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POURSUIVEZ LA SAINTETE (4)
 
 
 
3- Veillée d'armes (lire : 1 Pier. 1 : 13-25 ; 5 : 8-11 ; 2 Pier. 3 : 11-14, 17-18)
 
            Le croyant qui veut « poursuivre la sainteté » rencontrera sur son chemin des obstacles, des difficultés, des tentations, des ennemis intérieurs et extérieurs. Il aura à soutenir une lutte. Certes, cette lutte ne représente pas le seul aspect du combat chrétien, mais l'expérience enseigne que le combat contre le péché y tient une place importante, peut-être plus particulièrement dans la vie du jeune croyant. Dans le présent chapitre, nous aimerions examiner ce que la Parole enseigne sur la préparation à cette forme de combat chrétien.
 
            La lutte peut être occasionnelle ; le croyant doit faire face à des tentations particulières, inhabituelles ; l'ennemi lance une attaque inattendue, soudaine, violente.
 
            Mais il y a aussi une lutte permanente, que nous avons à soutenir quant à nos défauts, dans la marche de chaque jour.
 
            Quelles ressources Dieu met-il à la disposition des siens pour les préparer à cette lutte et les rendre capables d'en sortir vainqueurs ? Quelle doit être leur attitude face au combat ? Comment doivent-ils s'y entraîner, afin de pouvoir l'affronter en vainqueurs ?
 
            Il est, en effet, nécessaire de se préparer à la lutte, de s'y entraîner méthodiquement, de vivre de régime en toutes choses (1 Cor. 9 : 25), entraînement qui a pour but de faire de nous des combattants. C'est parce que Satan, le monde et la chair s'efforcent de nous empêcher de manifester ce que nous sommes en Christ que nous avons à soutenir une lutte constante. Nous possédons la vie de Christ, nous sommes saints. Par conséquent, le but de notre lutte n'est pas de nous rendre saints, mais de montrer ce que Dieu a fait de nous, savoir des sanctifiés. Dieu nous a appelés dans (non pas à) la sainteté (1 Thes. 4 : 7). Il importe de saisir clairement cette vérité, afin que notre préparation à la lutte – et la lutte elle-même – ne devienne pas quelque chose de légal, qui donne de l'importance à la chair.
 
 
            3.1 : Les conditions morales de la préparation à la lutte
 
                        Les passages des épîtres de Pierre, cités au début de notre chapitre, mettent en lumière un certain nombre de conditions morales que le croyant doit observer s'il veut être un vrai combattant. En d'autres termes, il s'agit de sa responsabilité.
 
                                               - l'obéissance
 
                        Ce caractère est rappelé à trois reprises. « Elus… en sainteté de l'Esprit, pour l'obéissance… Comme des enfants d'obéissance, ne vous conformant pas à vos convoitises d'autrefois pendant votre ignorance… Ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité » (1 Pier. 1 : 2, 14, 22). Dieu requiert de ses élus l'obéissance. Celle-ci se manifeste par un esprit de dépendance qui met de côté la volonté propre. « Les qualités dominantes de la nouvelle nature sont la dépendance et la soumission » (J.N.Darby). Ce n'est pas par la connaissance de la vérité, mais par l'obéissance à la vérité que nos âmes ont été purifiées. Et c'est encore par l'obéissance à la vérité (la Parole de Dieu) que nos âmes seront purifiées dans la marche quotidienne. Il s'agit d'une adhésion joyeuse du coeur à la volonté de Dieu, et non pas d'une soumission par contrainte. « Non pas céder, mais obéir » (Vinet). Aimer le Seigneur, c'est garder ses commandements et chercher à faire ce qui lui plaît (2 Cor. 5 : 9 ; Eph. 5 : 10 ; Col. 1 : 10).
 
 
                                               - la vigilance et la sobriété
 
                        Le Seigneur a exhorté ses disciples à plusieurs reprises à être vigilants, notamment dans le jardin de Gethsémané. Bien qu'il les eût invités à veiller avec lui, ils s'étaient endormis. Aussi doit-il leur dire : « Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation ; l'esprit est prompt, mais la chair est faible » (Matt. 26 : 41). L'esprit est prompt : on a bien le désir de veiller avec le Seigneur. Mais la chair est faible : elle est sans force et ne peut rien. Il faut veiller et prier. La vigilance est liée à la prière. « Persévérez dans la prière, veillant en elle » (Col. 4 : 2). « Veillez pour prier » (1 Pier. 4 : 7). Dans l'évangile de Marc, le Seigneur termine ses enseignements par une solennelle exhortation à la vigilance : « Veillez donc… Or ce que je vous dis, à vous, je le dis à tous : Veillez » (Marc 13 : 35-37).
 
                        Quant à la sobriété, elle constitue l'une des conditions morales les plus importantes de la préparation à la lutte. Elle ne s'applique pas seulement à la nourriture et à la boisson, mais implique un contrôle de soi dans toutes les choses de la vie. Les passages cités au début de notre chapitre nous y exhortent à deux reprises (1 Pier. 1 : 13 ; 5 : 8). Il nous est dit aussi de nous conduire « avec crainte » (1 Pier. 1 : 17). La sobriété est l'une des caractéristiques des fils du jour. Puisque nous sommes tels, dit l'apôtre Paul, « veillons et soyons sobres » (1 Thes. 5 : 6).
 
