POURSUIVEZ LA SAINTETE (8)
6- La victoire
Lire : Psaume 17 : 5 ; Romains 8 : 37 ; 14 : 4 ; 2 Corinthiens 12 : 9, 10 ; Philippiens 4 : 12
6.1 : Les caractéristiques de la victoire
- Elle est toujours acquise par Christ lui-même.
« Quand tu soutiens mes pas dans tes sentiers, mes pieds ne chancellent point » (Ps. 17 : 5). « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37). « Il sera tenu debout, car le Seigneur est puissant pour le tenir debout » (Rom. 14 : 4).
- La victoire produit
* la joie : « Car tu as été mon secours, et à l'ombre de tes ailes je chanterai de joie » (Ps. 63 : 7) ;
* la reconnaissance et la louange : « Mon coeur est affermi, ô Dieu ! mon coeur est affermi ; je chanterai et je psalmodierai » (Ps. 57 : 7).
Elle ne doit jamais produire d'orgueil. « Que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe » (1 Cor. 10 : 12).
- La victoire n'est pas remportée une fois pour toutes, car l'ennemi ne s'avoue jamais vaincu. Il rôde sans cesse autour de nous, attendant le moment qui lui paraîtra propice pour lancer une nouvelle attaque (1 Pier. 5 : 8). C'est pourquoi le croyant doit, après une victoire, redoubler de vigilance et de fermeté, afin qu'après avoir tout surmonté, il tienne ferme (Eph. 6 : 13). Il ne nous est dit nulle part que nous puissions déposer l'armure à un certain moment. Nous jouirons du repos dans le ciel ; nous ne devons pas le chercher sur la terre. « Demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés » (Phil. 4 : 1). Cette fermeté se manifeste par la constance et la persévérance avec lesquelles nous poursuivrons le combat, en dépit de tous les obstacles et de tous les dangers. Pour cela, nous avons besoin d'être « fortifiés en toute force... pour toute patience et constance, avec joie » (Col. 1 : 11). Nous savons où se trouve cette force : dans le Seigneur. « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Eph. 6 : 10). Il est fidèle et nous affermira et nous gardera du méchant (2 Thes. 3 : 3). Celui qui nous a gardés d'un péché pendant un instant, peut nous en préserver constamment. « Or grâces à Dieu qui nous mène toujours en triomphe dans le Christ » (2 Cor. 2 : 14).
- Le Seigneur promet une récompense au vainqueur. « Bienheureux est l'homme qui endure la tentation ; car, quand il aura été manifesté fidèle par l'épreuve, il recevra la couronne de vie, qu'il a promise à ceux qui l'aiment » (Jac. 1 : 12). « Ne rejetez pas loin votre confiance qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises » (Héb. 10 : 35, 36). Nous trouvons également dans Apoc. 2 et 3, diverses récompenses promises à celui qui vaincra.
Mais la plus belle récompense du racheté sera la glorification de Christ à sa venue. « Tout en étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire, afin que l'épreuve de votre foi... soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 6, 7).
6.2 : Les diverses sortes de victoires
Nous avons vu que notre lutte était contre Satan et ses agents (la puissance spirituelle de méchanceté) et que l'ennemi se sert de moyens divers pour nous séduire. La Parole mentionne diverses victoires.
- La victoire sur Satan
« Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant » (1 Jean 2 : 14). Où donc les « jeunes gens » ont-ils puisé la force qui leur a permis de vaincre le méchant ? Dans la Parole de Dieu, qui demeurait en eux. L'efficacité de cette épée de l'Esprit qu'est la Parole de Dieu a été pleinement démontrée par le Seigneur Jésus lui-même. Lorsqu'il fut tenté par le diable, au désert, il ne le vainquit pas en invoquant son autorité divine, comme il aurait pu le faire. Mais, en Homme parfait et obéissant, il a seulement fait appel à l'autorité de la Parole de Dieu, opposant celle-ci à chacune des tentations par lesquelles Satan s'efforçait de le faire sortir de sa position de dépendance envers Dieu. Imitons cet exemple et nous vaincrons comme lui, en disant avec foi : « Il est écrit ».
