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La communion

 
 Qu'est-ce que la communion ? 2 Cor. 6 : 14-17 – 1 Jean 1 : 1-7
 Différents aspects de la communion 
 La réalisation de la communion, un exercice demandant de la vigilance 
 La communion les uns avec les autres 
 Divers types de communion 
 

            Le sujet de la communion est très vaste ; il est bien propre à retenir notre attention dans les temps actuels.
 
 
 
Qu'est-ce que la communion ? 2 Cor. 6 : 14-17 – 1 Jean 1 : 1-7
 
            C'est la jouissance en commun des mêmes valeurs, le partage collectif d'un même trésor. Dans 2 Corinthiens 6, il y a des éléments incompatibles ; il n'y a pas de communion entre la lumière et les ténèbres. Dès le début de la Genèse, Dieu sépare des éléments qui ne sont pas de la même nature. Pour réaliser la communion, il faut identité de pensée et de nature.
 
                        Qui peut la réaliser ?
 
            Dans l'Ancien Testament, on ne trouve pas le mot  communion : néanmoins beaucoup d'hommes de Dieu ont marché fidèlement, ont goûté l'intimité avec Dieu : Hénoc (Gen. 5 : 24), Abraham (Gen. 17 : 1 ; Jac. 2 : 23).
 
            Des révélations remarquables ont été faites à Moïse ; l'Eternel lui parlait « comme un homme parle à son ami » (Ex. 33 : 11).
 
            Des prophètes ont eu des visions et ont transmis la pensée de Dieu ; ils ont été introduits dans une intimité remarquable et Dieu honore ces hommes de foi (Héb. 11).
 
 
                        La communion résulte de Christ et de son oeuvre :
 
            C'est la raison pour laquelle elle n'est mentionnée que dans le Nouveau Testament. Ceux qui ont la vie de Christ ont une identité de nature qui ne résulte que de Christ et de son oeuvre.
 
            L'apôtre Jean nous entretient d'une manière particulière de la communion. Le disciple qui s'était « penché sur la poitrine de Jésus » (Jean 13 : 25) est l'apôtre de l'amour, mais il parle aussi de jugement. Son thème est la lumière et l'amour.
 
 
 
Différents aspects de la communion :
 
                        La relation de Dieu avec son Fils
 
            Elle existait dès avant la fondation du monde, avant que le péché n'entre dans le monde. Le Seigneur a toujours été en communion avec son Père, un avec Lui, faisant toujours les choses qui lui plaisent (Jean 8 : 29). C'est cette communion qu'a connue d'une façon particulière Celui qui a dit : « Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire » (Jean 17 : 4). Il a scellé lui-même son oeuvre en disant : « C'est accompli » (Jean 19 : 30).
 
            Dans le cours de l'éternité, une seule interruption de la communion avec son Dieu a eu lieu à la croix pendant les trois heures de l'expiation, pendant lesquelles le soleil, le grand luminaire que lui-même avait créé, n'a pas été autorisé à illuminer son Créateur fait péché. C'est le mystère devant lequel nous adorons : l'amour qui se donne.
 
 
                        La communion du croyant avec Christ  (communion « verticale »)
 
            C'est la plus riche bénédiction que le croyant goûte avec son Dieu, avec son Sauveur ; c'est l'intimité de l'âme qui vit avec Christ, pour Christ, de Christ. Nous avons l'exemple de l'apôtre Paul disant : « Pour moi, vivre, c'est Christ » (Phil. 1 : 21).
 
 
                        La communion des croyant entre eux (communion « horizontale »)
 
            Celui qui jouit de cette communion avec le Seigneur désire la partager avec d'autres : « nous avons communion les uns avec les autres » (1 Jean 1 : 7).
 
            Il faut donc être né de nouveau, régénéré, enfant de la famille du Père, « participant de la nature divine » (2 Pier. 1 : 4). Ceux qui la goûtent éprouvent le besoin de l'exprimer, de la partager avec d'autres saints.
 
 
 
La réalisation de la communion, un exercice demandant de la vigilance :
 
            La communion, comme la piété, n'est pas un don, ni un héritage. « Exerce-toi toi-même à la piété », recommande Paul à Timothée (1 Tim. 4 : 7). Elle est un exercice, elle se cultive. Elle n'est jamais acquise une fois pour toutes.
 
