bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
                                 Aveuglement ou discernement spirituel ?
 

 Dieu invite les hommes à se tourner « des ténèbres à la lumière » (Act. 26 : 16-18)
 Quelques exemples dans l'Ecriture d'hommes caractérisés par un état d'aveuglement physique et spirituel
 Des entraves au discernement spirituel du croyant
 Une marche dans la crainte de Dieu et la séparation du mal rend capable de discerner la volonté de Dieu
 Le remède divin à l'état d'aveuglement des chrétiens


            Dans son état naturel, l'homme est aveugle, il est dans les ténèbres. Ces ténèbres morales l'ont envahi parce que le péché l'a éloigné de Dieu, seule source de lumière et de vie. La lumière divine fait ressortir l'opposition, l'incompatibilité qui existe entre elle et les ténèbres. « Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l'ont pas comprise » (Jean 1 : 5).
 
 
Dieu invite les hommes à se tourner « des ténèbres à la lumière » (Act. 26 : 16-18)
           
                        - « La vraie lumière » apportée par Jésus
 
            Christ est apparu ici-bas, « la vraie lumière », mais Il y a été rejeté : « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière : car leurs oeuvres étaient mauvaises » (Jean 1 : 9-11 ; 3 : 19-20). Cependant, nous le voyons tout au long de son chemin accomplir son oeuvre de grâce. Il ouvre les yeux des aveugles (Matt. 9 : 27-29 ; 11 : 5 ; 12 : 22 ; 15 : 30-31 ; 20 : 29-34 ; 21 : 14 ; Marc 8 : 22-26 ; 10 : 46-52 ; Luc 4 : 19 ; 7 : 22 ; Jean 9) – illustration de l'oeuvre qu'Il opère encore aujourd'hui, en vertu de sa mort expiatoire et de sa résurrection glorieuse. L'évangile est prêché dans ce monde, le même qu'annonçait l'apôtre Paul, envoyé par le Seigneur vers les nations « pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière (Act. 26 : 16-18).
            Le peuple d'Israël ayant rejeté son Messie, puis le témoignage du Saint Esprit, est l'objet d'un jugement de Dieu, agissant dans son gouvernement ; ses oreilles ont été rendues pesantes, ses yeux ont été fermés (Es. 6 : 10) ; un voile est mis sur les Ecritures dont le sens lui est caché, et sur le coeur de ce peuple infidèle, coupable d'avoir crucifié Christ. Dans un jour à venir, le voile sera levé, ses yeux seront ouverts (Es. 29 : 18). C'est pendant le temps de la grâce, alors que ce jugement pèse sur Israël, que l'Evangile est prêché parmi les nations, s'adressant à tous sans exception.
 
 
                        - Les efforts de Satan pour « aveugler »  les hommes
 
            Satan déploie des efforts incessants pour empêcher l'homme de recevoir l'Evangile : « le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendit pas pour eux » (2 Cor. 4 : 4). En dépit de cette opposition, Dieu opère, par sa Parole et son Esprit (Jean 3 : 3-5) afin d'amener des âmes à la connaissance de la vérité, les arrachant à la puissance de Satan. Encore aujourd'hui, Il ouvre les yeux des aveugles !
            Nos yeux ouverts, nous avons à repousser les assauts, à déjouer les ruses d'un adversaire qui ne se tient jamais pour battu et essaie, par tant de moyens, de nous « aveugler » à nouveau. Si nous ne veillons pas, si nous ne prenons pas garde, bien que nous ne soyons plus « dans la chair », il nous fera vivre « selon la chair », nous conduisant ainsi à agir comme les incrédules, comme ceux qui sont encore « aveugles » et nous serons alors de ceux qui dorment « parmi les morts ». Ceux qui dorment n'ont aucune vision ; ils sont semblables à des aveugles – et même à des morts ». Comment pourraient-ils donc « marcher soigneusement… comme étant sages » ? (Eph. 5 : 14-15).
 
 
 
Quelques exemples dans l'Ecriture d'hommes caractérisés par un état d'aveuglement physique et spirituel
 
            Nous sommes sans doute tout à la fin de la dispensation de la grâce. Dans les Ecritures, à plusieurs reprises, la fin d'une dispensation est caractérisée par un état d'aveuglement.
 
