bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Aiguillons et clous enfoncés
 
 
« Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et les recueils comme des clous enfoncés : ils sont donnés par un seul pasteur » (Ecc. 12 : 11).
 
Les aiguillons
Les clous enfoncés
 

            Le livre de l'Ecclésiaste a été écrit par le roi Salomon, à la fin d'une carrière exceptionnelle. Il dit : « Moi, le prédicateur, j'ai été roi sur Israël à Jérusalem » (Ecc. 1 : 12). Ce nom de « prédicateur » revient sept fois dans ce livre. Salomon y relate les expériences de quelqu'un qui a bu à longs traits aux puits des plaisirs terrestres. Sagesse, richesses, honneurs, puissance, grandeur ont été le partage de ce roi, à un degré jamais égalé. Il a dépensé toute son énergie à poursuivre un bonheur terrestre permanent ! Pourtant, devenu âgé, considérant tout ce qu'il a testé sous le soleil, il s'écrie : « Tout est vanité ! » (12 : 8). Ce serait beaucoup de temps perdu que de chercher à faire, à notre  petite mesure, une expérience similaire !  
            L'horizon pour Salomon s'éclaircit peu à peu et finalement le Prédicateur, à la fin de ce livre, donne à chacun des lecteurs un sage conseil : « Souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse » (12 : 1). C'est le moment le plus favorable pour se tourner vers le Seigneur, mettre à son service toutes ses facultés, et surtout Le craindre en se laissant instruire par Lui !
            Toutefois le livre de l'Ecclésiaste ne présente vraiment qu'un aspect de la Vérité. Il précède une autre révélation. L'évangile ne serait pas une bonne nouvelle s'il ne répondait pas aux besoins profonds de la créature, à son ignorance des pensées divines. A la révélation d'un Dieu juge s'ajoute, dans le Nouveau Testament, celle d'un Dieu Sauveur. Il faut se garder de séparer dans notre esprit l'Ecclésiaste de la révélation que nous trouvons dans l'ensemble de la Parole.
            Les différents « recueils » qui ensemble forment la Parole de Dieu sont donnés par un seul Pasteur (Gen. 49 : 25 ; Ps. 23 : 1-3) ; ils ont été également tous dictés par le même Esprit à de saints hommes de Dieu (2 Pier. 1 : 21). Contrairement aux livres des hommes, la Bible ne lassera jamais, si elle est étudiée avec prière : « Laisse-toi instruire par eux » (Ecc. 12 : 12). Elle nous enseigne ce qui est « le tout de l'homme » : craindre Dieu et obéir à ses commandements (v. 13). Tout le reste n'est que vanité.
            Laissons Ses paroles, toutes ensemble, pénétrer notre conscience et la rendre sensible à salut. Ici, elles sont comparées à des aiguillons et à des clous enfoncés. Les uns et les autres sont nécessaires. Les aiguillons sont utiles pour attirer notre attention sur les vérités divines - il faut absolument les recevoir et les croire. Les « clous » évoquent un moyen certain pour les garder en sûreté. 
 