                        - Elle résulte de notre position en Christ, (même si le croyant n'en a qu'une conscience limitée). Nous avons cette sécurité de la foi, celle de notre acceptation en Christ, devant Dieu qui nous a rendus agréables dans le Bien-aimé (Eph. 1 : 6). C'est une réalité inaltérable. Nous sommes rendus parfaits à perpétuité (Héb. 10 : 14). Il nous a rendus capables (dignes) de participer au lot des saints dans la lumière (Col. 1 : 12). Le croyant ne peut pas être placé dans une position plus élevée, plus parfaite.
 
                        - La communion est impossible avec des incroyants qui sont « ténèbres » (Eph. 5 : 8) ; ils n'ont pas la vie de Dieu. Quant aux rachetés, ils sont dans la lumière, ce qui résulte de leur nouvelle naissance par la foi en l'oeuvre de Christ ; ils doivent manifester les caractères de cette lumière, c'est leur privilège, mais aussi leur responsabilité de marcher dans la lumière et de manifester cette grâce qui nourrit leur foi. Celui qui dit qu'il a communion avec Dieu, alors qu'il marche dans les ténèbres, ment (1 Jean 1 : 6) ; il n'est pas dans la lumière, c'est une profession mensongère.
 
                        - La communion produit dans le coeur des bénédictions particulières ; elle est la jouissance par les rachetés de la même pensée, celle de Dieu. Communiquée à la foi par les Ecritures, elle est perceptible par l'action du Saint Esprit qui habite dans nos coeurs (et non chez les incroyants, qui ne peuvent entrer dans les choses de Dieu). La clef du trésor des révélations divines, des vérités chrétiennes, c'est le Saint Esprit.
 
                        - La jouissance de la communion procurée par le Saint Esprit produit la crainte : on redoute ce qui pourrait déshonorer le Seigneur. Elle est accompagnée du privilège incomparable de nous détacher du train de ce monde. Nous sommes laissés ici-bas pour rendre témoignage ; dans une sphère ténébreuse et souillée, le témoin contraste avec ce qui l'environne.
 
                        - C'est un exercice qui fait appel à la vigilance. La jouissance de la communion avec le Seigneur a ses exigences ; elle requiert la séparation du mal, la sainteté pratique dans notre marche. La communion n'est goûtée que dans un chemin de séparation.
 
                        - La communion est fragile ; on peut perdre très facilement cette jouissance d'intimité de nos âmes avec le Seigneur. Mais elle n'est pas perdue une fois pour toute. Non, si elle a été interrompue (ou même rompue), elle peut et doit être retrouvée ; quelle grâce ! Comment ? Par la confession des fautes commises qui ont déshonoré le Seigneur ; il faudra l'humiliation et même mener deuil ; il n'y a pas d'autre voie pour retrouver la communion.
 
                        - Nous sommes maintenus dans la communion dans la mesure où nous fixons les yeux sur le Seigneur. Lui, le seul qui a parfaitement glorifié Dieu sur la terre, est la mesure vers laquelle nous avons à tendre : « marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6), aimer comme lui (1 Jean 15 : 12), être saint comme lui (1 Pier. 1 : 14). La grâce seule le permet ; elle est là pour nous porter tous les jours et nous fournir les ressources nécessaires pour maintenir ou rétablir la communion.
 
            La communion est un bien précieux, mais fragile : demandons à Dieu de nous la maintenir, c'est notre seule sauvegarde.
 
                        - La connaissance n'est pas un abri ni une sauvegarde, comme nous le montre Salomon, le sage parmi les sages ; il connaissait les pensées de Dieu comme aucun autre homme, et cette connaissance ne l'a pas préservé de chute.
 
