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NOTES SUR LE LIVRE DU PROPHETE ESAIE (8)
 
 
 
C – L'ASSYRIEN (suite)
 
 
                        Les jugements sont maintenant terminés et tous les ennemis sont détruits, anéantis. La longue discipline à laquelle a été soumis le peuple de Dieu a porté ses fruits : il est brisé, humilié et n'a plus aucune confiance en l'homme, il est rendu bienheureux par l'arrivée de son Messie. Le roi règne en justice, tout est changé, mis en ordre et la bénédiction s'étend au loin même parmi les nations.
                        Nous éprouvons une grande joie à constater cet heureux changement apporté par le roi qui, actuellement encore, est caché dans les cieux. Mais bientôt Il s'assiéra sur le trône de David. Nous pouvons aussi nous réjouir en nous souvenant que le moment où Il apparaîtra dans sa gloire est proche et, en attendant, combien il est précieux à nos coeurs de considérer les gloires variées de sa personne ! Ce chapitre en est rempli. Nous en mentionnerons quelques-unes, laissant au lecteur la joie de les rechercher sous la conduite du Saint Esprit, qui prend les choses qui sont de Lui et les communique à nos âmes (Jean 16 : 14).
 
 
            3- Le roi de justice : chapitre 32
 
 
                                   - Il est le Roi qui règne « en justice » (v. 1) :
                        C'est le seul qui soit caractérisé par la justice. Par la grâce de Dieu, il y a eu des rois fidèles qui ont été justes et droits. Toutefois, bien des faiblesses pourraient leur être reprochées. Prenons, par exemple, le roi David. Il fut, certainement, un souverain selon le coeur de Dieu et, lorsqu'il nous est parlé de la fidélité d'un de ses successeurs, il est dit qu'il « marcha dans les voies de David, son père » (2 Chr. 34 : 2). Malgré cela, celui auquel Dieu rend lui-même un si beau témoignage a été injuste plus d'une fois. Mais le roi dont il est question au premier verset de ce chapitre est étonnant : il règne « en justice ». Il va apporter à notre pauvre humanité, qui soupire sous l'esclavage d'un maître dur et cruel, la justice que tous les hommes réclament maintenant. Nous pouvons bien dire avec le psalmiste : « Hâte-toi... ne tarde pas ! » (Ps. 40 : 13, 17). Puissions-nous tous faire partie de « ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8) !
                        Ce roi glorieux est entouré de nobles et de princes ; ils ont une place d'honneur dans son royaume. Qui sont ces personnages ? Les princes, selon les Ecritures, sont ceux qui ont remporté des victoires ; les nobles, eux, ont écouté, gardé et mis en pratique sa parole. Ils maintiennent les droits du Roi pendant le temps de son absence ; ayant souffert avec lui, bientôt ils régneront avec lui. Voici des titres de noblesse et des positions bien enviables. Ils peuvent être la part du plus humble des croyants. Si nous savions mieux apprécier de telles choses, nous mettrions plus de diligence à obtenir ces titres.
 
                                    - Il est « une protection contre le vent et un abri contre l'orage » (v. 2a) :
                        Il est un homme, mais quel homme ! N'est-il pas seul capable de nous mettre en sûreté, d'une façon parfaite, au milieu des éléments déchaînés ?
                        C'est le même qui dormait sur une mer démontée par la tempête, puis, se levant, commanda aux vents et à la mer ; alors, « il se fit un grand calme » (Matt. 8 : 26). Heureux ceux qui le connaissent et sont sous sa puissante main dans les jours troublés que nous traversons. Il vaut la peine de se tenir bien près de Lui.
 
                                    - Il est « comme des ruisseaux d'eau dans un lieu sec » (v. 2b) :
                        Les gloires de sa personne sont infinies. Lorsqu'Il était dans le plus complet abaissement, Il a dit : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre » (Jean 7 : 37-38). Il a dit aussi : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais ; mais l'eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4 : 14). Il est la source abondante, le fleuve de la vie aux salutaires eaux, comme le dit un cantique.
 