Une autre source de puissance pour vaincre Satan se trouve dans le sang de l'Agneau. « Nos frères... l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage » (Apoc. 12 : 11). Christ a remporté la victoire sur Satan à la croix. « Par la mort, il rendit impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort c'est-à-dire le diable » (Héb. 2 : 14). Le croyant peut toujours s'appuyer sur cette victoire de Christ, car elle est sienne, puisqu'il est mort et ressuscité avec Christ. Il triomphe en la croix de Christ, comme lui-même a triomphé de la puissance de Satan par la victoire de la croix. Le sang de l'Agneau possède une puissance immuable, la « puissance du sang de l'alliance éternelle » (Héb. 13 : 20), puissance qui déploie ses effets aussi bien pour le salut des pécheurs que dans la marche du croyant. « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7).
- La victoire sur l'erreur
Il y a, au sein de la chrétienté, des esprits « qui ne confessent pas Jésus Christ venu en chair ». Comment les discerner et les vaincre ? Par la puissance du Saint Esprit qui nous « conduit dans toute la vérité, car il ne parle pas de par lui-même, mais il dit ce qu'il a entendu » (Jean 16 : 13, 14). « Pour vous, dit l'apôtre Jean, vous êtes de Dieu, enfants, et vous les avez vaincus (les esprits d'erreur), parce que celui qui est en vous (le Saint Esprit) est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4 : 4).
- La victoire sur le monde
Le Seigneur Jésus lui-même a vaincu le monde (Jean 16 : 33). Comment le croyant peut-il, à son tour, remporter la victoire sur ce système diabolique ? Par la foi. « Tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et c'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? (1 Jean 5 : 4, 5). Nous en avons un exemple en Abraham. Lorsqu'il dut se séparer de Lot, il ne leva pas les yeux sur Sodome. Dieu lui avait fait des promesses et son coeur y était tellement attaché par la foi, qu'il ne pensait pas à la plaine du Jourdain. Il en va de même pour nous aujourd'hui encore : dans la mesure où nos coeurs seront attachés, par la foi, aux promesses de Dieu, nous pourrons vaincre le monde.
- La victoire sur l'adversité
L'apôtre Paul énumère diverses circonstances ou manifestations de puissance que le croyant rencontre dans sa course et dont il doit triompher, afin qu'elles ne le séparent pas de l'amour de Christ et de l'amour de Dieu (Rom. 8 : 35-39). Ces circonstances et puissances adverses peuvent-elles être surmontées victorieusement ou vont-elles nous écraser au point que nous ne jouirons plus de cet amour ? « Au contraire, s'écrie l'apôtre, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés ». C'est plus qu'une victoire ; c'est le triomphe de la foi qui s'appuie entièrement sur Jésus, le grand vainqueur. La foi ne cherche pas à éviter l'adversité, mais elle l'affronte dans l'assurance qu'elle peut toutes choses en Celui qui la fortifie. Telle est la puissance qui a permis à d'innombrables martyrs de demeurer fermes et heureux jusqu'à la mort.
Tel fut le cas, au début du 3ème siècle, d'une jeune veuve appartenant à la noblesse carthaginoise et nommée Vivia Perpetua. Agée de 22 ans, elle fut condamnée, à cause de sa foi chrétienne, à être livrée, dans l'arène, à une vache furieuse. Au moment d'aller au supplice, elle entonna un psaume. De même, Jérôme de Prague, brûlé à Constance le 30 mai 1416, se rendit au bûcher, écrit le futur pape Pie II, « comme à une joyeuse fête ». Du milieu des flammes, on put l'entendre distinctement chanter en latin l'hymne de Pâques : « Salut, ô jour de fête, à jamais digne d'être célébré ». D'autres faits semblables pourraient être rapportés en grand nombre.
6.3 : Exemples de victoires
Il est instructif d'étudier quelques exemples d'hommes de Dieu ayant remporté des victoires ; cette étude met en lumière avant tout les conditions morales de la victoire, conditions valables dans tous les temps.
- Gédéon (Juges 6 : 11-16 ; 7 : 1, 2, 7, 15-22 ; 8 : 28)
Gédéon réalise la ruine du peuple (6 : 13), mais il veille à mettre en sûreté la nourriture nécessaire pour lui-même et les siens (v. 11). Il importe de se nourrir de la Parole dès sa jeunesse et d'en faire provision.