 
Les aiguillons
 
            L'aiguillon est, littéralement, le dard venimeux de certains insectes ou autres animaux, comme le scorpion.
            Toutefois ce mot « aiguillon » désigne aussi un très long et solide bâton, muni à l'une de ses extrémités d'une fine pointe de fer, qui servait autrefois à piquer les boeufs tirant par exemple une charrue. Le fermier pouvait ainsi stimuler ses animaux de trait, maintenir leur rythme ou les faire avancer plus vite (1 Sam. 13 : 21).
            Rappelons que Shamgar, fils d'Anath, un des Juges, frappa 600 Philistins avec un aiguillon à boeufs, une arme inattendue (Jug. 3 : 31).
            Saul de Tarse confesse qu'il était « un blasphémateur et un persécuteur et un outrageux (1 Tim. 1 : 13, 15). Mais la puissance de Dieu arracha à Satan un de ces meilleurs instruments. Il fut jeté à terre par un éclair aveuglant sur le chemin de Damas, où il se rendait pour poursuivre, de sa haine implacable, les disciples de Jésus (Act. 9 : 1-4).
            Il relate plus tard sa conversion en ces termes : « Et comme nous étions tombés à terre, j'entendis – l'appel de Jésus est personnel - une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! Pourquoi me persécutes-tu ? Il t'est dur de regimber contre les aiguillons » (Act. 26 : 14). Ici, « les aiguillons » représentent tous les messages que Dieu adressait à la conscience de Saul, les craintes qu'Il lui inspirait, pour le pousser à la repentance (Rom. 2 : 4). Jusqu'alors Saul avait résisté – comme le fait une bête rétive ! Or, plus la résistance se prolonge, plus la discipline devient dure. Elle doit s'achever, pour une créature responsable, par la soumission ou la ruine !
            Depuis longtemps sans doute Saul n'était pas à l'aise dans son for intérieur. Peut-être se souvenait-il des paroles d'Etienne devant le sanhédrin et ne pouvait-il plus oublier son visage qui, ce jour-là, était « comme un visage d'ange » (Act. 6 : 15) ? Ce martyr avait les yeux attachés sur le ciel. Alors devant tous ces hommes qui frémissaient de rage dans leur coeur et grinçaient des dents contre lui, le fidèle témoin s'était écrié : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu » (Act. 7 : 56). L'instant d'après, les témoins chargés de le lapider avaient déposé leurs vêtements au pied d'un jeune homme : Saul, qui « consentait à sa mort » (v. 58, 60). Pourrait-il jamais oublier les dernières paroles d'Etienne avant de s'endormir (en Jésus), lorsqu'il criait à haute voix : « Seigneur Jésus, ne leur impute point ce péché » (v. 60) ? Peut-être Saul était-il conscient aussi des prières, certainement ardentes, de ses parents et de ses compagnons, pour demander à Dieu sa conversion ? Il dira d'eux, en effet, qu'ils ont été avant lui en Christ ((Rom. 16 : 7) ? Quand il persécutait les saints, il voyait leur attitude au milieu des souffrances qu'on leur infligeait sans retenue et le témoignage qu'ils rendaient. Sa conscience n'était-elle pas parfois reprise ? Les persécuteurs redoutaient tellement le témoignage puissant de leurs victimes qu'en les conduisant au supplice, ils les bâillonnaient pour les empêcher de parler !
            La Parole de Dieu est toujours comme un aiguillon ; Dieu se sert d'elle pour atteindre la conscience la plus endurcie. Elle est aussi appelée l'épée de l'Esprit : apprenons à la manier, conduits par le Seigneur.   
            « Vous résistez toujours à l'Esprit saint », disait Etienne aux membres du sanhédrin (Act. 7 : 51). Heureux ceux qui ne résistent plus ! (Job 33 : 14). Saul, devenu plus tard l'apôtre Paul, peut dire : « Je n'ai pas été désobéissant à la vision céleste » (Act. 26 : 19) ! Celui qui se nomme « le premier des pécheurs » (1 Tim. 1 : 15) est sauvé et devient un fleuron de la grâce de Dieu.
 
                         Miséricorde insondable ! Dieu peut-il tout pardonner ?
                        Aimer un si grand coupable, et mes péchés oublier ?
                        O Jésus ! A toi, je cède, je veux être libéré…
                        Jésus je viens à Toi… Tel que je suis, prends-moi.
 
            La Parole de Dieu mentionne dans le même chapitre des Actes, le comportement d'autres personnes qui étaient présentes et ont été amenées à intervenir.
            Festus, était un homme sans besoins spirituels, pour lequel les propos de Paul étaient pure divagation (v. 24). En effet « l'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu car elles lui sont folie » (1 Cor. 2 : 14).
            Il y avait là aussi un roi, Agrippa, auquel l'apôtre s'adresse directement avec déférence, mais aussi avec l'autorité que lui donne la Parole (Ps. 119 : 46). Il ne pense pas à la couronne éphémère de cet homme, mais cherche à gagner son âme immortelle. Or Agrippa cache sa gêne en détournant la question (v. 28). Hélas, être à peu près convaincu de devenir chrétien, c'est être encore tout à fait perdu !
 