                        - Eli, le sacrificateur (1 Sam. 2- 3)
 
            Alors que le temps des Juges approchait de son terme et que le premier prophète (Samuel) allait être suscité, l'infidélité de la sacrificature était manifeste. Les fils d'Eli foulaient aux pieds les droits de l'Eternel et ceux des fidèles qui s'approchaient pour adorer. Au sein d'un tel état de choses, Eli manquait du discernement spirituel qui l'aurait conduit à faire face à ses responsabilités. En effet, ses yeux commençaient à être troubles, il ne pouvait voir ». Et encore : « il avait les yeux fixes et il ne pouvait voir » (1 Sam. 3 : 2 ; 4 : 15). Certes il comprenait que ses fils agissaient mal et, même, souffrait de leur conduite et les reprenait (2 : 22-24), mais il ne discernait pas ce qu'il aurait dû faire. Eli était un homme pieux, mais manquant de l'énergie nécessaire pour exercer l'autorité qui lui appartenait ; le discernement spirituel lui faisait défaut pour cela (2 : 27-36 ; 3 : 12-13).
            Il ne suffit pas de voir le mal, de le désapprouver, il convient de s'en séparer. Bien des choses, aujourd'hui encore, sont susceptibles de retenir un chrétien pieux qui voit le mal et en souffre, mais ne s'en sépare pas. Ce seront, par exemple, des relations selon la chair, des sentiments auxquels on donnera le pas sur tout autre chose.
            Quelle obéissance et quelle fidélité que celle des fils de Lévi ! Ils prirent leur épée contre leur frère, leur compagnon, leur intime ami, malgré tout ce qu'il leur en coûtait ; il était douloureux d'accomplir l'acte que leur commandait l'Eternel, s'adressant à eux par la bouche de Moïse, mais ils mirent de côté les sentiments du coeur, car la gloire de l'Eternel passait avant tout ! Pour Eli également, il était pénible d'agir à l'égard de ses fils et il a reculé devant l'accomplissement de ce devoir ; aussi, Dieu lui a fait adresser cette parole : « tu honores tes fils plus que moi » (1 Sam. 2 : 29-30 ; voir Matt. 10 : 37). Dans son aveuglement, il avait fait passer les sentiments de son coeur avant la gloire de l'Eternel. Peut-être pensait-il que, tout en réprouvant le mal de ses fils, il pouvait cependant le tolérer, user de grâce envers eux ? – Quel aveuglement ! – N'ayant pas retenu ses fils, ne s'étant pas séparé du mal qu'ils avaient commis, Eli en demeurait solidaire (voir 1 Sam. 2 : 29 ; remarquez le « vous » dans lequel Eli est compris). Aussi Dieu va le mettre de côté ! Combien c'est sérieux. Malgré sa piété, il est considéré comme un sacrificateur infidèle, car Dieu déclare : « Je me susciterai un sacrificateur fidèle » (v. 35).
 
 
                        - Les hommes de Jabès (1 Sam. 11 : 1-2)
 
            L'Ammonite, ennemi du peuple de Dieu et à l'égard duquel un jugement sévère avait été prononcé (Deut. 23 : 3-4) monte et campe contre Jabès de Galaad. Les hommes de Jabès reculent devant le combat qu'il eût fallu livrer à l'adversaire et préfèrent lui proposer une alliance, prêts à le servir. A cette alliance, Nakhash l'Ammonite pose une condition : « Que je vous crève à tous l'oeil droit » (v. 2). Manquer d'énergie pour le combat, perdre de vue la position de séparation qui est celle du peuple de Dieu, s'associer au mal sous quelque forme que ce soit, conduira toujours à ce résultat : oeil droit crevé, affaiblissement de la vision spirituelle.
 
 
                        - Samson (Jug. 16)
 
            Les Philistins ont pu s'emparer de Samson et lui crever les yeux, parce que sa force s'en était allée : « l'Eternel s'était retiré de lui » (v. 20). Pourquoi en était-il ainsi ? Parce qu'il avait perdu l'un des caractères du nazaréat ! Celui qui devait être « nazaréen de Dieu dès le ventre de sa mère » (13 : 7) avait livré le secret de sa force et le rasoir était passé sur sa tête. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets : si nous ne sommes plus des « séparés », si nous ne manifestons pas les caractères du nazaréat, nous serons sans force spirituelle, sans discernement spirituel.
 