Gédéon fait preuve d'humilité et reconnaît sa faiblesse (v. 15).
Il connaît Dieu, et a fait l'expérience de sa grâce, de sa bonté. Il peut lui bâtir un autel et l'appeler « l'Eternel de paix » (v. 24).
Il obéit à Dieu et détruit les idoles de son père, rendant ainsi témoignage de sa foi (v. 25-32).
Ainsi fortifié, il est revêtu de l'Esprit de l'Eternel et appelle le peuple au combat (v. 34, 35).
Sa foi est mise à rude épreuve : des 32 000 hommes qui s'étaient présentés pour la bataille, Dieu n'en conserve que 300, c'est-à-dire moins de 1% ! (7 : 1-8). Là encore se manifeste l'obéissance de Gédéon qui prouve sa foi en la promesse de Dieu en renvoyant le reste du peuple.
Tout doit être de Dieu. Avant la bataille, il fortifie Gédéon (v. 9-14). Un gâteau de pain d'orge, figure d'un Gédéon sans force ni valeur aux yeux des hommes, anéantit le camp de Madian. Gédéon se prosterne (v. 15).
Trois cents hommes portant une cruche, une torche et une trompette, mais pas d'armes, demeurant chacun à sa place, brisent leurs cruches, sonnent de la trompette et crient : « L'épée de l'Eternel et de Gédéon ». Les ennemis s'entre-tuent, la victoire est complète ; c'est Dieu seul qui l'a remportée en employant un instrument sans force, mais obéissant. La victoire de Gédéon est celle de la foi.
- Samuel (1 Sam. 7 : 1-14)
Samuel commence par rassembler le peuple à Mitspa, où ils jeûnent et confessent leurs péchés. Si nous tolérons le péché dans notre marche, nous n'aurons ni communion avec le Seigneur, ni puissance pour remporter la victoire. La confession doit s'accompagner d'une véritable humiliation (Israël jeûne et répand de l'eau devant l'Eternel) (v. 5-6).
En présence de l'ennemi, Samuel offre un agneau en holocauste à l'Eternel et intercède pour Israël. Lui n'avait aucune part aux péchés du peuple. Il peut donc s'approcher de Dieu et invoquer son secours. « Et l'Eternel l'exauça » (v. 7-9). Samuel est, en cette circonstance, un beau type du Seigneur : Jésus Christ, le juste, est notre avocat auprès du Père, et lui est la propitiation pour nos péchés (1 Jean 2 : 1).
Dieu intervient en personne et met les Philistins en déroute. Samuel reconnaît que c'est à cette intervention en grâce qu'est due la victoire : il dresse la pierre d'Eben-Ezer et dit : « L'Eternel nous a secourus jusqu'ici » (v. 10-12).
- David (1 Sam. 17)
La victoire que David remporta sur Goliath met en lumière deux faits primordiaux conditionnant cette victoire, savoir :
* sa confiance absolue en Dieu : « L'Eternel qui m'a délivré de la patte du lion et de la patte de l'ours, lui me délivrera de la main de ce Philistin » (v. 37). Cette confiance inébranlable en Dieu a caractérisé David durant toute sa vie et il l'exprime à plusieurs reprises dans ses Psaumes. Elle est la condition première de la victoire, car sans la foi en la puissance de Dieu, nous allons au-devant de la défaite. « Dieu a parlé une fois ... deux fois j'ai entendu ceci, que la force est à Dieu » (Ps. 62 : 11).
* David n'avait en vue que la gloire de Dieu. « Moi, dit-il à Goliath, je viens à toi au nom de l'Eternel des armées, du Dieu des troupes rangées d'Israël, que tu as outragé... Et toute la terre saura qu'il y a un Dieu pour Israël » (v. 45, 46). Puissions-nous avoir toujours en vue la gloire de Dieu au moment où l'ennemi s'approche pour nous livrer bataille !
- Josaphat (2 Chr. 20 : 1-30)
L'extraordinaire victoire de Josaphat – mais les victoires de la foi ne sont-elles pas toutes extraordinaires ? – fait ressortir quelques leçons bien instructives pour nous.