                        - L'âge avancé n'est pas davantage une garantie ! C'est dans sa vieillesse que Salomon s'est laissé prendre dans le piège des femmes étrangères (1 Rois 11). N'oublions pas que la chair demeure inimitié contre Dieu ; c'est le plus grand obstacle à la communion. Satan a un allié en nous, croyants : c'est notre vieil homme. Le nouvel homme ne pèche pas, mais la chair reste en nous et ne demande qu'à pécher. Quand la chair pèche, elle n'en souffre pas, elle en jouit. Et la chair ne dépérit jamais, à l'inverse du corps humain. La chair reste en nous ce qu'elle est chez l'incrédule ; il y aura toujours conflit entre les deux natures jusqu'à la fin. La communion nous met à l'abri des chutes, si nous restons dans la crainte de Dieu. En revanche, elle ne met pas à l'abri de la souffrance qui, souvent même, la fortifie dans l'âme soumise à la volonté du Seigneur.
 
                        - L'expérience, enfin, ne constitue pas non plus une sauvegarde. Salomon est tombé dans les trois pièges de Deutéronome 17 : il a eu un grand nombre de femmes, une grande quantité d'or, beaucoup de chevaux qu'il se procurait en Egypte. Des manquements peuvent laisser de lourdes conséquences sur la terre, même quand la communion est rétablie à la suite du jugement des fautes commises.
           
 
La communion les uns avec les autres :
 
            Cette communion horizontale est le lien qui unit les âmes qui appartiennent à Christ. C'est le Seigneur lui-même qui nous a introduits dans cette relation fraternelle. Le Seigneur avait dit à Marie, après sa résurrection : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). C'est la communion fraternelle de tous les rachetés du Seigneur, quel que soit leur degré de connaissance. Un racheté peut être ignorant, mais il est au bénéfice de la même faveur avec tous les croyants où qu'ils se trouvent. Tous font partie de la famille de Dieu, du corps de Christ.
 
            Tous les rachetés sont frères, mais le niveau de la jouissance est variable et dépend de la perception des enseignements de l'Ecriture. Il y a une seule position, mais la jouissance de la relation avec Dieu est acquise par la compréhension des pensées de Dieu ; cette compréhension doit croître et ainsi le lien entre les rachetés est renforcé.
 
                        La communion à la table du Seigneur
 
            C'est à la table du Seigneur que le niveau de communion avec le Seigneur est le plus élevé. Nous sommes chez Lui, dans la présence du Seigneur qui rassemble les siens autour de Lui. Lors du culte, invités à sa table, lorsque nous participons à la fraction du pain, la communion entre les croyants est particulièrement réalisée. Ce rassemblement à son nom est un prélude à ce que sera notre condition éternelle.
 
                        La communion aux premiers jours de l'Eglise : Actes 2 : 42
 
            C'est le printemps des jours de l'Eglise. Nous voyons dans ce passage le « trépied » de la vie chrétienne ; un tel support est stable, il ne vacille pas.
 
            Ils persévéraient :
 
                        a – dans la doctrine et la communion des apôtres
C'est la première fois que l'on trouve le mot « communion » dans la Bible ; communion vécue par les premiers témoins, à l'aube du christianisme
 
                        b – dans la fraction du pain
Ce n'était pas encore la cène célébrée à la table du Seigneur. C'est encore l'époque dite judéo-chrétienne. Les révélations concernant l'assemblée n'avaient pas encore été faites. L'apôtre Paul les écrira plus tard : voir 1 Corinthiens 12-14. Cependant, ils jouissaient déjà de ces bénédictions.
 
                        c – dans les prières.
 
            Nous trouvons dans les versets 43 à 47 un ensemble de 7 caractères qui sont les premiers fruits du Saint Esprit :
                        1- toute âme avait de la crainte : ils sont animés d'une grande sensibilité dans leur relation avec le Seigneur
                        2- la puissance : le Saint Esprit agit librement pour accréditer, à la vue de tous, le christianisme (des miracles et des prodiges sont produits)
                        3- ils avaient toutes choses communes : c'est l'effet pratique de la communion et de l'amour produit dans la communion
                        4- ils vendaient leurs biens : l'amour est sensible aux besoins des autres ; « selon que quelqu'un pouvait en avoir besoin » souligne le discernement dans ces dons
                        5- la simplicité et la joie : cette dignité dans une joie paisible  n'a aucun rapport avec l'excitation de la chair
                        6- la disposition à la louange
                        7- le témoignage dans le monde : ils avaient la faveur de tout le peuple.
 
