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Le livre de Job
 
 Le patriarche Job
 Les épreuves successives de Job
 La visite des amis de Job et leurs déclarations
 La poursuite du travail de Dieu en Job
 « La fin du Seigneur » (Jac. 5 : 11)
 

            Le livre de Job fait partie des livres poétiques. Les 42 chapitres qu'il comporte nous entretiennent essentiellement de l'épreuve de Job ; ils décrivent l'expérience douloureuse vécue par cet homme qui a habité sur la terre au temps des patriarches.  
 
 
Le patriarche Job
 
            Les premiers versets décrivent, au sujet de Job :
                                   - ce qu'il est
                                   - ce qu'il possède
                                   - ce qu'il faisait.
 
 
                        - Un homme parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal (1 : 1, 8 ; 2 : 3)
 
            Job était un homme remarquable, intègre et craignant Dieu ; il faisait même l'admiration du ciel. « As-tu considéré mon serviteur Job, qu'il n'y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? » (v. 8), dit l'Eternel à Satan. Un homme exempt de défaillance pratique, combien c'est chose rare !
            Le patriarche était pourtant privé de bénédictions plus grandes encore, du fait qu'il était convaincu de sa droiture, de ses vertus ; il en jouissait et se considérait même pratiquement infaillible.
 
 
                        - Un homme comblé de bénédictions (1 : 3)
 
            Quant à ses biens, Job était comblé de bénédictions, tant sur le plan familial (il avait dix enfants), que dans le domaine matériel.
 
 
                        - Un homme soucieux de la marche et de l'état spirituel de ses propres enfants (1 : 4-5)
 
            Dans sa propre maison, Job marchait dans la crainte de Dieu ; il était préoccupé de la marche et de la condition morale et spirituelle de ses propres enfants. Craignant que dans les jours de joie et de festin ils soient particulièrement exposés au péché, il offrait pour eux des holocaustes en vue de leur purification. Le sacrifice pour le péché n'était pas connu à cette époque puisque la première mention se trouve au chapitre 28 de l'Exode. Il n'agissait pas seulement de temps à autre de cette manière : il « faisait toujours ainsi » (v. 9).
 
            Job était donc un homme scrupuleux quant à sa famille, sa marche était irrépréhensible ; c'était un homme remarquable, tel qu'il n'y en a eu aucun de semblable sur la terre.
 
 
 
Les épreuves successives de Job
 
            Job sera placé à l'école de Dieu. Quel est le but poursuivi par Dieu à l'égard de ce serviteur qu'il apprécie hautement ? C'est premièrement de le bénir, c'est toujours le but poursuivi par la discipline que Dieu juge bon d'exercer à l'égard d'un croyant. Il se propose de le faire progresser dans un chemin d'humilité, de dépendance, et de le dépouiller de lui-même.
            L'école de Dieu ne dure pas un jour ; ce n'est pas une école facile, mais au contraire douloureuse pour la chair, très douloureuse parfois. L'apôtre Paul y est passé ; et cependant c'était un homme remarquable d'après la loi : il était pharisien des pharisiens. Il a dû être dépouillé au point de dire : « je ne suis rien ». Il ne parle pas ainsi en pensant aux révélations extraordinaires dont il était l'objet, bien au contraire, mais en se considérant lui-même.
            C'est sur ce terrain-là - pour sa bénédiction - que Dieu va amener Job.
 
 
                        - Un dialogue particulier dans le ciel (1 : 6-12)
 
            Satan se présente devant Dieu qui l'interroge : « D'où viens-tu ? ». Satan répond : « De courir çà et là sur la terre et de m'y promener » (v. 7). Cette réponse est frappante : Satan « court », ce qui confirme qu'il n'est pas omniprésent, mais il a une activité débordante : il n'a pas une minute à perdre pour chercher comment par tous les moyens il peut nuire. Il « rôde » autour des rachetés « cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pier. 5 : 8).
            Dieu dit à Satan : « As-tu vu mon serviteur… ? » ; Il énumère lui-même les qualités de Job : Il les reconnaît pleinement. Le patriarche ignore complètement le dialogue dont il est l'objet.
            Dieu va autoriser Satan à toucher aux biens, à la famille et même au corps de Job. Dans une mesure et pour le bien de son serviteur, Dieu le livre à Satan. Dans quel but le fait-il ? Pour qu'il apprenne une leçon précieuse pour une plus grande bénédiction. Cette école, il ne peut la suivre qu'en apprenant dans la souffrance, le dépouillement de lui-même
            Cette expression « livrer à Satan » est utilisée dans différentes circonstances ; ici, bien sûr, ce n'est pas livrer à Satan « pour la destruction de la chair » comme l'exprime l'apôtre Paul (1 Cor. 5 : 5) ; il avait livré ainsi à Satan Hyménée et Alexandre afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer (1 Tim. 1 : 20).
 