D'abord nous trouvons chez Josaphat, comme chez les hommes de Dieu déjà mentionnés, une confiance absolue en Dieu. Lorsqu'on lui annonce que l'ennemi s'approche en force, il ne recherche pas de secours humain (par exemple, en faisant alliance avec un roi étranger), mais « il tourna sa face pour rechercher l'Eternel, et proclama un jeûne par tout Juda » (v. 3, 4).
Josaphat sait parler à Dieu. Il remonte aux sources, pour ainsi dire, en lui rappelant sa promesse à Abraham, « ton ami », et la manière dont Dieu avait accompli cette promesse en donnant le pays de Canaan à Israël pour toujours (v. 7-11). Quel repos pour le coeur du chrétien, engagé dans la lutte, de pouvoir parler au Seigneur et lui rappeler ses promesses !
L'assurance de Josaphat se traduit par une sérénité totale, à la différence de l'incrédulité de la chair qui s'agite fiévreusement et prend mille arrangements « pour mettre toutes les chances de son côté » (voir, par exemple, Jacob en maintes circonstances). « Il n'y a point de force en nous devant cette grande multitude qui vient contre nous, et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi ! » (v. 12).
Dieu répond par la bouche de Jakhaziel : « Cette guerre n'est pas la vôtre, mais celle de Dieu... Ce n'est point à vous de combattre en cette affaire ; présentez-vous et tenez-vous là, et voyez la délivrance de l'Eternel qui est avec vous » (v. 14-17). Que fait Josaphat ? Il adore, avec le peuple tout entier, et rend grâces pour une victoire future ! Il établit des chantres qui proclament devant les troupes équipées : « Célébrez l'Eternel, car sa bonté demeure à toujours » (v. 18-21). Josaphat avait une telle confiance en la parole de Dieu que, pour sa foi, la victoire était déjà remportée. Quel exemple que cette foi du coeur qui « est l'assurance des choses qu'on espère, et la conviction de celles qu'on ne voit pas » (Héb. 11 : 1). Par elle, nous nous emparons des promesses de Dieu, « étant pleinement persuadés que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir » (Rom. 4 : 21).
6.4 : Quelques conseils
Les enseignements de la Parole exposés dans les pages qui précèdent, auront permis au lecteur de recueillir maintes exhortations. Nous aimerions cependant lui donner encore, en guise de conclusion, quelques conseils concernant la sanctification dans la vie pratique.
- Notre identification avec Christ
Rappelons, tout d'abord, que la sanctification a pour but de nous rendre toujours plus semblables à Christ, de nous transformer de gloire en gloire en la même image. Cette identification ne sera parfaite que lorsque nous serons au ciel. Mais, dès ici-bas, elle se réalise en trois points :
* Christ est mort et le croyant est mort avec lui. Par conséquent, il a l'immense privilège de pouvoir se tenir pour mort quand la chair veut agir – et cela par la puissance du Saint Esprit. Tenir la chair dans la mort, c'est ne faire aucun cas de ses désirs, mais c'est aussi refuser d'entrer en lutte avec elle. « Lorsque nous prêtons l'oreille aux sollicitations de la chair ou si, même, nous entrons en lutte avec elle, nous reconnaissons comme vivant quelque chose que nous devrions tenir pour mort. Ne faire aucun cas des prétentions de la chair, voilà le vrai combat : il mène toujours à la victoire » (J.N. Darby).
* Christ est ressuscité et le croyant est ressuscité avec lui. Par conséquent, il a le privilège de vivre de la vie de Christ dans la puissance du Saint Esprit et de s'attacher aux choses du ciel. Christ est en lui. Aussi, lorsque Satan cherche à le séduire par quelque tentation, il peut toujours lui répondre avec l'assurance de la foi : « Non, j'ai beaucoup mieux ! » La jouissance des choses célestes, et, avant tout, de Christ lui-même, comble le coeur d'une telle plénitude que les vanités que peut offrir le diable apparaissent alors clairement pour ce qu'elles sont : des ordures.
