bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
« Qui nous fera voir du bien ? »
 
 
Un psaume où David exprime sa confiance en Dieu, sa portion ! 
Des questions lancinantes posées par les hommes
Le vrai « bien » trouvé par David


 
Psaume 4 – Psaume de David
 
                             1 - Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice ! Dans la détresse, tu m'as mis au large ; use de grâce envers moi, et écoute ma prière.
                             2 - * Fils d'hommes, jusques à quand livrerez-vous ma gloire à l'opprobre ? Jusques à quand aimerez-vous la vanité et chercherez-vous le mensonge ? Sélah.
                             3 - Mais sachez que l'Eternel s'est choisi l'homme pieux. L'Eternel écoutera quand je crierai à Lui.
                             4 - Agitez-vous (ou : tremblez), et ne péchez pas ; méditez dans vos coeurs sur votre couche, et soyez tranquilles. Sélah.
                             5 - Offrez des sacrifices de justice, et confiez-vous en l'Eternel.
                             6 - * Beaucoup disent : Qui nous fera voir du bien ? Lève sur nous la lumière de ta face, ö Eternel !
                             7 - Tu as mis de la joie dans mon coeur, plus qu'au temps où leur froment et leur moût ont été abondants.
                             8 - Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Eternel ! tu me fais habiter en sécurité.
 
 
 
            Les Psaumes ou « louanges » ont été appelés parfois « le coeur des Ecritures », parce que sous une forme poétique, ils expriment avant tout des sentiments. Sentiments qui seront ceux des fidèles pendant et après le règne de l'Antichrist : souffrances, crainte… mais aussi confiance, joie, reconnaissance. Ce sont aussi généralement les sentiments du Seigneur Jésus entrant par avance en sympathie dans les souffrances du « résidu » juif, à ce moment-là. Enfin, ces sentiments peuvent pour l'essentiel être éprouvés par les croyants de tous les temps, dans des circonstances parfois très difficiles.
            En lisant le verset 6 du Psaume 4, on se demande s'il s'agit simplement d'une question cynique, ressemblant à celle de Pilate qui demandait « Qu'est-ce que la vérité ? » (Jean 18 : 38), ou du cri sincère d'une âme découragée et troublée. En général, le contexte permet d'en décider, mais ici, il peut s'agir de l'un et de l'autre.
 
 
 
Un psaume où David exprime sa confiance en Dieu, sa portion !
 
            Ce Psaume, bien qu'il se trouve dès le début du livre des Psaumes, a été composé ainsi que le précédent, par David, durant la dernière partie de son règne et de sa vie, au moment de la rébellion de son fils Absalom. Nombreux étaient ceux qui, en Israël, voyant la tournure que prenaient les affaires de David, pensaient : « Dieu l'a abandonné ! ». D'autres, étant du côté d'Absalom ou de celui de David, se demandaient probablement comment cette situation confuse allait pouvoir se dénouer. Toutes ces personnes finalement se posaient la même question, avec des motivations différentes : « Qui nous fera voir du bien ? ».
            David, suivi de fidèles compagnons, un ensemble plutôt hétéroclite comprenant également des enfants (2 Sam. 15 : 22), campait alors sur la route de Mahanaïm (2 Sam. 17 : 24). A première vue, son cas paraissait désespéré ; il avait de bonnes raisons d'être abattu. Or, il regarde avec confiance à Dieu ; il se souvient que déjà, à plusieurs reprises, Il l'avait « mis au large », quand il était dans la détresse. L'Eternel s'était servi de circonstances où son serviteur était « à l'étroit » pour lui donner à connaître Ses ressources (2 Cor. 4 : 8). Aussi David compose-t-il ce Psaume de prière et de louange ! Il s'adresse au Dieu de sa justice, qui seul le jugera justement et il Lui dit : « Quand je crie, réponds-moi ». Le grand refuge du peuple de Dieu dans la détresse, c'est la prière ! (Ps. 145 : 18). L'épreuve est toujours pleine de fruits bénis pour le croyant qui regarde vers le Seigneur. A travers les siècles,  ce psaume a apporté beaucoup de réconfort aux fidèles opprimés !
            Bien des années auparavant, David avait commis un grave péché, donnant ainsi – comme Nathan vient le lui dire, de la part de Dieu - occasion aux ennemis du Seigneur de blasphémer (2 Sam. 12 : 14). Il s'était réellement repenti, lors la visite de ce prophète. Restauré, il avait demandé à l'Eternel : « Rends-moi la joie de mon salut, qu'un esprit de franche volonté m'habite » ; et Dieu l'avait exaucé (Ps. 51 : 12).
            Toutefois, alors que le roi est « fatigué » (2 Sam. 21 : 15), il doit traverser à nouveau l'adversité : il lui faut, avec la mort successive de ses fils, rendre au quadruple. Il a affaire au « gouvernement » de Dieu et moissonne les douloureuses conséquences de son péché. Pourtant il s'écrie : « Tu as mis de la joie dans mon coeur » (Ps. 4 : 7) ! Malgré la sombre nuit, les soins du Seigneur lui donnent un sentiment grandissant de sécurité.
            Dans ce Psaume, c'est le soir ;  le roi fugitif sait qu'il est probablement poursuivi. Confiant toutefois, il affirme, comme tant d'autres croyants, et le résidu juif plus tard : « Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Eternel ! tu me fais habiter en sécurité » (Ps. 4 : 8). Ainsi, quoique grandement éprouvé par l'attitude inqualifiable de son fils Absalom acharné à sa perte, il reste rempli de paix ; le coeur du « doux psalmiste d'Israël » déborde de louange !
            David réalise la présence de Dieu et la lumière qu'eIle répand ; il goûte la paix qui vient de Lui et la joie qu'elle procure ; il comprend que l'Eternel le garde et il éprouve qu'il habite en sécurité. La confiance, fruit de sa communion avec Dieu, s'affirme encore sous les effets de la nouvelle épreuve qu'il traverse. Tels sont les principaux thèmes de ce cantique.
 