 
                        - Les malheurs s'abattant sur Job selon les limites assignées par Dieu à Satan
 
            Ce n'est pas d'aujourd'hui que Satan est l'accusateur des croyants (Apoc. 12 : 9-10 ; 20 : 2). Il ne souhaite qu'une chose : que, sous le poids de l'épreuve, le croyant soit amené à médire de Dieu lui-même. Satan dit deux fois à Dieu : « tu verras s'il ne te maudit pas en face » (1 : 11 ; 2 : 5).
            Dieu fixe des limites  à Satan : celui-ci peut toucher aux biens de Job, à « tout ce qu'il a », mais il ne pourra pas étendre sa main sur lui (v. 12). 
            Satan sort de la présence de Dieu et ne tarde pas à frapper tous les biens du patriarche. Il le frappe aussi dans le domaine de ses affections les plus précieuses.
            Job n'est pas frappé une fois seulement, mais de façon successive et toujours plus intense. Satan sait très bien que la mesure de résistance humaine est limitée et que des coups répétitifs l'atteignent beaucoup plus profondément. II n'y a pas de répit entre ces quatre épreuves : elles se succèdent sans interruption.
 
            Job est touché :
                                   - sous la main de ceux de Sheba (v 14-15)
                                   - par le moyen du feu de Dieu (v. 16)
                                   - par les Chaldéens (v. 17)
                                   - par un grand vent qui détruit la maison et apporte le deuil dans toute cette famille (v. 18-19).
 
            Il est frappant de constater que dans chacune de ces épreuves, il n'y a qu'un seul témoin qui vient déclarer ce qui est arrivé à Job : « J'ai échappé moi seul pour te l'annoncer » (v. 15, 16, 17, 19).
 
 
                        - L'attitude remarquable de soumission et de piété de Job
 
            Job a une attitude d'acceptation, de soumission exemplaire : il se lève, mène deuil, déchire sa robe, rase sa tête (v. 20). Il déclare qu'étant sorti nu du sein de sa mère, il y retournera nu ; il accepte ainsi le dépouillement de tous ses biens matériels - de ses troupeaux comme aussi de sa maison (v. 21). Il n'attribue rien à Dieu qui soit inconvenant (v. 22). Quelle leçon ! Après avoir subi des épreuves semblables, qui pourrait prétendre avoir une disposition aussi convenable, et même noble ?
            Job prononce ces paroles : « L'Eternel a donné, et l'Eternel a pris ; que le nom de l'Eternel soit béni ! » (v. 21). Il estime plus le Donateur que ses dons ; il laisse à Dieu sa souveraineté. Il accepte l'épreuve et bénit même Dieu !
 
 
                        - La maladie de Job
 
            Les épreuves se poursuivent. Satan renouvelle ses accusations en se présentant à nouveau devant l'Eternel qui lui pose les mêmes questions. Satan donne les mêmes réponses.
            La déclaration divine souligne la fidélité de Job : « il reste ferme dans sa perfection, alors que tu m'as incité contre lui pour l'engloutir sans cause » (2 : 3).
            On peut trouver étrange cette déclaration puisque, du côté de Dieu, il y avait un but précis, une raison pour laquelle Il jugeait bon de faire passer son serviteur Job par un tel chemin de dépouillement. Mais il semble que Dieu, s'adressant à Satan, n'a pas de raison de le lui faire connaître. Pour Satan il n'y avait pas de cause, mais Dieu n'a pas de compte, si l'on peut s'exprimer ainsi, à rendre à Satan, en dépit de l'autorisation mesurée qu'il lui avait accordée au sujet du mal qu'il pouvait faire venir sur Job.
            Et Satan répond à l'Eternel : « Peau pour peau, et tout ce que l'homme a, il le donnera pour sa vie ; mais étends ta main et touche à ses os et à sa chair : tu verras s'il ne te maudit pas en face ». L'Eternel lui dit : « Le voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie » (v. 4-6).
            Satan sort de la présence de l'Eternel et frappe Job d'un ulcère qui atteint tout son corps. Satan connaît la protection dont les rachetés du Seigneur sont les objets. Dans ses premiers assauts, il avait dit : «  Ne l'as-tu pas, toi, entouré de toutes parts d'une haie de protection… ? » (1 : 10). L'ennemi sait la valeur et l'efficacité de la protection divine de laquelle les rachetés sont les objets de la part de Dieu. ll est donc autorisé à frapper directement le corps de Job.
 