* Christ est assis dans les lieux célestes et le croyant y est assis en lui. Son but est donc la gloire dans laquelle il sera bientôt introduit pour y être avec Christ, et non plus seulement en lui. En attendant ce jour, il se rappellera qu'il est en lui déjà sur la terre et que seul ce privilège glorieux, saisi et réalisé par la foi, le rend capable de porter du fruit, « car séparés de moi, vous ne pouvez rien faire ».
- Cultiver la vie nouvelle en Christ
Notre corps a besoin de soins, sans lesquels il s'affaiblit et devient malade ; de même, la santé et la vigueur du nouvel homme dépendent de l'observation de certaines règles qu'on pourrait appeler « l'hygiène spirituelle ». Tout comme le corps physique, le nouvel homme a besoin de nourriture, d'air, d'exercice et de soins de propreté.
La nourriture du nouvel homme, c'est la Parole de Dieu. Prenons donc garde à ne pas l'en priver, mais, au contraire, veillons à ce qu'elle ne s'éloigne point de notre bouche, ainsi que Dieu le commandait à Josué.
L'air nécessaire au nouvel homme, c'est la prière, cette respiration de l'âme. Sans elle, il y a asphyxie progressive. C'est pourquoi de nombreux passages nous exhortent à « persévérer dans la prière », à « veiller en elle », à « prier sans cesse », à « prier par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance ».
L'exercice, c'est le service du Seigneur. Là où il n'y a pas de zèle pour Christ, la vie spirituelle ne tarde pas à péricliter, tandis qu'un service accompli fidèlement et dans la dépendance est un facteur puissant de force et de joie. Le Seigneur désire confier « à chacun son ouvrage » et il désire que nous le servions joyeusement, avec la force que Dieu fournit. « Quant à l'activité, pas paresseux ; fervents en esprit ; servant le Seigneur » (Rom. 12 : 11). « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58). Y a-t-il, notamment pour un jeune disciple, plus noble ambition que celle d'être un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne oeuvre ? Le but de Dieu à notre égard, a dit quelqu'un, est d'avoir ici-bas un peuple qui, purifié des oeuvres mortes par le sang de Jésus Christ, le serve de franche volonté – un peuple zélé pour les bonnes oeuvres. « Ote de l'argent les scories, et il en sortira un vase pour l'orfèvre » (Prov. 25 : 4).
Les soins de propreté, c'est le jugement de soi-même. Si un croyant porte en lui un mal non jugé, l'Esprit Saint est contristé, la défaite est certaine. Si la communion est interrompue, il n'y a pas de force pour la lutte. Ce qui interrompt la communion et paralyse l'Esprit doit être reconnu, confessé, jugé et abandonné. Alors l'Esprit est libéré, la communion est rétablie et, avec elle, la force, la joie, la paix. Le jugement de soi-même est l'un des exercices les plus salutaires de la vie chrétienne. Aussi doit-il être constamment renouvelé, car il nous amène à juger la souillure en nous et nous préserve de chutes.
Il ne faut pas confondre le jugement de soi-même avec l'occupation de soi. Le premier tend à la sanctification pratique, la seconde vise à donner de l'importance au « moi », à le placer devant l'âme comme objet de sa contemplation, que ce soit pour le glorifier ou pour le dénigrer. L'occupation de soi est source de faiblesse et de stérilité, et rend impossible toute communion avec le Seigneur. Il n'est donc pas d'occupation plus pernicieuse.
D'une manière générale, il faut prendre garde à ne pas nous écarter de la sainteté intérieure, car lorsque le coeur s'éloigne du Seigneur, nous sommes privés de la lumière d'En-haut, et notre chemin devient périlleux. « Garde ton coeur plus que tout ce que l'on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4 : 23).
Puissions-nous tous, quel que soit notre âge, faire de Christ le Seigneur de notre vie, afin de dire comme l'apôtre Paul : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20). Livrons-nous entièrement à lui et sans condition. Alors Christ vivra lui-même une vie de victoire en nous. L'ultime souhait qu'il exprima dans sa prière sacerdotale ne fut-il pas : « Afin que (je sois), moi, en eux » ? Notre souhait à nous ne sera-t-il pas celui de Jean-Baptiste : « Que Lui croisse, et que moi je diminue » (Jean 3 : 30) ?
M. Tapernoux