                                    - Il est « comme l'ombre d'un grand rocher dans un pays aride » (v. 2c) :
                        Ce n'est pas seulement quand Il était sur la terre qu'Il était la source des eaux, mais pendant l'éternité, c'est lui qui désaltérera tous ceux qui ont cru en lui. Dès ici-bas, nous pouvons trouver un doux repos à son ombre, et en jouir près de lui. Bientôt, nous verrons sa gloire, nos yeux le contempleront, nos oreilles entendront les paroles ineffables qui sortent de sa bouche. Alors, étant rendus intelligents par lui, notre langue ne bégayant plus, mais parlant clairement, que de choses nous aurons à dire et pour lesquelles nous le louerons ! Nous les exprimerons parfaitement, car, alors, nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12).
 
 
                        Ce roi de justice mettra toutes choses à leur vraie place. Les hommes vils, les avares, les iniques, les femmes qui se complaisent dans les vanités et la terre elle-même, auront affaire à son gouvernement auquel nul ne pourra échapper. Alors la bénédiction millénaire et la joie seront partout. Les semailles et la moisson se feront en tout lieu dans cette terre de paix et de bonheur.
 
 
 
 
            4- Promesses en faveur de Jérusalem : chapitre 33
                       
 
                        Lorsque le Seigneur apparaîtra pour établir son règne, tout ne sera pas mis en ordre par le seul fait de son apparition et tous ses ennemis ne seront pas détruits en un instant. Bien au contraire, Il abattra successivement tous les adversaires d'Israël.
                        La Bête et le faux prophète seront anéantis à sa venue, et il y aura d'autres nations qui devront subir son jugement. Plusieurs d'entre celles-ci seront exterminées par le moyen des fidèles du résidu d'Israël, lorsqu'Il aura mis dans leurs bouches les louanges du Dieu Fort et, dans leurs mains, une épée à deux tranchants « pour exécuter la vengeance contre les nations, des châtiments au milieu des peuples, pour lier leurs rois de chaînes et leurs nobles de ceps de fer ; pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit » (Ps. 149 : 6-9). Alors, progressivement, les ennemis seront abattus devant eux.
                        Ceci nous aide à comprendre le commencement du chapitre 33, comme d'autres pages prophétiques.
 
 
                                    4.1 Le sixième malheur (33 : 1-13)
 
                        Un terrible adversaire, qui n'a pas encore été détruit et auquel s'adresse le sixième malheur, nous est présenté. Son nom n'est pas mentionné, mais nous pouvons, sans crainte de nous tromper, voir ici le Gog dépeint dans le prophète Ezéchiel (chap. 38, 39).
                        En ce jour-là, quand le peuple habitera en sécurité dans son pays restauré, de mauvaises pensées monteront au coeur de cet ennemi. Il dira : « Je monterai dans un pays de villes ouvertes, je viendrai vers ceux qui sont tranquilles, qui habitent en sécurité, qui tous habitent là où il n'y a pas de murailles, et chez qui il n'y a ni barres ni portes, pour emporter un butin et faire un pillage » (Ezé. 38 : 11-12). Il croit pouvoir s'emparer des richesses du peuple de Dieu, enlever de l'argent et de l'or, prendre du bétail et des biens et emporter un grand butin. Il ne se doute pas que sa cupidité, son incrédulité et sa folie vont le conduire dans la terre d'Israël afin d'y apporter lui-même ses propres richesses et y être détruit. Il pensait pouvoir butiner et c'est lui qui va être dépouillé. En ce jour-là, la fureur de l'Eternel lui montera au visage et ce malheureux ennemi sera anéanti sur les montagnes d'Israël. Pendant sept mois, les fils d'Israël enterreront leurs cadavres et pendant sept ans ils brûleront leurs armes.
 
                        A la vue de ces armées innombrables, le peuple sera dans la détresse, cela se conçoit. « Eternel, use de grâce envers nous, nous nous sommes attendus à toi » (v. 2), disent-ils du fond de leurs coeurs. Leur détresse sera d'autant plus grande qu'ils auront déjà joui de la bénédiction et que, dans ce moment-là, elle semblera vouloir leur échapper. Les vaillants hommes crient au dehors, les messagers de paix pleurent, les routes sont désertes, le pays mène deuil et languit. L'ennemi a oublié que l'Eternel est là. Pourtant, il sait que d'autres ennemis du peuple ont déjà été anéantis. Le peuple d'Israël est en danger d'oublier, lui aussi, que l'Eternel est là. Au lieu de regarder au Seigneur, il recherche les ressources qui sont sous sa main. Les scribes enregistrent les armées ; les peseurs comptent l'argent et l'or qui sont disponibles ; l'enregistreur compte les tours de la ville qui peuvent servir à se défendre. Pourquoi donc toute cette activité et cette crainte ? Les ennemis vont être détruits par l'Eternel lui-même et on ne les reverra plus.
                         
