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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (10)
 
 
CHAPITRE 10
 
 
1 – Jésus est le bon Berger : v. 1-29
 
 
            L'image d'un berger et de son troupeau, très familière en Israël, est utilisée dans ce chapitre. Jésus se présente ainsi comme le berger d'Israël (v. 1-5), consacré à cette fonction (v. 7-18), le Père et le Fils assurant l'entière sécurité des brebis (v. 27-30).
 
 
                        1. 1 La voix du berger (v. 1-6)
 
            Jésus montre le contraste entre le bon Berger (Lui-même : v. 11, 14), et le faux berger qui est « un voleur et un brigand » (v. 1).
            Le bon Berger entre dans la bergerie comme on doit y entrer, c'est-à-dire par la porte. Le voleur, lui, entre par ailleurs. Il y a aujourd'hui beaucoup de « voleurs d'âmes », des mauvais pasteurs, trompeurs et séducteurs, qui cherchent à attirer après eux les brebis, et ne font en fait que les disperser.
            Le bon Berger se tient au milieu du troupeau pour prendre soin de ses brebis, pour que celles-ci se rassemblent autour de Lui, et qu'il n'y ait qu'un seul troupeau, un seul berger. Le bon berger ne se place pas au-dessus d'elles, comme un dominateur, mais au milieu de ses brebis. Pierre exhorte les anciens à prendre soin du troupeau de Dieu, suivant en cela l'exemple du Seigneur Jésus : « Faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous…non…comme dominant sur des héritages mais en étant les modèles du troupeau » (1 Pier. 5 : 1-3).
            Le bon Berger marche aussi devant le troupeau ; il conduit ses brebis pour qu'elles le suivent et ne s'égarent pas. « Il marche devant elles; et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix » (v. 4). Remarquons ces verbes souvent répétés : écouter, connaître, suivre. Si le Berger connaît chacune de ses brebis par son nom, la brebis connaît la voix du Berger parce qu'elle l'écoute. Alors elle peut le suivre. Mais elle n'écoute pas la voix d'un étranger !
 
            « Celui qui entre par la porte est le berger des brebis. A celui-ci le portier ouvre » (v. 2-3). Le Seigneur Jésus « est entré par la porte ». Il ne nous a pas parlé depuis le ciel, Il n'a pas appelé ses brebis en leur donnant des indications pour savoir où aller ! Il est venu Lui-même sur cette terre, né comme tout homme et Il nous a ouvert un chemin en nous invitant à le suivre. Et lorsqu'il est venu se faire baptiser par Jean au Jourdain, prenant place au milieu des pécheurs de son peuple, le ciel s'est ouvert et Dieu a fait entendre sa voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17).
            Celui qui est entré par la porte « appelle ses propres brebis par leur nom » (v. 3). Elles lui appartiennent parce qu'Il a donné sa vie pour elles. Et Il les connaît, chacune par son nom. « Ne crains point, car je t'ai racheté; je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Es. 43 : 1). On entend souvent le Seigneur appeler quelqu'un par son nom. Ainsi lorsqu'Il appelle Lazare hors du tombeau : « Lazare, viens ici, dehors ! » (11 : 43), ou encore  quand Il répond à Marie après la résurrection en lui disant simplement : « Marie ! » (20 : 16).
 
 
                        1. 2  La porte des brebis (v. 7-10)
 
            La porte par laquelle il nous faut entrer, c'est le Seigneur Jésus lui-même. Il dit : « Moi, je suis la porte des brebis » (v. 7). Et il répète encore : « Moi, je suis la porte » (v. 9).
            Le Seigneur a dit aussi : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père si ce n'est par moi » (14 : 6).
            Cette porte est étroite : on ne peut y passer qu'individuellement, et en laissant là le fardeau de nos péchés ! Cette porte, c'est la croix de Christ. Pour suivre ensuite le Seigneur, il nous faut nécessairement passer par la croix. Le Seigneur a suivi ce chemin : Il est passé devant, et Il nous invite maintenant a écouter sa voix et à Le suivre dans ce chemin.
 
                                    Jésus Christ nous apporte
                                    Le salut par la foi ;
                                    Il dit : « Je suis la porte,
                                    Il faut entrer par moi ».
                                    Pour nous conduire au Père,
                                    Il est mort sur la croix,
                                    Et déjà sur la terre
                                    Nous connaissons sa voix.
 