            Une sixième épreuve atteint maintenant le patriarche.  « Sa femme lui dit : Restes-tu encore ferme dans ta perfection ? Maudis Dieu et meurs » (2 : 9). Ce n'est pas la première fois que Satan utilise la femme pour inciter au péché. Ne l'a-t-il pas fait après la création au jardin de délices par le moyen d'Eve ?
            La femme de Job est sensible aux incitations de l'ennemi et va jusqu'à conseiller à son mari de maudire Dieu. Quelle folle pensée ! Elle n'était pas pour Job l'aide qui lui correspondait. Toutefois, nous ne la voyons pas en subir des conséquences gouvernementales sévères immédiates comme on aurait pu s'y attendre. Remarquons ainsi la mesure de la grâce patiente de Dieu. Cette mère vient aussi de perdre dix enfants… Dieu patiente, elle vient de subir exactement le même dépouillement matériel et affectif de Job lui-même. Mais cela ne justifie pas pour autant la proposition de cette femme à l'égard de son mari.
 
 
                        - « Job ne pécha point de ses lèvres » (v. 10)
 
            Aucune parole inconvenante n'est prononcée par Job. Satan ne paraît pas une troisième fois. Si l'épreuve, si intense qu'elle ait été, s'était arrêtée là, Job aurait pu en sortir plus satisfait encore de lui-même. N'ayant pas péché de ses lèvres, ayant démontré une soumission exemplaire, il n'en aurait été que plus rempli de lui-même.
            Dieu doit aller plus loin encore pour « dépouiller le vieil homme » chez Job, mais il est frappant de constater que, dès ce moment-là, Satan n'apparaît plus. Dans l'être humain et dans le croyant, l'élément au service de l'ennemi, c'est précisément le vieil homme, c'est la chair et Satan n'interviendra jamais pour que la délivrance de la chair soit opérée dans le croyant. Il enlèverait les moyens qui agissent dans le domaine dans lequel il est actif. Satan dès lors ne se manifeste plus.
 
 
 
La visite des amis de Job et leurs déclarations
 
            Trois « amis » de Job viennent dans un but louable vers le patriarche : ils s'entendent pour « venir le plaindre et le consoler » (2 : 11). Sensibles à la souffrance de leur ami, ils élèvent leurs voix et pleurent (v. 12). Ils ne le reconnaissent même plus, tant il est sans doute défiguré et marqué par la douleur.
            Ils viennent s'asseoir auprès de lui à terre, pendant sept jours et sept nuits ; aucun ne lui dit une parole, car ils voient que sa douleur est vraiment grande.
            Nous ne saurions mettre en doute les bonnes intentions de ces trois hommes qui ont fait un long chemin pour venir voir leur ami dont la souffrance visible les a marqué et rendu muets durant sept jours. Ce n'est pas un cas unique : nous pensons à Ezéchiel, venu vers les anciens du peuple et resté lui aussi sept jours avant de parler.
 
 
                        - Job maudit son jour (3 : 1)
 
            Au bout de sept jours, c'est Job qui rompt le silence et maudit son jour. Il commence ainsi à s'exprimer. Il appelle la malédiction sur le jour de sa naissance et souhaiterait la mort. On le comprend : qui serions-nous pour le condamner ?
            Dieu va-t-il donner suite à sa requête, le recueillir auprès de Lui ? Non, car le but n'est pas atteint et pour que Job puisse recevoir la bénédiction qui est en réserve pour lui, l'épreuve doit se poursuivre. Aussi Dieu le laisse-t-Il en vie.
            Lorsque Elie est parti à Horeb sans prier pour demander la direction divine, il a demandé aussi d'être repris, il aurait également souhaité la mort. Mais Dieu n'a pas exaucé sa demande, car Il voulait le former, le bénir. Dans le chemin du désert, Il prendra soin de lui, en le nourrissant à deux reprises pour l'aider à parvenir à la montagne de Dieu.
 