 
 
Des questions lancinantes posées par les hommes
 
            Les croyants, dans ce monde, sont toujours entourés d'incrédules cyniques, disposés à demander, pour se moquer de la piété du croyant : « Qui nous fera voir du bien ? ». Ils marchent par la vue et non par la foi. Et même des personnes pieuses, découragées par l'intensité et la durée d'une épreuve, peuvent en venir à se poser la même question.
            Aux sarcasmes des incrédules (2 Pier. 3 : 4), aux cris de détresse de ceux qui ont été gagnés par le découragement, un enfant de Dieu en communion avec son Père, doit être en mesure d'apporter une réponse claire et satisfaisante. Il est pour lui de peu d'importance d'analyser les raisons qui poussent ceux qui l'entourent à poser ce genre de question.
 
                        - des personnes incroyantes
            Ainsi, à la fin de la vie de David, les perspectives étaient si sombres que des incroyants n'hésitaient pas à l'interroger avec insolence. N'avait-il pas montré ouvertement qu'il plaçait toute sa confiance en Dieu ? Ces personnes audacieuses lui disaient en somme : « Si toutes tes prières n'ont abouti qu'à de si grandes douleurs, si toute ta piété ne t'a pas apporté de prospérité, à quoi tout cela sert-il ? Y a-t-il vraiment quelqu'un de « Tout-Puissant » qui serait en mesure de nous apporter la preuve de son action bienfaisante ? (voir Job 2 : 9). Ne sommes-nous pas seulement, en réalité, des « victimes », qui dépendent uniquement d'une chance aveugle, de la manière dont les dés tombent, subissant les conséquences parfois dramatiques des avatars qui émaillent nos vies ? Qui peut prétendre nous apporter réellement « du bien » ?       
            Ayant à connaître les mêmes attaques, les fils de Coré s'écrient : « Mes larmes ont été mon pain, jour et nuit, quand on me disait tout le jour : Où est ton Dieu ? » (Ps. 42 : 3), et plus loin, dans le même psaume : « Mes adversaires m'outragent comme un brisement dans mes os quand ils me disent tout le jour : Où est ton Dieu ? » (v. 10). La même question est posée encore dans les Psaumes 79 (v. 10) et 115 (v. 2).
            Si nous demandions à de telles personnes ce que signifie pour elles le « bien », elles répondraient probablement : pouvoir s'enrichir rapidement, avoir des enfants vigoureux et intelligents, accéder sans effort à une position en vue dans ce monde qui permettrait d'avoir de l'influence, et aussi, avant tout, jouir d'une bonne santé ! Puis, en contraste, mettant le doigt sur la pauvreté si répandue, sur les si nombreuses maladies, sur les circonstances difficiles, elles seraient promptes à poser une fois encore leurs questions lancinantes : « Qui nous fera voir du bien » et « Où est ton Dieu ?  Pourquoi n'intervient-Il pas pour faire disparaître toutes les verrues de la société ? De quelle sorte de Dieu parlez-vous ? Il reste insensible au lieu de l'empêcher, au mal et à la misère ! ». Elles ajouteraient, en guise de conclusion : « Ce n'est certainement pas votre Dieu qui nous montrera du bien ! ».
 