 
                        - Sédécias (2 Rois 25 : 1-7)
 
            Sédécias, dernier des rois de Juda, a eu également les yeux crevés (v. 7). Comme pour Samson, il s'agissait d'un jugement de Dieu. Sédécias avait fait ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel. Il avait refusé de s'humilier après avoir entendu les paroles de Jérémie, dites de la part de Dieu ; il avait rejeté l'autorité de Nébucadnetsar, bien que ce dernier lui eût fait jurer par Dieu ; il avait roidi son cou et endurci son coeur pour ne pas retourner à l'Eternel (2 Chr. 36 : 12-13). Une telle conduite reçoit sa punition. L'aveuglement peut constituer un jugement gouvernemental envers celui qui marche dans le chemin de la désobéissance et qui, méprisant les avertissements de Dieu et sa répréhension, refuse d'écouter et de s'humilier. Il en a été ainsi, nous l'avons vu, pour le peuple d'Israël.
 
 
 
Des entraves au discernement spirituel du croyant
 
            Le manque de discernement des croyants va souvent de pair avec un état d'enfance spirituelle (Héb. 5 : 12) ; c'est l'une des raisons pour lesquelles tant de fausses doctrines ont pu, hélas, se propager aisément dans la chrétienté. Beaucoup de chrétiens restent de « petits enfants » (Eph. 4 : 14), alors qu'ils devraient se développer et croître « dans la grâce et la connaissance de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ (2 Pier. 3 : 18).
 
                        - Le manque de nourriture puisée dans la Parole de Dieu
 
            Si nous sommes « charnels » au lieu de nourrir nos âmes de la Parole et de Christ dans la Parole, nous demeurerons – comme autrefois les Corinthiens (1 Cor. 3 : 1-2) – des nains spirituels. Et cela, malgré toutes les prétentions à la connaissance et à la puissance ! Une étude purement intellectuelle de la Bible n'aidera guère au développement du croyant (elle serait plutôt un obstacle), car les vérités du saint Livre doivent être goûtées et senties par le coeur dans lequel l'amour de Dieu a été versé, de telle façon que le tranchant de la Parole soit éprouvé par une conscience exercée. C'est seulement ainsi que la vie spirituelle est enrichie et que la marche pratique correspond à la pensée de Dieu.
 
 
                        - La prédominance laissée à nos propres pensées ou à nos sentiments
 
            L'absence de discernement conduit souvent le croyant à ne se laisser guider que par ses propres sentiments. Combien, par exemple, seraient en peine d'expliquer pour quelle raison ils se rattachent à telle dénomination plutôt qu'à telle autre ? Ils ont trouvé quelque sympathie, on leur a manifesté une affection à laquelle ils ont été sensibles et c'est ce qui, en définitive, les a décidés. Cela dénote, au fond, un certain égoïsme : n'est-ce pas dire que l'on va dans le rassemblement pour soi, au lieu d'y aller pour Dieu ? Si, au contraire, on a saisi par la foi que c'est Dieu qui veut rassembler les siens, on sera conduit à rechercher dans sa Parole les enseignements qu'Il nous donne à cet égard. Ce ne seront plus alors les sentiments naturels qui guideront, mais la Parole de Dieu.
            Si, par grâce, nous avons été instruits à ce sujet, ne nous arrive-t-il pas, cependant, de manquer de discernement soit pour ce qui concerne notre marche individuelle, soit pour ce qui concerne la vie et l'administration de l'assemblée ? Là aussi, les considérations sentimentales naturelles ont parfois plus de poids que celles qui devraient seules nous diriger. Nous arrêterions-nous à de telles considérations si nos âmes étaient tellement occupées et nourries de Christ qu'il nous devienne impossible de faire passer quoi que ce soit avant la gloire du Seigneur et ses intérêts ici-bas ?
 
                        - L'attirance vers ce qui plaît au coeur naturel
 
            Pour que nous puissions « discerner les choses excellentes », il est nécessaire que « notre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence » (Phil. 1 : 9-11) – c'est-à-dire, que la vie divine en nous se développe et porte des fruits. Si, au contraire, nous recherchons ce qui plaît à nos coeurs naturels, nous n'aurons pas le discernement qui convient dans les choses de Dieu. Peut-être, dans telle ou telle circonstance, aurons-nous le désir d'être fidèle, d'accomplir la volonté de Dieu, mais nous ne saurons pas « voir » ce qu'il nous demande. Qui ne l'a expérimenté ?
            De sorte que si nous vivons « selon la chair », nous manquerons de discernement dans les choses spirituelles et, par suite, nous nous laisserons conduire par les pensées de nos propres coeurs au lieu de nous laisser gouverner par la volonté de Dieu.
 
