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Bethléhem, la maison du pain
 

Le village près duquel fut enterrée Rachel (Gen 35 : 19)
La ville où Ruth vint avec Naomi et où elle épousa Boaz (Ruth 1 : 1 : 1, 19, 22 ; 4 : 11-13)
La ville où David est né (1 Samuel 17 : 4)
L'une des villes où revinrent des hommes de la captivité sous la conduite de Zorobabel (Esd. 2 : 21 ; Néh. 7 : 26)
La bourgade où est né le « Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 : 11)


            « Et toi, Bethléhem Ephrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit dominer en Israël, et duquel les origines ont été d'ancienneté, dès les jours d'éternité (Mich. 5 : 2).
           
            Le nom de cette ville évoque aussitôt la naissance de Jésus, notre Sauveur. C'est un lieu de larmes, mentionné au début de l'évangile, la fin irrémédiable des affections terrestres (Matt. 2 : 18). Mais c'est aussi le lieu de la bénédiction, où a été annoncé le plus grand sujet de joie de tous les temps (Luc 2 : 10) !
 
 
 
Le village près duquel fut enterrée Rachel (Gen 35 : 19)
 
            Cette petite ville de Juda, à environ neuf kilomètres de Jérusalem, est mentionnée, pour la première fois, dans le « livre des commencements », en relation avec la mort de Rachel, l'épouse tendrement aimée de Jacob. Elle meurt en donnant le jour à Benjamin et elle est « enterrée au chemin d'Ephrath qui est Bethléhem » (Gen. 35 : 19).
            Le patriarche rappelle ce moment si douloureux de sa vie, sur son lit de mort : « Rachel mourut auprès de moi, dans le pays de Canaan, en chemin, comme il y avait encore quelque espace de pays pour arriver à Ephrath ; et je l'enterrai là, sur le chemin d'Ephrath, qui est Bethléhem » - et non à Macpéla, pourtant proche (Gen. 48 : 7).
            C'est donc tout près de Bethléhem  qu'ont été placés le sépulcre de Rachel et la stèle dressée à cette occasion par Jacob.
 
 
 
La ville où Ruth vint avec Naomi et où elle épousa Boaz (Ruth 1 : 1 : 1, 19, 22 ; 4 : 11-13)
 
            Au début du livre de Ruth, devant l'infidélité du peuple, une famine éclate dans le pays d'Israël. Elimélec quitte Bethléhem et le pays de la promesse. Il se propose de séjourner quelque temps dans le pays idolâtre voisin. Il estime que le pain de Moab vaut bien celui de Bethléhem. Au lieu de se confier en Dieu, et de s'humilier sous son juste jugement, il cherche à fuir la misère. Il pense mener une vie facile en Moab (Jér. 48 : 11), mais il va y mourir, ainsi que ses deux fils qui ont épousé, en désobéissance à la loi, des Moabites (Ruth 1 : 3, 5).
            La femme d'Elimélec, Naomi, reste désolée. Mais un jour, elle se lève pour revenir à Bethléhem ; « elle a entendu dire que l'Eternel a visité son peuple pour lui donner du pain » (Ruth 1 : 6). Précieuse compagnie, sa belle-fille Ruth s'attache à elle, décidée à aller vers un peuple et un Dieu inconnu. Elle a calculé la dépense, c'est le choix de sa foi ! « Elles marchèrent les deux jusqu'à ce qu'elles arrivèrent à Bethléhem », et toute la ville s'émut à leur sujet (Ruth 1 : 19). Bethléhem signifie « la maison du pain » ; ce sera pour elles un abri par excellence contre la famine spirituelle.
            Dieu a permis qu'elles arrivent au commencement de la moisson des orges, la nourriture des pauvres. Avec le consentement de Naomi, Ruth s'empresse de chercher leur subsistance. Et Dieu la conduit d'une main sûre dans les champs de Boaz. Il a préparé cet homme « puissant et riche » pour apporter de la consolation et du repos à cette pauvre étrangère, sans droit de cité en Israël. Boaz vient à Bethléhem et s'enquiert auprès de ses serviteurs au sujet de cette vaillante glaneuse (Ruth 1 : 22 ; 2 : 4). Il parle ensuite à son coeur et la console (Ruth 2 : 13). Il sera lui-même le prix qui récompensera sa foi.
            Boaz épouse Ruth. Le peuple qui, avec les anciens, se tient à la porte de la ville de Bethléhem, s'écrie, en s'adressant à Boaz : « Deviens puissant dans Ephrata et fais-toi un nom dans Bethléhem ! » (Ruth 4 : 11).
            Un fils, Obed (« celui qui sert ») va naître de cette union. Ruth sera l'arrière-grand-mère de David et prendra place dans la généalogie du Seigneur Jésus. Quelle immense bénédiction elle a trouvée à Bethléhem !
            Avons-nous suivi le même chemin que Ruth, et obtenu également une place dans la maison du pain ? Là, se trouve Celui qui a dit : « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jean 6 : 51) ?
 