 
                        - des croyants éprouvés
            Parfois, des chrétiens pieux fortement éprouvés sont perplexes et s'écrient : « Mon âme est abattue au-dedans de moi…  Pourquoi m'as-tu oublié ? » (Ps. 42 : 6, 9). Ces préoccupations sont particulièrement fortes chez Habakuk (1 : 1-4) !
            Les croyants peuvent ressentir ces attaques incessantes comme « un brisement d'os ». Deux fois dans ce Psaume, David emploie d'ailleurs lui-même cette expression, si fréquente dans la bouche du résidu : « Jusques à quand … ? » (v. 2).
            Mais, conduit par l'Esprit de Dieu, David apporte une réponse convenable, après avoir commencé par demander : « Lève sur nous la lumière de ta face, ô Eternel ! » (v. 6). Il montre sa confiance, confortée par sa propre expérience : « L'Eternel m'écoutera quand je crierai à Lui » (v. 3). C'est un homme pieux que Dieu, à ce titre, a choisi. A l'égard de tels témoins, le Seigneur dit que celui qui les touche, touche à la prunelle de son oeil (Zach. 2 : 8). David est souvent un type du Seigneur qui a été, ici-bas, l'Homme pieux par excellence. Les fils d'hommes ont livré sa gloire à l'opprobre ; ils sont allés après la vanité et ont cherché le mensonge (Ps. 4 : 2).
 
 
 
Le vrai « bien » trouvé par David
 
            La conception du « bien » chez David - pourrait-on s'en étonner ? – diffère beaucoup de celle de ces cyniques auxquels il avait à faire. Comme plus tard l'apôtre Paul (Phil. 4 : 11), il avait appris à travers les épreuves que la vraie joie ne dépend pas d'une l'abondance de biens matériels, susceptibles d'ailleurs de faire totalement et subitement défaut (Prov. 23 : 4-5). Il réalise avec Habakuk, que même si tout vient à manquer, il nous reste lui-même (Hab. 3 : 17-18).
            David rappelle dans son cantique, où se trouve la vraie prospérité, le vrai bien. Ils sont dans la présence réalisée avec Dieu, goûtée dans sa lumière (Ps. 4 : 6) ; là, on trouve sa paix qui apporte la joie (v. 7) et sa protection : il fait habiter les siens en sécurité (v. 8) ! Cette corde triple des bénédictions divines ne rompt pas facilement. Elle reste solide, en se souvenant des deux liens cités par le Psalmiste : sa confiance en Dieu et son expérience au cours de sa vie des soins constants du Seigneur.
            David réalisait l'importance d'une vraie repentance. C'est indispensable pour ne pas rester pauvre spirituellement, pour avoir au contraire une âme prospère (lire Ps. 32 : 2-6). Il est vital de rester près du Seigneur : c'est avec Lui qu'on apprend à connaître le vrai bien !
            Ce « suprême bien » est à la portée du plus humble coeur racheté. David ne pouvait comprendre qu'en partie où ce bien se trouvait. Aujourd'hui, tout croyant peut en être réellement rempli. Jésus, le Sauveur, est la pleine révélation de la grâce et de la bonté de Dieu. Les croyants ont cette part sur la terre, aussi longtemps que dure la « parenthèse de la grâce ». Celle-ci a commencé après la croix, où la lumière de la gloire de Dieu a brillé dans la face de Christ. L'Orient d'en Haut nous a visités, afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres. Il a fait connaître aux hommes le salut, la rémission des péchés (Luc 1 : 77-78) ! L'ayant reçu, par grâce, nous sommes réconciliés avec Dieu par la mort rédemptrice de Jésus Christ et nous pouvons jouir de la paix et de la joie avec Dieu. « Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28) et « nous, nous l'aimons parce qu'Il nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19).
            Christ est la portion du chrétien. En s'appropriant les paroles du psalmiste, le croyant peut dire : « Tu as mis de la joie dans mon coeur, plus qu'au temps où leur froment et leur moût ont été abondants » (v. 7 ; voir Boaz : Ruth 3 : 7).
            La source de nos joies, amis croyants, est beaucoup plus élevée ; le « bien suprême » n'est-il pas de connaître Jésus ? Nous pouvons dire : « Je me coucherai et aussi je dormirai en paix, car toi seul, ô Eternel ! tu me fais habiter en sécurité (voir Ps 3 : 5). Le Seigneur dormait paisiblement dans la nacelle, son coeur n'était pas agité. Il est notre modèle, et comme aux disciples, Il peut souvent nous dire : « Où est votre foi ? » (Luc 8 : 23-24). 
 
            Ces quelques pensées, ne concernent pas, sans doute, les aspects les plus élevés de « la doctrine qui est selon la piété » (Tite 1 : 1). Toutefois les vérités et les encouragements donnés par ce Psaume sont très utiles pour tous les croyants appelés à vivre dans les temps difficiles actuels (1 Cor. 7 : 29) !    
 
 
                                                                                               Ph. L.  16.06. 06
 
 
 
               Christ est mon rocher, ma lumière et mon Sauveur, je ne crains rien.
               Il est mon rempart et mon ferme soutien, de qui pourrai-je avoir peur ?
               Même si la tempête fait rage, au plus fort de l'orage, si mon coeur est troublé,
               S'il venait à douter, accablé, Dieu ranime toujours mon courage
               Et je suis consolé. Je me confie en mon Sauveur.
               Qu'un chant s'élève de mon coeur à toi, Jésus, mon Rédempteur. Amen.