            Au cours des nombreux chapitres suivants, les trois amis de Job vont s'exprimer à tour de rôle.
 
 
                        - Des « consolateurs fâcheux »
 
                                   * Eliphaz est l'homme qui parle guidé par expérience (on l'entend dire plus d'une fois : « j'ai vu, j'ai vu, je sais ») ; il s'adresse à son ami en évoquant toutes ses expériences passées, la sagesse qu'il a acquise au travers de celles-ci. Il place Job sous le gouvernement de Dieu.

                                   * Bildad, le Shukhite représente l'esprit traditionnel. Il rejette en quelque sorte Job sur lui-même et parle de discipline comme aussi de jugement. 
 
                                   * Tsophar, le Naamathite, un légaliste, est l'homme le plus dur des trois. Il est très sévère à l'égard de Job et ne cesse, comme aussi ses autres amis, de l'accabler.
 
            Ces trois hommes, en parlant l'un après l'autre, vont juger Job, le provoquer, le culpabiliser. Cela montre combien il est difficile, dans de telles situations d'épreuves vécues par des croyants, de trouver le chemin du coeur Ces trois hommes n'y sont pas parvenus. Au contraire, ils ont excité Job en l'accablant tour à tour.
 
 
 
 La poursuite du travail de Dieu en Job
 
            Au chapitre 19, Job déclare : « Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m'accablerez-vous de paroles ? » (v. 1). Job n'en peut vraiment plus !
            Excédé, accablé, il sera néanmoins amené dans la présence de Dieu. On remarque qu'il est aussi dépouillé des affections de l'entourage : « il a éloigné de moi mes frères, et ceux de ma connaissance me sont devenus entièrement étrangers » (v. 13). « Mon haleine est étrangère à ma femme… Tous les hommes de mon intimité m'ont en horreur, et ceux que j'aimais se sont tournés contre moi (v. 17, 19). Pourtant, à la fin du chapitre, il semble qu'il cherche encore une lueur d'espoir : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous mes amis ! » (v. 21). On voit un retour vers Dieu : « Et moi, je sais que mon rédempteur est vivant » (v. 25). Il pourra dire : « Mais il connaît la voie que je suis ; il m'éprouve, je sortirai comme de l'or » (23 : 10). Il réalise que Dieu a une pensée à son égard, bien qu'il ne la discerne pas.
 

                        - Le long monologue de Job, drapé dans sa justice (27-31)
 
            Au cours de ces chapitres où l'on voit se poursuivre l'école de Dieu, à plusieurs reprises, Job parle de lui-même, en faisant son éloge (29 : 8, 14-15, 18, 20-23, 25). Ah, le vieil homme n'est pas mort ! On réalise par ces propos, combien l'école doit encore se prolonger et s'intensifier. Le « moi » de Job n'est pas encore annulé dans la mort et c'est pourtant le but que Dieu poursuit. Les trois amis vont bientôt cesser de lui parler.
            A la fin du chapitre 31, Job se propose même de se présenter, si on peut le dire, d'égal à égal devant Dieu : « Je lui déclarerais le nombre de mes pas ; comme un prince je m'approcherais de lui... » (v. 37). C'est alors que nous lisons, à la fin de ce chapitre : « Les paroles de Job sont finies » (v.40). Il a épuisé toutes les ressources de la justification de l'homme. Alors ses trois amis cessent de lui parler parce qu'ils constatent qu'il est juste à ses propres yeux.
 
 
                        - L'intervention de Elihu (32-37)
 