            Sept caractères, une plénitude qui est le fruit de la nouvelle naissance : une nouvelle manière de vivre les relations avec leurs frères. Cette différence constituait un témoignage à la gloire du Seigneur.
 
 
Divers types de communion :
 
                        Communion dans le service
 
            Elle est très importante ; il y a des dons de grâce différents (évangélistes, pasteurs, docteurs...), des mesures différentes. Mais, s'ils sont exercés dans la dépendance de l'Esprit et pour l'édification du corps, il y a communion dans le service une complémentarité dans cette diversité. L'assemblée peut les remettre au Seigneur, exprimant ainsi la communion avec les serviteurs.
 
                        Communion entre les générations
 
            Satan cherche à creuser des fossés entre les générations... Supplions le Seigneur afin qu'il n'atteigne pas ce but. L'expression « de générations en générations » est fréquente dans la Parole et signifie ce qui se perpétue (Ex. 3 : 15 ; 17 : 16 ; Os. 79 : 13 ; Ps. 100 : 5...). Elle contient de précieux exemples des relations affectueuses entre des serviteurs de générations différentes.
 
                        - Moïse et Josué : deux hommes de Dieu, fidèles, qui avaient à coeur la gloire de Dieu et le bien du peuple. Bien qu'ayant des ministères différents (Moïse devait conduire le peuple dans le désert, tandis que Josué devait l'introduire en Canaan), ils ont marché ensemble pendant 40 ans.
 
                        - Elie et Elisée : deux prophètes très différents. Elie a été un prophète de jugement alors qu'Elisée était un prophète de la grâce. Dans 2 Rois 2, ils marchent ensemble. Ils retracent les étapes d'Israël ; ils parlent l'un à l'autre, remplis des pensées de Dieu. Quand Elie est enlevé au ciel, Elisée prend le manteau d'Elie qui est resté sur la terre, car le service est pour la terre, non pour le ciel.
 
                        - Paul et Timothée : Paul appelle Timothée « mon enfant ». Ils n'avaient pas le même service et pourtant quelle communion, quelle intimité entre ces deux hommes de Dieu.
 
            Soyons désireux de réaliser cette communion si précieuse dans la vie d'assemblée et dans les liens fraternels. Nous avons été appelés à marcher ensemble avec Christ pour sa gloire.
 
 
                        Communion des souffrances du Christ : Phil. 3 : 10
 
            Il ne s'agit pas des souffrances expiatoires auxquelles nous n'avons aucune part, sinon que notre péché en est la cause. Elles produisent notre adoration.
 
            Nous sommes amenés à partager, voire connaître les mêmes souffrances que Christ a connues sur la terre : elles sont liées à la fidélité :
 
                        - Nous souffrons par rapport au monde qui s'en va à la perdition. Le Seigneur a pleuré sur Jérusalem en sympathie et au tombeau de Lazare.
                        - Nous souffrons de la haine du monde, de l'opprobre ou de mépris. Plus on est fidèle, plus on est méprisé. Le Seigneur a dit : « l'opprobre m'a brisé le coeur » (Ps. 69 : 20)
                        - Nous souffrons à cause de nos défaillances, des souffrances physiques, mais surtout morales et spirituelles ; le Seigneur n'a pas eu de défaillances, mais Il a connu ces souffrances morales. Qu'est-ce que cela a été pour le Seigneur quand Pierre l'a renié !
                        - Souffrons-nous lorsque le Seigneur est déshonoré, en nous-mêmes et dans son assemblée ? (Lév. 10 : 1-6 ; Esd. 9 : 5-7 ; 2 Cor. 2 : 4).
 
 
            Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, et l'amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous.   2 Cor. 13 : 13
 
            C'est la corde triple qui ne rompt pas vite (Ecc. 4 : 12) : la grâce, l'amour, et la communion. Cette corde triple émane du Seigneur Jésus, de Dieu et du Saint Esprit. Les trois personnes de la divinité sont engagées dans ce voeu de bénédiction spirituelle.
 
            Que Dieu, dans sa fidélité, nous accorde de réaliser quelque chose de cette communion à laquelle nous avons été « appelés » (1 Cor. 1 : 9).
 
 
                                                   P.C. – Notes prises lors d'une méditation (27/10/06)