. Il n'est pas possible de rester neutre, et l'on voit encore une fois la réaction produite sur les Juifs qui ont assisté à la résurrection de Lazare.
            « Beaucoup parmi les Juifs…qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en Lui. Mais certains d'entre eux allèrent trouver les pharisiens... » (v. 45-46). Ces Juifs qui ont cru avaient vu ce que Jésus avait fait, mais une précision est donnée à leur sujet : ils étaient venus « auprès de Marie ». Ne peut-on pas penser que le témoignage paisible de cette femme, sa tenue, son attitude, les a préparés à croire ?
            Les miracles que Jésus accomplissait ont toujours impressionné les foules. Déjà au chapitre 2, comme nous l'avons vu, « beaucoup crurent en son nom, contemplant les miracles qu'il faisait » (v. 23) ; mais Jésus ne se fiait pas à eux parce qu'il connaissait tous les hommes. Croire parce que l'on admire des miracles ou des choses extraordinaires, ce n'est pas la foi réelle. Il faut que la foi s'appuie sur ce que Dieu dit : « ses disciples crurent à l'Ecriture et à la parole que Jésus avait dite » (2 : 22). Aujourd'hui, hélas, tant de gens courent après des miracles, recherchant le « sensationnel », pour ne trouver ensuite que vide et désillusion !
 
 
                        2. 2 Le conseil du sanhédrin et la déclaration prophétique de Caïphe (v. 47-52)
 
            Les principaux sacrificateurs et les pharisiens auraient dû être les premiers à reconnaître qui était Jésus par le témoignage des miracles qu'Il accomplissait. Mais dans leur jalousie et leur haine, ils cherchent comment ils pourront se débarrasser de Lui.
            Après avoir réuni un sanhédrin, ils montrent bien leur perplexité dans cette affaire : « Que faisons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui » (v. 47-48).
            Si Marthe et Marie s'adressant à Jésus le nomment « Seigneur », les pharisiens et les sacrificateurs l'appellent avec mépris « cet homme ». Pourtant, Il vient de manifester sa gloire et sa puissance ! Et nous, comment parlons-nous du Seigneur Jésus ? Le reconnaissons-nous comme Celui qui nous aime et qui aussi a toute autorité ? Est-il vraiment pour nous le Seigneur et le Maître (13 : 14) ?
 
            Les Juifs sont bien obligés de reconnaître les miracles que Jésus accomplit. Ils ont des faits indiscutables devant leurs yeux ! Mais le but qu'ils poursuivent, c'est de se débarrasser de Celui qui les dérange de plus en plus, allant à l'encontre de leurs intérêts. D'ailleurs, tout leur raisonnement est centré sur eux-mêmes : ils parlent de « notre lieu » et de « notre nation » (v. 48), de même qu'il était question de la « fête des Juifs » au chapitre 5 qu'il est parlé de la « Pâque des Juifs » un peu plus loin. Ce n'est plus le peuple de Dieu ou le temple de l'Eternel ou encore la fête de l'Eternel ! Et cette attitude va les conduire à commettre le plus terrible des crimes : condamner et mettre à mort le Fils de Dieu !
            La haine du coeur de l'homme contre le Fils de Dieu s'exercera aussi à l'égard des apôtres : « Par les mains des apôtres, beaucoup de miracles et de prodiges s'opéraient parmi le peuple… Alors intervint le souverain sacrificateur, ainsi que ceux qui étaient avec lui…   remplis de jalousie, ils mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique » (Act. 5 : 12, 17-18).
 
            « Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui, les Romains viendront, et ils détruiront et notre lieu et notre nation » (v. 48) : ces paroles se sont accomplies, confirmant la crainte de ces hommes incrédules. Mais c'est justement parce qu'ils ont mis à mort le Fils de Dieu que le jugement est tombé sur eux ! Quarante ans plus tard le temple a été détruit, la ville rasée et le peuple juif dispersé par le monde ! Et pourtant, qu'il est heureux de laisser faire le Seigneur, car ce qu'Il accomplit est toujours bon!
 
            Le monde dit parfois qu'une petite injustice vaut mieux qu'un grand désordre. C'est bien ce qui caractérise le discours « politique » du souverain sacrificateur : « Il nous est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation tout entière ne périsse pas » (v ; 50). Mais Dieu ne parle pas ainsi ! Il appelle une injustice une injustice, et le fait que les hommes aient voulu se débarrasser de Jésus - « ils résolurent de le faire mourir » (v. 53) - a appelé un jugement inéluctable sur l'humanité et sur la nation juive en particulier. « Ils sont une nation qui a perdu le conseil, et il n'y a en eux aucune intelligence » (Deut. 32 : 28-29). « Ils faisaient des complots contre moi, disant : Détruisons l'arbre avec son fruit, et retranchons-le de la terre des vivants » (Jér. 11 : 19). Si l'on a voulu faire mourir Jésus, on a cherché en même temps à faire mourir aussi Lazare qui était désormais un témoin trop gênant (12 : 10-11) !
 
            Caïphe «  prophétisa que Jésus allait mourir… pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (v. 51-52). Si les mauvais bergers ne font rien d'autre que de disperser le troupeau (Matt. 19 : 30 ; Jean 10 : 12), le propos de Dieu est de rassembler. Les enfants de Dieu, ce sont tous ceux qui ont reçu le Seigneur Jésus et qui croient en son nom (1 : 12). C'est ce que le Seigneur Jésus est venu faire en laissant sa vie pour ses brebis (10 : 17). Nous retrouvons cette pensée de l'unité  des enfants de Dieu dans la prière du Seigneur Jésus en Jean 17 (v.  21, 23) et dans l'épître aux Ephésiens au chapitre 2 à partir du verset 13.
 
            Les paroles prophétiques que le souverain sacrificateur prononce montrent bien que Dieu est au dessus de tout et qu'Il tient tout dans sa main. Les hommes pensent diriger les événements, mais en définitive c'est Son conseil qui s'accomplit ! Toutefois cela n'enlève rien à la responsabilité de l'homme. On trouve quelque chose de semblable avec Balaam qui était venu pour maudire le peuple de Dieu, mais finalement ses paroles ont été des paroles de bénédiction. Cependant, quelle folie lorsque l'homme s'élève contre Dieu et s'oppose à Lui !
 
           
                        2. 3 L'arrestation de Jésus se prépare (v. 53-57)
 
            Sachant que les Juifs ont résolu de le faire mourir, Jésus s'en va près du désert et y séjourne avec ses disciples (v. 54). Bientôt, le pouvoir des ténèbres va se déchaîner contre Celui qui est la lumière du monde ; le moment venu, Jésus se présentera lui-même à ceux qui viendront Le prendre (18 : 4).
            La fête de Pâque étant proche, plusieurs d'entre les Juifs montaient à Jérusalem pour se purifier. Nous trouvons encore une fois dans cet évangile la mention de la «  Pâque des Juifs » : cela montre bien que l'on peut accomplir des devoirs religieux sans que le coeur soit touché pour autant !
            Le sujet de la venue ou non de Jésus à la fête alimente les conversations (v. 56), tandis que les pharisiens prennent des mesures pour s'emparer de Lui (v. 57).