            Elihu entre en scène (32 : 2) : « Alors… sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se justifiait lui-même plutôt que Dieu ». Sa colère s'enflamme aussi contre les trois amis de Job parce qu'ils ne trouvaient pas de réponse et condamnaient Job.
            Elihu a attendu que Job et ses amis aient cessé de parler « parce qu'ils étaient plus avancés en jours que lui » (v. 4). Homme sage et spirituel, il a de la clairvoyance, du discernement. En raison de son âge, il ne s'est pas précipité pour parler le premier ! Il a attendu que les trois autres qui étaient plus âgés se soient exprimés. « Je suis jeune… je redoutais... je craignais » : quelle belle attitude !
            Elihu va donc parler avec beaucoup de sagesse et pourra déclarer : « Voici, il n'y a eu personne d'entre vous qui convainquit Job, qui répondit à ses paroles... ;  Dieu le fera céder, et non pas l'homme » (v. 12-13). Dans sa sagesse, tout en mettant Job sur le terrain où lui-même se plaçait, il ne le condamne pas : il ne cherche que son bien. Il souligne ce qui constitue cette entrave à la bénédiction divine, à savoir sa propre justice.
            Job était un propre juste mais Elihu lui déclare : « Je suis comme toi quant à Dieu, je suis fait d'argile, moi aussi (33 : 6 ». Il ajoute que Job a dit : « Je suis net, sans transgression, je suis pur, il n'y a pas d'iniquité en moi » (v. 9) ; « Voici, je te répondrai qu'en cela tu n'as pas été juste, car Dieu est plus grand que l'homme (v. 12).
            Elihu ne souhaite pas pour Job un arbitre, que le patriarche avait demandé pour que sa cause soit représentée devant Dieu ; il désire pour lui un messager (v. 23-26). Quelle différence de langage entre Elihu et les trois amis précédents, les « consolateurs fâcheux » !
            En figure, Elihu évoque déjà ce qui exprime la propitiation résultant de l'oeuvre de la croix : « j'ai trouvé une propitiation (ou une rançon) » (v. 24) ; sans en réaliser tout le sens, il exprime ce qui évoque la nouvelle naissance : « Sa chair aura plus de fraîcheur que dans l'enfance » (v. 25). Il évoque déjà le fait d'être agréé : « Dieu l'aura pour agréable », et comment on peut recevoir la justification par la foi : « il verra sa face avec des chants de triomphe, et Dieu rendra à l'homme sa justice » (v. 26).
            Dans ces propos d'Elihu, nous avons déjà l'essentiel de tout ce qu'apportera Christ et son oeuvre. Ce sont les paroles du sage. Il dira : « Je voudrais que Job fût éprouvé jusqu'au bout… » (34 : 36). Il a eu des propos sévères à son égard, mais en même temps, il lui présente les ressources parce qu'il a compris, lui seul des quatre, le but que Dieu poursuivait pour Job, c'est-à-dire de le délivrer de lui-même et de lui faire du bien à la fin.
 
 
                        - Job dans la main de Dieu (38-39)
 
            Le moment est venu où Job peut entendre les propos de Dieu lui-même. Par quels moyens va-t-Il parler à Job ? Par la création.
            Nous comprenons bien que Job n'avait aucun écrit à sa disposition, mais le langage de la création est d'une éloquence telle qu'elle rend, dit la Parole de Dieu, l'homme inexcusable (Rom. 1 : 20). Ne serait-ce que par le témoignage éloquent qu'elle rend l'homme peut voir la sagesse, la grandeur, la puissance et la divinité de son Créateur ?            
            Du reste il est frappant de constater les emprunts fréquents que le Seigneur fait à la création dans son ministère ; c'est ainsi qu'Il présente les vérités les plus profondes comme aussi les plus élevées en rapport avec la bonté divine. Pensons à toutes les paraboles qu'il a prononcées.
            Dieu va donc parler à Job de la création (38-39). Il va lui parler par les animaux (39 : 1-33). Job n'a rien à répondre, il prend conscience de son néant. C'est à ce niveau-là que Dieu intervient, en plaçant Job devant sa grandeur infinie. « Celui qui conteste avec le Tout-puissant l'instruira-t-il ? », lui dit-Il (39 : 34).
            Job prétend instruire Dieu : « Celui qui reprend Dieu, qu'il réponde à cela ! » (v. 35). Alors Job répond à l'Eternel : « Voici, je suis une créature de rien, que te répliquerai-je ? Je mettrai ma main sur ma bouche » (v. 37).
            Dieu dit à Job : « Je t'interrogerai, et tu m'instruiras » (40 : 2), paroles surprenantes, mais il faut que Job soit brisé.
            Le moment arrive où Dieu atteint le but qu'il s'est fixé : « Je sais que tu peux tout, et qu'aucun dessein n'est trop difficile pour toi… Je parlerai ; je t'interrogerai, et toi, instruis-moi » (42 : 2, 4). Les rôles sont maintenant définitivement inversés !
 