 
 
La ville où David est né (1 Samuel 17 : 4)
 
            Dans le livre suivant de l'Ecriture, celui de Samuel, Israël qui voulait avoir un roi comme les autres nations, séduit par la prestance de Saül, fait une décevante expérience avec ce roi. Dieu commande alors au prophète Samuel de remplir sa corne d'huile et il l'envoie vers Isaï le Bethléhémite. Parmi ses fils, Dieu a vu un roi pour lui, selon son coeur (1 Sam. 16 : 1, 4). Les anciens de Bethléhem viennent tout tremblants à la rencontre du prophète. Celui-ci les rassure ; il est, dit-il, venu sacrifier à l'Eternel. Il les invite donc à le suivre.
            Arrivé à la maison d'Isaï et voyant le fils aîné, Samuel est prêt à se fier à l'apparence mais Dieu regarde au coeur et dirige son serviteur. On fait venir David, le plus jeune, et l'Eternel dit à son prophète : « Lève-toi, oins-le ; car c'est celui- » (1 Sam. 17 : 12). L'Esprit Saint saisit David depuis le jour de son onction et par la suite.
            David, figure du Messie, et oint d'huile (figure du Saint Esprit), rappelle comment le Bien-Aimé de l'Eternel, le « Fils de David », sera désigné au Jourdain à Jean le Baptiseur : « Celui sur lequel tu verras l'Esprit descendre et demeurer sur Lui, c'est celui- qui baptise de l'Esprit Saint (Jean 1 : 33).
            David est donc le fils d'un homme éphratien, de Bethléhem de Juda (1 Sam. 17 : 12). Méprisé par ses frères, il s'occupait jusqu'alors de paître le menu bétail de son père. Mais désormais, l'Eternel se servira de lui « pour paître Jacob, son peuple et Israël, son héritage » (Ps. 78 : 70-72).
            Toutefois il sera d'abord pourchassé par Saül. Il vivra longtemps dans la caverne d'Adullam, où ceux qui étaient eux-mêmes dans le besoin l'ont rejoint (1 Sam. 22 : 1-2). Les Philistins sont alors campés dans la vallée des Rephaïm, et ils ont même un poste à Bethléhem. « Et David convoita à haute voix, et dit : Qui me fera boire de l'eau du puits de Bethléhem qui est près de la porte ? ». Aussitôt, trois hommes vaillants risquent leur vie, en forçant le poste des Philistins, simplement pour lui apporter un peu d'eau fraîche. Le moindre désir de leur chef méritait à leurs yeux un tel sacrifice (2 Sam. 23 : 14-17). Sommes-nous prêts, pour un Maître plus grand, à de tels actes de dévouement ?
            Devenu roi, le grand but de David est de trouver un lieu de repos digne de l'Arche, une belle figure de Christ. Dès son enfance, il a ouï parler d'elle à Ephrata (Ps. 132 : 6). Dieu lui accordera, ainsi qu'à Salomon son fils, d'entrer dans Ses demeures et de se prosterner devant le marchepied de Ses pieds, selon son ardent désir (v.7).
 