 
                                   4.2  La délivrance et le pardon (33 : 14-24)
 
                        Quand le peuple est à la dernière extrémité, l'Eternel se montre dans sa puissance. Certes, il n'a besoin ni d'armées, d'argent, de murailles ni de tours pour délivrer son peuple et la cité dans laquelle Il a mis son nom et où Il établit le trône de sa gloire.
 
                        Nous trouvons ici trois classes de personnes dont l'état moral est mis en évidence :
                                   - les ennemis incrédules anéantis
                                   - les pécheurs impies encore dans Sion et en détresse
                                   - les fidèles marchant dans la justice et délivrés.
                        Ces derniers verront le Roi dans sa beauté. Quelle joie pour leurs coeurs !
 
                        En quelques mots, la fin de ce chapitre nous donne une description de la bénédiction qui sera en Sion, la cité des « assemblées solennelles » du peuple (v. 20), pendant le règne de justice et de paix. Ce sera une demeure tranquille pour toujours. Là, l'Eternel y sera magnifique, le tout de son peuple, son législateur, son juge, son roi, son sauveur. Dans ce jour-là, les heureux habitants de Jérusalem partageront les dépouilles du grand butin apporté par leurs ennemis. La maladie n'existera plus. Heureux peuple pardonné, béni, en paix sous le sceptre glorieux de son Messie ! Alors, les promesses faites à Abraham et David seront accomplies et l'Eternel glorifié par son peuple.
 
 
           
            5- Châtiment des nations et bénédiction d'Israël : chapitres 34 et 35
 
                        Les chapitres 34 et 35 sont en contraste l'un avec l'autre. Le premier nous fait connaître le sort d'Edom, le second, celui de Jacob.
           
                        Edom a méprisé les promesses divines et a préféré des avantages immédiats aux bénédictions éternelles. Il a prospéré dans le monde ; ses fils y sont devenus des chefs (Gen. 36). C'étaient de grands hommes avant qu'il y eût un roi en Israël, autrement dit, avant que Christ règne. Jacob, par contre, malgré toutes ses fautes, s'est attaché aux promesses de l'Eternel et au pays qui avait été donné par lui en héritage à Abraham et à sa semence. Tandis qu'Edom et sa postérité devenaient grands et puissants dans la montagne de Séhir, Jacob était sous la discipline de l'Eternel, dans la souffrance et le mépris.
 
                        Maintenant, les positions sont changées. Le jugement a atteint Edom et la bénédiction est venue sur Jacob.
 