 
            Si nous sommes venus à Jésus, nous avons maintenant « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu'il a ouvert pour nous… » (Héb. 10 : 19-20).
 
 
                        1. 3  Le bon Berger et les faux bergers (v. 11-13)
 
            Entrer par la porte, c'est le salut : « Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » (v. 9a). Entrer et sortir, c'est la liberté : « il entrera et sortira » (v. 9b).  Et le Seigneur veut aussi nourrir les siens : « il trouvera de la pâture » (v. 9c) ; le berger conduit ses brebis vers de gras pâturages (Ps. 23 : 1-2).
            Tout autre chemin qui ne passe pas par la porte de la croix, par la repentance, est un chemin où les brebis vont s'égarer, attirées par des voleurs et des brigands qui ne cherchent que leur propre intérêt, et qui en définitive font le travail du diable : « voler, tuer et détruire » (v. 10) ! Très vite, dans l'Eglise du Seigneur, sont apparus des voleurs et des loups redoutables qui n'ont pas épargné le troupeau ! (Act. 20 : 29-31). Soyons donc vigilants et ne prêtons pas l'oreille à leurs propos trompeurs, mais apprenons à connaître la voix du bon Berger en lisant et en écoutant sa Parole.
 
            David est un beau type du bon Berger. Avant de s'occuper en délivrance et en bien du peuple de Dieu, il avait déjà appris tout seul au désert à prendre soin des brebis et à les délivrer de la gueule du lion et de l'ours (1 Sam. 17 : 34-36). En contraste, Absalom a cherché à « entrer dans la bergerie » par la tromperie : il « dérobait les coeurs des hommes d'Israël » (2 Sam.15 : 9). Son action n'aboutit finalement qu'au désastre. Remarquons aussi que Nimrod (Gen. 10 : 9) était un puissant chasseur, mais pas un berger. Et les Egyptiens, une des images du monde, ont les bergers en abomination (Gen. 46 : 34).
 
 
                        1. 4 Le bon Berger laisse sa vie (v. 14-18)
 
            Le Seigneur Jésus n'est pas seulement le berger, il est le « bon Berger », celui qui laisse sa vie pour ses brebis et qui connaît chacune d'elles. L'homme qui reçoit un salaire ne se soucie pas des brebis, elles ne lui appartiennent pas en propre. C'est l'esprit de Caïn qui disait : « Suis-je, moi, le gardien de mon frère ? » (Gen. 4 : 9).  Nous tous, chrétiens, nous devrions aimer nos frères, nous préoccuper d'eux, afin d'avoir « un égal soin les uns des autres » (1 Cor. 12 : 25). Si nous jouissons ainsi des soins et de l'amour du Seigneur lui-même, sachons aussi en manifester quelque chose envers nos frères, sans faire de distinction entre les personnes.
 
            Le Seigneur Jésus dit que les brebis lui appartiennent parce qu'Il les a achetées (1 Cor. 6 : 20). Lui seul a payé le prix de leur rachat en donnant sa vie à la croix (Ps. 49 : 7 ; 1 Pier. 1 : 18-20). Et maintenant Il veut avoir, groupées autour de Lui, toutes ses brebis : celles qui sont faibles, celles qui sont jeunes (les petits agneaux du troupeau), celles qui sont âgées, malades, fatiguées…
            Notre sécurité n'est-elle pas de rester auprès du bon Berger pour goûter ensemble ses soins et sa protection ?
 
               « J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos (ou de cette bergerie) ; il faut que je les amène, elles aussi… et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (v. 16). La première bergerie était la bergerie juive, la seconde celle des nations. L'oeuvre du Seigneur Jésus allait bientôt s'accomplir, et « le mur » qui séparait les Juifs des autres nations allait être détruit, «  afin de créer les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau… un seul corps par la croix" (Eph. 2 : 11-18). « Jésus allait mourir pour la nation, et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (11 : 51-52).
 
