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NOTES SUR LE LIVRE DU PROPHETE ESAIE (11)
 
 
 
E – CONTROVERSE DE L'ETERNEL AVEC SON PEUPLE AU SUJET DES IDOLES (fin)
 
 
 
            3- La fidélité de Dieu envers son peuple :
 
                        A cause de son infidélité, le peuple attire sur lui la colère de l'Eternel. Aveuglé par son idolâtrie, il n'en a pas même conscience et ne le prend pas à coeur. Pourtant, même en le châtiant, Dieu va montrer sa fidélité, car il est son peuple.
 
 
                                   3.1 Israël, racheté (43 : 1-20)
 
                        D'entre tous les peuples, Israël est le seul qui appartienne à l'Eternel ; pourtant, malgré la fidélité de Dieu, il a été le témoin infidèle.
                        Dans la continuité de cette fidélité divine, l'Eternel lui a fait traverser les eaux, mais il n'a pas été submergé ; il a marché dans le feu, mais la flamme ne l'a pas consumé, car le Saint d'Israël, son sauveur était avec lui. Dieu se trouvait avec son peuple de la même manière que dans le buisson ardent qui n'avait pas subi l'action du feu (Ex. 3 : 2). Il était avec les siens quand ils étaient sous les conséquences de leurs fautes pour les garder et les délivrer. Il sera avec eux encore lorsqu'Il viendra pour les rassembler. C'est alors qu'il dira au nord : « Donne », et au midi : « Ne retiens pas » (v. 6). Ils seront tous ramenés de cette façon, même ceux qui sont au bout de la terre, ayant été appelés de son nom et créés pour sa gloire.
                        Après cela, Dieu se glorifiera devant toutes les nations en ouvrant les yeux de son peuple et en lui donnant aussi des oreilles pour entendre sa voix. Ainsi, devant tous, ils rendront témoignage que l'Eternel est Dieu.
                        Pour sa propre gloire, Il fait des choses encore plus grandes que dans le passé, lorsqu'Il avait tiré son peuple du pays d'Egypte pour lui faire traverser les grandes eaux dans lesquelles le Pharaon et toute son armée furent engloutis (Ex. 14 : 27-28). Ce qu'Il va faire à nouveau pour son peuple est beaucoup plus merveilleux. Il est le « Même » (v. 10). C'est là son nom.
 
 
                                   3.2 Infidélité d'Israël (43 : 21-28)
 
                        Ce peuple formé pour raconter sa louange n'avait pas su le faire, mais au contraire l'Eternel est obligé de lui dire : « Tu m'as asservi par tes péchés, tu m'as fatigué par tes iniquités... Ton premier père a péché et tes médiateurs se sont rebellés contre moi » (v. 24, 27).
 
                        Comment donc l'Eternel sera-t-il glorifié au milieu d'une telle infidélité ? C'est en effaçant toutes leurs transgressions à cause de lui-même. Il ne se souviendra plus de leurs péchés (v. 25).
 
                        Oui, Il est bien toujours le « Même ». N'a-t-Il pas agi de semblable manière envers chacun de nous ? Quelle sera sa gloire quand il sera « admiré dans tous ceux qui auront cru » et « glorifié dans ses saints » (2 Thes. 1 : 10) !
 
 
                                   3.3 Israël, serviteur de l'Eternel (44 : 1-8)
 
                        « Et maintenant écoute, Jacob, mon serviteur, et toi, Israël, que j'ai choisi » (v. 1).
 
                        Ces premiers versets ne sont-ils pas de nature à parler au coeur de ce peuple qui a été si infidèle ? Ils sont comme une conclusion de tout ce qui lui a été dit dans les chapitres précédents. C'est dans son coeur et dans sa grâce infinie que Dieu a puisé les motifs pour agir d'une telle manière envers ses élus. Il rassure Jacob et répand de riches bénédictions sur sa semence. Ceux-ci sont ses témoins. C'est pourquoi Dieu leur dit : « Celui-ci dira : Moi, je suis à l'Eternel ; et celui-là s'appellera du nom de Jacob ; et celui-là écrira de sa main : Je suis à l'Eternel, et se nommera du nom d'Israël » (v. 5).
 
                        Ce Dieu était avant toutes choses ; c'est Lui qui les a toutes formées, même Jacob dès le sein de sa mère ; quand tous ses desseins seront accomplis, Il sera encore le seul Dieu. Il n'y en a pas d'autre que lui (v. 8). Par ces paroles pleines de grâce, Il veut rassurer les siens et bannir toute crainte de leur coeur.
 