            Bien souvent, après avoir longtemps repoussé les appels de la grâce de Dieu, des hommes rencontrent, toujours plus vite que prévu - les effets du redoutable « aiguillon de la mort », qui est produit par le péché  (1 Cor. 15 : 55 ; Rom. 6 : 23). Alors, leur agonie peut être terrible : ils comprennent trop tard ce que doit éprouver une âme que Dieu a définitivement abandonnée, parce qu'elle n'a pas saisi le don de grâce qu'Il lui offrait.
 
                                   Quelle est l'épée à deux tranchants
                                   Qui jugera tous les méchants,
                                   Qui, brisant la plus forte armure,
                                   Pénétrant moelles et jointures,
                                   Met à nu les secrets du coeur ?
                                   C'est la Parole du Seigneur.



 
Les clous enfoncés
 
            Un clou est une petite tige de métal pointue, souvent à tête, utilisée pour fixer, assembler ou suspendre divers matériaux.
 
            L'Ecriture emploie l'image du clou permettant de suspendre un objet de valeur et de le placer à une certaine hauteur afin de le mettre à l'abri des prédateurs. Il s'agit pour nous de conserver à tout prix l'intégralité de la Parole de Dieu. Certains, encore aujourd'hui, voudraient détruire tout ou partie de ce Livre (Jér. 36 : 23)
            En contraste avec un certain Shebna, très soucieux du souvenir de son nom, à sa propre gloire - même après sa mort, comme Absalom – (2 Sam. 18 : 18), Dieu suscite son serviteur Eliakim (qui signifie : Dieu veut établir), ancêtre et type de Christ dans l'éclat de sa splendeur millénaire. La clef de la maison de David est sur son épaule. L'Eternel lui dit : « Je te fixerai comme un clou dans un lieu sûr… et on suspendra sur lui toute la gloire de la maison de son père (Es. 22 : 23, 25 ; voir aussi Zach. 10 : 4 où « le clou » est un des titres du Seigneur).
 
            Les Juifs, revenus de la captivité, rendaient grâce à Dieu qui ne les avait pas abandonnés, mais leur avaient donné « un clou » (c'est-à-dire une place assurée) dans son saint lieu, pour éclairer leurs yeux et leur redonner un peu de vie dans leur servitude (Esd. 9 : 8).
 

           Des vérités importantes de l'Evangile ont peut-être été souvent « martelées » en nous, comme on frappe avec un marteau sur la tête d'un clou (Jér. 23 : 29). Inscrites dès notre enfance dans notre mémoire, ces vérités ne peuvent plus s'effacer de notre esprit. Sont-elles aussi gravées dans notre coeur ? Alors, par suite de « l'oeuvre d'un seul Pasteur », nous possédons désormais ce qui ne peut plus être arraché, même par l'Ennemi . 
           Ce que nous avons entendu, il ne faut pas seulement le croire ; il faut le vivre ! Nos vies ne sont-elles pas souvent absorbées par la recherche de notre bien-être terreste, des plaisirs éphémères, ou encore d'une carrière brillante dans ce monde ? Ne nous laissons pas accaparer par tout ce qui nous ferait perdre de vue l'essentiel : l'attachement à la Parole de Dieu. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3 : 16-17).
            Demandons à Dieu que notre vie lui soit davantage consacrée, afin que nous vivions réellement pour Celui qui pour nous « est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15). Souvenons-nous aussi de cette parole du Seigneur : « Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11 : 28).
 
 
                                    
                                                                                                                                                                   Ph. L     01.09.08