            C'est pourquoi le Seigneur Jésus ajoute : « A cause de ceci le Père m'aime, c'est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne... j'ai le pouvoir de la laisser, et j'ai le pouvoir de la reprendre » (v. 17-18). Nous avons là cet amour merveilleux entre le Père et le Fils, l'amour divin qui s'est manifesté envers nous dans le don du Seigneur Jésus. « Dieu est amour » ; « En ceci est l'amour… en ce que lui nous aima et qu'il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10).
            Ce « pouvoir » de laisser sa vie et de la reprendre, le Seigneur l'avait reçu de son Père, et cela prouvait sa divinité. Une expression semblable se trouve en Matthieu 9 : 6 : « Le Fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés ». Ce pouvoir ou cette autorité, c'est la puissance avec le droit de l'exercer parce qu'il est Fils de Dieu.
 
            Le Seigneur laisse sa vie de lui-même. Quelle grandeur et quel amour! Mais en même temps, nous savons ce qu'il lui en a coûté d'aller jusque-là par obéissance à la volonté de son Père. « Ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, bien qu'il fût Fils, a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert… il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur du salut éternel » (Héb. 5 : 7-9).
 
 
                        1. 5 La réaction des Juifs (v. 19-26)
 
               « Il y eut encore de la division parmi les Juifs à cause de ses paroles » (v. 19). Les paroles du Seigneur placent chacun devant sa propre responsabilité : soit on écoute, soit on refuse d'écouter. Voilà ce qui produit la division !
            Le Seigneur parle de vie, de repos et de paix, mais de vérité aussi ; on dit alors de Lui qu'Il a un démon. Mais un démon ferait-il des miracles de grâce et d'amour, tels que celui d'ouvrir les yeux d'un aveugle ? Hélas, les hommes préfèrent discuter et raisonner, et au fond écouter la voix du menteur, « le diable… le père du mensonge » (8 :44), plutôt que celle du Seigneur Jésus.
            Mais Jésus parle, et les oeuvres qu'Il accomplit sont encore un témoignage qu'Il est l'envoyé de Dieu (v. 25).
 
            Nous trouvons souvent le Seigneur dans le temple d'où Il a dû, au chapitre 2, chasser les marchands qui en avaient fait « une maison de trafic » ou, comme Il le dit ailleurs, « une caverne de voleurs » (Mat. 21 : 13 par exemple). Il y enseigne, Il guérit et Il pardonne mais Il est aussi amené à en sortir. Ici, Il se promenait, au portique de Salomon. Et alors que se célébrait cette fête religieuse qui marquait la dédicace du temple, des Juifs viennent une fois de plus vers Jésus pour lui poser cette question surprenante : «  Si toi tu es le Christ, dis-le-nous franchement » (v. 24). Une telle question montrait justement leur incrédulité parce que le Seigneur leur avait déjà parlé tant de fois, et ses oeuvres témoignaient bien clairement qui Il était. Mais la perversité du coeur de ces hommes se montrait par leur volonté délibérée de ne pas croire !
            Quelle différence avec les paroles de l'aveugle guéri du chapitre précédent  « Je crois, Seigneur ! » (9 : 38).  Oui, pour la foi tout est simple et clair !
 
            Le Seigneur Jésus va encore répondre à ces hommes incrédules en les plaçant devant leur responsabilité : « Je vous l'ai dit et vous ne croyez pas … car vous n'êtes pas de mes brebis » (v. 25-26).
 
 
                        1.6 L'entière sécurité des brebis (v. 27-29)
 
            La foi caractérise les brebis de Jésus ; elles écoutent sa voix et le suivent. Le Seigneur en prend soin, il leur donne la vie éternelle, il les nourrit aussi. Sachant qu'elles affronteront de nombreux dangers, Il désire affermir leur foi en leur garantissant une protection absolue : « elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main… personne ne peut les arracher de la main de mon Père » (v. 28-29). Qui pourrait en effet ravir des mains du Père ceux qui lui ont coûté le don de « son propre Fils » ?
            « Qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ?… Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges… ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 8 : 32, 35, 38-39).
            Moïse, homme de Dieu, a dit avant sa mort, en bénissant les fils d'Israël : « tous ses saints sont dans Ta main… ils reçoivent Tes paroles » (Deut. 33 : 3).
            Quelle sécurité, quelle assurance, quelle certitude !
 