 
 
L'une des villes où revinrent des hommes de la captivité sous la conduite de Zorobabel (Esd. 2 : 21 ; Néh. 7 : 26)
           
            Au moment de la déportation de Juda, les réchappés laissés par Nebucadnetsar avaient trouvé refuge dans l'hôtellerie de Kimham, près de Bethléhem, lorsqu'ils fuyaient en Egypte, à cause des Chaldéens (Jér. 41 : 17). Dans la même hôtellerie, probablement, il n'y aura pas de place pour le Roi de gloire !
            La captivité devait durer soixante-dix ans. L'Eternel avait désigné deux siècles auparavant le roi Cyrus pour ouvrir à nouveau la route de Jérusalem à ceux dont Il aurait « réveillé » l'esprit. Ils se souviennent, en pleurant, de Jérusalem qu'ils ont placée au-dessus de la première de leurs joies ; ils y retournent maintenant et, parmi eux, on trouve « les fils de Bethléhem, cent vingt-trois » (Esd. 2 : 21). Ils font partie de ce résidu d'Israël qui eut bientôt le privilège de se trouver dans ses villes (Esd. 2 : 70). Après la reconstruction de la muraille de Jérusalem, Néhémie déclare : « Mon Dieu me mit à coeur de rassembler les nobles et les chefs, et le peuple pour les enregistrer par généalogies » (Néh. 7 : 4). Ce qui frappe, c'est le petit nombre. Néhémie se sert du registre de « ceux qui étaient remontés au commencement » chacun à sa ville (v. 6). Parmi eux se trouvent « les hommes de Bethléhem et de Netopha, cent quatre vingt-huit ». Ce qui importe dans un temps de ruine, ce n'est pas le nombre, c'est la fidélité (v. 26).
 
 
 
La bourgade où est né le « Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 : 11)
 
            Bethléhem a été appelé la cité de David (Luc 2 : 11). C'est là que devait naître Jésus (Matt.2 : 1-6). 
            Matthieu donne le récit suivant : « Or, après que Jésus fut né à Bethléhem de Judée… des mages arrivèrent à Jérusalem, disant : Où est le roi de Juifs qui a été mis au monde ? » (Matt. 2 : 1-2). Leurs questions troublent le roi Hérode, un Edomite, ennemi d'Israël, et la ville entière. Il réunit les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple et s'enquiert afin de savoir où devait naître le Christ. Versés dans les Ecritures, ses interlocuteurs savent aussitôt répondre, malgré leur indifférence et leur incrédulité : « A Bethléhem de Judée ; car il est ainsi écrit par le prophète : « Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui paîtra mon peuple Israël » (Matt. 2 : 5-6 ; Mich. 5 : 2). Ils ont de la connaissance, mais il s'agit de celle qui « enfle » (1 Cor. 8 : 1-2). Ils la mettent sans scrupule au service de l'ennemi.
            Alors qu'Il n'avait rien à dire aux fanatiques orthodoxes de Jérusalem, Dieu a parlé à ces sages de l'orient par le moyen d'une étoile, et plus tard, après leur séjour à Bethléhem, par un songe. L'étoile les précède et les conduit à Bethléhem. Elle s'arrête au-dessus du lieu où était le petit enfant. Quand les mages virent l'étoile, « ils se réjouirent d'une fort grande joie ». Ils entrèrent et virent l'enfant avec Marie sa mère ; « se prosternant, ils lui rendirent hommage ; et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe » (Matt. 2 : 10-11). Puis, avertis divinement, ils se retirèrent dans leur pays, sans retourner voir Hérode (v. 12).
            Le prophète Michée avait annoncé que le Juge d'Israël serait frappé par son propre peuple, aveugle et criminel (Mich. 5 : 1 ; Es. 50 : 6). Ce sera le cas au moment de la crucifixion, mais dès la naissance du Seigneur, Joseph est averti par un ange de fuir immédiatement avec sa famille, en Egypte (Matt. 2 : 13-14). Aussitôt après, désirant tuer « le petit enfant » en qui cet usurpateur voyait un rival possible, Hérode n'hésite pas, dans sa cruauté, à faire tuer tous les enfants au-dessous de deux ans, à Bethléem, et dans tout son territoire (Matt. 2 : 16). Il pensait que par ce moyen, Jésus n'échapperait pas, mais Dieu veillait sur son Oint.
            Dans le récit de  Luc, l'accomplissement des merveilleux conseils divins en relation avec l'incarnation est plus détaillé. En décrétant un recensement, l'empereur Auguste est un instrument involontaire dans la main de Dieu. Sa Parole doit toujours s'accomplir et Jésus devait naître là. Joseph et Marie se rendent à Bethléhem pour obéir aux autorités. Ils montent dans cette ville de David « parce qu'il était de la maison et de la famille de David, pour être enregistré avec Marie, sa fiancée, laquelle était enceinte » (Luc 2 : 4-5).
            « Or il arriva, pendant qu'ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher s'accomplirent : elle mit au monde son fils premier-né, et l'emmaillota, et le coucha dans une crèche » ; Jésus a été placé là, dans la grotte où l'on mettait les animaux, « parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie » (Luc 2 : 6-7).
            Avec sobriété, la Parole décrit cette scène, mais quelle humble entrée a connue le Fils de Dieu ici-bas ! Sa venue dérange tout le monde : Il vint chez lui et les siens (le peuple Juif dans son ensemble) ne l'ont pas accueilli (Jean 1 : 10). Prenons garde ; parfois nos coeurs ressemblent à cette hôtellerie de Bethléhem trop remplie : il ne s'y trouve pas de place pour le Seigneur Jésus !
 