                        Cette page sera d'un grand encouragement pour les fidèles du jour à venir. Ces déclarations seront le gage d'une délivrance plus grande que celle qui eut lieu par la main de Cyrus.
 
 
                                   3.4 Vanité des idoles (44 : 9-20)
 
                        Dans ces versets, le prophète fait une description ironique des idoles et stigmatise ceux qui se confient en elles. Comment un être qui a reçu une intelligence de la part de Dieu pour le connaître et le servir peut-il tomber dans un tel égarement ? Fondre une image avec beaucoup de peine ou se tailler un morceau de bois et s'en faire un dieu devant lequel on se prosterne en lui adressant sa prière, l'autre partie de ce même bois devant servir à se chauffer et à cuire les aliments ! On ne rentre pas en soi-même pour se dire : « N'ai-je pas un mensonge dans ma main droite ? » (v. 20).
 
 
                                   3.5 Appel à Israël (44 : 21-28)
 
                        Si Israël n'a pas été un témoin du vrai Dieu, les idoles ont rendu témoignage à la folie de ce peuple. Nous pouvons bien ajouter qu'elles sont les témoins de la folie d'une grande partie de la chrétienté. « Souviens-toi de ces choses, ô Jacob, et toi, Israël, car tu es mon serviteur » (v. 21). Ne t'es-tu pas, toi aussi, égaré après ces abominations ? Israël ne s'en souvient pas ; lorsque le démon de l'idolâtrie, qui s'en est allé pour un temps, reviendra, Israël retombera dans sa folie d'une manière plus effrénée que la première fois ; il adorera celui qui viendra en son propre nom.
                        Ce jour est proche, nous le savons. Hélas ! Ce peuple, aujourd'hui encore, est aveugle et sourd. Mais, malgré tout, Israël demeure le serviteur de l'Eternel, qui se plaît à le lui rappeler : « Tu ne seras pas oublié de moi. J'ai effacé comme un nuage épais tes transgressions, et comme une nuée tes péchés » (v. 21-22). Nuage et nuée lui voilaient la gloire de Celui qui est dans le ciel. Le coeur de Dieu ne peut se contenir, tant sa tendresse envers son peuple est grande : « Reviens à moi, car je t'ai racheté » (v. 22). Lui dispose de toutes choses, en possède une parfaite connaissance. Il appelle par son nom celui qui va délivrer le peuple de Babylone : Cyrus ! O incrédules, volontairement aveugles, jusques à quand fermerez-vous les yeux à la vérité et à l'évidence ? Trois cents ans à l'avance, le prophète de Béthel a appelé Josias par son nom (1 Rois 13) ; plus de cent cinquante ans avant sa naissance, Cyrus est nommé par le prophète Esaïe (v. 28).
 
                        Un jour, la parole de la vérité transpercera comme une épée ceux qui n'auront pas voulu recevoir l'amour de la vérité pour être sauvés. Lecteur, qu'en est-il de vous ?
 
 
                                   3.6 Prophétie sur Cyrus (45 : 1-13)
 
                        L'Eternel avait donc appelé Cyrus et lui avait donné son nom. Cela montre l'intérêt qu'Il lui portait, car il allait être un instrument dans sa main pour la délivrance de Jacob, son serviteur, et d'Israël, son élu. Il est allé devant lui, ouvrant les battants des portes, aplanissant les choses élevées et lui donnant les richesses nécessaires pour faciliter la mission qu'il lui avait confiée en faveur de son peuple (v. 2-3).
 
                        Ainsi l'Eternel avait ceint de force Cyrus, mais celui-ci ne le connaissait pas, car les Perses n'adoraient pas l'Eternel : ils avaient leur propre religion. Ils pouvaient détester les idoles et détruire avec mépris celles qui étaient à Babylone, ce n'était là que des contestations d'homme à homme, d'hommes pécheurs et mortels.
 
                        Dans tous les lieux où brille le soleil, il n'y a qu'un seul Dieu, Il est unique et il n'y en a pas d'autre (v. 5-6). Ayant fait toutes choses, Il est digne de toute gloire et nul ne saurait contester avec Lui. Il a suscité Cyrus et bâtira Jérusalem. Qui donc pourrait discuter avec Lui au sujet de sa manière d'agir ?
 