 
 
2 – La contestation violente des Juifs : v. 30-42
 
 
                        2. 1 Menaces des Juifs contre Jésus (v. 30-31)
 
            Le Seigneur avait parlé ; Il avait aussi montré ses oeuvres. Mais les Juifs n'ont voulu croire ni ses paroles, ni ses oeuvres. Cela prouve bien que l'on peut pratiquer des activités religieuses, se conformer à des rites, à des traditions, et en même temps demeurer entièrement incrédule. D'ailleurs, l'état de leur coeur est bien manifesté quand ils entourent le Seigneur pour le questionner, et quand ils lèvent des pierres pour le lapider (v. 31). Quelle dureté et quelle haine contre Celui qui était l'envoyé du Père et qui se présentait ici comme le bon Berger !
            « Moi et le Père, nous sommes un » (v. 30). C'est à cause de cette parole de Jésus que les Juifs cherchent à le lapider. Ils l'accusent de blasphème pour avoir déclaré son unité avec Dieu le Père. Si aucune créature ne peut en effet s'associer à Dieu en utilisant le pluriel sans être coupable de blasphème, cette déclaration de Jésus est bien l'affirmation de sa divinité.
            Cette unité du Père et du Fils, nous la retrouvons souvent mentionnée dans cet évangile :
                        - « Celui qui m'a vu a vu le Père…je suis dans le Père… le Père est en moi…Croyez moi : je suis dans le Père et que le Père est en moi » (14 : 9-10).
                        - « Garde-les en ton nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous » (17 : 11).
 
 
                        2. 2 Les oeuvres de Jésus confirment sa divinité (v. 32-38)
 
            Alors que les Juifs réagissent avec violence à ses paroles, le Seigneur leur présente une fois encore les « bonnes oeuvres » qu'Il a faites de la part de son Père. Et les Juifs sont bien obligés de reconnaître que ce sont en effet de bonnes oeuvres que le Seigneur Jésus faisait! Mais en même temps, ils refusent de voir là la marque divine.
            Alors, cherchant à justifier leur attitude comme nous sommes d'ailleurs si facilement portés à  le faire, même par les Ecritures, les Juifs accusent Jésus de blasphème : « toi, étant homme, tu te fais Dieu » (v. 33), disent-ils. Quelle chose extraordinaire! Jésus était bien là devant eux à la fois le Fils de l'homme et le Fils de Dieu. Il pouvait bien leur citer le Psaume 82 qui s'adressait aux juges d'Israël que Dieu blâmait à cause de leur manque d'intelligence (v. 5) et auxquels Il annonçait le jugement (v. 7). Si Dieu pouvait appeler « dieux » (dans ce verset 6 du psaume cité ici au verset 34) ceux à qui Il déléguait son autorité, Jésus était bien en droit d'affirmer : « Je suis Fils de Dieu », Lui qui étant Dieu s'était fait homme.
            Oui, quelle grandeur dans celui qui « étant en forme de Dieu…  s'est anéanti lui-même…étant fait à la ressemblance des hommes » (Phil. 2 : 6-7).
 
 
                        2. 3  Jésus se retire au-delà du Jourdain (v. 39-42)
 
            Les Juifs ne peuvent supporter que Jésus déclare sa divinité. Aussi cherchent-ils encore une fois à se saisir de Lui, mais Il échappe de leurs mains et s'en va au-delà du Jourdain (v. 39-40). C'est là que « beaucoup vinrent à lui… et beaucoup crurent là en lui » (v. 41-42). Voilà des hommes qui reçoivent le témoignage des oeuvres que le Seigneur accomplissait, et qui peuvent dire : « tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai » (v. 41). Le Seigneur Jésus avait une marche en accord avec ses paroles et avec ses oeuvres! Et tout ce que Jean avait dit du Seigneur Jésus se réalisait et montrait que c'était vrai. En effet qui pouvait guérir les malades, ouvrir les yeux d'un aveugle, faire marcher un impotent, mais aussi pardonner les péchés, sinon le Fils de Dieu ! Et Jean le baptiseur avait pu s'écrier, voyant Jésus qui marchait : « Voilà l'Agneau de Dieu ! » (1 : 36).
            Dans la chrétienté, on dit aussi beaucoup de choses sur Jésus. Mais sont-elles vraies? Que nous sachions parler de Jésus d'une manière qui soit vraie. Et pour cela, il nous faut apprendre à Le connaître mieux, à vivre plus près de Lui, et à Le contempler dans tout ce qu'Il a fait et dans tout ce qu'Il est.
            Qu'une relation vraie et constante avec le Seigneur soit continuellement entretenue par la lecture de la Parole et par l'action du Saint Esprit en nous ! « Quand celui-là, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité… Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera » (16 : 13-14).