            Mais il y avait des bergers dans cette contrée de Bethléhem. Ils veillaient sur leurs troupeaux pendant la nuit. C'est à eux qu'un ange annonce, la bienheureuse nouvelle : « N'ayez point de peur, car aujourd'hui dans la cité de David (Bethléhem) vous est né un Sauveur, qui le Christ, le Seigneur » (v. 10-11). Si le monde ne cherche pas à sonder cet incomparable mystère, le ciel tout entier le célèbre. Une multitude de l'armée céleste paraît soudain, « louant Dieu et disant : Goire à Dieu dans les lieux très hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ! » (v. 13-14).
            Les bergers décident alors d'aller en hâte à Bethléhem et ils y trouvent, grâce au signe surprenant indiqué (v. 12), le « petit enfant » couché dans une crèche ! Puis ils s'en retournent aux champs, « glorifiant et louant Dieu » (v. 20),  et publiant la nouvelle.
 
                        Jadis, sans la nuit sombre, quelques bergers pieux
                        Voient resplendir dans l'ombre, une clarté des cieux ;
                        Du Seigneur c'était l'Ange venant en ce séjour
                        Dire l'histoire étrange de Christ, de son amour.
                        C'est un heureux message, dit-il, n'ayez pas peur,
                        Dans le prochain village, vous est né le Sauveur
                        O merveille ineffable ! Les bergers ont bientôt
                        Trouvé dans une étable, l'Enfant, Fils du Très-haut.
 
         Etant fait à la ressemblance des hommes » (Phil. 2 : 7), dans son immense amour, Jésus a daigné naître comme un enfant, à Bethléhem, au milieu de ses créatures tombées dans le péché.

                       Humble enfant, tu naquis plus bas que nous ne sommes
                              O mystère profond, des anges acclamé.
 
            La ville de David était fort probablement alors seulement une pauvre bourgade, mais Dieu n'a-t-il pas choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ? (1 Cor. 1 : 27-28). Venu dans l'extrême pauvreté (2 Cor. 8 : 9), le Seigneur est Celui pour lequel les portails éternels doivent s'élever (Ps. 24 : 7, 9) !
 
            Après une vie de perfection, Jésus a accepté de mourir sur la croix pour nous sauver.
            « Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché aux nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire » (1 Tim. 3 : 16).
            Oui, « le mystère de la piété est grand » !
 
 
                                                                       Ph. L    27. 01. 08