 
 
Une marche dans la crainte de Dieu et la séparation du mal rend capable de discerner la volonté de Dieu
 
            L'apôtre Pierre nous dit que celui qui ne manifeste pas les caractères du nouvel homme est « aveugle » (2 Pier. 1 : 5-9). Il n'a pas le discernement de son propre état, l'aurait-il des pensées de Dieu ? Pour que nous soyons rendus capables de « discerner la volonté de Dieu » (Rom. 12 : 2), il faut que nous marchions habituellement, dans sa crainte, séparés du mal et vivant de la vie de Christ. « Ne vous conformez pas à ce siècle », siècle qui est caractérisé par l'activité des pensées de l'homme et par les ténèbres dont Satan est le prince. C'est la séparation extérieure ; elle doit découler d'une vraie séparation intérieure pour Dieu : « soyez transformés par le renouvellement de votre entendement ». Le croyant fidèle évitera toute conformité au monde – social, politique ou religieux – parce qu'il a une nouvelle nature qui doit produire chez lui une nouvelle manière de penser et d'agir. Son entendement est renouvelé, renouvellement effectué une fois pour toutes, car le nouvel homme est une création entièrement nouvelle et non le résultat de l'amélioration du vieil homme. Dans la mesure dans laquelle le croyant vit de la vie du nouvel homme, une séparation intérieure est produite de laquelle découle la séparation extérieure qui nous transforme, ou nous transfigure. Cette transformation est obtenue par la contemplation de « la gloire du Seigneur » (2 Cor. 3 : 18), car c'est Lui qui nous a donné la vie nouvelle, qui en est aussi l'objet et l'aliment. Ainsi « transformés », nos pensées ne sont plus celles du coeur naturel, elles sont en accord avec les pensées de Dieu, de telle sorte que nous avons le discernement de sa volonté. Cette volonté est « bonne, et agréable, et parfaite ». Seul le coeur renouvelé peut le dire en vérité. Au contraire, pour la vieille nature, pour le croyant qui vit « selon la chair », la volonté de Dieu est chose pénible et ne présente aucun des trois caractères que nous venons de rappeler. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » (Rom. 8 : 7). Il y a donc là une pierre de touche : si la volonté de Dieu (que nous n'aurons pas discernée nous-mêmes, mais qui nous aura été présentée) nous est un lourd fardeau, c'est que nous vivons « selon la chair ». Elle est « bonne, et agréable, et parfaite » pour celui qui a suivi les exhortations de Romains 12 : 2. Combien cela nous éclaire quant notre véritable état !
 
 
 
Le remède divin à l'état d'aveuglement des chrétiens
 
               Ce que la Parole de Dieu dit au sujet de la fin de l'histoire de l'Eglise responsable contient des enseignements qui concernent tout spécialement les chrétiens aujourd'hui, puisqu'ils sont au terme de cette histoire.
 
                        - L'appel du Seigneur à Laodicée (Apoc. 3 : 14-22)
 
            L'un des traits qui caractérisent Laodicée, c'est l'aveuglement ! Ce qui est plus grave encore, c'est qu'elle n'en a même pas conscience : « Tu ne connais pas que, toi, tu es…. aveugle… » (v. 17). L'assemblée à Laodicée se glorifie de tout ce qu'elle croit posséder et estime n'avoir besoin de rien. Comme elle connaît peu son véritable état ! Elle n'a pas le sentiment de sa misère, de sa pauvreté, de son aveuglement. Elle ne sait pas ce qui est selon la pensée de Dieu. « Tout y était, a-t-on dit, obscur quant à la vérité et incertain quant au jugement du mal.
            Mais le remède est là pour Laodicée, et pour nous tous aujourd'hui : «  Je te conseille d'acheter de moi… un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies ». Il faut aller à Lui. Pour « acheter » il faut payer, et le prix, c'est le renoncement à tout ce qui plaît au coeur naturel, au monde et à ses convoitises, à tout ce qui est de la chair, même la chair sous son caractère religieux, car c'est toujours la chair. A Laodicée, on avait cherché les satisfactions de son coeur, on s'était laissé guider par ses propres sentiments, on n'avait pensé qu'à soi, au fond. Il faut porter le fer rouge à tout cela, réaliser Rom. 6 : 11 ; Gal. 2 : 19-20 ; 5 : 24-25 ; 6 : 14, - quelque douloureux que ce soit pour la chair. Puis le coeur se tourne vers Christ ! Plus d'aveuglement lorsque l'oeil est fixé sur ce seul objet ! – « La lampe du corps, c'est l'oeil ; si donc ton oeil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière » (Matt. 6 : 22). Rien alors n'entrave plus l'activité du Saint Esprit qui peut agir sans être contristé, et qui vient occuper le coeur de Christ. Les yeux ouverts par le divin collyre, le discernement spirituel, qui résulte de ce que nous avons « l'onction de la part du Saint », est retrouvé.
 
