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APPRENDRE LE CHRIST (1)
 
 
            Après avoir rappelé aux Ephésiens comment marchaient les nations et comment eux-mêmes marchaient quand ils étaient encore « étrangers à la vie de Dieu », l'apôtre ajoute : « Mais vous n'avez pas ainsi appris le Christ... » (Eph. 4 : 17). Le christianisme, d'autres l'ont dit, n'est pas un ensemble de vérités, mais une Personne qui s'apprend et qui se vit. La première épître de Jean a pour sujet la Vie divine telle qu'elle a été contemplée dès le commencement en Jésus dans ses multiples manifestations. Apprendre le Christ, c'est considérer, comme nous nous proposons de le faire en une suite de courts articles, quelques-unes de ces manifestations.
 
            Le parfum du sanctuaire qui brûlait sur l'autel d'or était un encens composé d'ingrédients divers « de tout à poids égal », un « ouvrage de parfumeur, salé, pur, saint, pilé très fin » (Ex. 30 : 34-36). Image admirable des vertus et caractères moraux qui dans une parfaite harmonie (de tout à poids égal) constituent ensemble la vie de « l'homme Christ Jésus », vertus que l'Ecriture nous permet d'examiner en détail (« pilé très fin ») afin de les reproduire dans notre marche de croyants et de répandre pour Dieu et pour les hommes « la bonne odeur de Christ » !
 
            Dans les chapitres 14 et 15 de l'évangile de Jean, Jésus en mentionne trois, en précisant à ses disciples qu'ils y auront part dorénavant :
                        - « Je vous donne ma paix (14 : 27) 
                        - « Demeurez dans mon amour (15 : 9)
                        - « Afin que ma joie soit en vous » (15 : 11).
            Ne s'agit-il pas des trois premiers éléments du fruit de l'Esprit selon Galates 5 : 22 ? L'amour, la joie, la paix, sans parler de ce qui suit, ont brillé en Christ comme un triple témoignage à la plénitude du Saint Esprit habitant dans cet Homme béni.
 
            A leur tour, les épîtres mentionnent :
                        - « la paix du Christ » (Col. 3 : 15)
                        - « l'amour du Christ » (2 Cor. 5 : 14)
                        - « la patience du Christ » (2 Thes. 3 : 5)
                        - la « pensée (d'abnégation, d'abaissement volontaire) qui a été dans le Christ Jésus » (Phil. 2 : 5)
                        - « la douceur et la débonnaireté du Christ » (2 Cor. 10 : 1)
                        - « l'obéissance de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 2)
                        - « l'opprobre du Christ » (Héb. 11 : 26).
           
            Ainsi sommes-nous appelés à considérer en Jésus la beauté des différents traits de la vie divine et invités à les refléter. Car ce qui caractérise « le Christ » caractérise aussi le chrétien. « Ce qui est vrai en Lui et en vous », déclare l'apôtre Jean (1 Jean 2 : 8).
 
 
 
Sa paix

            Sur le point de quitter ses chers disciples, Jésus leur promet un don inestimable découlant de celui du Saint Esprit : « Je vous donne ma paix... ». Il ajoute : « Que votre coeur ne soit pas troublé, ni craintif » (Jean 14 : 27).
            Un peu plus tard, Il accomplit sa promesse alors qu'en ce soir du jour de la résurrection, les disciples avaient fermé les portes par crainte des Juifs.  « Paix à vous ! » (Jean 20 : 21) ; c'était bien sa propre paix qu'il leur apportait. Avait-il jamais agi Lui-même sous l'empire de la crainte de l'homme ? Quand il s'était soustrait aux recherches de ceux qui voulaient le prendre, c'était seulement « parce que son heure n'était pas encore venue » (Jean 7 : 30).
            Paix inaltérable de Jésus ! Ni l'importunité des foules, ni l'animosité des chefs du peuple, ni les tentations du grand ennemi, n'ont pu l'entamer. « Il ne criera pas, et il n'élèvera pas sa voix... il ne se hâtera pas... », annonçait le prophète (Es. 42 : 2-4).     Paix souveraine ! Elle a le dessus sur les éléments déchaînés au milieu desquels Jésus goûte un parfait repos, dormant sur un oreiller.
            Paix « comme un fleuve », pleine de majesté, quand survient la populace avec des épées et des bâtons pour le prendre. A cette simple réponse : « C'est moi », ses adversaires reculent et tombent (Jean 18 : 6). « De qui aurai-je peur ? L'Eternel est la force de ma vie... », déclare David (Ps. 27 : 1); il nous fait connaître ainsi les pensées intimes de l'âme du Sauveur au moment de son arrestation.
 
            Chez bien des personnes, la sérénité résulte d'une indifférence plus ou moins grande. Avec l'âge, le coeur, durci par les expériences, se protège ainsi des orages de la vie, considère les hommes et les événements avec une certaine philosophie. Combien il en fut autrement de Jésus ! Quelle perfection de sentiments chez lui ! Quelle incomparable sensibilité !
            Si son coeur n'a pas été troublé un instant ni effleuré par un doute ou une inquiétude, son esprit a été plus d'une fois saisi d'une peine profonde ; en constatant, par exemple, l'emprise de la mort sur les pensées de l'homme (Jean 11 : 33), ou encore l'abîme de perversité qui changeait en un traître celui dont il avait fait son intime ami (Jean 13 : 21 ; Ps. 41 : 9). Et son âme sainte, pouvait-elle ne pas être troublée à la perspective du fardeau des péchés et de l'abandon de Dieu ? (Jean 12 : 27).
 
            Ce qui empêche trop souvent les croyants de goûter la paix intérieure, c'est le conflit entre leur volonté propre et celle de Dieu. Ce sont aussi l'agitation et les soucis du monde qui ont prise sur eux comme une fièvre contagieuse. C'est encore leur manque de foi : ils se tourmentent, alors qu'ils sont exhortés à ne s'inquiéter de rien mais à exposer leurs requêtes à Dieu pour que sa paix garde leurs coeurs et leurs pensées dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 6-7).
 
            « Que la paix du Christ... préside dans vos coeurs », souhaite l'apôtre aux Colossiens (3 : 15). Un président dans une séance domine les débats, obtient l'accord des opposants, rétablit le calme quand c'est nécessaire ; c'est lui qui a le dernier mot. Encore faut-il que son autorité ne soit pas contestée !
 
            Lecteurs croyants, le Seigneur nous a fait le don inestimable de sa paix, après nous en avoir donné l'exemple. Demandons-Lui de nous aider à nous approprier cette « paix parfaite » (Es. 26 : 3), afin que nos coeurs, si facilement agités et craintifs, la goûtent continuellement.
 
(A suivre)
 
 
                        D'après J.K. – article paru dans le « Messager évangélique » (1969)