 
                                   5.1 Destruction d'Edom (34 : 1-17)
 
                        Il arrive fréquemment, dans les pages prophétiques, que le Saint Esprit s'interrompe dans le cours du sujet traité, pour revenir en arrière et nous donner des renseignements complémentaires sur ce qu'il nous a déjà enseigné, surtout s'il s'agit d'un événement important. C'est ce qui nous est présenté dans ce chapitre.
                        Nous avons déjà vu le jugement de toutes les nations, mais au milieu d'elles, il y en a une méritant une mention spéciale, celle d'Esaü, qui est Edom, le frère de Jacob. Son nom rappelle qu'il était un profane, car c'est à la suite de son marché avec Jacob où, pour un plat de lentilles, il vendit son droit de premier-né, qu'il fut appelé de ce nom, Edom, signifiant « roux » (Gen. 25 : 30). A ses yeux, ce plat de lentilles valait mieux que les promesses divines. Dans la suite, il ne montra aucun changement dans sa façon d'apprécier les choses qui sont du domaine de la foi. Nous n'entrerons pas dans ces détails connus de tous les lecteurs de la Parole. Edom était donc un profane et sa postérité devint un des ennemis acharnés du peuple d'Israël.
                        Le prophète Abdias brosse un sombre tableau de la méchanceté d'Edom à l'égard de son frère Jacob. Et il annonce aussi le jugement qui doit l'atteindre, en raison de cette méchanceté : « A cause de la violence faite à ton frère Jacob, la honte te couvrira et tu seras retranché pour toujours... Tu n'aurais pas dû regarder le jour de ton frère, le jour de son désastre ; et tu n'aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, au jour de leur destruction, et tu n'aurais pas dû ouvrir ta bouche toute grande au jour de la détresse. Tu n'aurais pas dû entrer dans la porte de mon peuple, au jour de leur calamité ; ni regarder toi non plus, sa misère, au jour de sa calamité ; et tu n'aurais pas dû porter la main sur ses richesses au jour de sa calamité ; et tu n'aurais pas dû te tenir au carrefour pour exterminer ses réchappés... au jour de la détresse » (Abdias 1 : 10, 12-14). Comme conséquence de cette inimitié, il ne restera rien de la maison d'Esaü à la fin.
                        Au psaume 83, nous trouvons Edom à la tête des nations liguées contre le peuple de Dieu. Au lieu de l'anéantir comme elles se l'étaient proposé, celles-ci vont être « comme la balle devant le vent », elles seront poursuivies par la tempête et épouvantées par l'ouragan. C'est de ce jugement qu'il est question dans le chapitre dont nous nous occupons maintenant : le jour de la vengeance de l'Eternel. Son épée sera enivrée du sang de ses ennemis ; ce carnage aura lieu dans le pays d'Edom : « Les rivières d'Edom seront changées en poix, et sa poussière en soufre, et son pays deviendra une poix brûlante ; ni jour ni nuit elle ne sera éteinte, sa fumée montera à toujours ; de génération en génération, il sera désert » (v. 9-10). Les images employées ici sont effrayantes et nous montrent l'horreur du jugement qui atteindra ce malheureux peuple, ennemi de Dieu et des siens.
 
 
                                   5.2 Bénédiction et joie de la Canaan future (35 : 1-10)
 
                        La longue patience de l'Eternel envers Edom n'a eu aucun résultat, son coeur n'a pas été changé. Aussi comprenons-nous que le dernier des prophètes commence son livre en ces termes : « J'ai haï Esaü » (Mal. 1 : 3). N'a-t-il pas été haïssable pendant de longs siècles de support ?
 
                        En revanche, la discipline à laquelle Jacob fut soumis a porté ses fruits. La foi, mise à l'épreuve, a été épurée. Enfin, brisé, meurtri et n'ayant plus aucune confiance en lui-même, ce peuple se reposant uniquement sur la grâce et la miséricorde divines peut jouir du plein accomplissement de toutes les promesses. C'est alors qu'il entre dans la bénédiction attendue pendant si longtemps, au moment même où le jugement vient atteindre Edom. Cette bénédiction est le sujet du chapitre 35.
 
                        Ainsi se termine la troisième grande division d'Esaïe. Nous n'entrerons pas dans les détails qui nous sont donnés dans ce chapitre, car ce ne sont pas ici les bénédictions que nous attendons. Les nôtres sont spirituelles et dans les lieux célestes, tandis que celles d'Israël seront matérielles et terrestres. Il y aura alors un changement moral dans le coeur du peuple et sur la terre, même dans les parties les plus éloignées du pays d'Israël. Ce sera une bénédiction universelle. Le Dieu de Jacob viendra dans sa magnificence ; il y aura partout l'allégresse et la joie. Toutes les conséquences du péché disparaîtront de la terre. Celui qui autrefois avait été dans l'abaissement et l'humiliation, ayant manifesté Sa puissance pour délivrer ceux que le diable avait asservis, reviendra. Dans ce jour-là, il déploiera cette puissance d'une manière bien plus étendue. De nouveau, il ouvrira les yeux des aveugles, il fera entendre les sourds, et les boiteux sauteront comme des cerfs. Les eaux jailliront dans le désert. La grâce sera répandue en tous lieux. Ce ne sera plus dans un chemin resserré et hérissé de dangers, comme maintenant, que marcheront les rachetés de Jacob. Sur une grande route, suivant un même chemin, tous ensemble, ils viendront à Sion pour se prosterner devant l'Eternel avec chant de triomphe : « Une joie éternelle sera sur leur tête ; ils obtiendront l'allégresse et la joie, et le chagrin et le gémissement s'enfuiront » (v. 10).
 
                        Seigneur, quand sera-ce ?