 
 « La fin du Seigneur » (Jac. 5 : 11)
 
            Le but est atteint La repentance et la confession de ce que l'on est, non pas seulement de ce que l'on a commis, Job n'avait rien commis dans son chemin qui soit répréhensible. Mais maintenant il confesse ce que l'homme est, ce qu'il est devant Dieu : « j'ai horreur de moi » (42 : 6), et non : « j'ai horreur de ce que j'ai fait ». Mais il confesse sa nature et c'est là la vraie conversion.
            Lorsque Pierre a vu le Seigneur, il a pu dire: « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Luc 5 : 8). Il ne dit pas : « car j'ai péché », ce qui est vrai, mais il condamne l'arbre, et pas seulement ses fruits.
            Dès cet instant la scène change radicalement : le vieil homme en Job est jugé,        Job prononce ce jugement sur lui-même quant à sa nature. Avant d'en arriver là, que d'errance, que de propos inutiles, que de dispositions récalcitrantes. Mais désormais, Dieu peut ouvrir les écluses de la bénédiction !
            Job a contesté, s'est justifié très longtemps mais Dieu retient maintenant de tout ce que Job a dit la seule chose qui a de la valeur pour Lui et qui ouvre les écluses de la bénédiction : « J'ai horreur de moi ». Le jugement de soi-même est la seule entrée dans la sphère infinie des bénédictions divines.
            Alors l'Eternel peut dire à Eliphaz : « Ma colère s'est enflammée contre toi et contre tes deux compagnons, car vous n'avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job » (42 : 7).
 
 
                        - Job prie pour le relèvement de ses amis
 
            « Mon serviteur Job priera pour vous » (v. 8). La qualification de Job est exactement maintenant la même que celle du premier chapitre lorsque Dieu s'adresse à Satan en disant : « mon serviteur Job ». L'Eternel a Job « pour agréable », lorsqu'il prie pour ses amis (v. 9). La restauration de Job est totale mais elle comporte aussi son intercession pour ceux qui l'ont accablé ! Nous avons ici le processus normal d'une vraie restauration lorsqu'il y a eu des situations difficiles et des échanges douloureux.
            Job est restauré. Des sacrifices doivent être offerts et Job doit prier pour ses amis alors qu'il les a malmenés lorsqu'ils l'accablaient. Maintenant il doit prier pour eux : quel rétablissement !
 
 
                        - L'Eternel bénit la fin de Job plus que son commencement
 
            Mais dès lors la double mesure de la bénédiction est accordée comme on le lit par ailleurs. Tout est doublé, sauf les enfants.
            L'Eternel bénit la fin de Job plus que son commencement. On peut dire maintenant que le fer est trempé, les scories enlevées de l'argent, afin qu'il en sorte un vase d'ornement pour l'orfèvre (Prov. 25 : 4 ; Mal. 3 : 3). Le passé est jugé, les manquements effacés ; un  parfum à la gloire de Dieu s'élève de la vie de Job. Ses bénédictions surpassent celles qu'il a connues avant cette épreuve.
            Tout ce qui s'est produit de douloureux pendant ces 41 chapitres est effacé, Dieu n'y revient plus. Lorsque la faute est confessée, que le rétablissement est produit, la restauration étant complète, le passé ne revient plus ; il n'est même plus évoqué.
            Lorsque nous avons la mention de Job dans le Nouveau Testament, Jacques parle uniquement de sa patience. « Le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux » (Jac. 5 : 11). 
 
            On trouve dans la Parole des expériences de même nature :
                        - David avait eu un manquement d'une extrême gravité, mais il l'a confessé et jugé devant Dieu ; il a été restauré ; il n'en est plus fait mention.
                        - Pierre a renié le Seigneur. Le Seigneur s'est occupé de lui : il a été restauré. Il n'y a plus de mention non plus de son reniement par la suite. C'est lui-même qui en parlera, mais le Seigneur ne remet jamais en cause la restauration de son disciple. 
            « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 8 : 12 ; 10 : 17). 
 
 
 
 
            Quelle école que celle de Dieu ! Que nous soyons tous des instruments malléables dans la main du Seigneur. Il nous forme, comme le potier qui travaille avec une main à l'extérieur du vase et l'autre à l'intérieur ; ainsi, tant par les circonstances que nous traversons que par son action dans notre être intérieur, Il peut nous amener à la « forme » désirée. Il veut faire de chacun de nous un « vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 2 : 21). Que nous soyons des élèves soumis, réalisant qu'ils ont besoin de la grâce que Lui seul peut dispenser à ces « vases de miséricorde qu'il a préparés d'avance pour la gloire (Rom. 9 : 23).
 
 
 
                                            P. C - notes prises lors d'une méditation (04-11-08)