 
                                   3.7 Le Dieu d'Israël, « Dieu juste et sauveur » (45 : 14-25)
 
                        Miséricordieux, Dieu invite son peuple à s'enquérir auprès de Lui touchant sa manière de faire et l'oeuvre de ses mains. Tout est grâce et sagesse de sa part. Bientôt, tous ceux qui font des idoles s'en iront confus et Israël, sauvé d'un salut éternel, ne sera pas confus ; les nations devront se prosterner devant Lui et le supplier, disant : « Certainement, Dieu est au milieu de toi ; il n'y en a pas d'autre, point d'autre Dieu » (v. 14).
                        Cette scène nous rappelle celle que l'apôtre Paul décrit dans l'épître aux Philippiens : « Dieu l'a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, terrestres, et infernaux et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2 : 10-11).
                        Il est un Dieu juste et sauveur, non seulement pour Israël, car tous les bouts de la terre sont invités à se tourner vers Lui pour être sauvés (v. 21-22). Cela se réalisera particulièrement à la fin ; mais maintenant, par l'évangile, un salut plus glorieux encore est annoncé à toutes les nations.
 
 
 
            4- La ruine de Babylone : chapitre 46 et 47   
 
                       
                                            4.1 La chute de Babylone (46 : 1-2)
 
                        L'Eternel, une fois de plus ici, va montrer la folie et le néant des idoles de Babylone ; elles ne lui ont été d'aucun secours et elles ont coûté fort cher. Il lui a fallu prodiguer l'argent et l'or pour les avoir.
                        Les Babyloniens se prosternent devant elles, ils les adorent et leur adressent leurs prières. Mais le conseil de l'Eternel doit s'accomplir irrévocablement et Il va convoquer, du levant, un oiseau de proie et, du pays lointain, l'homme de ses desseins, celui qui fondra tel un rapace sur la ville idolâtre. Certes, les images taillées ne pourront tirer du péril ni la ville ni ses habitants. Au contraire, ceux-ci feront de vains efforts pour les sauver de devant l'envahisseur. Chargées sur des animaux pour fuir, elles deviendront un fardeau pour eux. Ensemble, ils s'affaisseront et les idoles deviendront ainsi un butin, ceux qui se sont confiés en elles seront emmenés captifs dans la honte et la confusion.
 
                                                 
                                   4.2 Le seul vrai Dieu (46 : 3-13)
 
                        En contraste avec les faux dieux, nous savons maintenant ce que l'Eternel est pour son peuple. Il avait porté le résidu de la maison d'Israël et, s'étant chargé de lui dès avant sa naissance, Il le portera jusqu'à sa vieillesse, jusqu'à ses cheveux blancs (v. 4). Il l'a fait dans le passé, le fera encore, maintenant et dans l'avenir, car il est le Même. « Ecoutez-moi », lui dit-il, « Souvenez-vous... Mon conseil s'accomplira » (v. 3, 9, 10). Je vais envoyer Cyrus qui va vous délivrer de tous les lieux où je vous ai envoyés en captivité. J'ai fait approcher ma justice et mon salut. « Je mets en Sion le salut, et sur Israël, ma gloire » (v. 13).
                        Telle est la fin magnifique qu'Il s'est proposée pour son peuple, malgré son idolâtrie, sa folie et la multitude de ses fautes. Comme une mère, Il les a portés. Oh, combien longtemps ! Bientôt, montrant sa gloire dans ce peuple choisi pour lui-même, Dieu sera glorifié dans ceux au sujet desquels il sera dit : « Qu'est-ce que Dieu a fait ? » (Nom. 23 : 23).
 
                       
 
                                   4.3  L'annonce de l'effondrement de la monarchie babylonienne (47 : 1-15)
 
                        Trois choses accompagnent toujours l'idolâtrie : la corruption, l'orgueil et la séduction. Le prophète les dénonce ici et prononce sur elles le jugement.
 
                        Babylone avait reçu de la part de l'Eternel l'autorité sur les nations. La ville avait même été, dans la main de Dieu, un instrument pour châtier son peuple infidèle, mais elle n'a pas pensé à ce que serait sa propre fin. Dans son orgueil, elle s'est élevée et a dit dans son coeur : « C'est moi, et il n'y en a pas d'autre » (v. 8). N'était-elle pas appelée « maîtresse des royaumes » (v. 5) ?
                        Elle vécut dans les voluptés, elle n'eut confiance que dans sa sagesse et sa connaissance, assurée de maintenir sa position par le grand nombre de ses sortilèges. Au surplus, aveuglée en raison de sa haine contre le peuple de Dieu, elle n'avait usé d'aucune miséricorde envers lui.
 