 
                        - Des ressources qui demeurent à la disposition de tout croyant
 
               Toutes les ressources nécessaires sont à notre disposition : « sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété » (2 Pier. 1 : 3). Nous sommes inexcusables et combien coupables si nous ne les utilisons pas. Participants de la nature divine, la nature morale de Dieu, nous sommes rendus capables, par l'action du Saint Esprit en nous, de produire les fruits de cette nature, de joindre l'un à l'autre ses caractères : vertu, connaissance, tempérance, patience, piété, affection fraternelle, amour. Si ces choses sont en nous et y abondent, nous manifesterons une sainte activité et nous porterons des fruits dans ce qui est vraiment la vie chrétienne : la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Nous ne serons plus, alors, semblables à « de petits enfants, ballottés et emportés çà et là par tout vent de doctrine… », mais, « étant vrais dans l'amour, nous croîtrons en toutes choses jusqu'à lui… » (Eph. 4 : 13-16). « Le connaître, Lui… » (Phil. 3 : 10), c'est l'objet du chrétien. Cette connaissance est le plus haut degré du développement spirituel : les « pères » connaissent Celui qui est dès le commencement (1 Jean 2). Quel contraste avec l'état d'enfance qui va généralement de pair avec le manque de discernement spirituel ! L'apôtre Pierre ajoute : « celui en qui ces choses ne se trouvent pas est aveugle… » (2 Pier. 1 : 9).
 
 
                        - La confession de notre véritable état, afin de recevoir le « collyre » divin
 
            Combien nous avons à nous humilier de ce que « ces choses » se trouvent si peu en nous ! Nous manifestons peu ces divers caractères, nous manquons d'amour les uns à l'égard des autres, nous manquons surtout d'un amour vrai. Si nous avions une claire vision spirituelle, nous aurions à l'égard de chacun le comportement adéquat, les paroles appropriées – celles qui sont « dans un esprit de grâce, assaisonnées de sel » (Col. 4 : 6) – et ainsi, nous serions utiles à nos frères comme à « ceux du dehors », nous agirions en vue de leur bien. C'est ce qui caractérise l'amour selon Dieu.
            Mais surtout, le discernement qui nous fait si gravement défaut ouvrirait nos yeux sur notre propre état et, dans le jugement de nous-mêmes, nous irions chercher le secours et les directions auprès de Celui qui veut nous aider et nous conduire. Quel pas nous aurions déjà fait si nous avions vraiment conscience de ce qui nous concerne, de ce qui concerne nos maisons, nos frères, les assemblées ! C'est par là qu'il faut commencer. Dieu veuille nous exercer chacun à cet égard !
 
 
 
            Lecteurs inconvertis, qui demeurez encore dans les ténèbres, venez à Jésus, « la lumière du monde », afin d'avoir « la lumière de la vie » (Jean 8 : 12). N'attendez pas qu'il soit trop tard, car « c'est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6 : 2) ; « la nuit vient » pour les incroyants ! dit le Seigneur.
            Et nous qui, par la grâce de Dieu, sommes des « enfants de lumière », désirons vraiment marcher dans la lumière. Vivons chaque jour dans la crainte de Dieu et la séparation du mal. Sachons reconnaître devant Lui notre manque de discernement ; écoutons le conseil de Celui qui nous invite à acheter de Lui un collyre pour oindre nos yeux afin que nous puissions voir !
 
 
 
                      D'après un article de Paul FUZIER  (« Messager évangélique » 1949 – p. 253)