 
                                               - la fermeté
 
                        Cette qualité est citée à trois reprises dans nos passages. « Etant fermes dans la foi… Mais le Dieu de toute grâce… vous affermira, vous fortifiera… Prenez garde, de peur qu'étant entraînés par l'erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté » (1 Pier. 5 : 9, 10 ; 2 Pier. 3 : 17). Pour affronter la lutte, le croyant doit être bien affermi dans la foi, c'est-à-dire dans la vérité. On voit, par les enseignements de l'apôtre Paul à Timothée, que l'on peut s'écarter de la foi (1 Tim. 6 : 4, 21 ; on peut s'écarter de la vérité en 1 Tim. 1 : 6 et 2 Tim. 2 : 18), puis s'égarer (1 Tim. 6 : 10), ce qui amène à faire naufrage quant à la foi (1 Tim. 1 : 19), à la renier (1Tim. 5 : 8), à la rejeter (1 Tim. 5 : 12) ; aux derniers temps, les pseudo-chrétiens apostasieront de la foi et seront ainsi réprouvés quant à elle (1 Tim. 4 : 1 ; 2 Tim. 3 : 8).
 
                        En contraste avec cette évolution du mal, le croyant est exhorté à garder la foi (1 Tim. 1 : 19 ; 2 Tim. 4 : 7), à la poursuivre (1 Tim. 6 : 11 ; 2 Tim. 2 : 22), à être un modèle de foi (1 Tim. 4 : 12), à combattre le bon combat de la foi (1Tim. 6 : 12), de manière à acquérir une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus (1 Tim. 3 : 13).
 
                        Comment espérer vaincre dans la lutte sans ce ferme attachement du coeur à la vérité ? Là où il fait défaut, on se laissera bien vite « entraîner par l'erreur des pervers ».
 
 
                                               - la piété
 
                        Il importe que le croyant maintienne une communion constante avec le Seigneur, s'entretenant avec lui par la prière, se nourrissant de la Parole, le servant avec zèle et dévouement, mettant toute sa confiance en lui pour les circonstances du chemin, s'appliquant à faire ce qui lui plaît. Un coeur qui se tient constamment près de la source de son bonheur, fera l'expérience que son Seigneur est avec lui au milieu de la tentation. Comme quelqu'un l'a dit, même si l'orage et la tempête font trembler parfois l'aiguille de la boussole, elle s'oriente néanmoins toujours vers le nord. De même, le coeur de celui qui vit constamment près du Seigneur, qui l'aime et jouit de son amour, se tourne toujours vers lui pour être soutenu au travers des tentations et des difficultés.
 
                        Mais le maintien de la piété exige de l'énergie et de la constance. C'est pourquoi l'apôtre disait à Timothée : « Exerce-toi toi-même à la piété » (1 Tim. 4 : 7). De même, nous avons lu l'exclamation de l'apôtre Pierre : « Quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété » (2 Pier. 3 : 11).
 
 
                                               - l'attente du retour du Seigneur
 
                        La pensée que le Seigneur vient bientôt, l'attente vivante de son retour, sont bien propres à nous faire progresser dans la sanctification, en attachant nos coeurs au Seigneur et en les détournant des choses visibles. Si nous vivons dans l'attente habituelle de l'apparition de Christ, nous n'aurons pas de peine à être séparés de ce qui sera jugé et détruit quand il viendra.
 
                        L'institution du jubilé nous donne un enseignement instructif à ce sujet. Tous les 50 ans, les terres vendues revenaient à leurs anciens propriétaires. Aussi le prix en était-il fixé à raison du nombre d'années qui devaient s'écouler jusqu'au jubilé ; on évaluait les récoltes possibles jusqu'au jubilé ; plus celui-ci était proche, moins cher était le champ (Lév. 25 : 8-16). Puisse donc la proximité du retour du Seigneur enlever aux choses de la terre leur attrait pour nos coeurs ! Et que, selon l'exhortation de l'apôtre Pierre, nous espérions parfaitement dans la grâce qui nous sera apportée à la révélation de Jésus Christ (1 Pier. 1 : 13). Plus nous attendrons le Seigneur de manière vivante et réelle, plus nous serons débarrassés de l'influence des vanités terrestres.
 
                        Prenons garde à l'état de nos coeurs à cet égard ! Le méchant esclave dit en son coeur : Mon maître tarde à venir. Cet oubli du retour du Seigneur produit un double effet : mépris et hostilité à l'égard des autres (il se met à battre ceux qui sont esclaves avec lui), et assujettissement aux convoitises charnelles (il mange et boit avec les ivrognes) (Matt. 24 : 48 et suivants). Cela fait ressortir l'importance de l'attente du Seigneur quant à la sanctification. « Et quiconque a cette espérance en Lui, se purifie comme Lui est pur » (1 Jean 3 : 3). L'apôtre Pierre déclare même que nous pouvons, par notre sainte conduite et notre piété, « hâter la venue du jour de Dieu » (2 Pier. 3 : 12).
 
 
                                               - l'attitude à l'égard du mal
 
                        Nous avons lu, en 1 Pier. 1 : 15, 16 : « Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ; parce qu'il est écrit : Soyez saints, car moi je suis saint ». Le croyant qui désire glorifier le Seigneur et surmonter tous les pièges de l'ennemi, doit donc se tenir éloigné du mal sous toutes ses formes. « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (Rom. 12 : 9). Avant tout, il importe de ne pas se placer dans des circonstances où l'on sera exposé à des tentations qu'il s'agisse de compagnies, de distractions ou de lectures. Il faut aussi s'abstenir de toutes les choses qui nous éloignent de Dieu. C'est à tout cela que vise l'exhortation déjà mentionnée de l'apôtre Pierre : « Etudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix » (2 Pier. 3 : 14).

(à suivre)
                                                                                           Marc Tapernoux