                        L'Eternel a vu tout cela et le jour arrive où Il exercera sa vengeance ; il n'y aura alors personne qui puisse l'arrêter. La honte de l'infâme sera vue de tous et celle-ci, dépouillée, descendant du piédestal sur lequel elle pensait pouvoir se tenir par son iniquité, devra s'asseoir par terre, dans le silence et la confusion, pour entrer dans les ténèbres. Deux choses lui arriveront en un instant, en un seul jour : la privation d'enfants et le veuvage (v. 9).
                        Nul sortilège ne pourra la délivrer et une désolation qu'elle n'a pas connue ni soupçonnée viendra sur elle subitement. Toute sa prétendue connaissance des cieux et de l'avenir tournera à sa confusion. Ces choses seront comme du chaume que le feu brûle et dont il ne reste rien, ni charbon pour se chauffer ni feu qui éclaire.
 
                        Quand nous lisons ce chapitre, ne nous semble-t-il pas assister à la scène décrite dans le livre de l'Apocalypse (chap. 17- 18), lorsqu'il nous fait connaître le jugement subit de Babylone assise sur sept montagnes ?
                        Le coeur de l'homme n'a pas changé dans l'histoire des siècles et les mêmes fautes attirent sur lui les mêmes jugements.
                        Malgré la pleine lumière apportée par l'Evangile, on agit aujourd'hui comme au milieu des pires ténèbres du paganisme. Quel sera donc le jugement qui va fondre sur la chrétienté actuelle ?
 
 
 
            5- La purification de Juda : chapitre 48
 
 
                        L'Eternel ne nous parle pas dans ce chapitre des idoles de Babylone et de sa méchanceté, mais bien de celles des Juifs, descendants de Juda. Cette tribu représente la nation, car les dix autres étaient depuis longtemps en captivité lorsqu'elle a été transportée à Babylone. Ils juraient par le nom de l'Eternel, faisaient mention du Dieu d'Israël et se nommaient d'après la ville sainte. Possédant les oracles de l'Eternel, ils connaissaient des choses qui n'avaient jamais été révélées à d'autres. Par ce moyen, ils savaient que l'Eternel qui s'occupait d'eux était Dieu. Leurs privilèges ont donc augmenté leur responsabilité, car ils n'ont pas mieux agi que les nations qui les entouraient. Comme elles, ils ont servi les idoles et ont été obstinés dans leurs coeurs. Dans une telle folie, ils auraient été disposés à leur attribuer ce qu'ils avaient reçu de l'Eternel. Ils ont été appelés transgresseurs dès l'origine de leurs voies. Pourquoi donc l'Eternel ne les avait-il pas retranchés ? C'est à cause de son nom et de sa louange, ne voulant pas être glorifié par un autre. Il diffère sa colère et purifie le peuple dans le creuset de l'affliction. Dans sa tendre sollicitude, Il l'appelle comme une mère le fait à l'égard de son enfant : « Ecoute-moi... Approchez-vous de moi, écoutez ceci... » (v. 12, 16).
 
                        Israël n'a pas prêté l'oreille à ses commandements. S'il l'avait fait, quelle part aurait-il eue ? Sa paix aurait été comme un fleuve et sa justice semblable aux flots de la mer ; sa semence, comme le sable et ceux qui sortent de ses entrailles, aussi nombreux que le gravier des mers. Son nom n'aurait pas été retranché ni détruit de devant l'Eternel (v. 18-19).
                        Mais Israël n'a pas écouté et, en conséquence, le voici à Babylone. Est-ce donc la fin des voies de l'Eternel envers son peuple ? Non ! « Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens, avec une voix de chant de joie ! Déclarez et faites entendre ceci, portez-le jusqu'au bout de la terre ; dites : l'Eternel a racheté son serviteur Jacob ! » (v. 20).
                        L'Eternel est le Même et se glorifie en présence de toute la folie de son peuple. Pour lui, Il accomplit une délivrance de Babylone plus grande que celle de l'Egypte ; elle n'est qu'une image réduite d'une autre plus grande encore n'ayant lieu qu'à la fin des temps. Alors s'accomplira la parole du psalmiste : « Quand l'Eternel rétablit les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui songent. Alors notre bouche fut remplie de rire, et notre langue de chants de joie ; alors on dit parmi les nations : l'Eternel a fait de grandes choses pour ceux-ci ! L'Eternel a fait de grandes choses pour nous ; nous en avons été réjouis » (Ps. 126 : 1-3).
                         Mais « il n'y a pas de paix, dit l'Eternel, pour les méchants » ( v. 22).